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Affaire Zanchetta : qui ment?

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Anne Kurian, sur zenit.org, relaie la déclaration du Directeur ad interim du Bureau de presse du Vatican :

Abus sexuels : l’enquête sur Mgr Zanchetta est en cours

Déclaration d’Alessandro Gisotti

JANVIER 22, 2019 17:12

L’enquête ecclésiale sur Mgr Gustavo Oscar Zanchetta, l’évêque argentin travaillant au Vatican et soupçonné d’abus sexuels, est en cours, indique le directeur intérim du Bureau de presse du Saint-Siège ce 22 janvier 2019.

Après la publication de « reconstructions trompeuses » dans la presse, Alessandro Gisotti confirme « avec fermeté » sa déclaration du 4 janvier dernier : Mgr Zanchetta, ancien évêque d’Oran (San Ramón de la Nueva Orán), a donné sa démission en 2017, expliquait alors le porte-parole du Saint-Siège, à cause de sa difficulté à gérer ses relations « très tendues » avec le clergé diocésain. A l’époque, « il y avait eu contre lui des accusations d’autoritarisme, mais aucune accusation d’abus sexuel ». C’était un problème « d’incapacité à gouverner le clergé ».

De même, « aucune accusation d’abus sexuel n’avait émergé au moment de sa nomination comme assesseur » de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) en décembre 2017. Les accusations d’abus sexuels remontent à l’automne 2018. L’actuel évêque d’Oran (Mgr Luis Antonio Scozzina) a alors recueilli des témoignages qui devaient parvenir à la Congrégation pour les évêques.

Au cas où ces éléments seraient confirmés, « le cas sera remis à la commission spéciale pour les évêques ». Le cas est à l’étude, confirme à nouveau Alessandro Gisotti, qui informera de l’issue de l’enquête. Durant cette enquête préalable, il est demandé à Mgr Zanchetta de s’abstenir de travailler.

Cette version des faits est démentie par Riccardo Cascioli (Nuova Bussola Quotidiana en traduction sur le site "Benoît-et-moi") qui avance les faits suivants :

"... pourtant, l'ancien vicaire général du diocèse d'Oran, Juan José Manzano, l'un des trois prêtres qui ont envoyé les rapports sur Zanchetta au Vatican, dans un entretien exclusif avec l'Associated Press, a déclaré que le pape François connaissait très bien les accusations contre Zanchetta, au point de l'avoir rencontré à deux reprises, en 2015 et 2017, immédiatement après l'arrivée des rapports au Vatican, pour en discuter avec lui. En 2015, Manzano lui-même avait fait parvenir au Vatican par l'intermédiaire d'évêques amis des selfies que Zanchetta s'était fait dans des positions obscènes, tandis qu'en 2017, en plus de la gestion autoritaire et irrationnelle du diocèse, les dénonciations incluaient harcèlement et abus de séminaristes (un des trois accusateurs est le recteur du séminaire en personne).

Dans la première circonstance, Zanchetta se justifia en disant que son téléphone portable avait été piraté et qu'il y avait des gens qui cherchaient à mettre le Pape sous un mauvais jour. Zanchetta était en effet très proche de l'archevêque Bergoglio, qui avait également été son confesseur, et il était sous-secrétaire exécutif de la Conférence épiscopale argentine lorsque Bergoglio en était le président. C'est précisément cette amitié qui lui ouvrit toute grande la porte vers l'épiscopat lorsque Bergoglio devint le pape François, malgré les nombreuses accusations d'abus de pouvoir dont il fut l'objet lorsqu'il exerça la charge d'économe dans son diocèse natal de Quilmes.

Après la rencontre avec le Pape en 2017, en revanche, Zanchetta donna soudainement sa démission pour des raisons de santé, disparut de la circulation et, comme nous l'avons déjà dit, on lui donna un poste important au Vatican.

Ces nouvelles révélations constituent un embarras objectif pour le Pape, à plus forte raison en cette période de préparation du sommet sur les abus sexuels qui se tiendra au Vatican du 21 au 24 février. Bien que Mgr Manzano exonère complètement le Pape François, le considérant comme une victime de l'art de manipulation de Zanchetta [sans doute est-ce par prudence..., ndt], les faits suggèrent malheureusement aussi d'autres considérations. Une fois de plus, en effet, on est confrontés à des réticences et à des mensonges: on a voulu faire croire que les accusations d'abus sexuels étaient récentes, il apparaît au contraire qu'elles étaient bien connues depuis 2015 mais le Pape ne les avait pas écoutées, et en 2017 également, il avait protégé son ami évêque en lui donnant même une position de prestige au Vatican."

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