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Les papys font toujours de la résistance

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“Esprit du concile es-tu là?” Les anciens combattants des années 1970 et leurs émules ressortent encore et toujours les rengaines qu'ils chantaient déjà in illo tempore. Lu sur le site de “La Vie”:

“Les 400 prêtres autrichiens menés par le père Helmut Schüller dans un Appel à la désobéissance" publient un second manifeste. Et font tache d'huile en Europe.

C'est dans le diocèse d'origine du pape, à Passau, que trente prêtres rassemblés depuis deux ans au sein de "Prêtres en dialogue" (Passauer Priester im Dialog) ont décidé de rejoindre l'Appel à la désobéissance lancé en juin dernier par le père autrichien Helmut Schuller et environ 400 autres prêtres. Il y a quelques semaines, une pétition du même ordre avait été lancée en Belgique où elle avait rencontré environ 8.000 signatures de prêtres et de laïcs, dont certaines prestigieuses, comme celle de l'ancien recteur de l'université de Louvain.

De leur côté, les prêtres rebelles autrichiens ont publié un second manifeste, en ligne sur leur site internet. On y lit notamment ceci: "Nous disons non, quand la loi canonique prononce un jugement trop dur et impitoyable: sur les personnes divorcées qui tentent un nouveau mariage ,sur les amants homosexuels qui vivent en partenariat, sur les prêtres qui échouent dans le célibat et entretiennent une liaison, et sur ce grand nombre de personnes qui préfèrent obéir à leur conscience plutôt qu'à des lois faites par les hommes". Dans ce nouveau manifeste, ils pointent également la charge écrasante de travail des prêtres: " poussés jusqu'à l'épuisement dans l'accomplissement de leurs devoirs trop nombreux, leurs services étant réclamés bien au-delà de l'âge de la retraite, il ne leur reste ni le temps ni les forces pour une vie spirituelle". Un argument qui a sans doute plus de chances de rencontrer la compréhension de la hiérarchie que le premier. Référence: En Autriche, la contestation s'intensifie

Evidemment, si le sacerdoce n’est plus un état mais un emploi, on n’est plus sur la même longueur d’onde (même s’il est vrai que l’Eglise de Vatican II souffre d’une inflation aigüe de réunions, dialogues et autres paperasses inutiles, nourries par les contestataires eux-mêmes)

Sur son blog, le théologien Benoît Lobet (doyen d’Enghien, maître de conférence à l’Ucl) réagit à une autre prose du même tonneau publiée vendredi dans “La Libre”  (mais indisponible sur le web) sous la signature de Jacques Meurice (prêtre “ hors les murs”, marié en 1972, sidérurgiste, délégué syndical FGTB, auteur d’un livre « Jésus sans mythe et sans miracle » - aujourd’hui âgé de 74 ans) :

 « Irréformable Eglise ?

"Je voudrais rebondir sur l'article publié, sous le titre énoncé ci-dessus, mais sans point d'interrogation, par l'abbé Jacques Meurice, dans la Libre Belgique de ce matin (p.54). L'auteur y revient sur cette opposition vieille comme les chemins entre "l'Evangile" (supposé pur d'un côté) et "l'institution" (supposée de l'autre chargée de toutes les contrefaçons, de tous les péchés, même, du monde).

Je ne comprends pas que l'on puisse aujourd'hui encore tenir des propos pareillement simplistes. Ils sont dénués de sens, d'abord du point de vue de la banale observation sociologique : ils tendraient à dire qu'il y a d'un côté des "chrétiens purs", hors institution ou qui prétendent l'être, et, de l'autre, des "chrétiens d'institution" tellement défigurés par elle qu'ils ne sont plus chrétiens du tout. Si l'on range dans la catégorie "chrétiens d'institution" (ce que j'imagine) les prêtres (dont l'auteur?), les évêques et le pape, oserait-on dire qu'aucun d'eux n'est plus fidèle à l'Evangile? Et si l'on regarde les chrétiens supposés "hors institution" (dont l'auteur? tiens...), cela signifie-t-il qu'ils seraient de ce fait tous fidèles à l'Evangile? Dans les deux cas, on doute...

Ces propos sont également absurdes du point de vue théologique : dès les Ecritures Saintes, dès le Nouveau Testament, on voit certes Jésus souffrir du fait de l'institution religieuse, mais on le voit aussi former, du moins de façon embryonnaire, une institution religieuse (le choix des Douze, la mission à eux confiée, etc.) La distinction foi/religion ne tient pas, dès les origines du christianisme.

Ces propos qui se veulent encore une charge virulente contre le dogme, ignorent aussi que le dogme dans la pensée chrétienne n'est pas une manière d'empêcher les personnes (chrétiennes ou non) de penser, mais qu'il consiste à leur donner à penser (autant qu'à croire), à partir d'un horizon de sens sans eux inaperçu. C'est tout le thème d'une "révélation" qui dégage la réflexion judéo-chrétienne de la simple raison, sans s'opposer à elle, mais en l'appelant à s'exhausser en elle (et aussi à s'exaucer en elle).

Enfin, l'article comporte une critique bêtasse du droit canonique, comme s'il fallait ignorer que toute société humaine a besoin de définir dans une charte les droits et les obligations des uns et des autres, des uns envers les autres. Ôtez le droit, c'est la jungle et la loi du plus fort. Ôtez le droit canonique dans l'Eglise, c'est la victoire des plus gueulards. Comment peut-on pondre (et publier) aujourd'hui encore de pareilles bêtises? » Benoît Lobet

Et comment, au prix de l’édition d’une presse qui bât de l’aile,  peut-on encore trouver des journaux pour y réserver une double page illustrée ?

Commentaires

  • Ces catholiques, prêtres ou laïcs, ne comprennent rien aux dérives de la société post soixant-huitarde, et croient naïvement qu'ils doivent simplement suivre ces dérives et s'y adapter. Comme si ces dérives étaient devenues des 'progrès' inéluctables de l'humanité. Comme si le relativisme moral de l'athéisme était devenu leur nouveau Credo.

    Ils sont en effet plongés dans des sociétés qui ont banalisé le « tout est permis » ou « l'interdit d'interdire », ce qui a généré de véritables fléaux humains et familiaux. Ils sont donc confrontés de plus en plus à des situations d'adultères, de divorces, de remariages, de pratiques homophiles, d'avortements, de drogues, etc .. légitimés, légalisés ou banalisés, par la société dans laquelle ils vivent. Or, ces fléaux plongent les gens dans de terribles drames, de la précarité, de la dépression, de la drogue, de l'échec scolaire ou professionnel, de la rupture sociale, jusqu'au suicide ou au meurtre. Et ce sont surtout les enfants qui sont touchés de plein fouet par les conséquences de ces lois inhumaines.

    Mais, au lieu de dénoncer ces dérives catastrophiques de lois de leur État (ce qui leur demanderait un courage certain, face à la toute puissante machine étatiste), ils préfèrent demander à l'Église de suivre bêtement ces lois inhumaines, en banalisant et légitimant à son tour ces dérives et ces fléaux. Il ne faut en effet pas être très courageux pour tourner ses reproches vers son Église, au lieu de vers sa société. On ne craint rien de son Église, on craint davantage de sa société, elle qui tient tout le pouvoir et l'argent.

    Autrement dit, ces catholiques refusent de voir les terribles drames liés à l'adultère, au divorce, au remariage, aux pratiques homophiles, aux avortements, à la drogue, etc ..., drames induits directement par ces lois de leur État. Ils préfèrent accepter ces lois inhumaines, avec leurs drames associés, et ils s'en prennent donc à l'Église qui ne veut pas les suivre, car elle ne veut pas cautionner ces dérives et ces drames, et par conséquent encore les aggraver.

    Pour ne pas dénoncer leur société, ces gens dénoncent donc l'Église. C'est comme s'ils ne voulaient pas renoncer aux trente deniers qu'ils espèrent de la société et préféraient la solution facile de trahir l'Église. Ils tombent d'autant plus facilement dans ce piège grossier, que leur État est dirigé par des gens qui ne veulent pas du bien à leur Église. Et cette société civile sème donc la zizanie dans l'Église, en se servant de ces catholiques qui n'ont pas compris dans quelle mauvaise pièce les ennemis de l'Église les faisaient jouer.

  • Merci à Pauvre Job pour cette analyse très pertinente. Ces gens qui se veulent "réformateurs" devraient s'imaginer combien de gens s'accrochent à l'Eglise parce que, précisément, elle est la seule institution à ne pas cautionner toutes ces dérives morales "soixante-huitardes", qui sont aujourd'hui poussées à l'extrême ad nauseam.

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