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"Action pour la Famille", le mariage gay et l'adoption par des couples homosexuels

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Michel Ghins, philosophe, président d’"Action pour la famille", s'est exprimé à ce sujet dans une interview sur La Libre : 

Après l’adoption des lois sur le mariage et l’adoption par des couples homosexuels, quel bilan tirez-vous ?

C’est relativement peu de temps pour avoir une évaluation des changements que cette loi a produits. Les statistiques montrent que le nombre de mariages par des personnes de même sexe s’est stabilisé autour de 1 000 mariages par an, qu’il y a un nombre de divorces d’environ 45 % par an. Concernant les adoptions, il y en a très peu par des couples homosexuels mariés, auxquelles il faut ajouter un grand nombre d’adoptions par des personnes seules. Cela a changé la perception dans la société. Il y a des aspects positifs, pour lutter contre la discrimination dont font encore l’objet des personnes homosexuelles. D’un autre côté, il y a des aspects négatifs. Juste après la loi ouvrant l’adoption aux couples de même sexe, la Communauté française a publié une brochure qui est toujours disponible sur son site dont le titre est "Combattre l’homophobie, pour une école ouverte à la diversité" et cette brochure, sous prétexte d’un idéal et d’un objectif tout à fait louables présente des aspects qui sont une promotion de l’homosexualité et qui font en sorte que, dès l’école primaire, les pratiques homosexuelles devraient être considérées comme étant de même rang que les pratiques hétérosexuelles.

Et cela, vous n’êtes pas d’accord ?

Effectivement, parce que je crois qu’il est important de dire aux jeunes que s’ils ne peuvent pas faire autrement qu’être homosexuels, ils doivent assumer les conséquences et les difficultés associées à ce type de vie. Malheureusement, les suicides sont toujours plus importants chez les personnes homosexuelles. Il faut donc prévenir les jeunes des difficultés et ne pas présenter les relations homosexuelles sur le même pied que les relations entre deux personnes de sexe différent.

Vous vous êtes opposés à l’adoption de ces lois. Vos arguments de l’époque sont-ils restés les mêmes ?

Depuis dix ans, il y a quand même un certain nombre d’éléments qui sont arrivés et qui nous donnent raison. Il y a des études qui commencent à paraître aux Etats-Unis qui tendent à montrer qu’il est quand même mieux de vivre dans un milieu stable avec un papa et une maman. Il y a aussi des témoignages de personnes qui ont été élevées dans des familles homosexuelles et qui font état des difficultés qu’elles ont rencontrées (scolaires, consommation de drogue, problèmes psychologiques).

Comment expliquez-vous le fait que la Belgique ait devancé la plupart des autres pays dans ce domaine ?

La Belgique a une grande tradition de tolérance et d’ouverture à la diversité que d’autres pays européens n’ont peut-être pas. Ensuite, ce n’est pas un secret que l’Eglise catholique n’est pas favorable aux unions homosexuelles et la Belgique est un pays fort déchristianisé, si on le compare avec plusieurs de ses voisins. L’influence de l’Eglise a donc fortement diminué dans la société dans son ensemble, mais aussi bien sûr au niveau politique.

Pourquoi la France est-elle si divisée ?

Les Français expriment plus facilement leur opinion. Il y a un débat d’idées qui n’existe pas en Belgique. Les personnes qui ne sont pas d’accord avec le projet de loi dit du mariage pour tous s’expriment davantage. Il y a un débat public intense. En plus, viennent se greffer une situation de crise économique, de contestation du gouvernement socialiste, et un certain nombre de personnes opposées aux socialistes profitent de cette occasion pour manifester leur opposition et faire cette grande manifestation dimanche à Paris.

Commentaires

  • je trouve aussi la question difficile. même si l'adoption par un couple homosexuel n'est pas la meilleure chose pour un enfant (ce qui n'est d'ailleurs pas facile à prouver), je pense quand même que cet enfant sera plus heureux avec 2 papas qui l'aiment que pas de parents du tout.

  • @ adoption ... Il me semble qu'il existe déjà des études qui montrent clairement l'impact négatif sur les enfants de la vie avec deux personnes de même sexe, même si ceux-ci les aiment. Il ne pouvait bien sûr pas y avoir d'études auparavant, car cela n'existait pas ou en trop petit nombre.

    Par ailleurs, je crois que le bonheur que recherche tout enfant, même adopté, même abandonné, même de parents séparés, c'est la connaissance et l'amour de son père et sa mère, et sa relation avec eux, si possible réunis. Sinon, vous pourriez aussi dire bien sûr que l'enfant est aussi mieux dans une structure d'orphelinat ou d'association quelconque, que laissé à l'abandon dans la rue. Ce besoin naturel des enfants, de se raccrocher à leur ascendance biologique, ne peut être ignoré.

    Ne confond-on pas trop souvent les droits des enfants avec les droits des adultes à 'avoir', à 'posséder', des enfants, un peu comme ils auraient le droit d'avoir un animal de compagnie ? Pour les adultes, élever des enfants, prendre soin d'enfants, ce sont surtout des devoirs et des sacrifices. Et il me semble que le premier de leurs devoirs d'adultes, c'est de leur assurer autant que possible leur droit au bonheur de la présence de leur mère et de leur père.

  • Entre 2 papas ou deux mamans qui aiment un enfant ou pas de parents du tout le choix est évident. Il n'en reste pas moins que toute adoption est quelque chose de difficile à vivre.

  • @ gabriel ... Ce n'est jamais ce choix-là devant lequel on se trouve. Le choix est de faire adopter un enfant par un couple normal (homme et femme, père et mère) ou bien par deux hommes ou deux femmes. Et pour le bien de l'enfant, dans ce cas-là, le choix est vraiment vite fait. Et en outre, il y énormément plus de couples normaux qui sont demandeurs.

    Par ailleurs, la majorité des pays dans le monde refusent l'adoption par deux hommes ou par deux femmes. Ils la refusent même par une personne seule. Ces pays sont beaucoup plus sensibles que la Belgique au bien de l'enfant et à son droit d'être élevé par un père et une mère.

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