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Prêtres mariés : le serpent de mer va-t-il refaire surface ?

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Après deux synodes des évêques focalisés, avec un succès très relatif, sur le thème des divorcés-remariés, le pape François s’apprête-t-il à convoquer le synode suivant sur la question-fétiche de l’ordination de prêtres mariés? Pour mémoire, le synode réuni par Paul VI en 1971 s'était soldé par une réponse négative à ce sujet. Lu sur le « Forum catholique » :

« Le dernier article de Sandro Magister est particulièrement intéressant car il fait un lien direct entre la prochaine visite du Souverain pontife au Mexique en février 2016... et le prochain Synode qui portera sur les prêtres mariés . Or, dans ce pays avait eu lieu une expérience encourageant la naissance d'un clergé marié, chose vue défavorablement par Saint Jean-Paul II mais qui, avec François, est de nouveau autorisé dans le but éventuel de l'étendre dans le monde. Voici l'article de Sandro Magister sur le sujet :

« Pendant les quarante ans d’épiscopat - de 1959 à 2000 - de l’évêque Samuel Ruiz García, le diocèse de San Cristobal de Las Casas était devenu un terrain d’expérience, observé par beaucoup de parties du monde, en vue de la création d’un clergé indigène marié.

L’étape significative conçue pour atteindre cet objectif fut l'ordination, dans ce diocèse, d’un très grand nombre de diacres indigènes mariés, dont on prévoyait que, un jour, ils pourraient aussi être ordonnés prêtres. Toutefois, sous le pontificat de Jean-Paul II, Rome portait sur l’expérience un regard défavorable. Et après un examen de l’affaire confié aux principaux dicastères de la curie, la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements interdit, le 20 juillet 2000, l’ordination de diacres supplémentaires dans ce diocèse, la dernière ordination de ce type ayant eu lieu au mois de janvier de la même année, à la fin du long épiscopat de Ruiz García.
 

Au mois de mars, Felipe Arizmendi Esquivel a succédé à Ruiz García comme nouvel évêque. Et, dans la lettre qui lui interdisait de continuer dans la même voie que son prédécesseur, Rome déplorait le fait que "au cours des 40 dernières années, 8 prêtres seulement avaient été ordonnés dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas, contre plus de 400 diacres"

Aujourd’hui, d’après les chiffres fournis par l'Annuaire pontifical, il y a encore dans ce diocèse plus de 300 diacres, alors qu’il ne reste plus que quelques dizaines de prêtres. Ce qui donne à penser que les choses n’ont pas tellement changé.

 Au contraire la levée par le Saint-Siège de l’interdiction d’ordonner de nouveaux diacres, au mois de mai 2014, François étant pape, et l'annonce d’une prochaine visite du souverain pontife dans ce diocèse ont été interprétées comme un feu vert donné à la reprise de cette expérience, cette fois-ci avec la possibilité d’en arriver véritablement à la création d’un clergé indigène marié, non seulement au Chiapas mais également dans d’autres régions du monde, en particulier en Amérique latine. 

Or voici que l’évêque Arizmendi Esquivel nous écrit que le fait de présenter la visite prochaine du pape François comme un soutien apporté à cette solution est au contraire quelque chose de très "négatif" pour le diocèse. Et il explique pourquoi : "Nous ne voulons pas un clergé marié. Cette idée avait été envisagée précédemment, mais on n’y pense plus aujourd’hui. Le développement de notre séminaire est une grâce inexplicable. Il y a seize ans, en 2000, il y avait 20 séminaristes. Aujourd’hui ils sont 76, presque tous originaires du Chiapas, dont 42 sont indigènes, sans préjugés idéologiques en ce qui concerne le célibat. Nous avons déjà 8 prêtres indigènes célibataires conformément aux règles. Les diacres mariés ne m’ont jamais indiqué qu’ils aspiraient à un sacerdoce marié. En 2000, il y avait 66 prêtres, provenant en majorité d’autres diocèses et de congrégations religieuses ; aujourd’hui nous en avons 101, avec une croissance notable du clergé local".

Le "manque de ministres ordonnés" était le premier des "thèmes essentiels" que le cardinal Carlo Maria Martini, en 1999, souhaitait voir discutés par une Église qui aurait été en état de synode permanent. La solution à ce problème étant bien évidemment, de manière sous-entendue, celle qui aurait consisté à ajouter des prêtres mariés aux prêtres célibataires dont le nombre était en déclin.
Le Chiapas avait été, pendant les quarante dernières années du XXe siècle, le symbole de ce manque de prêtres célibataires, qu’il fallait pallier par une abondante moisson de prêtres mariés et indigènes. Mais aujourd’hui les choses ont changé, d’après le témoignage donné par l’évêque de San Cristobal de Las Casas. C’est peut-être une "grâce inexplicable" mais, dans ce diocèse, un clergé célibataire et indigène est en pleine floraison, tandis que la campagne en faveur d’un clergé marié s’est éteinte. 

Quelle leçon le pape François va-t-il en tirer ? »
 

Ref. l'ordination de prêtres mariés : une expérience qui a mal tourné 

Un bon évêque suffit souvent à changer la donne, comme l’a montré le quinquennat de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles. La réciproque se vérifie aussi, tant il est vrai que le poisson périt toujours par la tête (proverbe chinois). 

JPSC

Commentaires

  • L'Eglise Catholique Romaine est la seule à ne pas accepter que des prêtres puissent se marier !

    Sans compter que, au sein de celle-ci, certains le sont !
    Les maronites par exemple, mais pas seulement.

    La plupart des apôtres le furent aussi !

    Ce n'est pas un "serpent de mer" que d'en reparler !

  • Notre DJ préféré relance son tourne-disque. Mais le vinyl est usé...

  • Notre PRM égal à lui-même ! On ne peut apporter une réflexion qui ne trouve pas son consentement !

  • Cher Monsieur Delen,

    votre commentaire me semble devoir appeler quelques précisions :

    - Au sein de l'Église catholique, l'Église latine impose le célibat à ses prêtres, tandis que les Églises catholiques orientales ordonnent également des hommes mariés. Il y a cependant des prêtres catholiques latins mariés, par exemple des pasteurs anglicans mariés ordonnés prêtres après leur conversion.

    - Si dans les Églises catholiques orientales et d'autres Églises comme celles de la Communion orthodoxe on trouve un clergé marié, il faut noter que l'on peut ordonner des hommes mariés, mais qu'un prêtre ne se marie pas : s'il est célibataire au moment de recevoir le sacrement de l'ordre, il restera célibataire ; s'il est marié, est ordonné, et puis devient veuf, il ne pourra se remarier : la Tradition de la Grande Église rejette la possibilité de recevoir le sacrement du mariage après son ordination.

    - La Tradition des Églises catholiques orientales, orthodoxes et orthodoxes orientales veut également que seuls des célibataires deviennent évêques (c'est pourquoi ce sont souvent des moines). De plus, il y a une forte tradition de continence pour les clercs mariés, et si, comme cela s'est produit, des hommes mariés devenaient évêques, ils doivent vivre comme frère et sœur avec leur épouse (l'histoire des patriarches coptes en donne quelques exemples). Dans certains cas, le clergé marié devient également une sorte de clergé de seconde zone à côté du clergé non marié, ce qui ne semble pas idéal comme situation.

    - Par ailleurs, le célibat des clercs et la continence des clercs mariés semble jouir de la faveur de l'Église dès les premiers siècles, puisque par exemple le concile régional d'Elvire (305/306), impose la continence aux clercs (canon 33). De plus, le canon 3 du concile de Nicée (325) interdit aux clercs d'avoir une femme chez eux, sinon une mère, sœur, tante ou personne au-dessus de tout soupçon. Enfin, même si le célibat généralisé des prêtres dans l'Église latine s'est définitivement imposé surtout à partir de la réforme grégorienne au XIe s., et s'il est disciplinaire et non pas dogmatique, il s'appuie néanmoins sur une longue tradition qu'il serait peut-être téméraire de vouloir abolir.

  • On qualifie de « serpent de mer » un projet ou un sujet qui revient fréquemment alors que sa mise en application, son développement ou son aboutissement ne semble pas arriver ou bien être repoussés continuellement. Et Dieu sait combien de fois, depuis le synode de 1971, cette revendication idéologique d'un clergé latin marié est revenue, obsédante comme le Boléro de Ravel...

  • Sans avoir approfondi la question, je ne suis pas sûr que cette affaire relève de l'essentiel et encore moins du dogme. Peut-être faudrait-il d'abord faire l'examen et la critique de plusieurs siècles d'expérience dans les Eglises orthodoxes et protestantes avant de se prononcer.

    Ensuite, s'il faut vraiment lâcher du lest quelque part, ce pourrait être éventuellement de ce côté-là. Mais la question est d'abord de savoir s'il faut vraiment lâcher du lest.

  • Beaucoup pensent qu'en ordonnant des prêtres mariés, ou que l'on permette le mariage des prêtres donnerait plus de prêtres.
    or, on peut constater que chez les protestants, les pasteurs sont mariés, et cependant il y a également pénurie de pasteurs. (je parle ici des églises protestantes reconnues (luthériennes etc.)
    Notre exemple est le Christ, LE Grand Prêtre par excellence et Il était célibataire. Il a prêché la continence, l'abstinence et la sobriété pour nous montrer que nous ne devions pas nous attacher à ce monde et diriger notre vie vers la Vie éternelle.

  • Le fait d'avoir des prêtres mariés n'a rien à voir avec la quantité de prêtres. C'est un problème de bon sens. A l'époque du Christ la femme était sous la dépendance de l'homme. Si le Christ avait été une femme, elle ne serait jamais parvenue à parcourir la région, à parler dans les synagogues... Depuis lors la situation a évolué. Mais certains dans l'Eglise ne veulent pas constater cette évolution. Ils sont comme les fondamentalistes musulmans. Ils triturent les écritures, ils inventent des tas de motifs pour justifier leur choix. Ils n'arrivent pas à voir le sexe comme une chose aussi naturelle que le boire et le manger. Ils ont peur de la femme. Ils ne sont pas loin de l'assimiler au diable.

  • Gabriel, entièrement d'accord avec ce que vous exprimez.
    L'argument : " Notre exemple est le Christ, LE Grand Prêtre par excellence et Il était célibataire", je ne peux le comprendre ni l'accepter.

  • .........." le sexe, une chose aussi naturelle que le boire et le manger " ?
    Ce genre d'argument fut utilisé par des séducteurs dans les années 60 - 70 , juste après l'invention et l'usage généralisé de la pillule ( tiens, tiens .....) Je n'ai jamais su si cet argument était efficace .
    Je sais seulement que Lénine un jour a dit la mëme chose et que
    filles et garçons se rassemblant le WE dans la nature allemande ou autrichienne avant la guerre pratiquaient cette philosophie naturiste , à la gloire du corps humain . ( voir l'autobiographie de Raymonde Vincent : " Le temps d'apprendre à vivre " .....
    Je pourrais être ironique mais le sujet est trop sacré .

  • .1.........." le sexe, une chose aussi naturelle que le boire et le manger " ?
    ce n'est pas un argument , c'est un fait.
    2. je n'ai fait aucune liaison avec la philosophie naturiste. Introduire cette notion simplement parce que le sexe est évoqué me semble bizarre.

  • correction :
    Le point de vue de Lénine est plus complexe que ca . Pour ceux que ça intéresse cliquer : Lenine sexualité verre d'eau.

  • Jacques Delen, Gabriel,
    si vous voulez essayer de comprendre , lisez , par ex , " La profondeur des sexes " de Fabrice Hadjaj . Contemporain, populaire au point d'avoir été édité en livre de poche. Mais on ne peut pas tout comprendre car le sacré , le mystère subsistent . En plus, la compréhension, dans ce domaine est une chose très progressive . Pensons à la lapidation de la femme adultère : les plus âgés renoncent les premiers. Pensons aux "romans d'amour " où soudainement "la conscience " commence à faire son travail. Pensons aux couples qui restent unis, dont l'amour s'approfondit alors que " cette chose tellement naturelle , vitale comme le boire et le manger " est devenue impossible pour l'une ou l'autre raison .

  • Thérèse, vous commencez, pour nous interpeller par ces mots: "
    si vous voulez essayer de comprendre "

    En ce qui me concerne en tout cas, je ne dois pas "essayer de comprendre" car ce chemin est fait !

    Le livre que vous proposez doit être intéressant à lire : j'ai pris des infos sur internet.

    Cela n'empêche que je continuer à trouver intéressant que des prêtres (ceux qui le souhaitent) puissent se marier. Ce serait une façon de proclamer que le mariage est bien un sacrement ... Ce serait une manière pour l'Eglise d'exprimer clairement que le sexe est une bonne chose ! Tout réside dans la manière de s'en servir !

  • cliquez :
    Belgicatho éloge de la chasteté religieuse ( film de 3 minutes par un jeune moine )
    Le mariage en sort aussi grandi.

  • cher Jacques Delen,
    Déjà Benoit 16 évoquait la possibilité de consacrer des " hommes mariés ayant fait leurs preuves " ( viri probati ).Ee ce serait sûrement une bonne et belle chose.
    Mais c'est le " ils n'arrivent pas à voir le sexe comme une chose aussi naturelle que le boire et le manger " de notre ami Gabriel , qui me frappe de stupéfaction .
    Non , je n'y arrive pas . Est ce grave, Docteur ?

  • Je maintiens. Quelque soient les raisons qui poussent certains à refuser le sexe, ou à n'y voir que l'aspect jouissance, le sexe est une chose normale et naturelle.

  • "Le sexe une chose normale et naturelle comme boire et manger". OK pour l'analogie, à condition de garder à l'esprit la finalité des actes ou leur conformité au plan du divin créateur. Pour l'être humain selon le plan de Dieu, le don mutuel des corps est naturel, normal, épanouissant lorsqu'il a lieu dans le cadre d'une union monogame/exclusive et fidèle, et qu'il reste ouvert à sa finalité de pro-création. Sinon, le sexe est dévoyé, il n'est plus la bonne chose qu'il est par nature. Par exemple lorsqu'il se pratique hors du contexte d'un engagement à vie entre un homme et une femme.

    Si je reprends l'analogie proposée, le boire et le manger aussi doivent répondre à leurs finalités propres: prendre des forces, se désaltérer et même, pourquoi pas, réjouir le corps et l'âme dans un repas festif. Sinon ça dérape: quand je me goinfre ou que je me saoûle, ou quand je mange la tartine de mon voisin qui a faim, bref quand mes actions normales et naturelles deviennent un but en soi et qu'elles perdent le lien avec leur finalité. Avec dans tous les cas les conséquences qui vont de pair... Non?

    Et ceux qui ont la vocation de pratiquer la chasteté, le jeûne et l'abstinence (chacun de nous, au fait, à un moment ou l'autre) sont un signe qui nous rappelle ce qui est vraiment important: accepter et nous inscrire dans le plan de Dieu.

  • Ceux qui voient dans le célibat des clercs majeurs une invention tardive du 2e concile de Latran (XIIe s.) sont de moins en moins nombreux,car l’argument tiré de celui-ci ne résiste pas à une simple lecture du texte conciliaire : le document n’établit pas l’obligation du célibat, mais frappe de nullité tout mariage contracté par un clerc déjà ordonné et les auteurs qui font autorité reconnaissent généralement que les origines de la continence exigée des clercs sont bien antérieures à cette époque, même si les exégètes divergent sur la raison exacte qui motivait alors le prescrit et sur l’interprétation de la genèse de son développement.

    Par ailleurs, les seuls arguments historiques ou disciplinaires sont rarement décisifs pour mettre fin à une contestation (ce n’est pas la première) dans un domaine aussi sensible : a fortiori lorsqu’elle refait surface dans l’ambiance séculariste postconciliaire exaltant toutes les formes de liberté. C’est pourquoi, dans l’époque précédant le règne du pape François, la réflexion s’est surtout portée sur le développement théologique légitime de la doctrine du célibat ecclésiastique.

    Les arguments de type naturaliste contre le célibat des prêtres montrent que leurs auteurs ne comprennent pas la nature du sacerdoce catholique. Au sens de notre foi, la prêtrise est sans rapport avec la fonction des lévites de l’antiquité juive et, a fortiori, des rabbins comme des pasteurs calvinistes ou luthériens issus de la « Réforme » et, naturellement, moins encore avec celle des prêtres ou prêtresses des divinités païennes.

    Selon la saine doctrine catholique, la prêtrise est un état avant d’être une fonction et si -selon l’adage- le prêtre devient un autre Christ, par le sacrement qui l’ordonne à son Seigneur, il doit lui être « configuré en tout ». Ceci expliquerait que le prêtre ne puisse être une femme et demeure célibataire.

    C’est aussi pourquoi le clergé marié des églises orientales a un aspect théologiquement inabouti. L’auteur de cette dernière remarque est, sauf erreur, Benoît XVI qui, parlant de l’Eglise grecque, considère avec peu de faveur le développement historique d’un tel clergé « de seconde zone » (l’expression est de lui) .

    C’est dans le même sens d’un approfondissement doctrinal que le cardinal Alfons Stickler, très apprécié par l’ancien pape, conclut son étude « Le célibat des clercs, Histoire de son évolution et fondements théologiques » (texte traduit de l’allemand, publié aux Editions Pierre Téqui, Paris, 1998) et c’est également ce que pense le cardinal Mauro Piacenza, préfet de la congrégation du clergé sous le règne de Benoît XVI. Citant ce grand pape théologien lors d’un colloque organisé à Ars du 26 au 28 janvier 2011, il avait mis en lumière, à cet égard, la dimension eucharistique d’un célibat sacerdotal intimement lié à l’acte d’oblation totale de soi que fait l’ordinand, à l’image de Jésus, Souverain Prêtre : « L’offrande que le Christ fait à tout instant de Lui-même à l’Eglise doit se refléter clairement dans la vie des prêtres. Ceux-ci, écrit-il, sont appelés à reproduire dans leur vie le Sacrifice du Christ à qui ils ont été identifiés par la grâce de l’ordination sacerdotale.« De la nature eucharistique du célibat découlent tous les développements théologiques possibles, qui placent le prêtre face à son office fondamental : la célébration de l’Eucharistie, dans laquelle les paroles : « Ceci est Mon Corps » et « Ceci est Mon Sang » n’opèrent pas seulement l’effet sacramentel qui est le leur, mais doivent façonner progressivement et concrètement l’offrande de la vie sacerdotale elle-même. Le prêtre célibataire est ainsi associé personnellement et publiquement à Jésus Christ ; il Le rend réellement Présent, et devient lui-même offrande, grâce à ce que Benoît XVI appelle : « la logique eucharistique de l’existence chrétienne ».

    Un tel discours est, j’en ai bien conscience, irrecevable par les néo-païens ou les protestants qui prétendent ( aujourd’hui comme hier) mettre l’Eglise catholique au pas sur ce point. Nihil novi sub sole ….

  • C'était un plaisir de lire les interventions de chacun en réponse à : "Le sexe, une chose normale et naturelle comme boire et manger"
    Je dirais pour ma part à J. Delen et Gabriel qu'un clerc a ressenti l'appel à utiliser son corps, son âme et son Esprit pour une autre "fécondation" à laquelle vous pensez qui est, elle, toute spirituelle.
    Justement, aujourd'hui dans les lectures, nous lisons que la "fécondation" est opérée pour que les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux soient purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle".
    Voilà, il faut passer au registre "spirituel" pour y croire...
    C'est ce à quoi les clercs sont appelés à opérer à la suite du Christ par les Sacrements ...
    A vous lire, il n'y aurait plus de liberté de vivre la continence, pour opérer cette "fécondation" dans les âmes... au bénéfice du corps tout entier physique, spirituel, psychique. Ils sont appelés "Père" parce qu'ils le sont bien plus qu'un père biologique, ils fécondent les âmes comme les abeilles fécondent les fleurs.
    Ceux et celles qui pratiquent le "jeûne" savent combien elle regénère le corps. C'est pareil pour l'âme, contrairement à ce que disent J. Delen et Gabriel. qui ne sont pas dans le même registre me semble-t-il, d'où leur dérision permanente et obsessionnelle ... Mais chacun peut y accéder à cette vie spirituelle; il suffit de passer la PORTE.

  • " si -selon l’adage- le prêtre devient un autre Christ, par le sacrement qui l’ordonne à son Seigneur, il doit lui être « configuré en tout » "dites-vous !

    Théologie, théologie catho romaine pure !
    Quel orgueil ! Quelle prétention !
    Si tout le monde pensait comme vous, il y a longtemps que j'aurais quitté cette Eglise puriste !

  • Mais pas par moi. Merci infiniment pour ce très beau rappel !

  • Monsieur Delen, nous n'avons pas d'autre "prétention" que celle de suivre humblement le chemin que l'Eglise catholique nous invite à emprunter à la suite de Jésus. Et d'accueillir avec joie et émerveillement le trésor de son enseignement transmis fidèlement par les saints et les martyrs, révélé aux petits, caché aux sages et aux savants.

  • Le prêtre, n'en déplaise à quiconque, est un autre Christ et lui est configuré en tout. C'est exactement ce que dit le N° 1548 du Catéchisme:

    1548 Dans le service ecclésial du ministre ordonné, c’est le Christ lui-même qui est présent à son Église en tant que Tête de son corps, Pasteur de son troupeau, grand prêtre du sacrifice rédempteur, Maître de la Vérité. C’est ce que l’Église exprime en disant que le prêtre, en vertu du sacrement de l’Ordre, agit in persona Christi Capitis (cf. LG 10 ; 28 ; SC 33 ; CD 11 ; PO 2 ; 6) :

    C’est le même Prêtre, le Christ Jésus, dont en vérité le ministre tient le rôle. Si, en vérité, celui-ci est assimilé au Souverain Prêtre, à cause de la consécration sacerdotale qu’il a reçue, il jouit du pouvoir d’agir par la puissance du Christ lui-même qu’il représente (virtute ac persona ipsius Christi) (Pie XII, enc. " Mediator Dei ").

    Le Christ est la source de tout le sacerdoce : car le prêtre de l’ancienne loi était figure du Christ et le prêtre de la nouvelle agit en la personne du Christ (S. Thomas d’A., s. th. 3, 22 , 4).

    Il est donc particulièrement cocasse de lire de la plume de JD que si tout le monde pensait que le prêtre agit in persona Christi, il quitterait l'Eglise... Sachant que c'est une différence majeure avec le protestantisme, qui ne connaît évidemment pas le sacrement de l'ordre.

  • .........analogie, analogie ......Est ce que j' ai une g. .... d'analogie ? comme dirait Arletty dans " Hotel du Nord " .... Mais trève de plaisanterie . ça me parait plutôt de l'amalgame .C'est comme Mgr Bonny qui justifie l'homosexualité en disant qu'elle existe aussi chez les animaux - argument que les homosexuels eux- mêmes n'osent plus employer .Je pense qu 'il l'a retiré .
    Ceci dit, un grand merci à François, JPSC, Nathalie et les autres pour leur réponse argumentée .Celà m' aide à dépasser ma stupeur .

  • Citation : "Théologie, théologie catho romaine pure !
    Quel orgueil ! Quelle prétention !"

    Commentaire : "N'est pas sauvé, même s'il est incorporé à l'Eglise, celui qui, faute de persévérer dans la charité, demeure, dans le sein de l'Eglise, "de corps", mais non pas "de coeur". (Lumen Gentium, II, 14)

  • - Parmi les commentaires qui ont été faits à propos de ce que j'ai écrit, beaucoup concernaient les excès de sexe, chose qui n'avait aucun rapport avec ce dont je parlais ; cela me laisse perplexe sur l'état d'esprit ou les phantasmes de certains.

    - quant au prêtre qui devient un autre Christ
    pourquoi un vœu de chasteté puisque ce serait évident et pourquoi seulement celui-là ?
    les prêtres grecs mariés seraient des Christ de deuxième catégorie !

    ceci est ma dernière intervention sur ce forum ; on y émet beaucoup trop d’âneries et on y est si loin de ce que le Christ est venu nous apprendre.
    Avant de prier pour les autres, il serait peut-être utile de relire Luc 18 9à14

  • Vous faites bien de die que ce sera votre dernière intervention. Je dis de même en ce qui concerne ce "lien" !

    On a ici une drôle de conception du dialogue !

  • Gabriel, les commentaires de vos interlocuteurs ne sont pas des âneries, ce sont des arguments. Maladroits parfois mais nourris de leur vécu et inspirés par la tradition catholique. Si vous n'y souscrivez pas, répondez-y par d'autres arguments, pas par l'anathème ni en claquant la porte...

  • De la part d'un âne , pour la documentation de Gabriel:

    "Paul VI et Sacerdotalis caelibatus

    « Publié le 24 juin 1967, Sacerdotalis caelibatus est la dernière Encyclique entièrement consacrée par un Pape au thème du célibat. Dans le contexte de l’immédiat après-Concile, en reprenant toute la Doctrine conciliaire, Paul VI a senti le besoin de rappeler avec l’autorité d’un acte magistériel la validité permanente du célibat ecclésiastique qui, de façon encore plus véhémente qu’aujourd’hui, était contesté dans sa légitimité par le biais de véritables tentatives d’argumentations biblique, historique, théologique et pastorale.
    On sait que Presbyterorum Ordinis distingue le célibat en soi et la loi du célibat, en affirmant au n. 16 : « La pratique de la continence parfaite et perpétuelle pour le Royaume des cieux a été recommandée par le Christ Seigneur ; tout au long des siècles, et de nos jours encore, bien des chrétiens l'ont acceptée joyeusement et pratiquée sans reproche. Pour la vie sacerdotale particulièrement, l'Eglise l'a tenue en haute estime […]. C'est donc pour des motifs fondés sur le mystère du Christ et sa mission, que le célibat, d'abord recommandé aux prêtres, a été ensuite imposé par une loi dans l'Eglise latine à tous ceux qui se présentent aux Ordres sacrés ». Cette distinction se trouve dans le troisième chapitre de l’Encyclique de Pie XII Ad catholici Sacerdotii, et au n. 21 de l’Encyclique de Paul VI. Les deux documents ramènent toujours la loi du célibat à sa véritable origine : elle provient des Apôtres et, à travers eux, du Christ lui-même.
    Au n. 14 de l’Encyclique, le Serviteur de Dieu Paul VI déclare : « Nous estimons donc que la loi du célibat actuellement en vigueur doit, encore de nos jours et fermement, être liée au ministère ecclésiastique ; elle doit soutenir le Ministre de l’Église dans son choix exclusif, définitif et total de l’Amour unique et souverain du Christ, du dévouement au Culte de Dieu et au service de l’Église, et elle doit qualifier son état de vie aussi bien dans la communauté des fidèles que dans la société profane ». On le voit immédiatement, le Pape reprend les raisons cultuelles du Magistère précédent et les ajoute aux motifs théologiques, spirituels et pastoraux qui ont été davantage mis en avant par le Concile Œcuménique Vatican II. Il montre ainsi qu’il ne faut jamais considérer en antithèse ces deux types de motifs, mais les voir en relation mutuelle et selon une synthèse féconde.
    On retrouve la même chose au n. 19 du Document qui présente la mission du Prêtre, comme ministre du Christ et intendant des mystères de Dieu, avec un sommet au n. 21 qui dit : « Le Christ est resté durant toute sa vie dans l’état de virginité, qui signifie son dévouement total au service de Dieu et des hommes. Ce lien profond qui, dans le Christ, unit la virginité et le sacerdoce, se reflète en ceux à qui il échoit de participer à la dignité et à la mission du Médiateur et Prêtre éternel, et cette participation sera d’autant plus parfaite que le ministre sacré sera affranchi de tout lien de la chair et du sang ». L’hésitation que l’on perçoit dans la compréhension de la valeur inestimable du célibat sacré et par conséquent dans sa juste mise en valeur et, là où c’est nécessaire, dans sa défense résolue, pourrait s’expliquer par une mauvaise compréhension de la portée réelle du Ministère ordonné dans l’Église et de sa relation au Christ souverain Prêtre, relation la plus haute qui soit, relation ontologique et sacramentelle, c’est-à-dire réelle.
    A ces incontournables aspects cultuels et christologiques, l’Encyclique ajoute une nette dimension ecclésiologique, elle aussi essentielle pour une juste compréhension de la valeur du célibat : « "Saisi par le Christ Jésus" (Phil 3, 12) jusqu’à s’abandonner totalement à Lui, le prêtre se configure plus parfaitement au Christ également dans l’amour avec lequel le Prêtre éternel a aimé l’Église son Corps, s’offrant tout entier pour elle, afin de s’en faire une Épouse glorieuse, sainte et immaculée (cf. Eph 5, 25-27). La virginité consacrée des ministres sacrés manifeste en effet l’amour virginal du Christ pour l’Église et la fécondité virginale et surnaturelle de cette union, en vertu de quoi les fils de Dieu ne sont pas engendrés de la chair et du sang (Jean 1, 13) » (n. 26). Comment le Christ pourrait-il aimer l’Église d’un amour qui ne soit pas virginal ? Comment le Prêtre, alter Christus, pourrait-il être l’époux de l’Église d’une façon non virginale ?
    De l’argumentation générale de l’Encyclique, il ressort une profonde interconnexion de tous les motifs du célibat sacré. De quelque côté on veuille bien le considérer, il apparaît toujours plus radicalement et plus intimement uni au Sacerdoce.
    Parmi les motifs ecclésiologiques en faveur du célibat, l’Encyclique souligne aux numéros 29, 30 et 31 le rapport indépassable qui existe entre le célibat et le Mystère Eucharistique. Par le célibat, dit-elle, « le prêtre s’unit plus intimement à l’offrande, en déposant sur l’autel toute sa vie marquée des signes de l’holocauste. […] En mourant quotidiennement à lui-même, en renonçant, par amour du Seigneur et de son règne, à l’amour légitime d’une famille qui ne soit qu’à lui, il trouvera la gloire d’une vie pleine et féconde dans le Christ, puisque, comme Lui et en Lui, il aime tous les enfants de Dieu et se donne à eux ».
    Le dernier grand ensemble de motifs présentés en faveur du célibat sacré se rapporte à sa signification eschatologique. Par l’affirmation que le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde (cf. Jn 18,30), qu’à la Résurrection on ne prend ni femme ni mari (cf. Mt 22,30), et que « le don précieux et divin de la chasteté parfaite en vue du royaume des cieux constitue précisément "un signe particulier des biens célestes" (cf. 1 Cor 7, 29-31) », le célibat est encore présenté comme « un témoignage de l’aspiration du Peuple de Dieu vers le but dernier de son pèlerinage terrestre, et une invitation pour tous à lever les yeux vers le ciel » (n. 34).
    Celui qui est revêtu de l’autorité pour conduire ses frères à la reconnaissance du Christ, à l’accueil des vérités révélées, à une conduite de vie toujours plus irréprochable, en un mot, à la sainteté, trouve ainsi dans le célibat sacré une prophétie très adaptée et extraordinairement forte, capable de conférer une autorité particulière à son Ministère et une fécondité aussi bien exemplaire qu’apostolique à son action.
    Avec une actualité extraordinaire, l’Encyclique répond aussi aux objections qui voient dans le célibat une mortification de l’humanité, qui serait ainsi privée de l’un des plus beaux aspects de la vie. Elle affirme au n. 56 : « Au cœur du prêtre l’amour n’est pas éteint. Puisée à la source la plus pure (cf. 1 Jean 4, 8-16), exercée à l’imitation de Dieu et du Christ, la charité n’est pas moins exigeante et concrète que tout amour authentique (cf. 1 Jean 3, 16-18). Elle élargit à l’infini les horizons du prêtre, elle approfondit et dilate son sens des responsabilités – indice de maturité de la personne – et elle forme en lui, comme expression d’une paternité plus haute et plus large, une plénitude et une délicatesse de sentiments qui sont pour lui une richesse surabondante ». En un mot, « en élevant l’homme tout entier, le célibat contribue effectivement à sa perfection ».
    En publiant en 1967 l’Encyclique Sacerdotalis caelibatus, le Serviteur de Dieu Paul VI pose un des actes magistériels les plus courageux et les plus clarificateurs de tout son Pontificat. Une encyclique qui devrait être attentivement étudiée par chaque candidat au Sacerdoce dès le début de sa formation et certainement avant de poser sa demande d’admission à l’ordination diaconale. Elle devrait être reprise périodiquement dans la formation permanente et faire l’objet non seulement d’une étude serrée au niveau biblique, historique, théologique, spirituel et pastoral, mais aussi d’une profonde méditation personnelle"

    Extrait de la conférence du Cardinal Mauro Piacenza -alors préfet de la congrégation du clergé- prononcée le 24 janvier 2011 lors du colloque organisé au Foyer sacerdotal Jean-Paul II de Lyon

  • Ceci, aussi, entre autres âneries et témoignages : http://www.donchristophe.be/question/29-celibat-pretre

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