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Le cardinal Mercier divise toujours la société flamande : un débat entre Jan De Volder (Tertio), Alain Lebeaupin (nonce du pape auprès de l’UE), Jean-Pierre Delville (évêque de Liège) et Laurence Van Ypersele (histoire contemporaine, Ucl)

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Le Belge sorti du tombeau ? De Christian Laporte dans « La Libre » :mercier.jpg

« Qui disait donc que la N-VA avait mis au frigo les questions linguistico-communautaires ? Chassez le
naturel, il revient parfois très vite au galop. Victime de son ire : le cardinal Désire-Joseph Mercier, depuis toujours la bête noire des flamingants parce qu’au début du XXe siècle ce prélat - qui fut le primat de l’Eglise de Belgique de 1906 à 1926 - avait résolument soutenu notamment le développement de l’UCL à Louvain sous toutes ses facettes linguistiques. Puis il n’envisageait pas la Belgique autrement que dans l’orbite culturelle francophone, ce qui fit rugir les radicaux flamands. Cela a laissé des traces.
 

A Lierre - la ville de la fameuse Tour Louis Zimmer et du grand écrivain flamand Felix Timmermans -, les nationalistes ont fait fort en imposant, à la hussarde, voici quelques jours, le changement de nom d’une place au seul motif que le prélat s’était opposé à la néerlandisation de l’enseignement en Flandre.

Cordon sanitaire rompu 

Pour ce faire, ils ont non seulement fait fi de leur alliance politique locale avec l’Open VLD mais ont en outre brisé le cordon sanitaire puisqu’ils ont pu bénéficier de la voix du seul élu du Vlaams Belang pour imposer leur motion…

Plus comique (si on ose dire) : la place devrait porter les noms de Philippe et Jeanne - in ‘t Nederlands bien sûr - en hommage à Philippe le Beau et Jeanne de Castille, les parents de Charles Quint qui ont cependant élevé celui-ci en français… 

 

Cardinal va-t-en-guerre 

Cette polémique surgit au moment même où en Flandre comme en Belgique francophone du reste, on rend plutôt hommage au cardinal Mercier pour son rôle pendant la Première Guerre mondiale.

Sous la plume de notre confrère de l’hebdomadaire "Tertio", Jan De Volder sort d’ailleurs ces jours-ci, aux editions Fidélité, "La résistance d’un cardinal" qui complète son "Kardinaal Verzet" paru chez Lannoo.

Dans ce qui constitue un complément à sa thèse de doctorat sur Benoît XV et ses velléités pacifistes, De Volder explique que le Pape et le cardinal belge ne partageaient pas vraiment la même vision sur la fin de la Grande Guerre. Plus encore : alors que le Pape voulait une Eglise neutre dans le conflit, le cardinal Mercier se rangea toujours aux côtés des chefs de guerre français et britanniques et fut au fond plus patriote que le roi Albert Ier puisque ce dernier pensait sincèrement pouvoir contribuer à la fin du conflit grâce à une paix négociée. 

Auteur de "Patriotisme et endurance" une lettre de Noël appelant à la résistance totale en décembre 1914, le cardinal Mercier n’accepta au contraire nul compromis. Cela galvanisa les esprits, donnant notamment lieu à la création de "La Libre Belgique" clandestine en février 1915. 

Reste que le fossé se creusa avec le Mouvement flamand. A tel point que Rome crut devoir mettre Mercier en garde contre son opposition trop visible aux revendications nordistes et notamment à la flamandisation de l’Université de Gand ainsi qu’à toute forme de séparation administrative.

Un débat sur la résistance du cardinal Mercier aura lieu le 23 juin à 18h30 à la librairie UOPC (avenue Demey à Auderghem), autour de Jan De Volder, l’évêque et historien Jean-Pierre Delville, Laurence Van Ypersele et le nonce Alain Lebeaupin. »

Ref. Le cardinal Mercier divise toujours la société flamande

JPSC

Commentaires

  • Les "velléités pacifistes" de Benoît XV ? Le pape avait la ferme volonté de faire arrêter la guerre, mais ni les Français ni les Allemands ne l'ont écouté.

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