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L'argument de la mort dans la dignité est une horreur absolue

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De François Teutsch, sur Boulevard Voltaire :

(...) Ce qui glace le sang, chez les partisans de l’euthanasie, c’est la prétention de l’homme à décider de qui est digne de vivre ou non. L’humanisme de façade d’un tel projet ne trompe personne. Parce que l’argument de la mort dans la dignité est une horreur absolue : il fait dépendre la dignité de la personne de son état physique. François est un homme digne parce qu’il est capable d’écrire ces lignes, mais il perdrait toute dignité parce qu’un AVC le clouerait au lit pour des années ?

Se rend-on compte de ce que cette vision a de terrible ? Elle réduit l’homme à son utilité sociale, à l’image qu’il renvoie de notre propre faiblesse, au refus obstiné de la mort. Elle réfute notre humanité au profit d’un bas utilitarisme. En refusant à l’homme une dignité ontologique, en exprimant même qu’il pourrait ne plus être digne, elle décide qu’il pourrait – dans certaines conditions – ne plus être un homme.

Le squelette en pyjama rayé sortant d’un camp de concentration : homme digne, ou individu tellement diminué qu’il perd sa dignité ? Et notre vieille grand-mère incontinente : indigne ? Plutôt infiniment digne d’être aimée, dans sa faiblesse qui l’oblige à se livrer à nous !

La vie, la mort, l’homme sont des mystères que tout homme de bien devrait contempler sans chercher à s’en rendre maître. Nul n’a le droit de dire qui est homme, qui est digne de vivre, qui mérite d’être aimé. À moins de vivre dans une terrible désespérance. C’est en contemplant ces mystères qui nous échappent que nous trouverons notre véritable dignité.

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