Pakistan: l'évêque d'Islamabad avertit que les conversions forcées à l'islam sont à la hausse; ainsi une autre jeune fille chrétienne vient d'être l'objet d'un enlèvement (ICI) :

Comme cela survient aussi en Egypte, ce n'est pas du tout la première fois nous constatons de tels faits au Pakistan. Deux de ces affaires importantes au Pakistan ont été celles de Saba (ou Sarah) et d'Anila Masih, et celle concernant Farah Hatim.

L'Agence Fides a déclaré que «au moins 700 jeunes chrétiennes sont kidnappées et forcées de se convertir à l'islam chaque année." Des filles hindoues sont également ciblées. De nombreux cas ne sont même pas signalés ou sont balayés par les autorités.

Voici encore un autre cas. Heureusement, Mariam Gill est retournée dans sa famille, mais son ravisseur contrarié multiplie évidemment les menaces.

"Punjab: une femme chrétienne forcés de se convertir et d'épouser son ravisseur", par Jibran Khan pour AsiaNews, 6 août (grâce à Kenneth):

Islamabad (Agence Fides) - Une autre jeune femme chrétienne au Pakistan a été enlevée et contrainte de se convertir à l'Islam et d'épouser son ravisseur. Malgré une plainte formelle, la police n'intervient pas parce que l'auteur du crime est un «homme d'affaires respectable». Les autorités religieuses musulmanes locales affirment également que la conversion de la femme était légale. Cependant, son cas est similaire à celui de Farah Hatim (voir Jibran Khan, «Le drame de Farah Hatim, commun à beaucoup de femmes au Pakistan," dans AsiaNews, 25 Juillet 2011) et est le signe d'un climat d'impunité pour les personnes qui abusent des femmes chrétiennes. L'évêque d'Islamabad, avertit que "les cas de conversion forcée sont à la hausse à un rythme alarmant".

Mariam est une jeune femme chrétienne de Kahota, une ville située à environ 20 kilomètres de la capitale pakistanaise d'Islamabad. Elle a été enlevée mercredi par Muhammad Junaid, un musulman de l'endroit, qui l'a forcée à se convetir à l'Islam et l'a épousée.

Le père de la jeune femme, Munir Gill, a déclaré que Junaid est un «homme d'affaires important». Il avait "les yeux sur ma fille et l'a demandée en mariage." Il s'est plaint au père de l'homme "sans résultats".

«Mariam est allée au marché mercredi, mais n'est jamais revenue», a déclaré son frère Sohail Gill. "Nous l'avons cherchée partout. Certaines personnes sur le marché nous ont dit qu'ils avaient vu Muhammad Junaid emmener Mariam de force hors du marché. Nous sommes allés à la police pour constater l'affaire, mais ils ont retardé la procédure et ne manifestaient aucun intérêt pour ces faits. "

Hier, un chef religieux musulman locale, Maulana Hafeez Aziz, a déclaré que Mariam était "convertie à l'islam et que son mariage avec Mohammed Junaid avait été célébré".

Les policiers ne sont d'aucune aide:

"Muhammad Junaid est un respectable homme d'affaires musulman", a déclaré Amir Mirza, un officier de police de Kahota. La jeune femme s'est convertie et l'a épousé en suivant « sa propre volonté ».

Il ne serait pas surprenant qu'elle ait été également contrainte de signer un document déclarant qu'elles se convertissait librement, de telle sorte que, sur le papier, il n'y a «pas de contrainte en religion» (Coran 2:256). La loi islamique dispose de divers moyens de coercition pour tenter d'inciter les non-musulmans à se convertir, et la charia appliquée dans la société impose aux croyants et aux non-croyants de se conformer aux préceptes pour observer ces obligations. En fin de compte, les personnes au pouvoir pourraient cesser de couper les cheveux en quatre pour savoir où finit la persuasion et où commence la «contrainte», et tâcher d'empêcher que l'on porte atteinte à la vie et à l'intégrité physique des personnes.

Pour Maulana Hafeez Aziz, "Muhammad Junaid est un vrai disciple du Prophète Muhammad. Il s'est conformé à la charia. La conversion d'un non-musulman est un acte pieux. Il n'y a qu'un vrai musulman pour faire cela."

Mais:
Hier, Mariam Gill a été interrogée par des responsables locaux. Elle leur dit qu'elle a été enlevée et forcée de se convertir et qu'elle n'a pas l'intention d'abandonner le christianisme. A la fin de la réunion, ils ont décidé de renvoyer la jeune femme à sa famille, exhortant les deux parties à tenter de parvenir à un accord. Cependant, Muhammad Junaid a proféré des menaces, disant que s'il n'obtient pas que la jeune femme lui soit rendue, il y aurait des «conséquences terribles» à payer.

Contacté par AsiaNews, l'évêque d'Islamabad, Rufin Anthony décrit l'affaire comme "un terrible incident". D'après lui, "les cas de conversion forcée sont à la hausse à un rythme alarmant. La question doit être examinée, l'enlèvement des jeunes filles chrétiennes devient une pratique courante au Pendjab. Les instances légales doivent faire appliquer la loi."

Les jeunes femmes chrétiennes ne sont pas seuls. Beaucoup de jeunes femmes hindoues ont été forcées de fuir à travers la frontière vers l'Inde face à l'indifférence du gouvernement et de la police.

"Il est temps de prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des minorités au Pakistan", a déclaré le prélat. (traduction par nos soins)