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La théorie du genre ou le monde rêvé des anges

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la-theorie-du-genre-ou-le-monde-reve-des-anges_full_guide.jpgAuteur : Bérénice Levet
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 202
Dans La Théorie du genre ou le monde rêvé des anges, la philosophe Bérénice Levet déconstruit avec brio l’imposture d’une nouvelle idéologie.

Officiellement, la « théorie du genre » n’existe pas, puisque personne ne s’en réclame ouvertement. En réalité, cette nouvelle conception du monde, car c’en est une, sévit un peu partout, notamment dans ces programmes de l’Éducation nationale où il est expliqué que les individus doivent assumer leur « orientation sexuelle » en fonction de leurs dispositions et non du « sexe social » qui leur serait imposé par des normes « aliénantes ». Ceux qui ont participé aux grandes manifestations contre le « mariage pour tous » connaissent la chanson pour l’avoir combattue.

Sous prétexte d’égalité des sexes, une nouvelle doxa venue des États-Unis dans les années 2000 a prétendu revitaliser le féminisme en le radicalisant. Son gourou s’appelle Judith Butler, homosexuelle militante et auteur d’un livre au succès mondial : Trouble dans le genre. Un essai où l’auteur prétend démontrer que ce que nous appelons habituellement notre identité sexuelle est toujours l’effet d’une construction socio-culturelle qui ne correspond pas forcément à nos penchants réels.

Une idéologie sophistiquée

À partir d’un fondement somme toute banal (la non-correspondance chez moult individus entre leur sexe biologique et le sentiment qu’ils ont d’être plus ou moins homme ou femme), la théoricienne, lectrice assidue de Simone de Beauvoir, Sartre et Foucault prétend nier la dimension naturelle du sexe. Mais aussi une quelconque vocation de la femme à devenir féminine ou de l’homme à devenir masculin. Ce que Bérénice Levet résume ainsi : « Comme le juif chez Sartre, la femme n’existe que dans et par le regard de l’autre ».

Disciple du philosophe Merleau-Ponty mais aussi de Camus, d’Hanna Arendt et Simone Weil, cette quadragénaire qui enseigne au Centre Sèvres et à l’École polytechnique déconstruit avec brio cette théorie pour la réduire à ce qu’elle est : une idéologie sophistiquée. Comme dans le manichéisme, l’ennemi est « la femme » qui prétend au privilège extravagant de séduire et de procréer. « Si le genre est contestable, ce n’est pas en ce qu’il affirme qu’il entre du construit dans l’identité sexuelle, mais en ce qu’il exclut toute continuité entre le donné naturel et cette construction », écrit l’auteur.

Pour Bérénice Levet, on naît femme, virtuellement parlant, puis on le devient, en assumant sa destinée féminine, laquelle n’existe qu’en relation à l’autre, l’homme et l’enfant. Mais c’est justement cette altérité que ce néo-féminisme « puritain », selon l’expression de Bérénice Levet, veut éradiquer. Car l’idéal anthropologique de ces féministes et de leurs supplétifs « mâles » est celui de l’indifférenciation sexuelle de l’individu ; l’amour n’est plus une rencontre risquée avec l’autre sexe – face à face dont s’inspire la littérature depuis toujours –, mais un contrat à durée indéterminée entre individus aux identités interchangeables. Bérénice Levet montre que cette conception post-moderne et post-sexuée est aux antipodes de nos traditions culturelles, où le « beau sexe », fût-il « faible », était à l’honneur.

Que le livre de cette philosophe proche d’Alain Finkielkraut ait été soutenu, à grand fracas, voici quelques semaines, par le très médiatique Michel Onfray dans un magazine comme L’Obs, montre à quel point la donne est peut-être en train de changer. Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem peuvent se faire du souci : les idéologies nouveaux genres ont de moins en moins l’aval des intellectuels en vue, même de gauche.

Paul-François Paoli » 

Ref. La théorie du genre ou le monde rêvé des anges

Quid du « tsunami »de l’idéologie du « genre », demandaient les amis de l’Union des étudiants catholiques de Liège à Mgr Léonard, lors de sa conférence du 28 janvier dernier  à la salle des professeurs de l’Ulg ? Dans sa réponse, le Primat de Belgique ne tourne pas autour du pot :

« C’est la transposition sur le plan de la sexualité des formes les plus exacerbées d’un idéalisme absolu et d’un existentialisme radical, consistant à dire : je suis ce que je décide d’être. C’est l’existentialisme sartrien à l’état pur, ou une version existentielle de l’idéalisme absolu : je me crée moi-même. Eh bien, à terme cela ne marche pas. Un jeune philosophe belge, Drieu Godfridi, a publié un petit bouquin sur la théorie du genre, avec un humour féroce à l’égard de Judith Butler mais il a admirablement démonté, décortiqué cette théorie qui est la transposition à la sexualité d’un existentialisme échevelé : je suis ce que je décide d’être. Peu importe ce qu’est mon corps, c’est moi qui décide si je suis du genre (un mot qui n’a plus rien à voir avec le sexe, le même qu’en grammaire ou en logique) masculin ou féminin, suivant ma décision. C’est purement culturel. Cachez ce sexe que je ne saurais voir : telle est, un peu, la définition de la théorie du genre ».

JPSC

Commentaires

  • Tous les tenants les plus acharnés de l'idéologie du genre, comme d'ailleurs tout homosexuel(le), est nécessairement né d'un homme et d'une femme, d'un mâle et d'une femelle, c'est à dire de deux humains radicalement différents nécessairement complémentaires dans l'enfantement. Tous ont reçu la moitié des chromosomes les constituant d'un homme et d'une femme, pas de deux hommes ou de deux femmes. L'un a des testicules, l'autre des ovaires et surtout la femme a cette chose unique et indispensable qu'on appelle matrice. Quelque délirants ont bien essayé dans leur jalousie de faire porter un enfant à un homme, ils n'ont pu le faire qu'en volant la matrice d'une femme.

  • Quelle que soit l'origine des troubles de l'identité sexuelle que présente une personne, « qui suis-je pour juger ». Il ne nous appartient en aucun cas de condamner qui que ce soit, mais chacun, nous avons le devoir de nous entraider à grandir, à trouver le chemin vers l'amour du Père, ce qui n'est possible qu'en éclairant les chemins en cul de sac, le fourvoiement dans les marais du désir perverti. Ce n'est ni charitable, ni « miséricordieux » d'enfermer l'égaré dans ses manquements. 

  • Très bonne analyse

  • Le marxisme est la négation idéaliste de la nécessaire différentiation de la société en groupes sociaux ou en classes, et fonde sa raison d'être sur l'abolition utopique des classes sociales par la « lutte des classes » devant aboutir, sur cette terre, en une société idéale sans classes. Autant vouloir qu'un corps ne soit composé que de têtes ou de pieds. Comme Caïn, c'est purement fondé sur la jalousie, où l'on projette sur l'Autre son propre non amour. 
    Le « genrisme » est de la même façon la négation jalouse de la différence sexuelle, chaque sexe étant jaloux de ce qu'il n'est pas, jalousie qui abouti obligatoirement non seulement à la guerre des sexes, mais aussi à la guerre contre soi, et à l'auto-destruction..

  • Vous avez raison JPSC de souligner le lien entre l'idéologie qui n'existe pas et un existentialisme radical. C'est la négation d'un futur et d'un ailleurs qui s'est développée après la guerre 40-45, c'est une désespérance se repliant de manière crispée sur un « ici et maintenant ». L'« ici et maintenant » est certes fondamental mais il ne peut trouver sens que dans un devenir, c'est à dire dans un futur, qui s'enracine dans un passé. Sans ce devenir, l'homme devient absurde, la vie devient absurde, et toutes les dérives totalitaires deviennent possibles.
    La désespérance, négation radicale du devenir, ne peut trouver son existence in fine, que dans la négation d'une eschatologie, donc la négation d'un Dieu transcendant. C'est bien la recherche prométhéenne exacerbée, revendication d'une liberté sans foi ni loi, sans aucune limite ni aucune réalité, qui fonde l'idéologie du genre.

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