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Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

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D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

8 novembre 2023

Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican a déclaré qu'un adulte qui s'identifie comme transgenre peut recevoir le sacrement du baptême dans les mêmes conditions que n'importe quel adulte, tant qu'il n'y a pas de risque de scandale ou de confusion pour les autres catholiques.

Le Vatican a également déclaré que les enfants ou les adolescents qui connaissent des problèmes d'identité transgenre peuvent également recevoir le baptême "s'ils sont bien préparés et s'ils en ont la volonté".

Le document répondant à ces questions et à d'autres questions relatives aux sacrements pour les personnes qui s'identifient comme transgenres et les personnes ayant des relations homosexuelles a été rédigé en réponse aux questions posées au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) en juillet par Mgr Giuseppe (José) Negri, évêque de Santo Amaro, au Brésil. Ces conseils s'inscrivent dans le cadre des discussions en cours au sein de l'Église catholique sur la pastorale de la communauté LGBTQ, à la lumière de l'accent mis par François sur l'accompagnement et la synodalité.

La réponse du dicastère est datée du 31 octobre et signée par le préfet du DDF, le cardinal Victor Fernández, et par le pape François. Elle est disponible en italien sur le site du Vatican.

Le Vatican a également répondu aux questions de savoir si les personnes s'identifiant comme transgenres ou les personnes ayant des relations homosexuelles peuvent être parrains ou marraines ou être témoins d'un mariage, et si les enfants adoptés ou nés par procréation assistée de couples de même sexe peuvent être baptisés.

Pour la dernière question, le DDF a cité le paragraphe 868 du Code de droit canonique et a déclaré que "pour que l'enfant soit baptisé, il faut qu'il y ait un espoir fondé qu'il soit éduqué dans la religion catholique".

L'explication du Vatican

Sur la question des personnes qui s'identifient comme transgenres et de leur réception du sacrement du baptême, le dicastère a donné quelques pistes de réflexion, "en particulier lorsqu'il y a un doute sur la situation morale objective dans laquelle se trouve une personne, ou sur sa disposition subjective à l'égard de la grâce".

Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante.

Le Vatican a cité le Catéchisme de l'Église catholique, saint Thomas d'Aquin et saint Augustin d'Hippone pour expliquer qu'une fois qu'une personne a la bonne disposition, c'est-à-dire qu'elle s'est repentie de tout péché grave, le caractère sacramentel du baptême "est une cause immédiate qui dispose à recevoir la grâce".

"Nous pouvons donc comprendre pourquoi le pape François a voulu souligner que le baptême 'est la porte qui permet au Christ Seigneur d'habiter dans notre personne et nous permet d'être immergés dans son Mystère'", a déclaré le DDF, citant l'audience générale du 11 avril 2018 du pape François.

"Cela implique concrètement", poursuit-elle, citant l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013 de François, "que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".

Le DDF a conclu que même s'il existe des doutes sur la situation morale objective d'une personne ou sur sa disposition subjective à la grâce, "la fidélité de l'amour inconditionnel de Dieu, capable d'engendrer une alliance irrévocable même avec le pécheur" ne doit pas être oubliée.

"En tout état de cause, l'Église doit toujours appeler à vivre pleinement toutes les implications du baptême reçu, qui doivent toujours être comprises et déployées dans l'ensemble du parcours de l'initiation chrétienne".

Autres questions connexes

Le bureau doctrinal a déclaré qu'une personne s'identifiant comme transgenre et ayant subi un traitement hormonal ou une chirurgie de réattribution sexuelle peut remplir le rôle de parrain ou de marraine pour un baptême "sous certaines conditions", mais a ajouté qu'un tel rôle n'est pas un droit et ne devrait pas être autorisé s'il y a un risque de scandale ou de confusion pour la communauté ecclésiale.

Il a également déclaré que rien dans le droit actuel de l'Église n'interdisait aux personnes qui s'identifient comme transgenres ou aux personnes homosexuelles cohabitant avec d'autres personnes d'agir en tant que témoins d'un mariage.

En réponse à la question de savoir si une personne homosexuelle vivant en concubinage peut être parrain ou marraine, le document cite le Code de droit canonique de l'Église, paragraphe 874, pour dire qu'un parrain ou une marraine peut être toute personne qui possède l'aptitude et "qui mène une vie de foi en accord avec la fonction à assumer".

Il précise qu'une personne homosexuelle vivant, non pas une "simple cohabitation", mais une "union stable et déclarée" à la manière d'un mari et d'une femme "bien reconnus par la communauté", est "un cas différent".

Dans tous les cas, il faut faire preuve de "prudence pastorale" afin de sauvegarder le sacrement du baptême, et "il est nécessaire de considérer la valeur réelle que la communauté ecclésiale confère aux fonctions de parrain et de marraine, le rôle qu'ils jouent dans la communauté et la considération qu'ils manifestent à l'égard de l'enseignement de l'Église".

Le DDF précise également que l'on peut prendre en compte le fait qu'il existe d'autres personnes dans la famille élargie qui peuvent garantir la bonne transmission de la foi catholique au baptisé sans tenir le rôle de parrain ou de marraine.

Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est titulaire d'un diplôme d'anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

Commentaires

  • "Cela implique concrètement que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".

    Les évangiles ne disent pas autre chose en effet, tous sont invités mais pour être élus et avoir part à la vie éternelle, il faut se convertir :

    "Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante."

    Cela peut être rapproché de cette parabole de Jésus en Mt 22: 1-14 :

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    Jésus se mit de nouveau à leur parler et leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. [...] Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : TOUS CEUX QUE VOUS TROUVEREZ, INVITEZ-LES À LA NOCE.” Les serviteurs allèrent sur les chemins, RASSEMBLÈRENT TOUS CEUX QU’ILS TROUVÈRENT, LES MAUVAIS COMME LES BONS, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là IL VIT UN HOMME QUI NE PORTAIT PAS LE VÊTEMENT DE NOCE. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu ENTRÉ ICI, SANS AVOIR LE VÊTEMENT DE NOCE ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
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    On peut voir ainsi que tous sont invités, tous appelés, mais Dieu attend que celui qui reçoit les sacrements (ici le baptême) soit en état de grâce (qu'il porte le vêtement blanc de la pénitence et de l'absolution de ses péchés). On comprend ainsi que l'Eglise doit appeler tout le monde, bons et mauvais, c'est Dieu ensuite qui juge l'âme, suivant que celle-ci est repentante ou non. C'est un peu la même chose que ce passage des Écritures relatif à la Sainte Eucharistie, à laquelle tous sont invités mais le salaire n'est pas le même suivant l'état de pénitence de l'âme :

    1 Co 11: 27-29 Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s’il ne discerne pas le corps du Seigneur.

    Chaque âme qui désire avoir part aux sacrements, à la table du Seigneur, à Son Royaume, a donc la responsabilité devant Dieu de s’examiner en conscience, sachant que son salaire sera différent si elle reçoit ce sacrement en état d'impénitence ou en état de grâce.

    Extrait de la séquence Lauda Sion Salvatorem rédigée par saint Thomas d’Aquin qui confirme ces propos :

    Qu’un seul ou mille communient,
    il se donne à l’un comme aux autres,
    il nourrit sans disparaître.

    Bons et mauvais le consomment,
    mais pour un sort bien différent,
    pour la vie ou pour la mort.

    Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
    vois : ils prennent pareillement ;
    quel résultat différent !

  • On ne voit pas très bien ce qu'apporte la nouvelle déclaration du pape François sur le baptême. En effet, l'Eglise n'a jamais refusé le baptême à qui que ce soit et n'a jamais demandé aux personnes qui demandaient ce sacrement de de donner des informations concernant leurs orientations sexuelles.
    "Tout être humain non encore baptisé, et lui seul, est capable de recevoir le baptême. Pour qu'un adulte puisse être baptisé, il faut qu'il ait manifesté la volonté de recevoir le baptême, qu'il soit suffisamment instruit des vérités de la foi et des obligations chrétiennes et qu'il ait été mis à l'épreuve de la vie chrétienne par le catéchuménat; il sera aussi exhorté à se repentir de ses péchés." (Code de Droit canonique , can. 864-865 et Catéchisme de l'Église catholique, n. 1246.)

  • Mr Crouan, je me suis fait la même réflexion que vous, me demandant ce qu'apportait cette déclaration.
    Je ne suis pas théologien et ne voit pas bien où il pourrait y avoir un problème avec le baptême sauf le cas où un homme voudrait se faire baptiser comme femme (ou inversement). On reçoit un prénom au baptême, peut-on prendre un prénom qui n'est pas de son sexe biologique ? Se faire passer pour un sexe au yeux de l'Eglise alors que l'on est du sexe opposé ? Cela me semble être un problème, mais je n'ai pas les connaissances théologiques pour répondre si c'est un empêchement au baptême.

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