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USA : des signes d'espoir malgré les progrès de la culture de mort ?

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Dans "Spirit and Life", le Président de Human Life International commente la décision prise aux USA concernant le remboursement obligatoire de la contraception et de la stérilisation volontaire dans toutes les offres d'assurance maladie. (http://www.hli.org/)

Notre traduction :

"Nous avons commencé ce mois d'août août par un véritable lundi noir. Tôt dans la journée, nous avons appris avec stupeur l'annonce du Ministère de la Santé et des Services humains que le remboursement de la contraception et de la stérilisation volontaire dans toutes les offres d'assurance maladie serait obligatoire. Peut-être a-t-on cru que cette annonce passerait discrètement inaperçue aloirs que tous les pays se concentraient sur la question de la dette. (cliquer sur "lire la suite")

Mais cela ne s'est pas passé ainsi, comme en attestent beaucoup de réactions vives contre cettte mesure qui ont été rendues publiques, comme la déclaration de valeur de l'USCCB. Dans l'après-midi, le vote sur l'étanchéité de dette par la Chambre des représentants a ajouté l'insulte à l'injure, parce que même si le niveau de croissance de la dette était réduit, cela signifiait néanmoins que la dette continuerait à s'accumuler sur les épaules de nos enfants. Ces deux évolutions contribuent à faire glisser dans le totalitarisme les démocraties contemporaines - un phénomène troublant dénoncé à plusieurs reprises par le bienheureux Jean-Paul II. Ce que nous avons vu lundi dernier nous amène à rejoindre le jugement du cardinal Raymond Burke, qui a récemment déclaré que: «Nous sommes témoins d'une société dans laquelle, à bien des égards, la morale a cessé d'exister."

Le bienheureux Jean-Paul II nous a averti sur les problèmes de démocraties libérales contemporaines dans l'Encyclique Centesimus Annus, où il explique:

On tend à affirmer aujourd'hui que l'agnosticisme et le relativisme sceptique représentent la philosophie et l'attitude fondamentale accordées aux formes démocratiques de la vie politique, et que ceux qui sont convaincus de connaître la vérité et qui lui donnent une ferme adhésion ne sont pas dignes de confiance du point de vue démocratique, parce qu'ils n'acceptent pas que la vérité soit déterminée par la majorité, ou bien qu'elle diffère selon les divers équilibres politiques. A ce propos, il faut observer que, s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire.(N. 46)

Juste pour me permettre d'être parfaitement clair, ce que le Saint-Père dénonce ici et ce que je critique n'est pas la forme de gouvernement démocratique, dans lequel les citoyens choisissent leurs dirigeants et votent les lois. Cependant, la démocratie, comme fondement de la société, est inacceptable parce que la société ne peut pas être fondée sur la volonté de la majorité. Elle doit être ancrée dans la loi naturelle et la loi de Dieu. En considérant la situation des démocraties occidentales, nous constatons que c'est un problème très commun, en effet.

Cela arrive parce que la limite objective à ce que les majorités changeantes peuvent modifier est très mince dans les démocraties contemporaines. Dans une large mesure, cela arrive aussi parce que Dieu est exclu de la place publique, même si les politiciens en Amérique ou ailleurs invoquent son nom à chaque fois que cela peut leur être utile.
 
Dans la même déclaration à laquelle il est fait référence plus haut, le cardinal Raymond Burke dit avec son courage et sa sagesse habituels:

"Dans de nombreuses nations dites avancées, nous assistons à une tendance croissante à refuser aux citoyens le droit le plus fondamental, le droit d'observer les préceptes de sa conscience, formée par la raison droite et par l'enseignement de l'Église. Nous sommes témoins de ce phénomène de la part de dirigeants politiques qui professent être catholiques et qui pourtant votent pour une loi qui viole la loi morale; ils affirment tenir personnellement aux exigences de la loi morale, mais, dans le même temps, se disent être obligés par leurs fonctions politiques de suivre une loi différente dans la prise de décisions pour ceux qu'ils représentent et qu'ils gouvernent."

Cette démocratie sans valeur, comme Jean-Paul II le souligne, va de pair avec une culture qui:

"On tend à affirmer aujourd'hui que l'agnosticisme et le relativisme sceptique représentent la philosophie et l'attitude fondamentale accordées aux formes démocratiques de la vie politique, et que ceux qui sont convaincus de connaître la vérité et qui lui donnent une ferme adhésion ne sont pas dignes de confiance du point de vue démocratique, parce qu'ils n'acceptent pas que la vérité soit déterminée par la majorité, ou bien qu'elle diffère selon les divers équilibres politiques. A ce propos, il faut observer que, s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire.(Ecclessia en Europa 9)

Comme conséquence, un catholique doit comprendre tout ce qui découle de cette culture du mal et doit essayer de le changer en utilisant tous les moyens juridiques et moraux. La décision du Département de la Santé et des Services humains fait partie de cette culture de mort, car il considère la grossesse comme une maladie évitable, et parce qu'à travers elle, nous voyons un refus de reconnaître le droit légitime de toutes les personnes de formuler des objections de conscience à ces directives. Il est vrai aussi que grâce à la contraception et la stérilisation, l'Amérique élimine les futurs scientifiques, entrepreneurs, et même les futurs contribuables et les consommateurs qui donneraient de la vitalité à son économie. Les conséquences prévisibles de ces décisions anti-vie sont assez mauvaises, mais les conséquences auxquelles on ne s'attend pas seront innombrables.

Et concernant la dette, il est vrai que nous avons la responsabilité d'aider des personnes dans le besoin, parfois dans une situation particulièrement difficile, mais ce n'est pas la fonction principale du gouvernement. Nous ne pouvons pas faire la charité avec l'argent que nous n'avons pas, ou qui vient de créanciers et qui allourdit de plus en plus le fardeau de la dette sur la tête de nos enfants. Nous devrions plutôt rétablir une économie prospère pour permettre à chaque personne dans la société d'obtenir simplement un salaire. Dans une société productive, nous serons en mesure de soutenir ceux qui pour différentes raisons ne pourraien pas subvenir à leurs besoins.

Pourtant, au milieu de ces circonstances tragiques, nous ne devons jamais tomber dans le désespoir. Nous ne devons pas désespérer de la Providence de Dieu et nous devons garder confiance en l'Église qui continuera à prêcher le message du Salut apporté par le Christ. Dans le même temps, nous ne devrions jamais oublier que nous sommes les instruments de la Providence de Dieu, et que c'est à nous, en tant que membres de l'Eglise, qu'il incombe de proclamer cette vérité avec toutes les ressources de notre intelligence et de notre connaissance des réalités humaines dont nous disposons.

Dans notre résistance à la culture sécularisée de notre temps, nous devons éviter le double risque, celui de devenir marginaux par rapport à la société, ou celui de nous laisser absorber par la culture dominante. Pour être capable d'évangéliser la société, nous devons être capables de nous mouvoir dans le monde contemporain comme un poisson nage dans la mer.

Il serait injuste de ne pas reconnaître les signes de l'influence de l'Evangile du Christ dans la vie de la société, même si, lundi dernier, le ciel était assombri. Nous pouvons voir ces signes dans les milliers de voix qui s'élèvent contre cette décision injuste. Nous pouvons également voir ces signes dans la ferme détermination, en particulier parmi les jeunes, de proclamer jour après jour les vérités salvatrices du Christ au milieu des ruines dans lesquelles nous vivons.

Sincèrement vôtre dans le Christ,

Monseigneur Ignacio Barreiro-Carámbula
Président intérimaire, Human Life International"

 

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