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La violence au pays de Gandhi

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L’image pacifiste de Gandhi ne doit pas faire illusion : l’Inde est un pays violent. L’indépendance fut acquise en 1947 sur fond de guerre de religions entre hindouistes et musulmans qui se solda par la partition du pays. Si l’Hindouisme est la religion dominante, les minorités religieuses demeurent nombreuses : musulmans, sikhs, jaïnistes, bouddhistes, chrétiens etc. La suspicion à l’égard de la minorité chrétienne (dont l’histoire remonte  aux temps apostoliques) et des missionnaires n’a jamais faibli.

Des violences récurrentes contre le christianisme, l’agence Fides nous donnait hier un petit tableau d’actualité quotidienne :

« Une église attaquée et endommagée au Karnataka voici deux jours, une rencontre de prière interrompue et rendue impossible par des extrémistes au Madhya Pradesh, 7 chrétiens arrêtés en Andhra Pradesh et un pasteur protestant arrêté en Uttar Pradesh, sous la fausse accusation de pratiquer des « conversions forcées » : tels sont les derniers épisodes que des sources au sein de la communauté chrétienne indienne réfèrent à l’Agence Fides, remarquant que les épisodes de violence perpétrés par des groupes radicaux hindous à l’encontre des chrétiens se poursuivent. Selon un Rapport envoyé à Fides par le « Global Council of Indian Christians » (GCIC) – organisme œcuménique qui contrôle la condition des fidèles dans le pays – en 2011, ont été enregistrés au moins 55 cas graves de violences dont 35 au Karnataka et 20 en Orissa. Mais les chiffres en question ne prennent pas en compte les centaines d’épisodes qui concernent des intimidations, des mauvais traitements, des menaces, des interventions ayant pour but de déranger des assemblées domestiques, des dommages limités à des édifices et à des lieux de culte.« Tout cela non seulement trouble la paix et l’harmonie dans le pays mais endommage également l’image du pays à l’étranger » remarque le GCIC, rappelant que l’Inde est mentionnée de manière négative dans le récent Rapport sur la Liberté religieuse dans le monde du Département d’Etat américain.
C’est pourquoi les Evêques indiens « soutiennent avec force l’adoption d’une mesure législative de défense des minorités ethniques et religieuses en Inde » commente dans le cadre d’un entretien accordé à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Vincente Concessao, Archevêque de New Delhi. Entre temps, le projet de loi du gouvernement conduit par le Parti du Congrès connu sous le nom de « Communal Violence Bill », qui entend prévenir et donner à l’Etat fédéral de plus amples pouvoirs en cas de violences à l’encontre des minorités (voir Fides 07/06/2011) stagne au Parlement. L’Archevêque explique à Fides : « Les partis d’opposition (comme le Baratiya Janata Party, parti nationaliste hindou) mais également le Trinamool Congress, qui appartient à la coalition gouvernementale, s’opposent à la mesure. Ils affirment en effet que pour protéger les minorités, la norme porterait préjudice à la majorité. Mais le but de la loi est seulement de prévenir la violence en adoptant des mesures adéquates et en pénalisant fortement ceux qui déclenchent et pérennisent des conflits. C’est pourquoi, nous continuerons à demander au gouvernement d’approuver la loi, faisant pression avec toutes les minorités ethniques et religieuses. Espérons qu’elle soit approuvée pour le bien de l’Inde. Elle contribuera à créer l’harmonie sociale et améliorera la renommée du pays au niveau international ».

Référence : ASIE/INDE - Plus de 55 actions antichrétiennes en 2011 - Pour les Evêques, « une loi qui défende les minorités est indispensable »

 

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