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Eglise de Chine : non serviam

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Nous avions pointé ici  « Chine : le cardinal Zen ne partage pas l’optimisme du Secrétaire d’Etat du Pape » le curieux langage employé par le cardinal Parolin concernant la situation de l’Eglise en Chine. Il est, à vue humaine, sans fondement comme le note Sandro Magister sur son site Chiesa :

« ROME, le 23 mai 2015 – À l’issue de l'audience générale de mercredi dernier, le pape François a adressé des paroles de réconfort aux catholiques de Chine. Il les a exhortés à "vivre en étant spirituellement unis au rocher de Pierre, sur lequel l’Église est construite" et à prier avec une dévotion toute particulière, le jour de sa fête, célébrée le 24 mai, "la bienheureuse vierge Marie, soutien des chrétiens, qui est vénérée au sanctuaire de Sheshan, à Shanghai".

Le pape n’a pas indiqué que c’est également à Sheshan qu’est maintenu en résidence surveillée, depuis près de trois ans, l’évêque de la capitale économique de la Chine, Thaddée Ma Daqin. Celui-ci a été privé de liberté tout de suite après son ordination épiscopale, le 7 juillet 2012, pour la simple raison qu’il avait démissionné, ce même jour, de l'Association patriotique catholique, l'organisme du parti communiste qui contrôle l’Église, et donc précisément pour avoir voulu être en pleine communion, en tant qu’évêque, avec le successeur de Pierre.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Séparer de Rome les évêques, le clergé et les catholiques chinois pour les asservir au régime et, en fin de compte, les anéantir, c’est un objectif qui remonte au temps de Mao Zedong et qui, depuis cette époque, n’a jamais été abandonné.

C’est ce qu’a réaffirmé, ces jours derniers, l'actuel président chinois, Xi Jinping, à l’occasion d’une rencontre avec le Front uni, c’est-à-dire l’ensemble des petits partis vassaux, des associations de l'industrie et du commerce, et des représentants des diverses ethnies et religions :

> Xi Jinping : Le religioni devono essere “cinesi” e senza “influenze straniere”

Encore une fois Xi Jinping a dénoncé l’Église romaine comme une “puissance étrangère”. Encore une fois il affirmé que le mandat papal en ce qui concerne les nominations d’évêques constituait “une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine”.

L’Église catholique chinoise est, dans le monde, l’une de celles qui sont soumises depuis le plus de temps à un martyre ininterrompu.

Et cependant on sait trop peu de choses à propos de ce martyre. Qu’il s’agisse des modalités relativement plus modérées qui ont été mises en œuvre au cours des années récentes. Ou bien des pics de cruauté extrême qui ont caractérisé les années Cinquante et Soixante du siècle dernier.

La Chine n’a pas eu son Alexandre Soljenitsyne, ni une description de l'enfer des "laogaï" - ses camps de travaux forcés et d’extermination - qui soit aussi grandiose que celle qui est donnée par l’"Archipel du Goulag".

Toutefois, depuis quelques jours, on trouve dans les librairies italiennes un ouvrage qui lève le voile précisément sur les années les plus noires de la persécution :

"In catene per Cristo. Diari di martiri nella Cina di Mao", sous la direction de Gerolamo Fazzini, préface de Bernardo Cervellera, Editrice Missionaria Italiana, Bologne, 2015, 416 pp., 20,00 euros.

Ce livre rassemble quatre journaux intimes rédigés par le même nombre de chrétiens qui ont été persécutés au cours des premières années de la révolution communiste. Des journaux intimes qui étaient devenus presque introuvables, mais qui sont maintenant de nouveau disponibles, édités pour la première fois dans leur texte intégral, et proposés au grand public.

Les quatre "martyrs" - c’est-à-dire, au sens originel de ce mot grec, les quatre témoins - sont dans l'ordre de leur apparition dans le livre :

- Gaetano Pollio, missionnaire italien de l’Institut Pontifical des Missions Étrangères, puis archevêque de Kaifeng, arrêté et condamné aux travaux forcés pendant six mois en 1951 ;

- Dominique Tang, jésuite, archevêque de Canton, incarcéré sans procès préalable pendant vingt-deux ans sans que personne ne sache plus rien à son sujet, au point qu’il ait pu être considéré comme mort ;

- Jean Liao, catéchiste, emprisonné dans un "laogaï" pendant vingt-deux ans, uniquement pour avoir été et être resté un fidèle catholique ;

- Léon Chan, quatre ans et demi de prison, l’un des premiers prêtres chinois à avoir fui à l’étranger et à avoir raconté la vérité à propos de la Chine, justement au cours de ces années Soixante où le "Petit livre rouge" de Mao était très à la mode en Occident en tant que symbole de liberté et d’émancipation.

L’extrait du livre qui est reproduit ci-dessous ne décrit pas l'horreur des procès, ni l'atrocité des tortures, ni la diabolique cruauté de la "rééducation".

Au contraire, il raconte comment la liturgie eucharistique a été célébrée et vécue même dans des conditions de captivité très dures, dans ce cas-là par un évêque et par d’humbles fidèles qui étaient toutes des jeunes femmes, auxquelles s’ajoutait une fillette âgée de quatre ans seulement, qui avaient une foi assez forte dans le sacrement qui est le sommet et la source de la vie de l’Église pour "déplacer les montagnes" et faire de l'inimaginable une réalité.

Ce texte donne une leçon qui est aujourd’hui d’une extraordinaire actualité, en un temps où la communion eucharistique est souvent abaissée au rang de banale métaphore de solidarités et de partages tout à fait terrestres. »

"CETTE MESSE ÉTAIT COMME UN REFLET DU CIEL"

Voir ici : martyrs dans la Chine de Mao

C’est la foi qui sauve et le martyre qui l’ensemence, jamais la soumission à l’esprit du monde, ni les « dialogues » diplomatiques : la foi avec l’espérance et la charité. Les deux premières -et meilleures- encycliques de Benoît XVI nous le rappellent : « Deus caritas est » et « Spe salvi ».   

JPSC

Lire également : le-president-xi-jinping-maintient-le-cap-de-la-politique-en-vigueur-vis-a-vis-des-religions

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