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« La vérité ne se réduit pas à des formules, mais elle est contenue dans les formules »

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Lu aujourd’hui sur le site de « Famille chrétienne » :

« L’Église doit-elle modifier son langage pour être mieux comprise ? Éléments de réponse avec Norberto González Gaitano, professeur d’opinion publique à l’Université pontificale de la Sainte-Croix et coordinateur du groupe de recherche international Family and Media.

Au cours du Synode sur la famille, il a été plusieurs fois question d’adapter le langage de l’Eglise afin que sa doctrine sur la famille, le couple et la sexualité soit mieux comprise. La manière dont l’Eglise s’exprime est-elle un frein à l’acceptation de son enseignement ?

Il faut distinguer les textes du Magistère, ceux de la prédication et les témoignages. Les textes du Magistère sont très beaux et très vrais, pensons à Gaudium et spesFamiliaris consortio ou encore à l’encyclique Caritas in veritate. Mais personnellement, je ne connais personne qui ce soit converti par les textes du Magistère, à la différence de la Bible.
Le problème se trouve au niveau du langage de la prédication et du témoignage. Prenons un exemple. Autrefois, dans la prédication, il y avait peut-être trop d’insistance sur l’impureté, et pas assez sur la chasteté. Aujourd’hui encore, les prédicateurs ne parlent pas assez de la chasteté, et n’expliquent pas suffisamment cette vertu qui préserve l’amour de la corruption. Nous pourrions dire la même chose sur l’amour. L’amour peut être sentiment, l’amour peut être sexualité, l’amour peut être amitié, l’amour peut être sentimentalisme, mais dit-on suffisamment que l’amour, c’est d’abord se donner soi-même. Savons-nous l’expliquer ? S’il est difficile de se convertir à travers des textes, il est en revanche plus facile de le faire à travers des témoignages proches, mais des témoignages qui montrent concrètement ce qu’est l’amour, la famille ou encore la sexualité.

Certains participants au Synode ont émis le souhait de modifier des expressions comme « intrinsèquement désordonnés » ou « péché grave ». Si l’Eglise changeait certaines formulations, son message passerait-il mieux ?

On parle trop du langage. Le problème ne vient pas du langage, mais de la compréhension de la substance des choses. La vérité ne se réduit pas à des formules, mais elle est contenue dans les formules. Si je possède la vérité que quelques formules renferment, je possède la vérité et non ces formules. Mais si la personne n’est pas possédée par la vérité vers laquelle pointent les formules, elle ne sera pas en mesure de l’exprimer avec ses propres paroles. Elle risque alors de répéter des slogans, des stéréotypes, une doctrine morte. Il faut s’approprier la vérité recueillie dans les formules pour en témoigner. 

Les médias s’intéressent surtout à ce qui est écrit dans les textes du Magistère. N’ont-ils pas une part de responsabilité dans le rejet du vocabulaire utilisé par l’Église ?

Les médias reflètent la culture dominante, c’est-à-dire une culture hypersexualisée. Si nous voulons changer la culture des médias, nous devons d’abord changer les familles, changer les personnes, changer la culture. Pour présenter la vérité de l’Évangile, il faut la présenter de façon à ce que les personnes se sentent attirées, car tout le monde cherche la beauté et la vérité. Prenons exemple sur saint Jean-Paul II. Devant le problème de compréhension créée par l’encyclique Humanae vitae, il a développé ses catéchèses sur la théologie du corps et fondé l’Institut de la famille Jean-Paul II à travers le monde. Il n’a pas dissimulé le message de Paul VI, il l’a magnifié.

Est-il possible de modifier le langage de l’Eglise sur la famille sans diminuer la portée/la force de son enseignement ? Ne risque-t-on pas de tomber dans un certain relativisme ?

C’est un risque, parce qu’aujourd’hui les paroles ne signifient pas la réalité pour beaucoup de personnes. Or, les paroles ont des conséquences. Si les paroles ne signifient rien, elles n’ont pas de conséquences. Par exemple, quand je dis « je promets », je ne dis pas seulement une chose, mais je fais une chose. Quand les paroles se réfèrent à une action humaine, elles permettent de régler les relations humaines.

L’Eglise doit-elle adapter ses méthodes de communication aux nouvelles technologies et aux mass medias ?

Elle doit les utiliser mais avec intelligence et professionnalisme, et spécialement dans les domaines de la littérature, du cinéma, de la culture… L’Église doit rallumer l’espérance chez les personnes ! Pour cela, il faut former les pasteurs et les fidèles qui s’occupent de la pastorale familiale.

Antoine Pasquier »

Ref. « La vérité ne se réduit pas à des formules, mais elle est contenue dans les formules »

 JPSC

Commentaires

  • Je lis : " Certains participants au Synode ont émis le souhait de modifier des expressions comme « intrinsèquement désordonnés » ou « péché grave ». Si l’Eglise changeait certaines formulations, son message passerait-il mieux ? "

    Bien entendu que cela serait mieux intégré chez une majorité de chrétiens. Ce matin, après la messe chez des "trappistines", célébré par un Père trappiste, nous abordions justement ce problème. Tous sont bien du même avis : " L'Eglise doit PROGRESSER et être plus proche du Peuple de Dieu " ... Comme le souhaite notre pape François et comme le souhaitait le pape Jean XXIII !

  • Et moi qui croyais que l'Église devait progresser pour être toujours plus proche de Dieu.
    .
    Mais d'ailleurs, ce serait quoi ou ce serait qui le « peuple de Dieu » dans votre esprit ? Le vrai « peuple de Dieu », c'est l'humanité entière, y compris tous ses enfants plus ou moins égarés, loin de Lui.
    .
    Ne peut-on concevoir alors que l'Église doive aussi être toujours plus proche de Dieu pour être comme un phare pour tous les égarés ? C'est Dieu qui est « notre Chemin, notre Vérité et notre Vie », le « peuple de Dieu » a donc besoin d'un phare solide et sûr pour le lui montrer.

  • Il est bien regrettable que l'on oppose les expressions : " PROGRESSER" et "CONSERVER" ... Car finalement ne sommes-nous pas tous adeptes pour que "la Bonne Nouvelle de Jésus" soit identique pour tous ?


    Quant aux "divorcés remariés" (dans la plupart des cas) et les homosexuels, ne font-ils pas partie de la même bergerie ?

    PS: je ne répondrai pas aux messages qui tentent de désamorcer le vrai dialogue !

  • @ jacques d … Un vrai progressiste ne saurait être que conservateur et vice versa. Le progrès se construit sur ce que l'on a conservé de solide, pas sur ce que l'on a détruit. Ceux qui détruisent régressent, on ne progresse pas sur des ruines. Comme dit l'article, il faut bien utiliser les mots selon la vérité qu'ils recouvrent, et non pas pour semer une confusion d'idées.

  • Trop souvent, hélas, le changement de formule porte avec lui une contestation, plus ou moins avouée selon le cas, de la vérité qu’elle contient. Ainsi, pour l’eucharistie, le fait de contester le mot transsubstantiation aboutit à nier que la présence « réelle » implique une conversion ontologique du pain et du vin. Et ainsi de suite.

  • "Mais personnellement, je ne connais personne qui se soit converti par les textes du Magistère, à la différence de la Bible", dit Norberto Gonzalez.
    Eh bien moi je me suis converti avec les textes du Magistère, alors que Monsieur Gonzalez garde pour lui ses réflexions méprisantes envers la puissance de vérité et de conversion contenue dans le Magistère.
    Au contraire, des années de prédications diluées et de pastorale à l'eau de rose pendant mon enfance et ma plus jeune adolescence m'ont éloigné de l’Église.
    Et si on ne se convertit que par la Bible, alors pourquoi devenir catholique et pas n'importe quelle des dénominations chrétiennes qui se réfèrent aussi à la Bible ?
    C'est le péché qui éloigne les gens de l’Église, pas la Vérité. Et qu'est-ce qui pousse les gens vers le péché? La négation de son existence.

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