Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les reliques, une idolâtrie en vogue?

IMPRIMER

Benoit-XVI-embrasse-le-reliquaire-de-Jean-Paul-II_scalewidth_630 (1).jpgIls ont été nombreux les pèlerins du dernier week-end à tenter d'obtenir une relique des saints Jean-Paul II ou Jean XXIII. (photo ci-contre : Benoît XVI embrasse une relique de Jean-Paul II, lors de sa béatification). Comment comprendre cette pratique si ancienne dans l'Église qui nous renvoie parfois à la superstition ?   Bosco d’Otreppe nous en parle sur son blog, hébergé par la « Libre » :

Des reliques insolites et curieuses : un morceau de la mangeoire du Christ ; des fragments de sa croix qui pourraient en former d'innombrables ; un bout de tissus qui aurait touché la dépouille d'un saint ; des centaines de milliers de personnes lors des tournées internationales des reliques de Padre Pio, de Sainte Thérèse ou de Saint Jean-Bosco pour ne citer qu'eux ; des basiliques parfois immenses pour les accueillir, les entourer, les honorer.

Que représentent ces étranges reliques pour les catholiques ? Pourquoi une telle adoration qui a parfois donné lieu à des commerces douteux (aujourd'hui formellement interdits par le droit canon) ? Quel est leur sens ? Comment éviter de tomber dans la superstition ou dans un « paganisme mal digéré » comme nous l'évoque Hervé Godin, séminariste français à Rome, et guide chevronné au Vatican.

« Quand nous visitons une église avec des reliques, souvent, avec nos esprits très rationnels, nous sommes un peu heurtés, car elles nous semblent incompréhensibles et scandaleuses tant elles évoquent de sombres trafics qui nous cachent aujourd'hui leur sens profond. »

Pourtant c'est très simple explique l'Église; tous, nous sommes attirés par des objets de personnes célèbres, ou attachés à ce qui a pu appartenir à des proches. Ce phénomène qui nous rappelle ce qu'elles ont été pour nous n'est donc pas proprement religieux.

Le catholicisme, lui, y a vu le moyen de rapprocher le croyant du saint en question, de ce qu'il a pu réaliser durant sa vie, ou bien dans le cas de la mangeoire par exemple, de rendre visible un mystère (le mystère de l'incarnation, du Dieu qui se fait homme). « Ce n'est donc pas la relique pour elle-même que l'on adore, mais bien ce qu'elle représente. Du coup, la question de l'authenticité devient secondaire. L'essentiel est la réflexion, la méditation et la prière que la vue d'une relique induit. »

Cependant, il est certain que l'Église veille à contrer la multiplication des faussaires, ou à éviter toute idolâtrie et superstition. « Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même précisait Benoit XVI aux jeunes en 2005. En effet, c’est lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d’être ses témoins devant le monde. »

Voici ce que viendront chercher de nombreux catholiques à travers les reliques de Jean-Paul II et de Jean XXIII ce week-end à Rome, reliques qui ne pourront en aucun cas être vendues par qui que ce soit.

Voici aussi ce que les pèlerins viennent chercher quand ils se recueillent sur les ossements de Saint Pierre au Vatican. « L'image que l'on garde de Saint Pierre à travers les évangiles, c'est celle d'une personne exubérante, qui dit sa foi de manière spontanée, un peu désordonnée, et en même temps celle d'une personne très faible, loin d'être parfaite, qui doute et qui a même trahi le Christ. Pourtant Jésus lui a demandé de fonder son Église. Le mystère rendu visible par ces reliques, c'est cet encouragement qui nous renvoie à notre propre fragilité : même au travers des plus faibles, Jésus peut réaliser de grandes choses » conclut le séminariste."

 Réf. : Les reliques, une idolâtrie en vogue?

JPSC

Commentaires

  • Qu'est-ce que les reliques ont à voir spécialement avec les catholiques ? Tout être humain conserve précieusement des reliques de personnes qui ont été importantes pour lui, à quelque titre que ce soit. Ce peut être une mèche de cheveux, un morceau de vêtement, une photo, un objet, un meuble, un écrit, peu importe.
    .
    Et pourquoi s'en émeut-on seulement quand ce sont les catholiques qui conservent des reliques ? Oublie-t-on que les pires adversaires des catholiques conservent précieusement les reliques de Voltaire, de Napoléon, de Lénine ou de Mao, pour ne citer que les plus connus ? Et non seulement leur corps est conservé, mais aussi tous les objets leur ayant appartenu, ou simplement évoquant leur souvenir et leur œuvre.
    .
    Et certains de ces objets, par leur rareté, atteignent des fortunes dans les plus grandes salles de vente du monde païen. Alors que leur authenticité n'est pas toujours strictement établie.
    .
    Récemment, des historiens ont reçu un budget phénoménal pour les aider dans la recherche hypothétique du corps enterré de Cervantès. En quoi la découverte éventuelle de cette relique aidera-t-elle à mieux comprendre ou apprécier l’œuvre de cet écrivain ?
    .
    Et l'on pourrait continuer avec tout le culte des idoles humaines, vivantes ou disparues, qu'elles soient sportives ou artistiques, qui constituent un marché immense sur toute la planète du show business.
    .
    Bref, ceux qui s'en prennent aux catholiques sont très vraisemblablement parmi les plus grands collectionneurs de reliques qui soient, et donc parmi les plus grands Tartufe qui soient.

Les commentaires sont fermés.