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Mariage pour Tous; osons débattre : quand un catholique belge interpelle l'abbé Grosjean

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La question du "mariage pour tous" a mobilisé beaucoup d'énergie, déplacé des masses énormes, provoqué de nombreux discours, articles, analyses et commentaires. Parmi les porte-parole les plus en vue des opposants au mariage pour tous, l'abbé Grosjean est monté au créneau en tenant un discours sans ambiguïté fustigeant la loi Taubira. C'est à lui que s'adresse un catholique belge dans une lettre publiée sur internet et qui lui vaut de nombreuses réactions de sympathie. Un ami nous l'a adressée et nous pensons qu'elle peut offfrir un bon point de départ pour un débat sur cette question que nous voudrions sans outrances ni manque à la charité. Nous la publions ci-dessous en vous proposant d'y réagir en écrivant vos commentaires ou en nous adressant des notes plus approfondies pour être publiées sur ce blog.

Lettre ouverte à l'abbé Grosjean et ceux qui le suivent. (ICI)

28 mai 2013 Par Thierry PELTIER

Monsieur l'abbé,

Permettez-moi d'abord de me présenter. Je suis un catho de la base. Je vais à la messe tous les dimanches, je prie tous les jours, je participe aux préparations liturgiques dans ma paroisse. A ce titre, je fais partie du conseil paroissial. 

Je fais au moins une retraite chaque année. J'essaie de me mettre à la disposition des gens qui en ont besoin. Je suis marié. J'ai 6 enfants dont une adoptée et j'ai 4 petits enfants (avant la fin 2013, ils seront 7)... J'ai enseigné 36 ans dans une école libre des cours de math et de religion catholique. J'ai participé et je participe encore à des tas de mouvements chrétiens qu'il serait trop long de vous énumérer ici. Si je vous dis cela, ce n'est certainement pas pour me vanter ou pour vous "plaire", c'est simplement pour que vous voyez quel genre de chrétien je suis.

Je vous connais mal, forcément. Je sais que vous êtes très "actif" sur Twitter... Mais quand je vous pose des questions sur le même Twitter, je n'ai pas de réponse. Alors, je vais profiter de la possibilité de dépasser les 140 caractères pour vous parler plus longuement.

Vous avez l'air de trouver tout à fait normal que l'Eglise intervienne dans la question du mariage gay qui en fait ne concerne pas l'Eglise. Pour l'Eglise, il n'y a pas de mariage entre deux personnes du même sexe. Et je suis d'accord avec ça. Mais de quel droit empêchez-vous deux non catholiques de même sexe de se marier ? Vous sortez de votre rôle grisé par un hypothétique "Printemps français" où les catholiques auraient eu un rôle prépondérant. Alors, vous commencez par critiquer le Gudd, le FN, Civitas, le Groupe Identitaire tout en sachant que sans eux, on ne parlerait pas tant de vous. Ces gens-là sont bons pour grossir le nombre de manifestants mais sont mauvais si on parle de casse. C'est chrétiens, ça, d'après vous ? D'ailleurs vous vous indignez des 293 arrestations qui ne concernent que ces groupes-là. Vous voulez sauver ce que vous condamnez. Est-ce cela le bien ? Puisque d'après vous il y avait 1 million de manifestants, les arrestations ne concernent donc que 0,0293 % des manifestants. Reconnaissez avec moi que c'est franchement peu si l'on fait une comparaison, comme vous le faites, avec les arrestations du Trocadero.

Vous vous voyez déjà dans une chrétienté retrouvée, ardente, victorieuse... Mais M. l'abbé, ce n'est pas ce que le Christ vous demande. La chrétienté, c'est terminé. Parce que tout simplement les non-chrétiens ont aussi des droits. Nous pouvons vivre notre religion dans le sein de la société. Nous pouvons même, par notre témoignage, plus que par nos paroles, essayer d'évangéliser encore et encore. Mais nous n'avons pas le droit de diriger toute la société et nous n'aurons plus jamais ce droit-là. Il faut en faire votre deuil. Ou bien, comme moi, vous considérez ce fait comme une chance car dans une société démocratique les droits des chrétiens sont respectés.

Venons-en à vos "arguments" contre le mariage homosexuel des non-catholiques. Vous dites que la base même de la société va être altérée, que c'est la porte ouverte à tous les abus et vous les citez : polygamie, zoophilie, mariages consanguins... Ecoutez : ici, en Belgique, il y a 10 ans que les homosexuels peuvent se marier. Venez voir, lisez la presse belge, fondez-vous dans la population belge. Rien de tous ces abus ne pointe à l'horizon. Ce ne sont que des fantasmes. Et si ces abus devaient un jour se réaliser, le mariage homo n'en serait pas plus responsable que toutes les composantes de la société. Vous voulez à tout prix présenter les homosexuels comme le bouc-émissaire idéal... Autrement dit, vous condamnez d'avance : vous faîtes un procès d'intention. Et ça, M. l'abbé, ce n'est pas chrétien du tout. C'est ce genre de procès qu'a subi Jésus-Christ. Reconnaissez avec moi que c'est la base même d'une vie de Chrétien. Imaginez qu’on dise que l’ordination d’un prêtre favorise la pédophilie !!!

Vous parlez aussi beaucoup des enfants de ces couples du même sexe. Vous annoncez fièrement qu'ils ne seront sûrement pas tout à fait heureux, qu'il leur manquera ce qu'il faut pour atteindre le bonheur... etc. Là aussi, vous cherchez un bouc émissaire. Parce que des enfants malheureux, il y en a des tonnes pour le moment. C'est un enseignant qui vous le dit. Et ils appartiennent à toutes sortes de famille : famille unicellulaire, famille monoparentale, famille recomposée... Il n'y a pas un seul genre de famille qui est à l'abri de cette catastrophe. Et je vous le dis tout net : un couple homosexuel donnera une garantie que les autres types de familles ne pourront jamais donner tout à fait. C'est l'amour désiré : un couple de même sexe est obligé de passer par l'adoption pour avoir un enfant. J'ai moi-même fait tout le parcours du combattant pour adopter notre petite fille qui venait d'Haïti. Nous avons été interrogés à maintes reprises, nous avons fait l'objet d'un profil psychologique et d'un profil socio-culturel. C'est cela que feront les couples de même sexe qui voudront adopter. Et, comme pour les autres candidats adoptants, certains seront refusés. Ce qui n'est jamais le cas pour des enfants biologiques. C'est une belle hypocrisie, M. l'abbé, d'avancer vos arguments. Vous surfez sur la vague "mais où va-t-on ?" Alors qu'on y est déjà dans ce "où" !

Pour encore mieux me faire comprendre, je vais faire une comparaison avec le divorce. Je l'avais fait en tweets, mais vous ne m'avez jamais répondu.

Vous le savez, le divorce chrétien, cela n'existe pas. Or le divorce laisse derrière lui toutes sortes de dégâts bien visibles. Il y a parfois des enfants qui sont blessés à vie par le divorce de leurs parents. Il y a des adolescents qui se suicident parfois de cela. Quand donc descendez-vous dans la rue pour défendre ces enfants ???? Jamais ! 

Alors pourquoi le faites vous pour les futurs enfants hypothétiquement malheureux des couples de même sexe ???

Vos arguments ne tiennent pas la route, M. l'abbé. Et vous êtes en train d'emmener des tas de chrétiens dans le mur de l'irraisonné ! Allez, je vous donne encore un exemple du manque de fondé de vos positions. Vous dites "un papa, une maman, pour chaque enfant". Dois-je vous rappeler ces multitudes de petites filles orphelines élevées dans des couvents de religieuses ? Ces enfants n'avaient "pas de papa" et sept ou huit mamans. L'Eglise elle-même organisait ces "familles" monoparentale et « polygames ». Maintenant, heureusement, un couple de même sexe, désirant un enfant, voulant l'aimer pourra le soustraire d'un orphelinat du Tiers-Monde et ce sera très bien ainsi.

M. l'abbé, vous avez à faire un travail énorme avec les chrétiens. N'allez pas à l'extérieur faire "votre" loi. Venez en aide aux couples en détresse, aux enfants mal-aimés, allez visiter des couples chrétiens séparés, venez en aide à l’adolescent en rupture avec ses parent parce qu’il est homosexuel... parlez avec les homosexuels (il ne faut pas aller loin : le Professeur Van Meerbeeck, Docteur en médecine, Neuropsychiatre et Psychanalyste, professeur à l'Université Catholique de Louvain, a affirmé à la télévision belge que 70 % des prêtres sont homosexuels peu ou prou)... Faites du bien à ceux qui vous donnent leur confiance... N'empêchez pas les non-chrétiens à construire leur propre bonheur... Je pense que l'Evangile que vous annoncerez alors sera bien plus beau à leurs yeux…

Pour terminer cette lettre, je vous invite à lire le petit passage biblique que propose les Vêpres de ce jour : 1 Jean 3 : 17-18

Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s'il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ?Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. (Clin d’œil de celui qui nous aime infiniment)


Notre réponse : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2013/05/30/osons-le-debat-reponse-a-thierry-peltier.html

Commentaires

  • Que cet article me fait du bien ! Il me semble en effet que ces manifestations françaises manquent totalement de charité envers les homosexuels et dramatisent les conséquences de leurs unions !

  • Moi aussi, je suis catholique et engagée.
    Je suis favorable au fait que les couples de même sexe puissent s’engager dans une relation stable et durable. C’est préférable, effectivement. Cependant, ma question est celle-ci : qu’est-ce qui distingue mon mariage civil hétéro de leur mariage civil homo ? Je souhaiterais qu’il y ait une différence, ce qui n’est plus le cas en Belgique. Et pourtant, je dirais même plus : j’estime avoir le droit à ce qu’il y ait une différence. Ce n’est pas parce que je suis catholique et que je vais aussi pouvoir aussi me marier à l’Eglise, ce que les couples homos ne pourront pas faire, que je me fiche du mariage civil : au contraire, cet engagement devant la société a toute son importance à mes yeux, et c’est le cas aussi de mon fiancé, qui, lui, n’est pas croyant mais partage mon opinion. J’ai le sentiment de m’inscrire dans une tradition qui a fait la base de notre société, de m’engager dans le même modèle que celui qu’ont vécu mes parents, mes grands-parents, ce dont je suis fière. Quelle différence, alors, puisque les mêmes droits sont désormais accordés aux deux types de couples? Une simple variation lexicale ferait déjà l’affaire. En accordant le «mariage » aux couples homosexuels, c’est mon droit hétéro à la différence qui a été bafoué.
    Quant à l’adoption par un couple homosexuel, Il et fort possible qu’elle soit la garantie d’un enfant désiré. Mais à quel prix ? L’envers du décor est éthiquement discutable : mères porteuses, embryons congelés qui ne seront jamais utilisés et la sempiternelle question de l’équilibre de l’enfant.

  • Monsieur Peltier commence par dénier à l'Église et aux catholiques le droit de donner leur avis sur l'ouverture de l'institution du mariage aux couples de même sexe. Comme s'ils n'avaient pas le droit de s'exprimer sur un tel projet de bouleversement des fondements de la société, que constituent le mariage, la famille et la maternité.
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    Car le mariage est depuis toujours, et par définition, orienté vers la maternité et la protection et éducation des enfants à naître. Le mot mariage dérive du mot 'matrimonium' (maternité, voir le mot matrimonial en français). Ouvrir le mariage aux couples de même sexe est donc un non sens. Il ne peut y avoir de projet de maternité dans un tel couple. On ne se marie pas d'abord parce qu'on s'aime, on se marie car on veut aimer et élever les enfants qu'on mettra au monde. On ne se marie pas d'abord pour soi, on se marie pour eux. Le mariage de leurs parents est un droit fondamental pour les enfants, mais il représente de multiples devoirs pour les parents. Le mariage n'est pas un projet de vie par lui-même, il est orienté vers les enfants. Déconnecter le mariage de la maternité ne veut rien dire.
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    Monsieur Peltier pourrait-il donc nous préciser ce que signifie « se marier » dans le cas de deux personnes de même sexe, puisque « se marier » signifie en français fonder un foyer avec un couple stable pour y accueillir et élever les enfants à naître de ce couple ? Est-ce simplement « se marier » pour faire « comme si » ?
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    Il accuse aussi l'abbé Grosjean de s'inquiéter pour les bases mêmes de la société, comme si cette société ne courait aucun risque, mais pourrait-il nous dire comment il voit lui-même les bases d'une société civilisée, et d'une société qui a de l'espoir en son avenir ? Nos sociétés européennes ont voté depuis cinquante ans des tas de lois contre la famille et la maternité : adultère, divorce, contraception, avortement, ... Ces lois ont provoqué un dépeuplement et un vieillissement catastrophiques de l'Europe. Une société qui vieillit et se dépeuple, est-ce une société qui a encore des bases et qui a encore de l'espoir ? Cela ressemble plutôt à une société qui déprime et se suicide. N'y a-t-i pas lieu de s'inquiéter des conséquences à long terme de ces lois votés dans des visions électorales à très court terme ?
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    Enfin, puisque Monsieur Peltier se présente comme un catholique de base et pratiquant, comment envisage-t-il le fait que Dieu nous ait créés homme et femme, et ait considéré que c'était un bien pour nous ? Est-il d'accord que cette sexualité homme-femme soit un bien à préserver ? Si oui, pourquoi défend-il certains qui inventent d'autres usages sexuels, en déviant volontairement de ce bien institué par Dieu ? Tout comportement sexuel est-il un bien pour Monsieur Peltier, du simple fait que certains le pratiquent ?
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    En parlant de « chrétienté », Monsieur Peltier semble rêver en croyant que l'Église aurait un jour dirigé politiquement le monde. L'Église a de tout temps été plutôt attaquée et persécutée de toutes parts. Elle n'a progressé que sur le sang de ses martyrs, notamment ses missionnaires. Il semble ignorer aussi les papes qui ont été régulièrement emprisonnés, exilés, tués. Il y a quelques siècles, les Princes du Nord de l'Europe se sont auto proclamés papes à la place du Pape pour pouvoir mettre la main sur les biens de l'Église. François 1er a lui-même créé sa propre Église gallicane, une Église de France soumise au contrôle de la royauté. Ne sait-il pas que les catholiques de France furent massacrés sans jugement dans les années 1790, et dépossédés de tous leurs biens ? L'Église belge est toujours sous un statut d’assujettissement à l'État imposé par la dictature napoléonienne.
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    Il semble que son discours soit aussi très paradoxal. Il dit se préoccuper des divorcés et des enfants du divorce, mais il dissimule le fait que ce sont bien les lois de la société civile qui ont fait exploser ce fléau depuis cinquante ans. Le divorce est un drame terrible, humainement et socialement. Et il touche principalement les enfants. Or, l'Église reste la seule, contre vents et marées, à essayer de résister à ce fléau du divorce et à dire que c'est un mal. Monsieur Peltier veut-il donc que l'Église suive bêtement la société civile, en banalisant le divorce, en disant que ce n'est pas grave ? Ne sait-il pas que Jésus blâmait les Juifs pour la dureté de leur cœur avec leur loi qui autorisait l'homme à répudier sa femme ? Pourquoi ne se bat-il pas avec l'Église contre ces lois belges d'endurcissement du cœur (adultère, divorce) qui banalisent le fait que n'importe quel conjoint trompe et répudie l'autre ? Pense-t-il parfois aux enfants victimes de ces lois injustes ?

  • Je ne me considère pas comme "homophobe", j'ai des collègues et des connaissances homosexuelles, qui connaissent d'ailleurs très bien mon point de vue.
    J'estime que chacun a le droit de vivre à sa guise. Si deux adultes consentants décident de vivre ensemble, c'est parfaitement leur droit si cela les rend heureux, même si c'est contre nature et que je trouve cela plutôt dégoûtant. Cela relève du domaine privé.

    Il y a en fait deux sortes d'homosexuel(le)s : il y a ceux/celles qui ne demandent qu'une chose, c'est qu'on les laisse vivre comme bon leur semble, et il y a une minorité d'activistes qui estiment à tort qu'ils sont "discriminés" à cause de leur "orientation sexuelle" et qui prétendent représenter la "communauté homosexuelle" dans son ensemble. En réalité, ils utilisent ces revendications en vogue pour se mettre ainsi en valeur. Ces derniers sont supportés par le très puissant et très riche "lobby" qui finance par exemple les manoeuvres d'intimidation des Femen (ou Fem'haines ?) et d'autres provocations à l'égard ceux qui osent encore leur tenir tête. On parle même de "Gaystapo". Ils auraient également infiltré la police (jouant un peu le rôle de commissaire politique).

    En temps que Chrétien, mon opinion est conforme au Cathéchisme de l'Eglise Catholique de 1992 qui dit notamment que les homosexuels ne doivent pas être victimes de discrimination.

    Sous l'influence du puissant "lobby", une majorité politique a estimé qu'il fallait ouvrir le mariage civil aux homosexuels. Soit. Je ne suis pas d'accord mais je dois me plier à la loi de la majorité. J'ai également le droit de dire que je ne suis pas d'accord même si cela dérange les "bien-pensants" qu'ils soient d'ailleurs Chrétiens ou pas. J'ai également le droit à l'objection de conscience vis-à-vis de lois qui heurtent mes convictions. La loi autorise (et même oblige) les soldats à tuer les ennemis, ce n'est pas pour autant que c'est bien.

    Par ailleurs, ce n'est pas parce que l'autorité civile a voté une loi que l'Eglise doit "suivre" automatiquement. L'Eglise est universelle et son dogme n'a pas à se plier au bon vouloir des législateurs de chaque pays du monde. Le contenu de la foi chrétienne doit être le même d'un bout du monde à l'autre et la religion n'a pas à servir de véhicule de propagande idéologique de l'Occident (chose qui lui a été souvent reprochée au temps de la colonisation). Maintenant que le sens du mot "mariage" a été changé fondamentalement par ces lois, l'Eglise ferait bien de changer l'appellation du "sacrement de mariage" en "sacrement de l'union de l'homme et de la femme" selon le dessein du Créateur.

    Ceux qui sont le plus à plaindre dans cette troublante (r)évolution des moeurs (où l'homme se croit sans doute plus puissant que la Nature et veut prendre la place de Dieu lui-même) sont les enfants, qui seront considérés comme une marchandise, privés d'être élevés par leurs père et mère biologiques et même de les connaître (comment faire alors un arbre généalogique ?), privés de repères et désemparés (Pensons par exemple à une petite fille qui n'aura pas de mère pour la conseiller/guider à l'adolescence). Le "droit à l'enfant" prend vraiment ici le pas sur le "droit de l'enfant". En fait, ces "lois" sont une véritable bombe à retardement. Et c'est probablement ici que le bât blesse le plus au point de vue chrétien car l'Evangile nous prescrit de défendre les faibles, ceux qui n'ont pas droit au chapître, en particulier les enfants ("Laissez venir à moi les petits enfants").

    Quant à ce compatriote, je trouve qu'il fait fausse route mais chacun a le droit de donner son opinion.

  • C'est l'homme qui est en crise profonde, jusque dans son essence... Voilà quelque temps déjà que c'est en route mais cela s'accentue sans cesse davantage. Il y a des balises à maintenir et à préserver, à tout prix et pour lesquelles il est impossible de transiger.

  • Comme probablement beaucoup d'entre nous j'ai des connaissances de ce "bord". je pense qu'il est bien difficile de rester impartial dans nos jugements.Toutefois si je peux accepter la "différence" ce qui me dérange c'est que à force de revendications, de provocations (comme les fameux défilés etc...),les lois on est entrain de nous imposer un modèle de vie qui fait ressentir les "hétéros" dans une situation anormale, presque coupables. On ne devrait pas appeler "mariage" une union entre personnes du même sexe mais "régularisation" afin qu'elles puissent bénéficier du "droit à l'héritage"car c'est finalement de cela qu'il s'agit. Quand à l'adoption d'enfants je trouve que c'est la porte ouverte à bien des dérives!On met toujours en avant que ces couples sont capables de donner plus d'amour que certains couples hétéros, chose que je ne mets nullement en doute, mais l'enfant n'a pas le droit de dire comment il perçoit cette situation et s'il est d'accord de tenter l'expérience, on le met devant le fait accompli! et plus tard comment vivra-t-il, face aux critiques pas toujours gentilles de l'entourage, le fait d'avoir ou plutôt de n'avoir pas comme tout le monde un papa et une maman?
    A force de trop de tolérance on oublie les règles d'une société juste pour chacun et nous chrétiens les bases du message du décalogue et du Christ qui relève toujours celui qui est "malade" mais qui lui dit "va et ne pèche plus".

  • Le mariage pour tous : un peu de linguistique et... de bon sens. La subversion du vocabulaire n’est pas une nouveauté.
    N.B. : la PMA (procréation médicalement assistée) a été intégrée à la loi depuis cette publication de janvier.

    « Le mariage pour tous » - Une supercherie linguistique doublée d’un mensonge
    Dans le concert des arguments développés par les « pour » et les « anti » mariage gay, il est une voix qu’on n’a jamais entendu...e : celle de la langue française.
    Au cours de mes 40 années d’enseignement (collège et lycée) en qualité de professeur de Lettres Classiques, j’ai toujours attaché une grande importance à la valeur des mots. Choisir le mot exact, le « polir sans cesse » comme disait Boileau, c’est à la fois s’assurer qu’il exprime parfaitement ce que l’on veut dire mais c’est aussi s’assurer que l’on sera bien compris de son auditoire.
    La polémique que suscite le projet de loi sur le mariage gay offre un bel exemple de cette dilution de la pensée dans le brouillard d’une terminologie approximative. A force de triturer les mots dans tous les sens, les mots n’ont plus de sens et l’opinion déboussolée y perd son latin. Les slogans réducteurs répercutés par les médias ne font qu’entretenir la confusion au point qu’on a parfois l’impression d’avoir perdu le sens commun.
    Prenons quelques exemples :
    Premier exemple : La notion de « couple » homosexuel est-elle adaptée ? La réponse est non.
    Si l’on se réfère à la terminologie du « Bon Usage », l’assemblage de deux éléments de même nature ne constitue pas un « couple » mais une « paire ». Ainsi, on dira une paire de ciseaux, une paire de lunettes et non un couple de ciseaux ou un couple de lunettes. Il en est de même pour les êtres vivants. Deux boeufs assemblés sous le même joug forment une paire de boeufs et non un couple de boeufs. Deux jumeaux de même sexe constituent une paire de jumeaux et non un couple de jumeaux. On pourrait multiplier les exemples.
    La langue française nous indique clairement que la notion de « couple » repose sur un principe de différenciation et d’altérité. Le couple, c’est « un homme et une femme unis par des relations affectives, physiques » (Robert 2012). La prise en compte de la fin de la définition ne doit pas faire oublier le début. La distorsion sémantique à laquelle on s’adonne chaque fois qu’on évoque un « couple » homosexuel crée une confusion dommageable que rien ne peut justifier, pas même une évolution des moeurs. Il s’agit bien ici d’appeler un chat « un chat »
    2ème exemple : qu’est-ce qu’un parent ?
    La reconnaissance officielle du « couple » homosexuel entraîne nécessairement – tout le monde le sait - une modification du Code Civil. La disparition des mots « père » et « mère » au profit de la notion de « parent 1 » et « parent 2 » n’est en fait qu’une supercherie linguistique doublée d’un mensonge puisque le mot désigne étymologiquement les deux personnes (père et mère) qui conjointement sont à l’origine de toute naissance. En latin, le verbe parere veut dire « engendrer » pour le père, et « enfanter » pour la mère. Comment peut-on expliquer à un enfant que ce mot de « parent » (quel que soit son numéro) s’applique à une personne qui est totalement étrangère à sa naissance, un clandestin en quelque sorte ? La loi peut-elle cautionner ce mensonge ?
    Ces deux exemples suffisent à démontrer que la terminologie avancée par les partisans de la loi n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer une stratégie plus sournoise que les récentes manifestations viennent d’ailleurs de confirmer. Il semble en effet que les partisans du « mariage pour tous » se soient déjà engouffrés dans une brèche : l’incohérence du projet de loi :
    Une incohérence interne à la loi : un « couple » homosexuel est par définition stérile. Il est donc logique que les homosexuels aient recours à des artifices s’ils veulent avoir des enfants. C’est le sens de leur revendication première : le droit à l’adoption, baptisé outrageusement « droit à l’enfant ». Le projet de loi prévoit cette disposition mais interdit la PMA (procréation médicalement assistée pour les femmes) et la GPA (gestation pour autrui pour les hommes c’est-à-dire le recours possible à une mère porteuse). Comment justifier cette contradiction alors que la loi du « mariage pour tous » est présentée comme une extension des droits ? Les récentes manifestations des partisans du mariage 21.01.13

    ont clairement démontré que les homosexuels entendaient s’appuyer sur cette contradiction pour pousser plus loin leurs exigences. Sur cette question, on note les premiers signes d’un fléchissement de la part des promoteurs de la loi. Le recours à la PMA, exclue dans un premier temps, pourrait faire l’objet d’un amendement présenté par les députés de la majorité. Cette concession, logique en elle-même, met à nu la vraie nature du débat. Le « mariage pour tous », présenté au départ comme
    l’objectif essentiel, apparaît de plus en plus clairement comme un simple point de passage, une étape transitoire pour obtenir « in fine » une égalité de droit pleine et entière avec les couples hétérosexuels stériles.
    Comme le droit à l’adoption ne changera pas grand-chose à la situation des homosexuels, vu les réticences de la plupart des états à confier des enfants à des homosexuels, c’est bien sur la PMA et la GPA que se concentre toute la pression. Une fois acquis le droit à la PMA pour les femmes homosexuelles, comment interdire aux hommes, au nom de ce même principe d’égalité, d’avoir recours à la GPA ? Si c’était le cas, il y aurait là une discrimination incompréhensible, voire une injustice, tout à fait contraire à l’esprit même du projet de loi.
    Le piège des slogans
    Il est une autre supercherie linguistique qu’il convient de dénoncer et qui tient au discours même des homosexuels. Pendant longtemps, leur combat a été placé sous le signe du « droit à la différence », droit qui leur a été reconnu par l’ensemble de la communauté nationale avec la création du PACS. Aujourd’hui, le thème du « droit à la différence » a totalement disparu du glossaire homosexuel. Bizarre ! Ce virage à 180 degrés a quelque chose de surprenant et pourtant personne ne s’en étonne. Il est vrai que le slogan « le mariage pour tous » est plus rassurant et plus rassembleur que « le droit à la différence » jugé sans doute trop « clivant » pour employer un terme à la mode, un concept dépassé en tout cas que l’on range sans complexe au rayon des accessoires. Au contraire, « le mariage pour tous » sonne comme un appel à la fête, à la fusion universelle de toute l’humanité, un remake d’ « Embrassons-nous, Folleville », en somme une préfiguration du « paradis pour tous ». Qui peut résister à un tel programme ?
    Malheureusement, cette vision édénique du mariage est en décalage complet avec la réalité des faits. Il est d’abord étrange que le PACS ait eu si peu de succès auprès de la communauté homosexuelle alors que cet aménagement de la législation était notamment prévu pour elle. Et si le mariage présente tant d’attraits, comment expliquer que tant d’hommes et de femmes, de la base jusqu’au sommet de l’Etat, choisissent l’union libre c’est-à-dire le non-mariage ?
    Il est notable également que nombre d’homosexuels vivent leur vie le plus naturellement du monde sans réclamer nécessairement le passage devant Monsieur le Maire. Certains même s’étonnent de ce déchaînement médiatique sur une question qui leur est totalement étrangère.
    Alors, au bout du compte, que penser de tout ce tapage, de tout ce galimatias ?
    Pas grand chose, sinon que derrière ces acrobaties sémantiques ou stylistiques, il y a la volonté de nier une évidence.
    La négation d’une évidence :
    Quel que soit le mode de procréation choisi, la naissance d’un enfant est nécessairement le résultat de la rencontre de deux cellules, masculine et féminine. La différenciation sexuelle est constitutive de l’être humain, même si les choix de vie peuvent ensuite amener certains individus à la vivre différemment. De ce fait, on ne peut admettre qu’une simple évolution des moeurs soit un argument suffisant pour modifier le statut du couple et celui de la famille, tels qu’ils nous ont été transmis depuis les origines de notre civilisation. Les Romains eux-mêmes, qui pratiquaient librement et indifféremment les deux formes de sexualité, n’ont jamais songé à remettre en question ce mode d’organisation de la famille pour une raison très simple mais essentielle : cette structure de la cellule familiale est la seule à garantir la filiation. Grands législateurs (ne pas oublier au passage que notre Code Civil découle directement du Droit Romain), ils ont toujours tenu à préserver ce socle de l’organisation sociale. Quant à l’adoption, très courante à Rome, elle a toujours été soigneusement encadrée par tout un arsenal juridique de manière à préserver l’intégrité des liens du sang. De ce fait, 21.01.13

    l’adoption n’était juridiquement admise que dans le cadre d’une famille déjà constituée et sur le modèle du couple hétérosexuel.
    Jamais deux sans trois :
    Mais il y a plus grave : la stérilité naturelle du « couple homosexuel » induit nécessairement l’intervention d’un tiers de l’autre sexe pour le rendre fécond. Dès lors, l’accès à la PMA ou à la GPA (quelle que soit la procédure adoptée, c’est-à-dire avec ou sans rapport sexuel) conduit à s’interroger sur la nature de ce prétendu « couple » qui ne peut assurer à lui seul son désir d’enfant. Ce qui revient à dire que le contrat de mariage que signeraient deux personnes de même sexe inclut nécessairement l’intervention prévisible d’une troisième personne. Il ne s’agit donc plus d’un « couple » mais d’une « triade », une forme d’adultère biologique accepté et reconnu par la loi. Sans parler des inévitables dérives financières qu’entraînera nécessairement la recherche effrénée de donneurs et de mères porteuses. Dans certains pays, on assiste déjà à des combinaisons multiples où les homosexuels s’adjoignent - pour un temps ou pour longtemps et moyennant finances –
    le concours d’une ou plusieurs personnes pour mener à bien leur projet. Nous sommes là devant le risque majeur d’une marchandisation de l’enfant et par extension de la vie humaine. L’embryon devient un objet de convoitise assimilable à n’importe quel produit de consommation. Dans un proche avenir, on peut même imaginer l’achat en pharmacie de paillettes de sperme ou d’ovules congelées qu’on pourrait se procurer aussi facilement que la pilule contraceptive ou le Viagra, le tout remboursé par la Sécurité Sociale, au nom de ce « droit à l’enfant » brandi comme un dogme par les partisans de la loi.
    Au terme de cet argumentaire, une conclusion s’impose :
    Le « mariage » pour quelques-uns est en fait une menace « pour tous » :
    A l’évidence, l’adoption de ce projet de loi fait courir à notre société un danger d’autant plus grand qu’il est paré de toutes les vertus aux yeux du plus grand nombre. Pour employer le langage des internautes, c’est un dangereux « cheval de Troie » qu’on introduit dans la législation française. « Malheureux citoyens, quelle folie est la vôtre ! » s’écriait Laocon en voyant les Troyens disposés à introduire ce cheval maudit dans les murs de leur ville (Enéide, II, 42).
    Abandonné sur la plage, ce cheval imaginé par Homère avait tous les attraits d’un cadeau des dieux. Les Troyens sont restés sourds à l’avertissement de Laocoon. Ils ont fait mieux. Pour faciliter l’entrée du cheval dans la ville, ils n’ont pas hésité à abattre une partie de leurs murailles.
    On connaît la suite ! …
    Il est vain d’imaginer qu’on puisse contenir toutes les dérives inhérentes au projet de loi tel qu’il est présenté aujourd’hui. C’est bien sur la notion même de « mariage pour tous » qu’il faut se battre et résister. Si cette digue saute, le risque de submersion est hors de tout contrôle.

    Daniel Godard
    Professeur de Lettres Classiques

    Dans le cortège des partisans de la loi « le mariage pour tous », il y avait un slogan intéressant :
    « UNE PAIRE DE MERES VAUT MIEUX QU’UN PERE DE MERDE »
    Si l’on accepte de faire l’impasse sur le caractère outrancier et injurieux du propos, ce slogan est une aubaine !
    Pour la première fois, l’union de deux femmes est reconnue comme une « paire » et non comme « un couple »
    J’y vois la confirmation (involontaire) de mon analyse du mot « couple »
    Les arguments en faveur du mariage homo s’effondrent d’un coup devant cette évidence.
    Merci à celui ou à celle qui est à l’origine de ce slogan lumineux et providentiel

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