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  • Optimam partem elegit sibi Maria, quae non auferetur ab ea in aeternum

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    Optimam partem elegit sibi Maria,
    quae non auferetur ab ea in aeternum.
     
    Marie s'est choisi la meilleure part,
    qui ne lui sera pas enlevée, pour l'éternité.
  • Marthe et Marie, saintes toutes deux et toutes deux attachées au Seigneur (Augustin)

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    SERMON CIV. MARTHE ET MARIE OU LES DEUX VIES (1).

    1. Lc 10,38-42

    ANALYSE. - Marthe en ayant appelé à l'autorité de Jésus-Christ pour obtenir d'être aidée par sa soeur Marie, Jésus-Christ donne droit à Marie. Ne s'ensuit-il pas que nous devons tous abandonner les fonctions de Marthe ou l'exercice de la charité envers le prochain? Gardons-nous en avec soin. Si la part de Marie est préférée à celle de Marthe, c'est que Marie s'occupe de Dieu et Marthe de la créature. L'une fait ce qu'on fera éternellement au ciel, et l'autre ce qu'on ne saurait faire que sur la terre. L'une est ainsi le symbole de la vie future, et l'autre l'image de la vie présente. Servons-nous de l'une pour aller à l'autre; et n'oublions pas que fidèles l'une et l'autre à leur vacation, Marthe et Marie sont saintes toutes deux et toutes deux attachées au Seigneur.

    1. Nous avons vu, pendant la lecture du saint Evangile, une femme pieuse, nommée Marthe, recevoir le Seigneur et lui donner l'hospitalité. Comme elle était occupée des soins du service, sa soeur Marie se tenait assise aux pieds du Sauveur et entendait sa parole. L'une travaillait, l'autre demeurait en repos; l'une donnait, l'autre recevait. Très-occupée cependant des soins et des préparatifs du service, Marthe en appela au Seigneur, et se plaignit que Marie ne l'aidât point dans son travail. Le Seigneur répondit à Marthe, mais ce fut en faveur de Marie et il devint son avocat après avoir été prié d'être son juge. «Marthe, dit-il, tu t'occupes de beaucoup de choses, quand il n'y en a qu'une de nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera pas ôtée.»

    Voilà donc, après l'appel de la plaignante, la sentence du Juge. Cette sentence sert à la fois de réponse à Marthe et de défense à Marie. Marie en effet s'appliquait à goûter la douceur de la divine parole; et pendant que Marthe cherchait à traiter le Seigneur, Marie était heureuse d'être nourrie par lui. Marthe préparait un festin au Seigneur, et Marie jouissait des délices de son (449) divin banquet. Mais pendant que celle-ci recueillait d'une manière si suave sa douce parole, pendant qu'elle se nourrissait si avidement à sa table, quelle ne fut pas sa crainte lorsque sa sueur en appela au Seigneur? Ne tremblait-elle pas que le Sauveur ne lui dit: Lève-toi et aide ta sueur? Elle goûtait en effet de merveilleuses délices, car les délices de l'âme l'emportent sur celles des sens. Enfin on l'excuse et elle se trouve plus tranquille. Mais comment Jésus l'excuse-t-il? Soyons attentifs, examinons; approfondissons autant que nous en sommes capables; c'est pour nous aussi le moyen de nourrir notre âme.

    2. Comment donc Marie fat-elle justifiée? Nous imaginerons-nous que le Seigneur blâma les fonctions de Marthe, de Marthe appliquée aux devoirs de l'hospitalité et heureuse hôtesse du Seigneur lui-même? Mais comment la blâmer de la joie que lui inspirait un tel hôte? S'il en était ainsi, ne devrait-on pas renoncer au service des pauvres, choisir la meilleure part, la part qui ne sera point ôtée, s'appliquer à la méditation, soupirer après les délices de l'instruction, ne s'occuper que de la science du salut, sans se demander s'il y a quelque étranger à recueillir, quelque pauvre qui manque de pain ou de vêtements, quelque malade à visiter, quelque captif à racheter, quelque mort à ensevelir? Ne faudrait-il pas enfin laisser-là les oeuvres de miséricorde et ne s'adonner qu'à la science sainte? Si la part de Marie est la meilleure, pourquoi tout le monde n'en ferait-il pas choix? N'aurions-nous pas pour défenseur le Seigneur lui-même? Comment craindre de blesser ici sa justice, puisqu'il a rendu d'avance une sentence si favorable?

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  • Marthe et Marie : temps du service et temps du repos (16e dimanche ordinaire)

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    Du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) à propos de l'évangile de ce dimanche (Lc 10, 38-42) :

    ...Notre-Seigneur veut faire comprendre à ses disciples qu’ils ont à distinguer deux temps, qui ne sauraient être confondus :

    - le temps du service du prochain, au cours duquel nous sommes invités à nous donner sans compter comme le bon Samaritain ; et

    - le temps de repos avec le « Seigneur », dans l’intimité de la « maison » - celle-ci désignant aussi bien l’Eglise que notre cœur.

    Discerner le visage du Christ dans le frère souffrant que nous entourons de notre compassion active, suppose une connaissance intime du Seigneur. Or une telle connaissance nécessite de longs temps de rencontre personnelle avec lui, afin de découvrir progressivement son visage dans la contemplation de sa Parole.

    Pour pouvoir servir Jésus comme il convient dans nos frères, nous avons besoin de retrouver la paix dans l’intimité de sa présence, de laisser le Ressuscité de Pâques infuser en nous l’Esprit de charité sans lequel nos œuvres seraient vaines.

    Peut-être pouvons nous lire en filigrane de l’accueil par les deux sœurs, une allusion au repas eucharistique : contrairement à ce que pense Marthe, ce n’est pas nous qui apprêtons un repas pour le Seigneur, mais c’est lui qui nous invite et nous sert à table.

    La présentation que nous donne l’Evangile n’oppose donc pas la vie contemplative et la vie active, mais souligne seulement que l’alternance action-contemplation devrait caractériser l’attitude de tout disciple, quelle que soit sa vocation particulière. Le diptyque composé de l’icône du Bon Samaritain et de celle de Marie, représente les deux aspects complémentaires et inséparables de la vie du parfait disciple. Le va et vient du service concret du prochain à l’écoute recueillie de la Parole, nous préserve à la fois de l’éparpillement et du repli sur nous-même. Marthe n’a pas échappé à ces deux pièges : son agitation trahit sa dispersion ; et sa critique de l’inactivité de sa sœur et du silence de Jésus est un moyen détourné pour attirer l’attention sur son dévouement et obtenir ainsi la louange qu’elle espère en tirer.

    Son activité fébrile, qu’elle a beau jeu de justifier au nom du service de l’hospitalité, contraste singulièrement avec le zèle « léger » d’Abraham (1ère lect.). Il manque à l’engagement de Marthe au service du Seigneur, la gratuité dont fait preuve le patriarche. Aussi, contrairement à saint Paul, ne trouve-t-elle aucune joie dans les souffrances qu’elle endure (2ème lect.) dans son service, car elle a perdu la paix intérieure, et par le fait même la finalité de son action.

    Pour pouvoir annoncer de manière crédible que « le Christ est au milieu de nous, lui, l’espérance de la gloire » (Ibid.), il est indispensable que l’Apôtre vive lui-même de ce mystère de communion avec son Seigneur.

    Puisse la Marthe en nous accepter de devenir Marie, pour que nous puissions assurer le ministère de bon Samaritain dans un véritable esprit de charité.