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"Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Quand le Pape accélère

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De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

DICASTERE POUR LA DÉMOLITION DE LA FOI

"Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Le Pape accélère

Avec la déclaration Fiducia supplicans Card. Fernández (Dicastère pour la Doctrine de la Foi) bénit tout type d'union. Il suffit qu'aucun rituel ne soit organisé et qu'il ne soit pas confondu avec le mariage : l'apparence est sûre, la doctrine ne l'est pas.

19_12_2023

L'union de personnes de même sexe peut être bénie, à condition de ne pas être confondue avec une bénédiction nuptiale. Telle est la substance des 44 paragraphes de la Déclaration Fiducia supplicans sur le sens pastoral des bénédictions du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, publiée hier, 18 décembre 2023, et signée par le Préfet, le Cardinal Victor M. Fernández, par le Secrétaire de la Section Doctrinale, Mgr Armando Matteo, et par le Pape François.

Voici le paragraphe central de la Déclaration : "Dans l'horizon tracé ici se trouve la possibilité de bénédictions de couples en situation irrégulière et de couples de même sexe, dont la forme ne doit pas trouver de fixation rituelle de la part des autorités ecclésiales, afin de ne pas produire de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".

Le document propose d'offrir "de nouvelles clarifications (...) sur le Responsum ad dubium formulé par l'ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi et publié le 22 février 2021" (n. 2), dans le but de répondre aux besoins de ceux qui "n'ont pas été d'accord avec la réponse négative à la question ou ne l'ont pas jugée suffisamment claire dans sa formulation et ses motivations" (n. 3). L'intention de Mgr Fernández est de maintenir "les aspects doctrinaux" du Responsum, en les combinant de manière cohérente avec "les aspects pastoraux", qui en 2021 n'auraient pas été pris en compte de manière adéquate, alors qu'ils auraient été promus par les réponses du Pape François aux dubia des cinq cardinaux.

Le chemin parcouru peut être résumé de la manière suivante : en accord avec le Responsum, la Déclaration continue à rejeter les bénédictions ou les rites qui pourraient apparaître comme des approbations d'unions non maritales ou qui, de quelque manière que ce soit, ressembleraient à des rites nuptiaux. Afin de laisser suffisamment de place à la clarté, la Déclaration entend placer les bénédictions "en dehors du cadre liturgique" (n. 23), comme "des actes de dévotion qui 'trouvent leur place en dehors de la célébration de l'Eucharistie et des autres sacrements'" (n. 24).

L'Église, en outre, doit s'abstenir de faire reposer sa pratique pastorale sur la fixité de certains schémas doctrinaux ou disciplinaires (...). Par conséquent, lorsque des personnes invoquent une bénédiction, une analyse morale exhaustive ne doit pas être posée comme condition préalable pour la conférer" (n. 25). C'est donc dans ce contexte haliturgique et rituel que, selon l'Instruction, des bénédictions peuvent également être données aux couples irréguliers et de même sexe, en demandant à Dieu les grâces dont ils ont besoin à travers eux.

Il s'agirait donc de l'approfondissement (cf. n° 26) du Responsum de 2021. Mais une fois de plus, des documents " gênants " qui le précèdent, Fernández ne sélectionne que ce qui le sert, en en déformant le sens, pour sa thèse préconstituée. Car pour le Responsum, il ne s'agit pas seulement de ne pas confondre extérieurement la bénédiction de ces couples avec le mariage - problème auquel la proposition de l'Instruction pourrait remédier. Il s'agit plutôt d'un autre problème, que Fernández ne mentionne même pas : que bénit-on lorsqu'on bénit un couple ? S'il s'agit précisément d'un couple, cela signifie que l'on bénit une relation ; sinon, on bénirait des individus. Mais, explique le Responsum, "pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu'une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire (...) que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce" ; et donc "seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces desseins [de Dieu dans la Création]" peuvent être bénies.

Or, précisément parce que de telles relations ne sont pas ordonnées aux desseins divins, parce qu'elles leur sont objectivement contraires, ces couples ne peuvent recevoir aucune bénédiction. En tant que couples. L'Église peut permettre la bénédiction d'un non-catholique, parce que, en tant que personne humaine, il est ordonné à l'appel à la vie de grâce, mais elle ne peut pas bénir un couple homosexuel, parce que cette relation n'est en aucun cas ordonnée aux desseins de Dieu.

Cela n'a donc rien à voir avec le fait que l'Église ne devrait pas exiger "trop de conditions morales préalables" (n° 12), car il s'agirait alors de bénédictions et non de sacrements. Il s'agit simplement de savoir si l'objet de la bénédiction est ordonné à servir les desseins de Dieu, non pas les desseins " cachés ", mais ceux qui se manifestent dans la Création et la Révélation.

Il convient de noter que le Responsum était parvenu à cette conclusion précisément "pour être cohérent avec la nature des sacramentaux". Fernández a voulu sortir du goulot d'étranglement en répétant continuellement dans l'Instruction que les bénédictions sont des gestes simples, aimés par le peuple, qu'elles ne doivent pas être soumises à la " prétention de contrôle " (n. 12) et qu'elles ne doivent donc pas être ritualisées de quelque manière que ce soit (cf. n. 38). Mais même si ces bénédictions ne sont pas incluses dans les rituels, même si l'Instruction précise qu'elles ne doivent jamais être données " en même temps que les rites civils d'union ou même en relation avec eux " (n. 39), elles restent sacramentelles et répondent à la logique des sacramentaux. Le prêtre, lorsqu'il donne une bénédiction, même si elle n'est pas solennelle, même si elle est donnée dans le fond de la sacristie, agit comme ministre de l'Église et donne un sacramental, et le geste doit donc être cohérent avec la nature des sacramentaux.

Prenons les choses sous un autre angle. La racine de toute bénédiction se trouve dans la bénédiction originelle, que nous trouvons dans le livre de la Genèse : "Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit" (Genèse 1, 21-22). La bénédiction de Dieu découle du fait que son regard se pose sur une "bonne chose". Dieu pose son regard sur son œuvre ou sur l'œuvre de l'homme, il voit que c'est bon et il bénit, dans notre cas, à travers le ministère de l'Église. Mais lorsqu'il pose son regard sur un couple qui vit sa sexualité en dehors du mariage légitime, que voit-il ? Il voit quelque chose qui contredit objectivement le dessein de la création et ne le bénit pas. Et même les ministres de Dieu ne peuvent pas le faire.

On se demande alors ce qu'il advient de toutes les recommandations de ne pas assimiler ces bénédictions au mariage, avec lesquelles on pense résoudre la question, quand, au n° 40, on donne cette indication : " Une telle bénédiction peut plutôt trouver sa place dans d'autres contextes, comme la visite d'un sanctuaire, la rencontre avec un prêtre, la prière récitée dans un groupe ou au cours d'un pèlerinage ". La bénédiction acquiert ainsi une dimension publique. Et quel est l'intérêt d'une bénédiction en présence d'une assemblée si ce n'est de donner une reconnaissance publique à ces cohabitations ? Si l'on concède (difficilement) que telle n'est pas l'intention de ce passage de l'Instruction, il n'en demeure pas moins qu'une bénédiction à un couple donnée dans un contexte public ne peut manquer de prendre ce sens.

Par conséquent, il n'est tout simplement pas possible de bénir un couple irrégulier en tant que couple, en raison de la nature même des sacrements et du désordre objectif de cette relation. Tout ministre de l'Église qui agit autrement prend sur lui de bénir ce que Dieu ne peut pas bénir. Car Dieu, contrairement à ce qui se passe dans ce pontificat, ne se contredit pas.

La hache est maintenant à la racine de l'arbre (cf. Lc 3,9) et les pensées de beaucoup de cœurs sont révélées (cf. Lc 2,35). Ne faut-il pas que celui qui lève la main pour bénir ce que le Seigneur n'a pas ordonné de bénir s'expose au sort des prophètes que le Seigneur n'a pas envoyés : "Alors le prophète Jérémie dit au prophète Ananie : "Écoute, Ananie, le Seigneur ne t'a pas envoyé (...). Le Seigneur ne t'a pas envoyé (...) c'est pourquoi le Seigneur dit : Voici que je te renvoie du pays ; cette année, tu mourras, parce que tu as prêché la révolte contre le Seigneur" (Jr 28,15-16).

Commentaires

  • A Lourdes, Benoît XVI avait interdit aux prêtres de bénir les couples irréguliers. On ne pensait pas encore aux paires homosexuelles. Voilà une Eglise qui change selon les papes. Quelle confiance peut-elle inspirer?

  • Le catholicisme n'a plus aucun crédit, si les papes se contredisent l'un après l'autre, la doctrine elle-même peut être un tissu de mensonges. C'est pathétique.

  • « Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute » (Ml 1, 14b – 2, 2b.8-10)

    Lecture du livre du prophète Malachie

    Je suis un grand roi – dit le Seigneur de l’univers –, et mon nom inspire la crainte parmi les nations.

    Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement : Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon nom – dit le Seigneur de l’univers –, j’enverrai sur vous la malédiction, je maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez détruit mon alliance avec mon serviteur Lévi, – dit le Seigneur de l’univers. À mon tour je vous ai méprisés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n’avez pas gardé mes chemins, mais agi avec partialité dans l’application de la Loi. Et nous, n’avons-nous pas tous un seul Père ?

    N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi nous trahir les uns les autres, profanant ainsi l’Alliance de nos pères ?

    – Parole du Seigneur.

  • Ainsi donc, il est désormais permis à un prêtre de bénir ( au nom du Christ puisqu'il agit in persona christi), des actes ( puiquil sagit ici de benir un lien ) intrinsèquement désordonnés", selon ce qu'enseigne l'Eglise, son Epouse ( cec 2357) et le bon sens)!
    Ne nous dites plus que le pape ne touche pas à la doctrine...
    Et quelle violence imposée au Christ que de le contraindre à bénir un lien que son Église réprouve...
    Mais aujourd'hui, ma. compassion et ma prière vont à toutes les nombreuses personnes qui souffrent de leur homosexualité et qui ont choisi ou essayent de la vivre dans la chasteté. Que Dieu vous benisse chers frères et soeurs et vous donne malgré tout derester fidèles à la Parole de Dieu et celle de son Eglise

  • Chère Véronique, il ne faut pas quitter l'Eglise. Tu commettras l'erreur de Martin Luther. L'Eglise n'appartient pas au pape François, mais au Christ.
    Le Christ a souvent comparé son Eglise à un corps. Quand la main ou le pied ou le doigt souffre, c'est tous les membres qui en souffre. Cette fois ci, c'est la tête qui nous donne des migraines. Ces migraines passeront. Dieu le bon médicament pour son Eglise. Il faut juste prier et mener une conforme à la volonté de Dieu. Prier pour le pape François et pour le salut de son âme. C'est aussi ça la charité chrétienne.

  • Cette décision du pape François de bénir les unions homosexuelles, je la sentais venir depuis quelques temps....
    En effet, nos évêques de Belgique, en visite "ad limina" à Rome étaient enchantés de leur contact avec le pape, et Mgr Bonny signalait que le souverain pontife était d'accord pour cette bénédiction de couples homosexuels....
    Je suis effondré par cette déclaration du pape qui souhaite toujours plus aller au périphéries et met en priorité la pastorale par rapport à l'enseignement et la doctrine de l'église.
    Ce pape est profondément "jésuite" : on ne nie pas la doctrine ni le dogme, mais pastoralement on l'adapte sur le terrain car on exclut personnes : "todos todos todos" ....
    Sa prise de position me rend extrêmement malheureux : j'ai toujours été un fidèle inconditionnel de l'église catholique, et à ce jour, je me demande s'il faut rester dans cette église ...
    Je suis au bord d'une décision difficile : faut il quitter cette église et rejoindre, soit l'orthodoxie, soit la fraternité St Pie X ...
    Que faire : être fidèle à l'enseignement reçu de nos parents, des prêtres qui nous ont accompagné au collège, dans les mouvements de jeunesse, à l'université ..... : cette fidélité tellement évidente devient anormale dans l'église du pape François ....
    Seigneur, manifeste toi à ton Eglise pour que nous puissions discerner et suivre ton enseignement !

    Thierry

  • Le pape Saint Jean-Paul II avait clairement demandé aux fidèles de refuser toutes les interprétations erronées en matière de doctrine et de liturgie (cf. Motu proprio Ecclesia Dei adflicta). Concrètement, il n'y a pas plusieurs façons de refuser des interprétations erronées : la plus directe est de refuser d'écouter et de suivre les décisions qui poussent l'Eglise dans des voies sans issues, quand bien même ces décisions sont magistérielles. Il s'agit ni plus ni moins que de suivre sa conscience ce qui, on le comprend, ne consiste pas à suivre ses goûts.

  • Cher Thierry, il est capital de rester dans cette Eglise qui n'est pas celle du pape François, mais celle du Christ!
    Lors de sa Passion, Notre Seigneur a été vidé de son sang et martyrisé au point d'être méconnaissable... Il est mort et le troisième jour, Il est ressuscité.
    Pour vous inviter à ne pas désespérer, je vous partage une petite pensée personnelle à laquelle je m'attache quotidiennement: la Parole nous révèle, au regard de ce que j'évoque plus haut concernant le sacrifice de Notre Seigneur, que "pas un de ses os n'a été brisé".
    Aussi, cela n'engage que moi, mais je fais le rapprochement entre l'impossibilité que les persécutions actuelles (notamment intrinsèques que nous savons...) contre l'Eglise, aient le dessus, et cette révélation, que pas un seul des os (le fondement) du Christ n'a été brisé.

    Le Seigneur compte sur nous pour croire qu'Il est la tête, le Chef éternel de SON Eglise victorieuse! Envers et contre tout.!Gardez courage! Fraternellement.

  • Bien évidemment que nous devons rester fidèles à l'enseignement du Christ et de son Eglise et leur rester fidèles jusqu'au bout! Pas question de quitter la barque de l'Eglise!
    Ceux qui s'en écartent doivent assumer leur choix, mais nous n'avons aucune obligation de les suivre.

    Je veux étendre ma prière et compassion envers les personnes homosexuelles qui veulent assumer leur épreuve dans la chasteté et que la déclaration du pape blessera (cfr commentaire plus haut), à toutes les personnes divorcées qui veulent rester fidèles à leur sacrement de mariage alors que leur conjoint vit en situation d'adultère puisque cette relation peut désormais également être "bénie". Donc, un prêtre peut bénir (= "dire du bien") d'une relation dont l'Eglise dit le mal.
    Précisons encore que toute personne pouvait et peut être bénie personnellement, si elle cherche à faire le bien que Dieu veut, mais tout lien et tout acte ne peuvent être bénis.
    Cela, c'était jusqu'à ce triste et grave jour...

  • Ce qui est certain c'est que les médias (malheureusement même ceux dits "chrétiens") vont désormais se donner à cœur joie de clamer haut et fort que l'Église est "devenue plus humaine, plus compatissante", qu'elle "est enfin en phase avec le monde d'aujourd'hui". La voie est tracée pour l'émergence de la fausse église des ténèbres. Comme me le disait un ami théologien récemment, "J'ai longtemps pressenti que le PROCHAIN pontife (le successeur de François) sera un faux pape. Et c'est à ce moment que la Grande Apostasie sera réellement déclenchée. Peut-être même au cours du Synode. Comme l'ont plusieurs fois laissé sous-entendre les messages du Ciel à Pedro Regis, le prochain pape apportera d'énormes épreuves."

    Il est évident que les loups qui œuvrent au Vatican à l'édification de la fausse église ne laisseront pas n'importe quel homme succéder à François et prendre le risque de voir leurs efforts anéantis.

    La Saint Pape, qui relèvera l'Eglise et la sortira de son tombeau, et que nous attendons avec tellement d'impatience, sera pour plus tard.... après le pape "exterminateur" prophétisé par Saint François d'Assise.

    Mais gardons courage, comme Notre Dame le disait à Pedro Regis, le 9 octobre 2023 : "L'Église de mon Jésus sera victorieuse. La défaite viendra pour la fausse église."

  • N'oublions pas que l'Eglise doit passer par le même chemin de croix que son Seigneur. Si le Christ a souffert, a été défiguré par les siens, a été crucifié et est mort sur la Croix, il en sera de même pour Son Eglise. Ne nous y opposons pas sous peine d'entendre le Seigneur nous dire les mêmes paroles qu'à Pierre : "Passe derrière moi Satan, tes vues ne sont pas celles de Dieu."

    Dans les évangiles Jésus dit clairement qu'il nous annonce tous ces événements qui aujourd’hui se produisent, précisément pour que quand ce jour viendra (et nous y sommes) nous ne soyons pas scandalisés ni ébranlés, que nous ne perdions pas la foi et restions au contraire attachés à lui et à son Eglise, même jusqu'au pieds de la Croix, aux côtés de Saint Jean et de la Sainte Vierge Marie.

    Après la mort de l'Eglise et sa descente au tombeau viendra le jour de la Résurrection, quand l'Eglise sera rendue plus belle qu'elle ne l'a jamais été. Les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais contre elle même si pour un temps elle doit être éclipsée et qu'une fausse église semble prendre sa place. Les épreuves actuelles ont pour but de la purifier, de séparer le bon grain de l'ivraie. L'Eglise de demain sera ainsi plus petite mais ne sera constituée que de membres saints (faisons notre possible pour en faire partie), quand viendra l'heure pour elle et pour le monde d'entrer dans l'ère de paix promise par Notre Dame de Fatima.

  • Au sujet des bénédictions des couples homosexuels, le Cardinal Müller rappelait avec justesse que Dieu ne bénit pas le péché. Cependant, voici que le pape Bergoglio et cela, en complète rupture avec l'Ecriture, avec 2000 ans de Tradition, avec le catéchisme de l'Eglise et avec ses deux prédécesseurs, juge que les actes sexuels dus à l'homosexualité ne sont pas un péché. De qui ce pape est-il le représentant: de Jésus-Christ ou d'un lobby, de la morale divine ou des moeurs contemporaines? Il est vrai que pour plaire au monde, que ne ferait-il pas?...

  • Rappelons quand même que dans une interview, le pape a admis que l'homosexualité était un péché.
    Voici la référence: https://www.7sur7.be/monde/etre-homosexuel-nest-pas-un-crime-mais-un-peche-affirme-le-pape-francois~a2457581/

  • Un prêtre peut toujours bénir quelqu'un qui lui demande une bénédiction. Que ce soit pour lui, son enfant, son chien ou sa voiture. Dans ce cas le prêtre bénit W, ou X ou Y ou Z.

    Le prêtre peut également bénir un ensemble (une troupe scoute par exemple). Il bénit alors A et B et C et D et F, etc.

    Le prêtre peut aussi bénir un couple (c'est le cas de la bénédiction nuptiale). Il est clair qu'alors il bénit non seulement X et Y, c'est-à-dire un ensemble de deux personnes, mais aussi le lien qui unit ces deux personnes, leur amour. Il bénit alors (X,Y) comme une entité singulière ... c'est le sens même du mariage: "Les deux ne feront plus qu'une seule chair".

    Le problème que pose la bénédiction des couples homosexuels est le suivant: que bénit-on? Un ensemble X et Y? Ou un lien (je n'ose pas écrire "un amour" car la question reste entière de savoir si on peut parler d'amour dans le cas des relations homosexuelles) ?
    Aux yeux de la plupart des gens qui s'en indignent, il est évident que c'est le lien (X,Y) qui est béni et pas seulement les personnes. Leur protestation est corroborée par la déclaration « Fiducia supplicans », « soumise au Saint-Père, qui l'a approuvée », qui dit qu’ « il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ».

    Or il semble que d'après la doctrine pérenne de l'Eglise catholique (suivant en cela l'enseignement hébraïque), Dieu peut seulement vouloir la dissolution de ce lien.

    Malgré toutes les précautions prises pour éviter la «confusion » (qu'il s'agisse de paire homosexuelle ou de couple en situation irrégulière) entre ce nouveau type de bénédiction et le mariage, à savoir "éviter tout acte liturgique", "éviter les vêtements ou les circonstances qui peuvent évoquer le mariage", etc, le parallélisme saute aux yeux: on bénit une relation !

    Le pape définit toujours les relations homosexuelles comme un péché (Cfr le lien que j'ai mis dans ma réponse à Jean-Pierre Snyers). Comment peut-il accepter que ses prêtres bénissent un péché? Et comment s'étonner que le bon peuple catholique s'en étonne...

    Le Magistère -qui ne s'intéresse pas à mon point de vue, malgré la synodalité- ne veut pas que je croie qu'une sorte de "nouveau mariage" vient d'être institué. Cependant il me dit qu'il est désormais possible -je le cite- « de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ». Moi je sais que le mariage "institue" le couple, "fait" le couple en quelque sorte (c'est-à-dire que "Dieu unit"). Pour ma part, je vois dans ces nouvelles mesures comme une extension du mariage. Comme l'intégration dans une réalité sacramentelle de types de liens qui jusque-là en étaient exclus. Et je m'obstine à croire qu'on ne peut pas donner la bénédiction à des relations homosexuelles ou irrégulières (leur donnant par là-même un statut équivalent à celui des personnes mariées, mais seulement à des personnes, c'est-à-dire X ou Y. Cela, du reste, n'a jamais été interdit.
    Il ne faut pas bénir le LIEN.

    PS: ai-je le droit (ou la grâce) d'écrire le paragraphe précédent à partir du moment ou je l'écris CONTRE le Magistère de l'Eglise?
    Que Dieu me vienne en aide!

  • Vous avez d'autant plus le droit d'écrire cela que c'est ce qu'exprimait l'autorité romaine en ... 2021. Un pape qui change complètement de position en si peu de temps n'a plus de crédibilité.

  • Je ne pense pas que vous écriviez "contre" le magistère. Ce n'est pas parce que le pape signe que cela devient le magistère. Un pape peu se tromper. N'oublions pas que le pape Honorius Ier a été déclaré hérétique et anathème.
    L'important est de rester fidèle au Christ et à son enseignement.
    Il y a une bonne interview de Mgr Atanasius Schneider où il dit que si notre conscience nous empêche d'être obéissant envers notre évêque, nous avons le droit (même le devoir il me semble) de ne pas le suivre, mais il faut alors s'attacher à autre évêque, car le chrétien ne peut pas vivre isolément.

  • RPM, votre réflexion sans animosité ni subjectivité passionnelle d'opposition malgré votre consternation, face à cette décision du pape François, est tout à fait légitime!
    En outre, celle-ci est tellement pertinente et bien construite que je la conseille comme "outil" pour expliquer autour de soi le noeud du problème.
    Je m'en servirai (si vous m'accordez le "droit de l'auteur" ^_^)
    Merci RPM!

  • Merci Philippe G., Etienne et Anne-Christine !
    Anne-Christine, vous me faites trop d’honneur… Ce n’est qu’une réflexion que je me faisais pour moi-même en quelque sorte, mais je ne suis pas théologien. Je suis un simple fidèle qui cherche à comprendre ce qui se passe dans l'Eglise, ce qui s'y décide… et espère y retrouver l'Esprit du Christ, du moins ce qu'il croit être cet Esprit…

    Je me sens déstabilisé quand j'entends le directeur éditorial du dicastère pour la communication dire: "L'origine de la déclaration est évangélique". Presque à chaque page de l'Évangile, Jésus brise les traditions et les prescriptions religieuses, la respectabilité et les conventions sociales. Il accomplit des actions qui scandalisent les bien-pensants, les soi-disant "purs", ceux qui se protègent avec des normes et des règles pour éloigner, rejeter et fermer les portes. »

    Je me mets à douter de moi... Pourquoi est-ce que je ne comprends pas spontanément ce que les promoteurs de cette mesure et ceux qui l’accueillent favorablement semblent trouver aller de soi? Pourquoi ai-je le sentiment qu’elle ne va pas dans le bon sens?

    Serais-je un pharisien, un bien-pensant, un pur?
    Je ne crois pas être de mauvaise foi, non, sincèrement cette décision heurte ce que je crois.

    Je suis prêt à faire tous les efforts nécessaires pour me rapprocher du point de vue des "vrais" disciples de Jésus mais puisque la lumière me fait défaut, puisque je suis incapable de comprendre avec le coeur, j’aimerais du moins qu'on me donne des arguments … Mais pas qu’on me tourne le dos et qu’on m’écarte. J’appartiens à l’Eglise et j’ai droit à autant d’égards que ceux pour qui on prend cette mesure! L’Eglise comprendra-t-elle qu’il ne sert à rien de faire entrer les uns si en même temps on fait sortir les autres?

  • --> RPM
    Ne vous inquiétez pas du dicastère pour la communication, il fait seulement son boulot, c'est-à-dire ... de la com, qui consiste en l'occurrence à insulter ceux qui ne sont pas alignés.
    Le Christ, en son temps, n'a nullement contesté les lois traditionnelles. Il a plutôt proclamé qu'elles étaient un moyen nécessaire mais non suffisant pour tendre vers la perfection. Nous n'étions pas là pour voir qui cela scandalisait à l'époque, mais aujourd'hui ceux qui sont dérangés veulent faire croire que l'option complémentaire contredit le programme de base. Le cardinal Muller est même plus précis - et très actuel, puisqu'il y a quatre jours il déclarait que, de nos jours, "Jésus irait en prison parce qu'il a dit la vérité sur le mariage".
    (https://www.benoit-et-moi.fr/2020/2023/12/20/muller-de-nos-jours-jesus-serait-condamne-parce-quil-a-dit-la-verite-sur-le-mariage/)
    Ce n'est pas ce qui risque d'arriver à l'actuelle hiérarchie romaine, encensée par toutes les voix du politiquement correct et partie prenante à toutes les mondanités.

  • En tant qu'organiste ayant des "messes de mariages" à accompagner, habituellement célébrées le samedi après-midi, je puis attester que dans l'immense majorité des cas, les gens qui assistent à ces cérémonies se moquent totalement de savoir si on célèbre un sacrement (ils ne connaissent d'ailleurs pas le sens de ce mot) ou une bénédiction. Du moment que la mariée à une robe blanche, qu'il y a des fleurs dans l'église, que l'orgue joue fort à l'entrée comme à la sortie (c'est souvent ce qu'on me demande), que chacun a son smartphone pour immortaliser le moment, qu'on peut entendre la chanson préférée du couple ainsi qu'un poème mal articulé par un gamin de la famille, qu'on peut jeter du riz aux portes de l'église... tout le monde est pleinement satisfait. Tout ça pour dire que les autorisations données par le pape pour telle ou telle bénédiction de couples, qu'ils soient homo ou hétérosexuels, passent très loin au-dessus de la tête des gens, et souvent même au-dessus de la tête du prêtre qui officie. J'ajoute qu'en ce qui me concerne, tenir les claviers de l'orgue pour de telles mascarades est une corvée à laquelle je tente d'échapper dès que ça m'est possible.

  • Lu à deux endroits différents :

    https://www.kathpress.at/goto/meldung/2331691/lackner-segenswunsch-eines-gleichgeschlechtlichen-paares-nachkommen : une déclaration de Mgr Lackner, président de la conférence épiscopale autrichienne : "En raison des nouvelles réglementations du Vatican, la demande de bénédiction d'un couple de même sexe doit généralement être accordée."

    Cela revient à dire que les prêtres auraient pratiquement l'obligation de bénir ces couples. Que se passera-t-il pour ceux qui, en leur âme et confiance, se refuseront à une telle bénédiction ?

    sur le Salon beige : https://lesalonbeige.fr/aux-catholiques-desempares-par-certains-gestes-et-propos-de-lactuel-successeur-de-pierre/ : commentaire au sujet du livre du Père Paul Cocard "La primauté de la foi sur l'obéissance au pape"

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