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Existe-t-il des actes intrinsèquement immoraux ? Débat de théologie morale (A. Dumouch / M. Lavagna)

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Existe-t-il des actes intrinsèquement immoraux ? Débat de théologie morale, A. Dumouch / M. Lavagna/ (77 mn)

Un passionnant débat qui permet de comprendre la tension dans l’Eglise actuelle à propos d’une soit-disant opposition entre les positions du pape Benoît XVI et celles du pape François et de se réconcilier avec l’Eglise :

Il y a les tenants de Benoît XVI que Mathieu Lavagna défend ici en exaltant cette phrase du jeune saint Paul : 1 Co 10, 13 « Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais avec la tentation, il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter ». Matthieu en conclut : On peut toujours appliquer à la lettre la morale universelle.

Il y a les tenants du pape François, pasteur de terrain, qui citent plutôt cette autre phrase du vieux saint Paul : « 2 Co 1, 8 Car nous ne voulons pas que vous l'ignoriez, frères : la tribulation qui nous est survenue en Asie nous a accablés à l'excès, au delà de nos forces, à tel point que nous désespérions même de conserver la vie ». Souvent, ces théologiens en deviennent « circonstantialistes » et en arrivent à tout justifier à cause des circonstances tragiques de certaines situations.

Arnaud Dumouch pense qu’il faut unir les deux phrases de saint Paul (morale universelle et constatation de ce qu’est la réalité de la vie) et qu’alors seulement, la théologie morale est complète. Même la pastorale que Dieu utilise est surprenante et les scolastiques ne comprennent pas ce genre de verset : « 2 Samuel 22, 26 Tu es fidèle, Ô Dieu, avec le fidèle, sans reproche avec l'irréprochable, pur avec qui est pur mais rusant avec le fourbe ». Il insiste donc sur la complémentarité entre Benoît XVI (théologien) et François (Pasteur) car « Vérité et amour doivent marcher ensemble comme deux affectionnées ».

Commentaires

  • La question est de savoir pour quelles raisons philosophiques, théologiques, doctrinales, pastorales, culturelles et sociétales, tant et tant de catholiques ont perdu de vue le fait qu'il existe des conceptions ou des croyances intrinsèquement erronées, en matière religieuse, ainsi que des conduites ou des pratiques intrinsèquement mauvaises, en matière morale.

    La question est aussi de savoir pourquoi le pape qui a pris bien soin de rappeler qu'il existe des actes intrinsèquement mauvais, en matière morale (cf. Jean-Paul II, dans Veritatis splendor (1993)), a également pris grand soin de ne pas rappeler, au moyen d'une encyclique, qu'il existe des idées intrinsèquement fausses, en matière religieuse.

    Mais il est vrai qu'un tel rappel aurait été assisiennement, conciliairement et interreligieusement incorrect.

  • La conception de "l'unité" qui sévit depuis un demi-siècle AVANT le début du pontificat de François a grandement modifié, voire gravement altéré, les relations entre les catholiques et les notions suivantes : la charité, la dignité, la liberté et la vérité.

    D'une manière générale, à cause de cette conception de "l'unité", la connaissance et la compréhension, par les catholiques, de ce qu'est vraiment la conception catholique de la charité, de la dignité, de la liberté et de la vérité sont souvent biaisées, en raison d'une toile de fond intellectuelle et morale libérale ou oecuménisante, sinon émancipatrice ou progressiste.

    C'est notamment cet aspect des choses, cet effet de surplomb généré par le déploiement de cette nouvelle conception de "l'unité" qu'il convient d'aborder, quand on parle de la complémentarité ou de la contradiction entre une vision des choses telle que celle que l'on trouve dans Veritatis splendor et une vision des choses telle que celle qui se trouve dans "l'arrondissement bergoglien" des angles présents dans cette encyclique de Jean-Paul II.

  • On n'est jamais obligé de faire le mal moral si on est prêt à perdre la vie du corps. Il peut être dramatique de refuser de faire le mal ; on s'expose parfois à mourir. C'est le cas de tous les martyrs.
    Concernant le blasphème, le fait de crier à Dieu sa révolte contre la souffrance n'est pas un blasphème. Jésus a bien dit sur la Croix : "Pourquoi m'as-tu abandonné ? "

  • CITATION : "Concernant le blasphème, le fait de crier à Dieu sa révolte contre la souffrance n'est pas un blasphème"

    C'est vrai. La révolte contre la souffrance n'est pas un blasphème.

    Mais elle peut tourner au blasphème quand elle aboutit à une révolte contre Dieu. C'est ce qu'on voit dans certains écrits très légitimes de déportés Juifs à Auschwitz, devant des horreurs qu'ils ont vu (allant même jusqu'à y participer pour survivre >>> Stade ultime de la dépersonnalisation dans une misère morale).

    Et Dieu se taisait.

    Et ce blasphème était accepté par Dieu car sa source était une terrible NUIT. Dieu ne méprise pas celui qui l'insulte lorsque cette insulte vient de la soif d'EXPLICATION ET DE JUSTICE.

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