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Inde : une religieuse catholique tuée à coups de bâtons

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Sur le site des Missions Etrangères de Paris :

Mercredi 16 novembre, Sr. Valsa John, 53 ans, connue pour son combat en faveur des droits des aborigènes, a été frappée à mort par des personnes non identifiées à Pachwara, dans le district de Pakur, au Jharkhand, Etat situé dans le quart nord-est de l’Inde.

Sr. Valsa John, originaire du Kerala, était une religieuse catholique, membre de la congrégation des Sœurs de la Charité de Jésus et Marie (1). Profondément engagée dans la défense des aborigènes, auprès desquels elle vivait depuis une vingtaine d’années, elle en avait adopté le mode de vie. En 2007, son action était devenue particulièrement médiatique lorsqu’elle avait été arrêtée pour avoir dénoncé la confiscation de terres appartenant aux adivasi (aborigènes) par la compagnie minière PANEM Coal Company Limited, ainsi que le déplacement forcé de l’ethnie santal et son exploitation « inhumaine » par la mafia minière.

La version officielle qui a été communiquée à la famille par la police du Jharkhand est que Sr John a été assassinée à son domicile par un groupe de plusieurs personnes non identifiées dans la nuit de mardi à mercredi. « Elle a été bastonnée à mort et son décès a dû se produire vers 23 h 30 », avait affirmé dans un premier temps la police aux médias, avant que la famille de la victime ne révèle avoir eu au téléphone la religieuse à l’heure présumée de son assassinat que l’on estime désormais avoir eu lieu vers deux heures du matin ce mercredi 16 novembre.

Dès l’annonce du meurtre, les rumeurs les plus diverses ont été relayées par les médias, comme celle d’un guet-apens survenu en début de soirée près de son domicile, ou encore d’une attaque des maoïstes, actifs au Jharkhand, Etat du « corridor rouge » où la guérilla est présente. Pour la famille de la religieuse cependant, aucun doute ne subsiste. Ces derniers temps, Sr. Valsa John avait fréquemment évoqué devant elle les menaces de mort qu’elle recevait de la mafia qui contrôle l’exploitation des mines de charbon dans l’Etat. Son frère, M. J. Baby, se dit certain que son combat pour la défense des aborigènes lui a coûté la vie. « Elle nous avait parlé de graves menaces (…). La mafia avait tenté à plusieurs reprises de la faire céder mais elle restait ferme sur ses positions et demandait à ce que les revenus de la mine soient partagés avec les adivasi (…). Sa vie était en perpétuel sursis et elle l’avait signalé dernièrement à certains leaders politiques du Jharkhand », rapporte-t-il. Un avis qui semble être partagé par la plupart des médias si l’on en croit le Times of India qui titre aujourd’hui : « Une religieuse du Kerala assassinée par la mafia minière au Jharkhand ».

Mgr Julius Marandi, évêque de Dumka (2), a déclaré ce mercredi 16 novembre que les circonstances exactes de l’assassinat de Sr. Valsa John étaient loin d’avoir été éclaircies, tandis que le porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, le P. Babu Joseph, a fait part de l’intention de l’Eglise de demander une enquête de l’Etat. La Conférence indienne des religieux (CRI) s’est également exprimée par la voix de son secrétaire général, Fr. Mani Mekkunnel : « Les milliers de religieux de l’Inde sont en communion avec la famille et la congrégation de Sr. John, laquelle a fait le sacrifice de sa vie. » L’inhumation de la religieuse est prévue demain jeudi 17 novembre.

Créé en 2000 à partir de l’Etat voisin du Bihard, le Jharkhand regorge de bauxite, de fer et de charbon et les compagnies minières y prolifèrent.

 

Notes

(1) Les Sœurs de la Charité de Jésus et Marie sont une congrégation d’origine belge, fondée en 1803 par le P. Triest.
(2) A propos de la présence chrétienne dans cet Etat, voir la dépêche
EDA du 16 novembre 2009 : http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/inde/jharkhand-a-ranchi-la-communaute-aborigene

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