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Pape François : réaction du cardinal Burke à “Amoris laetitia”

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Sur son blog, Jeanne Smits propose la traduction intégrale de la réflexion publiée cet après-midi dans le “New Catholic Register” par le cardinal Raymond Burke à propos d'Amoris laetitia. Il y exhorte à une lecture conforme au magistère constant de l'Eglise, rappelant que le document « n'est pas un acte du magistère ». La traduction, précise Jeanne Smits,  a été faite par mes soins, sans relecture de la part du cardinal Burke, le texte qui fait foi est donc celui publié par le NCR. – J.S.

Extrait :

« […] La seule clef d’interprétation correcte d’Amoris laetitia est l'enseignement constant de l'Eglise, et sa discipline qui conserve et promeut cet enseignement. Le pape François dit très clairement, d’emblée, que l'exhortation apostolique post-synodale n'est pas un acte du magistère (No 3). La forme même du document le confirme. Il est écrit comme une réflexion du Saint-Père sur les travaux des deux dernières sessions du Synode des évêques. Par exemple, au chapitre 8, que certains voudraient interpréter comme étant la proposition d'une nouvelle discipline avec des répercussions évidentes sur la doctrine de l'Église, le pape François, citant son exhortation post-synodale Evangelii Gaudium, déclare :

« Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Église attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, « ne renonce pas au bien possible, même [si elle] court le risque de se salir avec la boue de la route » (No 308).

En d'autres termes de Saint-Père propose ce qu'il pense personnellement être la volonté du Christ pour son Eglise, mais il n'a pas l'intention d'imposer son point de vue, ni de condamner ceux qui mettent l'accent sur ce qu'il appelle « une pastorale plus rigide ». La nature personnelle, c'est-à-dire non magistérielle, du document est également évidente à travers le fait que les références citées sont principalement le rapport final de la session 2015 du synode des évêques, et les allocutions et les homélies du pape François lui-même. Il n'y a pas d'effort systématique en vue de mettre en relation le texte, en général, ou ces citations, avec le magistère, les Pères de l'Église et d'autres auteurs confirmés.

Bien plus, comme noté ci-dessus, un document qui est le fruit du synode des évêques doit toujours être lu à la lumière de l'objectif du synode de lui-même, à savoir, de conserver et de promouvoir ce que l'Église a toujours enseigné et pratiqué en accord avec son enseignement.

En d'autres termes une exhortation apostolique post-synodale, de par sa nature même, ne propose pas une nouvelle doctrine et une nouvelle discipline mais applique la doctrine et la discipline pérenne à la situation du monde à un moment donné.

Comment donc faut-il recevoir le document ? Avant tout, il doit être reçu avec le profond respect dû Pontife romain en tant que Vicaire du Christ, ainsi que le définit le Concile oecuménique Vatican II : « le principe perpétuel et visible et le fondement de l'unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles » (Lumen Gentium, 23). Certains commentateurs font la confusion entre ce respect et une obligation supposée de devoir « croire de foi divine et catholique » (canon 750 § 1) tout ce que contient le document. Mais l'Église catholique, tout en insistant sur le respect dû à l'office pétrinien institué par Notre Seigneur lui-même, n'a jamais tenu que chaque déclaration du successeur de Saint-Pierre doive être reçue comme faisant partie de son magistère infaillible […].

Tout le texte se trouve ici : Réaction du cardinal Burke à “Amoris laetitia” : traduction complète

On voit que ce cardinal est un juriste : » ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »…mais l'argument tiré du statut d'un texte ne dispense pas d'une analyse de fond.

JPSC

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