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Synode sur la famille : "le pape doit parler"

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C’est le point de vue du Cardinal Burke, exprimé dans une interview traduite par le site Benoit et moi :

Q. Que voit-on, derrière le rideau médiatique qui entoure le Synode?

R. Une tendance inquiétante émerge, car certains soutiennent la possibilité d'adopter une praxis qui se détache de la vérité de la foi. Même s'il devrait être évident qu'on ne peut pas poursuivre en ce sens, beaucoup encouragent par exemple de dangereuses ouvertures sur la question de la communion concédée aux divorcés remariés. Je ne vois pas comment on peut concilier le concept irréformable de l'indissolubilité du mariage avec la possibilité d'admettre à la communion ceux qui vivent dans une situation irrégulière. Ici est mis directement en cause ce qu'a dit Notre Seigneur, quand il enseignait que celui qui divorce de sa femme et épouse une autre femme commet l'adultère.

Q. Selon les réformateurs, cet enseignement est devenu trop dur.

R. Ils oublient que le Seigneur assure l'aide de la grâce à ceux qui sont appelés à vivre le mariage. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas des difficultés et des souffrances, mais qu'il y aura toujours une aide divine pour les affronter, et être fidèles jusqu'au bout.
[…]

R. Je ne sais pas comment est conçu le briefing, mais il me semble que quelque chose ne fonctionne pas bien si l'information est manipulée de manière à ne mettre en relief une seule thèse, plutôt que de rapporter fidèlement les différentes positions exposées. Ceci m'inquiète beaucoup, car un nombre consistant d'évêques n'acceptent pas les idées d'ouverture, mais peu le savent. On parle seulement de la nécessité que l'Eglise s'ouvre aux instances du monde, énoncée en février par le cardinal Kasper. En réalité, sa thèse sur les thèmes de la famille et sur une nouvelle discipline pour la communion aux divorcés remariés n'est pas nouvelle, on en discute depuis trente ans. Et puis, depuis février, elle a repris avec vigueur et coupablement, on l'a laissé croître. Mais tout ceci doit finir, parce que cela provoque un grave dommage à la foi. Des évêques et des prêtres me disent qu'aujourd'hui, de nombreux divorcés remariés demandent à être admis à la communion, puisque le Pape François le veut. En réalité, je prends acte qu'au contraire, jusqu'à présent, il ne s'est pas exprimé sur la question.

Q. Pourtant, il semble évident que le cardinal Kasper et ceux qui sont sur sa ligne parlent avec le soutien du Pape.

R. Cela oui. Le Pape a nommé le cardinal Kasper au Synode, et il a laissé le débat poursuivre sur cette voie. Mais, comme l'a dit un autre cardinal, le pape ne s'est pas encore prononcé. J'attends une déclaration de lui, qui ne peut être qu'en continuité avec l'enseignement donné par l'Eglise dans toute son histoire. Un enseignement qui n'a pas changé, parce qu'il ne peut pas changer.[…]

Ref. CARDINAL BURKE: LE PAPE DOIT PARLER

Commentaires

  • A propos de la « dureté » de la Parole du Seigneur, relisons les évangiles : Elle est dure, cette parole ! Qui peut l’écouter ? commentent de nombreux disciples après le discours du Pain de Vie où Jésus parle de leur donner son corps à manger et son sang à boire. Alors, voyant s’éloigner ses disciples, il s’adresse aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi » Pierre, désormais attaché pour toujours à son Maître et fasciné par le souvenir de sa première rencontre avec Jésus, prend la parole au nom de tous et déclare : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

    Et, de même, à propos du mariage : « Pourquoi donc, lui dirent les pharisiens, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? Il leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. Mais moi je vous dis que celui qui répudie sa femme ( sauf pour « porneia », ajoute le seul récit de saint Matthieu), et qui en épouse une autre, commet un adultère ». Ces paroles rendent dure la condition du mariage car elles contraignent les conjoints à suivre une norme morale très élevée. Il y a longtemps déjà que les Protestants, et bien d’autres, ont biaisé sur ce point, en niant la présence réelle dans l’eucharistie et en renonçant à considérer le mariage comme un sacrement. Et nous, aujourd'hui, sommes-nous encore capables de répondre, comme les apôtres :« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. ».

  • Notre Pape n'est pas un despote païen, qui impose ses idées à ses sujets. Il est le premier serviteur de tous les catholiques. Il me semble qu'il a parlé, mais pour dire que tous puissent s'exprimer, sans crainte, et surtout sans crainte de déplaire au Pape, leur serviteur. Ceux qui n'aiment pas qu'il donne ainsi la parole à tous devraient plutôt prendre exemple sur lui.
    .
    En outre, un Pape est le seul catholoique qui ne peut être partisan, car il est le symbole visible aux yeux du monde de l'unité des catholiques. Parmi les catholiques, il y a beaucoup de partisans de ceci ou de cela, de celui-ci ou de celui-là. Il y a aussi beaucoup de francs-tireurs qui se croient plus catholiques que le Pape. Mais cela ne met pas en danger l'unité des catholiques. Je pense qu'une des choses importantes qu'un Pape doit garder à l'Esprit, c'est de ne pas prendre parti, sauf pour le Christ.

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