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  • Keur Moussa ou quand le chant grégorien prend des airs africains

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    De Domitille Farret d’Astiès sur le site « aleteia » :

    "Le monastère bénédictin de Keur Moussa, situé à cinquante kilomètres de Dakar, vit au rythme de la liturgie de l'Église. Une liturgie singulière qui mêle chant grégorien et instruments traditionnels africains.

    la-communautc3a9-de-keur-moussa.jpgL’abbaye de Keur Moussa a été fondée en 1963 par neuf moines originaires de l’abbaye Saint Pierre de Solesmes (diocèse du Mans). L’archevêque de Dakar de l’époque, Mgr Marcel Lefèbvre, avait demandé cette fondation en milieu musulman afin d’apporter là-bas un témoignage de vie de prière chrétienne. Frère Jean-Marie Vianney Rouzeaud, l’actuel prieur du monastère, explique à Aleteia que la vie monastique, née en Égypte, a des origines africaines. Il ajoute que la Règle de saint Benoît, composée au VIème siècle en Italie, a permis au cours des siècles « des adaptations très heureuses sur tous les continents et dans toutes les cultures ». Ainsi, elle a pu s’accorder avec les traditions culturelles du Sénégal.

    L’une des particularités de cette maison réside dans le fait que les frères ont travaillé la liturgie en l’adaptant à  la culture, s’appuyant en particulier sur l’accompagnement de la kora, un instrument de musique à cordes. Cette harpe-luth d’origine mandingue – les Mandingues sont un peuple d’Afrique de l’ouest – est composée d’une demi-calebasse recouverte d’une peau de vache ou de chèvre. Vingt et une cordes sont fixées sur son manche. Les frères fabriquent eux-mêmes l’instrument au sein du monastère.

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    Pour le prieur, « chaque monastère est une famille avec ses particularités »Au cours des cinq décennies qui se sont écoulées depuis la fondation de Keur Moussa, la liturgie accompagnée de la kora a caractérisé le monastère. En 1967, les frères enregistrent leur premier disque. Leur liturgie est aujourd’hui utilisée dans tous les monastères de l’Afrique de l’ouest, qui ont pris pour modèle les méthodes musicales de l’abbaye bénédictine.

    Une liturgie adaptée à la culture

    Frère Jean-Marie Vianney explique que le chant grégorien est un chant sacré très riche, qui a largement inspiré largement les compositeurs de Keur Moussa, en particulier frère Dominique Catta, maître de chœur durant plus de 40 ans. Pour lui, la musique était un moyen privilégié de faire l’expérience de Dieu. Il faisait partie des religieux envoyés en terre sénégalaise pour la fondation de l’abbaye.

    À l’époque, l’Église invitait les missionnaires à enraciner l’Évangile dans les traditions locales. La Constitution sur la sainte liturgie indique que « puisque, dans certaines régions, surtout en pays de mission, on trouve des peuples possédant une tradition musicale propre qui tient une grande place dans leur vie religieuse et sociale, on accordera à cette musique l’estime qui lui est due » (n° 119).

    Frère Dominique s’est donc intéressé aux instruments africains tels que le balafon, le djembé ou les tambours. Ayant découvert la kora grâce à la radio, il s’est pris de passion pour cet instrument. D’autres frères l’ont aidé à composer et à mettre en place la liturgie de l’abbaye. On trouve à sa base les valeurs grégoriennes. Frère Jean-Marie Vianney décrit « un chant paisible » qui n’est « ni sentimental, ni excitant. Plein de nuances, il met surtout la Parole de Dieu en évidence. La kora avec ses vingt et une cordes, et maintenant chromatique, permet l’accompagnement de ces mélodies », et en particulier « du chant des psaumes ». Des chants qui ont un parfum de Paradis.

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    Quand un artiste décide d’enregistrer tous les chants grégoriens de la liturgie catholique

    Ref. Keur Moussa ou quand le chant grégorien prend des airs africains

    Très belle psalmodie chorale, simple et sereine valorisant la parole portée par l’homme intérieur !   Mais, cela suffit-il pour la qualifier de grégorienne et de surcroît africaine du fait de l’usage d’un balafon? Paradoxalement, la missa luba lancée par un missionnaire belge en 1958 avec les petits troubadours congolais du Roi Baudouin, alors que la colonie vivait (sans le savoir) ses derniers jours insouciants sans se préoccuper d’acculturation, reflète beaucoup mieux, à mon avis, une alliance réussie entre les élans spirituels de la musique modale du moyen âge et ceux de la piété populaire et joyeuse de l’âme africaine. Pour mémoire, cet extrait :

    JPSC

  • Les abus sexuels au sein du clergé catholique ont connu un pic entre 1960 et 1985

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    De Jeanne Smits sur RéinformationTV :

    Abus sexuels au sein du clergé catholique : un pic entre 1960 et 1985

    Alors que les affaires de « pédophilie » et d’abus sexuels sur mineurs de la part (d’une petite partie) du clergé catholique font de nouveau les gros titres, notamment aux Etats-Unis où les accusations visant le cardinal McCarrick provoquent un scandale majeur, un bloggueur catholique republie une charte détaillant le nombre de prêtres accusés et d’incidents répertoriés entre 1950 et le début des années 2000. Le graphique mérite d’être médité car il reflète une réalité qui a beaucoup évolué au fil des ans aux Etats-Unis : on est passé d’une cinquantaine de cas en 1950, impliquant moins de 60 prêtres, à un pic de près de 800 incidents en 1981, impliquant quelque 500 prêtres. La courbe a augmenté à partir de 1955, avec une accélération à partir de 1960, mais la chute a été brutale, beaucoup plus rapide, dès 1981, pour se stabiliser autour d’une cinquantaine d’incidents et de prêtres impliqués dès 1995. Depuis l’an 2000, elle reste en-deçà de cette barre, les incidents demeurant moins nombreux qu’avant la seconde moitié du XXe siècle.

    Le clergé catholique des années conciliaires, des années 1960 à 1980

    La mauvaise tendance s’est donc installée plusieurs années avant le concile Vatican II, s’accélérant dans les années qui ont suivi puisque les incidents ont été multipliés par deux entre 1960 et 1980. Il est clair que la libéralisation des mœurs, les avancées de l’homosexualisme et la modernité étaient à l’ordre du jour dès avant la concrétisation des changements introduits dans l’Eglise à la faveur du Concile et des années de révolution liturgique qui l’ont suivi : tout cela n’a pas surgi ex nihilo. Mais ce qui est encore plus visible, c’est ce que l’on pourrait appeler « l’effet Ratzinger » : dès l’instant où Jean-Paul II a chargé celui qui deviendrait 25 ans plus tard le pape Benoît XVI d’une opération de nettoyage depuis son poste de préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, l’amélioration a été rapide et constante.

    Il faut rappeler, comme le faisait le rapport John Jay commandé par les évêques américains, dont le graphique est issu et qui répertorie les accusations et les incidents sérieux, que 80 % des dossiers concernaient des agressions homosexuelles sur des adolescents âgés d’au moins 12 ans : éphébophilie bien plus que pédophilie. Les agressions sur majeurs, dont les statistiques ne sont pas détaillées, sont également dans leur immense majorité homosexuelles (voire à 100 % dans les séminaires).

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  • L'immigration religieuse africaine représente un danger pour l'Eglise locale

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE - L’immigration religieuse africaine : un danger pour l’Eglise locale

    Abidjan (Agence Fides) – « Aller en Europe, vivre en Europe, déserter l’Afrique est devenu une idéologie, une substance, malheureusement, nocive qui détruit les esprits, des plus fragiles aux plus aguerris comme celui des religieux » déclare à Fides le Père Donald Zagore, prêtre de la Société des Missions africaines.

    « C’est triste, mais force est de reconnaître que la question de l’immigration en Europe ne concerne pas seulement nos sociétés civiles africaines, mais aussi nos nombreux diocèses et communautés religieuses. Ils sont nombreux ces prêtres, religieux et religieuses qui désertent le continent africain pour servir dans les pays européens et américains. L’immigration sous sa forme religieuse est un phénomène qui de plus en plus prend de l’ampleur sur notre continent » continue le missionnaire.

    « Déjà en 2017, précisément le samedi 28 janvier 2017, S.Exc. Mgr Marcelin Yao Kouadio - actuel Evêque du Diocèse de Daloa - lors d’une de ses homélies dénonçait ce phénomène avec les cas de deux diocèses d’Afrique avec respectivement 25 et 53 prêtres dans la nature. S.Exc. Mgr Ignace Bessi Dogbo, président de la Conférence épiscopale de Côte-d’Ivoire, durant l’ouverture de l’Assemblée Plénière des évêques ivoiriens en Mai 2018 dénonçait le phénomène des prêtres « errants » (vagus en latin). Prêtres qui refusaient de rentrer en Afrique après leurs études ou une mission en Europe. S.Exc. Mgr Dominique Lebrun, Archevêque de Rouen, ancien président du groupe de travail sur les « prêtres venus d’ailleurs » dans une interview a La Croix du 7 août a reconnu l’existence d’un tel phénomène.

    Si les raisons d’un tel phénomène sont multiples, les raisons les plus classiques restent la quête du bien matériel et du prestige. Ils sont nombreux à fuir l’Afrique pour sa situation de misère et de précarité en vue des pays de la richesse et de l’abondance, «  pays ou coulent le lait et miel » Dt : 26 :9. A côté de la quête du bien matériel, il y a l’idéologie du prestige. C’est malheureux, mais beaucoup d’africains se croient supérieurs aux autres, surtout dans les milieux ecclésiastiques parce qu’ils vivent, travaillent ou étudient en Europe. Parfois, une affectation en Europe ou l’envoie aux études en Europe prend la forme de récompense et de positionnement sur base tribale. C’est dramatique de penser que l’être de l’africain semble avoir atteint la plénitude de sa réalisation quand il jouit désormais du prestige de l’Europe » indique le Père Zagore.

    « Une telle conception reste un danger pour l’Eglise d’Afrique. Dans un premier, cette Eglise d’Afrique se déserte. Il y a sur le continent de nombreuses contrées qui restent sans pasteurs, par manque de prêtres. Dans un deuxième temps, les motivations pour les vocations deviennent de plus en plus malsaines. Devenir prêtre pour servir les pauvres dans le Christ pauvre n’a plus sa raison d’être. Ce qui a de la valeur reste la course effrénée aux biens matériels et à la gloire, qui entraînent au sein de nos églises d’Afrique des conflits et des divisions » poursuit le missionnaire.

    « Des actions concrètes doivent être prises, dans nos diocèses, dans nos communautés religieuses pour freiner ce phénomène d’immigration religieuse. Cela passe tout d’abord par une prise de conscience collective face au danger que représente ce phénomène. Ensuite, il faudrait une attention assidue et rigoureuse des autorités ecclésiales face aux motivations vocationnelles et aussi aux affectations. Pour terminer, il faudrait le dire haut et fort, en citant S.Exc. Mgr Marcelin Kouadio : «  le sacerdoce et la vie religieuse ne doivent pas être un tremplin pour fuir l’Afrique parce qu’elle est pauvre » conclut le Père Zagore. (DZ/AP) (Agence Fides 20/08/2018)

  • "Le pape François rompt avec les traditions catholiques quand il en a envie"

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    De Jeanne Smits sur RéinformationTV :

    Le P. Thomas Rosica le confirme : « Le pape François rompt avec les traditions catholiques quand il en a envie »

    Thomas Rosica : voilà un nom qui est entré dans les mémoires à l’occasion des deux synodes sur la famille convoqués par le pape François, puisqu’il en présentait les comptes-rendus des travaux en langue anglaise dans le cadre de la Salle de presse du Vatican, et ce de manière très orientée, souvent peu fidèle à ce qui s’y était réellement dit. C’est lui qui vient de lâcher une bombe à propos de la doctrine et des actes du souverain pontife dans un article consacré aux « Qualités ignaciennes du ministère pétrinien du pape François » où il a écrit, verbatim, que celui-ci « rompt avec les traditions catholiques quand il en a envie ».

    Pour lui, l’Eglise est entrée dans une « phase nouvelle » depuis qu’elle est « gouvernée par un individu plutôt que par l’autorité de l’Ecriture sainte seule, ou même par les dires de sa Tradition et de l’Ecriture ».

    Ce n’est pas forcément pour déplaire au père basilien, toujours consultant au Vatican alors qu’il est également directeur exécutif de la fondation médiatique canadienne « Sel et Lumière », et on peut d’ailleurs arguer qu’il s’agit là d’une interprétation subjective de sa part, qui ne saurait être prise pour argent comptant pour décrire la « gouvernance » du pape François.

    Le P. Thomas Rosica confirme le caractère autocratique de la gouvernance du pape François

    Il reste que c’est un élément à apporter à l’analyse d’un pontificat qui ne se contente pas de surprendre : semant confusion, incompréhension et scandale parfois, nul ne saurait dire que les déclarations et les actes du pape ne sont pas controversés, et qu’ils ne rompent pas à l’occasion avec l’enseignement constant de l’Eglise. Cela va de la proposition certes discrète de donner accès à la communion aux divorcés remariés dans Amoris laetitia à la récente modification du catéchisme en vue de prononcer la peine de mort appliquée par les autorités civiles, même pour les crimes les plus graves, « inacceptable ».

    L’importance des remarques publiées par Salt & Light se jauge à la manière dont un média catholique toujours très déférent envers le pape l’a traité : Zenit a dans un premier temps publié cette phrase, et quelques propos similaires du P. Rosica, avant de les gommer de sa synthèse de son article.

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