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Au terme des travaux du synode, le pape garde la main et sa ligne de conduite :

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Par un discours musclé samedi 24 octobre et une homélie le lendemain, le pape François a conclu l’assemblée du Synode sur la famille en mettant l’accent sur la miséricorde envers les situations familiales, et en fustigeant « les routiniers de la grâce que ne se laissent pas déranger ». Son discours a été applaudi, mais la salle ne s’est pas levée unanimement.  Conclusion de l’un de ses proches, dont les propos ont été notés par Sébastien Maillard, dans « La Croix » : « son pontificat devra être long s’il veut rendre son processus de réforme irréversible ». JPSC

« Alors que les évêques concluent leur rapport final en demandant « un document sur la famille » au pape François, celui-ci a imprimé la direction : la miséricorde. « Aujourd’hui est un temps de miséricorde! », s’est-il exclamé dans son homélie dimanche 25 octobre à la messe de clôture du synode. À l’approche du jubilé prévu à cet effet et qui s’ouvrira le 8 décembre, il a prononcé la veille un discours tonique, marquant l’importance qu’il attache à cette attitude: « Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu ».   

IL A FUSTIGÉ LES « ROUTINIERS DE LA GRÂCE » 

Prononcé devant les pères synodaux à la fin de leurs travaux, suivis par le pape durant les trois semaines, son discours sonne comme une sévère critique envers ceux qui ont opté dans les débats pour une approche sèchement doctrinale devant les situations familiales irrégulières. « Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit, non les idées mais l’homme », a rappelé le pape. Il s’en est pris aux « cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église » pour juger « les cas difficiles et les familles blessées ».

Dimanche, dans son homélie, il a fait valoir l’exemple du Christ qui « se laisse toucher » par la demande d’un homme et le rencontre avec respect« en tête à tête », comme une illustration du discernement accompagné que prônent les pères synodaux dans leur rapport. Il a fustigé, à l’inverse, les « routiniers de la grâce » qui avancent ,« sans (se) laisser déranger , » « celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à exclure ».

LA SALLE NE S’EST PAS LEVÉE UNANIMEMENT

Ces paroles sévères répondent à des prises de position ultra-rigoristes que le pape aura pu observer durant ce Synode. Jusqu’au recours, a-t-il dénoncé samedi 24 octobre, à « des méthodes pas du tout bienveillantes ». Un propos qui vise en particulier la publication d’une lettre privée de cardinaux critiquant sa gestion des travaux qu’ils soupçonnaient d’être manipulatrice. Recevoir cette lettre a attristé le pape François, selon un proche témoin.

La parole conclusive du pape était attendue après un synode durant lequel sa méthode et l’accent qu’il met sur la miséricorde ont rencontré une résistance plus marquée et organisée que l’an dernier. Son discours, samedi, a été applaudi, mais la salle ne s’est pas levée unanimement. Comme le confie un de ses proches, « son pontificat devra être long s’il veut rendre son processus de réforme irréversible ».

Malgré cela, Jorge Bergoglio, sans s’inquiéter d’unité, a retenu de ces semaines l’« image vivante d’une Église qui n’utilise pas des formulaires préparés d’avance ». Comme une première illustration, selon son discours du 17 octobre dernier, de « l’Église synodale » qu’il veut développer.

Sébastien Maillard, à Rome »

Ref. Au terme des travaux du synode, le pape garde la main

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