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Familles recomposées, tout baigne selon la Ligue des Familles

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L'hebdomadaire Dimanche (Pierre Granier) remet les montres à l'heure :

Du positif à nuancer

La Ligue des familles a réalisé une enquête approfondie sur les familles recomposées. Beaucoup de préjugés y sont battus en brèche. Selon le sondage, ces familles vont plutôt bien. Vraiment que du bonheur ?

Depuis 20 ans, les familles recomposées sont en constante augmentation à Bruxelles et en Wallonie. Mais peu de statistiques et d’études leur ont été consacrées jusqu’à présent. C’est une des raisons qui ont poussé la Ligue des familles à réaliser une enquête approfondie sur celles-ci, en collaboration avec l’Institut de sondages "Dedicated".

L’enquête (1), à laquelle 541 personnes concernées par le sujet ont répondu, est plutôt fouillée. Elle s’intéresse notamment à la garde des enfants, la perception des allocations familiales, les arrangements financiers entre "ex" et l’organisation des finances, la manière de nommer ses beaux-parents...

Elle révèle d’emblée qu’une famille recomposée est loin de celle de notre imaginaire collectif. Elle n’est pas forcément nombreuse (73% comptent au maximum trois enfants), même si la proportion de familles nombreuses (45%) parmi les familles recomposées reste évidemment largement supérieure à la présence des familles nombreuses dans les familles classiques. Et elle n’est l’apanage ni des jeunes, ni des pauvres. Le phénomène traverse les classes sociales comme les générations.

Que du bonheur ?

Autre préjugé quelque peu écorné par ce sondage : le fait que reconstruire une vie sentimentale avec, au sein de la famille, le fruit des amours passés est une gageure insurmontable… Certes, l’échantillon des familles est biaisé par le fait qu’elles sont toujours en couple, mais une très large majorité (83%) estime sa vie au sein de la famille recomposée "tout à fait harmonieuse" ou "assez bien harmonieuse". L’enquête précise que l’entente entre les enfants et l’un des deux parents recomposés n’est pas la principale pomme de discorde. En fait, c’est plutôt la mésentente avec l’un des deux ex-conjoints qui mine la famille recomposée, ainsi que les difficultés financières, plus lourdes qu’auparavant dans certains cas.

Bref, conclut la Ligue des familles, "les familles recomposées vont bien, merci pour elles !"
Mais la réalité est sans doute à nuancer. Pour pour Yves van Oost, responsable de la pastorale Couple et Famille au vicariat de Bruxelles, "la famille recomposée ne peut être considérée comme un nouveau modèle qui fonctionne", comme le laisserait croire le titre de l’article du Ligueur (2), "Ma famille se recompose, que du bonheur ?". "Il y a davantage de familles où les choses s’arrangent mieux que par le passé mais ce sont toujours des situations complexes et bien souvent fragiles." Dans un dossier consacré à la question (3), basé sur des témoignages très éclairants, José Gérard le rappelle également. S’il constate que ce n’est pas le chaos, il tempère : "L’univers des nouveaux liens familiaux ne correspond pas à l’image idyllique de la tribu où tout le monde s’entend à merveille, telle qu’on voudrait parfois l’imposer." Les situations sont en fait très variables. Le plus difficile étant, dans ces familles aux frontières floues et variables, de trouver sa place, et, pour les enfants, de se construire une identité au milieu de tous ces liens aux statuts différents.

Pierre GRANIER

(1) accessible sur le site www.citoyenparent.be
(2) n°13 du 6 juin 2012
(3) Nouveaux liens familiaux – Dossier n°98 éditions Feuilles Familiales

Commentaires

  • En effet, il est sans doute préférable pour les enfants d'être éduqués par deux adultes (dont l'un est le parent biologique), que par un parent seul (famille dite "monoparentale"), mais, croyez-moi, rien ne vaut plus pour un enfant que d'être éduqué par ses parents biologiques...

  • "En effet, il est sans doute préférable pour les enfants d'être éduqués par deux adultes (dont l'un est le parent biologique), que par un parent seul (famille dite "monoparentale")":
    MAIS RARES SONT LES CAS Où l'autorité du beau-père/belle-mère peut s'excercer légitimement et pleinement sans être remis en cause par l'enfant voire par le parent lui-même!
    Et puis il y a ces familles qui se recomposent plusieurs fois: un enfant peut-il vraiment s'impliquer affectivement à répétition? Un fois, oui, peut-être; mais ensuite, il aura vite compris que c'est risqué. Ensuite, quelle idée aura-t-il de la FAMILLE? Elle peut se former et se dissoudre à tout moment...Sans compter tous ces très(très) jeunes enfants( 2-3-4 ans) qui n'auront jamais de souvenir d'un vécu avec papa-maman, Les seuls moments où ils bénéficient de la présence simultanée de leur 2 parents sont des situations difficiles( maladie, accident, problème de tout ordre): ne risquent-ils pas de vouloir même inconsciemment "provoquer" des situations délicates pour avoir leur parents ensemble autour de lui?

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