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  • La Fraternité Saint-Pie X réintégrée dans l'Eglise, peut-être, mais...

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    La Fraternité Saint-Pie X réintégrée dans l'Eglise: telle semble être l'heureuse perspective ouverte par la rencontre d'hier entre le Cardinal Levada et Mgr Fellay, le supérieur général de ladite Fraternité.

    Cet évènement est sans doute historique car il pourrait mettre fin à une situation de schisme de fait, et peut-être surtout parce que, dans les textes avancés par les autorités de l'Eglise, une brèche est ouverte qui permet désormais de débattre au sujet de certaines formulations que d'aucuns contestent et qui sont contenues dans les Actes de Vatican II, chose qui jusqu'ici était restée "tabou". (voir la note de l'abbé Barthe à laquelle nous avons fait écho hier.)

    Il n'en reste pas moins que toute une série d'ecclésiastiques issus des milieux "lefébvristes" (et d'autres) devront se rendre compte que, dans presque toutes les paroisses, la continuité (en particulier liturgique) a été brisée et que la plupart des gens qui fréquentent encore les églises ne connaissent plus la liturgie traditionnelle et n'accueilleront pas sans problèmes des clercs ensoutanés tenant un langage d'autrefois du haut de chaires de vérité désertées depuis longtemps.

    Nous connaissons des ecclésiastiques formés "dans la tradition" qui ne sont pas seulement soucieux de conserver l'orthodoxie de la foi et qui ne distinguent pas toujours l'essentiel de l'accessoire. L'Eglise n'est pas un musée Grévin; le port des surplis en dentelle, des rochets et autres accessoires n'est pas vraiment indispensable, pas plus que l'observance sourcilleuse des "rubriques" règlant le moindre détail des célébrations liturgiques.

    Le patrimoine liturgique et dévotionnel n'ayant plus été transmis ni pratiqué, il faudra un lent et patient travail pour renouer subtilement les fils brisés; cela suppose doigté, patience, progressivité, souplesse, souci d'apprendre, charité, qui ne sont pas toujours les qualités prédominantes de clercs formés dans la conviction d'être les derniers défenseurs de la Vérité et les seuls ministres authentiques du seul culte garantissant la validité des sacrements, etc.

    Si les perspectives de retour à l'unité de l'Eglise nous réjouissent évidemment, il n'en reste pas moins que, sur le terrain, les choses risquent de ne pas être si évidentes et qu'il faut se garder de tout triomphalisme de mauvais aloi.