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Liturgie : le cardinal Sarah réitère son appel à célébrer « vers le Seigneur »

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Le préfet de la Congrégation pour le culte divin estime qu’il est « de première importance » que « prêtres et fidèles » soient « tournés dans une même direction » « dans les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur ». De Jean-Marie Dumont sur le site de « Famille chrétienne » :

« Un mois après son entretien à Famille chrétienne, le cardinal Sarah réitère son appel à des changements importants dans la célébration de la messe. S’exprimant à Londres dans le cadre d’un congrès Sacra Liturgia, le 5 juillet, l’adjoint du pape au Vatican pour les questions de liturgie a une nouvelle fois demandé aux prêtres de célébrer « vers le Seigneur qui vient » « les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur ». « Je veux lancer un appel à tous les prêtres. Peut-être avez-vous lu mon article dans L’Osservatore Romano il y a un an, ou mon entretien donné au journal Famille chrétienne au mois de mai de cette année. A chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. »

Seules certaines parties de la messe sont concernées

Que signifie en pratique cette demande ? Dans un article publié dans l’Osservatore romano le 12 juin 2015, le cardinal proposait que « tous, prêtre et fidèles, se tournent ensemble vers l’Orient » pendant « le rite pénitentiel, le chant du gloria, les oraisons et la prière eucharistique ». Il ne s’agit donc pas dans son esprit que l’ensemble de la messe soit célébrée « vers l’Orient », mais seulement certaines parties, au cours desquelles la prière de la liturgie s’adresse directement à Dieu. Le reste de la messe resterait inchangé.

Cette pratique est-elle autorisée par l’Eglise ? Oui, répond le cardinal Sarah. « Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime. » « Contrairement à ce que l’on a parfois prétendu, écrivait-il encore dans l’Osservatore romano, il est tout à fait conforme à la Constitution [du concile Vatican II sur la liturgie] que, pendant le rite pénitentiel, le chant du Gloria, les Oraisons, et la Prière eucharistique, tous, prêtre et fidèles, se tournent ensemble vers l’Orient ». « En tant que préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, soulignait-il plus récemment à Famille chrétienne, je tiens à rappeler que la célébration versus orientem est autorisée par les rubriques du Missel, qui précisent les moments où le célébrant doit se retourner vers le peuple. Il n’est donc pas besoin d’autorisation particulière pour célébrer face au Seigneur. »

► À lire aussi : Cardinal Sarah : comment remettre Dieu au cœur de la liturgie 

Mgr Rey : « je le ferai le dernier dimanche de l’Avent ! » 

Comment faire concrètement ? Dans son intervention à Londres, le cardinal Sarah demande à ses « chers frères dans le sacerdoce » de « mettre en œuvre cette pratique partout où cela sera possible, avec la prudence et la pédagogie nécessaire, mais aussi avec la confiance, en tant que prêtres, que c’est une bonne chose pour l’Eglise et pour les fidèles. » Dans cette perspective, il appelle tout particulièrement les évêques à « donner l’exemple ». « Conduisez vos prêtres et vos fidèles vers le Seigneur de cette façon, particulièrement lors des grandes célébrations de votre diocèse et dans votre cathédrale. Encouragez cette simple, mais profonde réforme dans votre diocèse, votre cathédrale, vos paroisses et vos séminaires. »  « Une telle manière de faire, déclarait-il dans le même sens dans L’Osservatore romano, pourrait opportunément être mise en œuvre dans les cathédrales où la vie liturgique devrait être exemplaire. » 

Présent dans la salle, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a déclaré qu’en « réponse à son appel », il célébrerait cette année la messe du dernier dimanche de l’Avent (18 décembre) « ad orientem, vers le Seigneur qui vient » dans sa cathédrale. Et qu’il le ferait « en d’autres occasions appropriées ». « D’ici la période de l’Avent, a-t-il ajouté, j’écrirai une lettre aux prêtres et aux fidèles du diocèse de Fréjus-Toulon sur cette question pour expliquer ce geste. Et je les encouragerai à suivre mon exemple. »

Ref. Liturgie : le cardinal Sarah réitère son appel à célébrer « vers le Seigneur »

Restituer au peuple chrétien l’esprit authentique de la Liturgie est une œuvre pédagogique qui dépasse l’appel à la bonne volonté, quels qu’en soient les mérites.

JPSC 

Commentaires

  • Célébrer vers le peuple ou vers l'abside? Les deux façons ont chacune de bons motifs. Néanmoins la célébration vers l'abside, prônée par le cardinal Sarah, ce prélat éminent, a davantage de sens, car elle favorisera une meilleure compréhension de ce qu'est le mystère eucharistique. Espérons qu'il sera entendu. Il en va de même pour la communion debout et dans la main. Cette pratique en soi n'est pas hérétique, mais il faut bien se rendre compte qu'elle a affadi le mystère et qu'elle est l'occasion de profanations. Il en va de même pour la communion au calice, quand les fidèles le font aux-mêmes par intinction. Je connais une communauté de cisterciennes en France où cette année on a cessé de donner le calice aux fidèles, en ne le réservant qu'aux soeurs, parce que trop souvent on y avait constaté des manques de respect et des profanations matérielles des saintes espèces.

  • On ne peut qu'applaudir l'appel du cardinal Sarah, mais sera t-il suivi? Nos prêtres, nos évêques et...le pape, vont-ils nous montrer par leur exemple qu'ils ont compris? J'avoue que pour l'instant, j'ai une certaine toux dubitative. Jean-Pierre Snyers

  • Aux dernières nouvelles, il semble que le pape désavoue le cardinal Sarah. Quant au cardinal Nichols, il a écrit une lettre a ses prêtres pour qu'ils continuent à célébrer versus populum, contrairement à Mgr Rey. Le débat est lancé, il prendra du temps. Mais quand la majorité des ordinations se feront dans le rite traditionnel, ce qui n'est pas impensable dans quelques années si les tendances actuelles se confirment, quelle sera la réaction de l'Eglise? Lisez ce que dit le dernier numéro de la Paix liturgique, où on raconte la réponse d'un vicaire général à une (vieille ?) paroissienne, scandalisée qu'on ait permis la messe de Pie V dans son village: "Mais dans quelques années il n'y aura plus que des prêtres traditionalistes, car chez nous il n'y a plus d'ordinations en vue. Il faudra donc vous y faire"

  • Personnellement, j'accueille cet appel positivement, moi qui ai un profond respect pour la Liturgie... et pour le Cardinal Sarah, dont je recommande la lecture du livre-interview, "Dieu ou rien".

    Mais tout cela ne m'empêche pas de me poser certaines questions: d'une part, je considère que le meilleur "exemple" pour l'Eglise catholique, ç'est (ou ça devrait être) le Saint-Père: concrètement, va-t-on voir le Pape François célébrer ad orientem à partir du premier dimanche de l'Avent?

    Une telle "révolution" ne devrait-elle pas se préparer davantage: publication d'un texte officiel du Vatican, explications sur le "sens du sens" et large application au plus haut niveau de l'Eglise.

    En pratique, je crains que le souhait du Cardinal soit peu suivi d'effets et, dans le rite ordinaire, que très peu de prêtres "se retournent".

    Le contraire serait pour le moins... renversant!

  • ... oui, quel St Père ? A ce jour, il y en a deux, plus un grand responsable et spécialiste de la liturgie, Mgr Sarah.
    Délégation oblige...
    Pour que le "sens du sens" soit juste, il y a Benoît XVI à consulter.

    Beaucoup constate que idéalement, en 2016, il faut réajuster comme le propose Mgr Sarah puisque les églises (bâtiments) ont déjà fait l'objet de réflexions et d'obligations, depuis des centaines d'années (?), pour une orientation vers le lever du soleil très justement en harmonie avec toute la Liturgie.
    Si le résultat du changement opéré après Vatican II avait apporté un plus, des églises pleines à craquer, nous serions d'accord pour dire : "nous nous sommes trompés pendant des années, c'est beaucoup mieux maintenant" !!!
    Non, la piété est difficile, le recueillement aussi,.. Comment faire comprendre le "sens du sens" si nous voyons que l'église est un bâtiment comme un autre, pour se rencontrer, bavarder, chanter, s'asseoir ... écouter ... donner son offrande ... recevoir le Pain de Vie et repartir sans vraie communion, adoration, oraison... il faut réajuster ce détail là sans doute et peut-être d'autres possibilités de manifestations de notre intimité avec le Seigneur. Réapprendre à lire une église aussi et à partir de là, on reviendra à la Bible pour mieux comprendre chaque détail, on verra que rien n'est fait au hasard ... et nous serons émerveillés de la piété, du respect, de l'Amour, de l'engagement et des talents de nos anciens ...
    Au Temple, avec le ou la Pasteur, qui nous parlera de sa famille, de l'actualité, ça peut aussi le faire ...
    Si c'est vers quoi on va... On fera "table rase" de tous ces bâtiments d'une autre époque, ainsi que des Prêtres ... ils pourront se marier, s'ils le souhaitent.
    On poursuit, on vend ces églises pour en faire centres culturels, des centres de remise en forme du corps, des hôtels,...
    Pour l'économie, cela serait un plus.
    L'argent ... toujours lui.
    Le corps ... toujours lui
    L'esprit ... bin il y a toutes sortes spiritualités possibles n'est-ce pas ?
    Alors, plus besoin de Baptême, ni les autres Sacrements ...

    Et notre spécificité d'Homme créé à l'image de Dieu qui vient de Lui et retourne à Lui, mission accomplie, avec l'Esprit Saint et le Corps mystique du Christ,, qui nous en parlera et nous montrera ?

  • Je pratique dans la Tradition mais je suis heureux de lire cette déclaration du Cardinal Sarah,j'ai lu son livre:"Dieu ou Rien",mais il faut rappeler le motu proprio du Pape Benoît qui autorise la célébration de la liturgie selon les rubriques liturgiques de 1962,malheureusement ce récent document demeure lettre morte.
    Je n'attends rien du pape Bergoglio mais j'espère que son successeur célébrera la messe de Saint-Pie V en Publique,SS le Pape Benoît aurait du le faire.

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