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Clôture du synode sur la famille : un peu de tout pour satisfaire chacun ?

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Synode sur la famille : sauf surprise, l’assemblée adoptera aujourd’hui un rapport cosmétique permettant à chaque courant de se déclarer satisfait (1).  De toute façon, comme lors du concile Vatican II, le synode virtuel a déjà gagné : Sandro Magister le constatait opportunément ici.

Pour Jean-Marie Guénois, dans le Figaro d’aujourd’hui, le synode se lavera les mains dans l’eau de l’aiguière du pape François :

Ce samedi après-midi, les jeux seront faits au Vatican. On saura si le pape François a gagné son pari d'emporter l'adhésion de la majorité des évêques, réunis depuis trois semaines en synode, en vue de renouveler la pastorale de l'Église catholique sur le mariage et la famille. Dont une nouvelle approche de l'épineuse question des divorcés remariés. L'an passé, lors de la première session de ce synode, les évêques n'avaient pas donné l'indispensable quitus des deux tiers des voix pour que les paragraphes sur les divorcés remariés et les personnes homosexuelles soient adoptés. Mais cette année, le texte final a été préparé avec un tel soin par une commission de rédaction intégralement nommée par le pape François - qui veut à tout prix éviter un second échec - que le document «apprécié et équilibré», selon plusieurs sources de tendances opposées, devrait, sauf surprise, passer avec succès l'examen du vote final.

Jeudi soir, les 265 votants - tous des évêques et quelques prêtres - ont reçu une première version, en italien, du projet de document final mais sans avoir… le droit de l'emporter chez eux! Ce qui a aussitôt provoqué une bronca dans l'assemblée car la majorité des évêques ne comprenant pas l'italien, ils voulaient prendre le temps de le traduire dans la nuit pour, tout de même, savoir précisément sur quoi ils allaient voter… Le cardinal Baldisseri, organisateur du synode, a finalement cédé. Ce qui a permis aux évêques de formuler, vendredi matin, leurs remarques, qui ont été ensuite intégrées dans un texte de synthèse sur lequel ils voteront, ce samedi matin. Ce sera alors la dernière séance du synode avant la messe de clôture, dimanche matin, où l'homélie de François est très attendue.

Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède» (le cardinal africain Turkson)

Les derniers vrais débats, vendredi matin, ont porté sur la question du rapport entre «la conscience individuelle et la norme morale», selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Ce pourrait être la clé de voûte de la réforme voulue par le pape François. Échaudée, l'an passé, par le refus des évêques d'ouvrir une voie générale qui admettrait les divorcés remariés à la communion eucharistique, l'Église s'oriente, pas à pas, vers une approche beaucoup plus individuelle en réhabilitant le statut de la conscience personnelle face à la loi morale. Une conscience souveraine, en dernière analyse, à qui le Pape, en bon jésuite, veut redonner toute sa place sans pour autant l'opposer à la norme morale.

Mais les demandes de corrections ont aussi porté sur les paragraphes plus directement concernés par l'accès à la communion des divorcés remariés. L'idée est d'éviter «toute ambiguïté», explique un témoin. Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède», a commenté le cardinal africain Turkson, tout en rassurant les tenants de la doctrine, sans fermer la porte aux réformes. Sauf que ces réformes seront de la responsabilité du Pape, qui «seul décidera», insiste-t-on. Et non du ressort d'un synode qui, faute d'accord - pour la seconde fois - sur les points sensibles, préfère jouer l'apaisement et montrer au monde un visage uni de l'Église catholique. » 

Ref. Synode sur la famille: journée cruciale au Vatican

 (1 ) Journée cruciale ? Lire ici dans "La Libre" : "Nous avons réalisé le synode que nous espérions" (dixit l'évêque de Gand, Mgr Van Looy, sans même attendre le vote final.)

JPSC

Commentaires

  • Saint Jean‑Paul II dans « Veritatis splendor », « la splendeur de la Vérité » approfondi les rapports entre la Liberté et la Loi, et les rapports entre la Loi et la Vérité. Seule la loi fonde et permet la vraiment la liberté. La loi qui veut être autoritas et non potestas ne peut que découler de la Vérité. La loi qui rend libre ne peut jamais ignorer ou minimiser la Vérité, sous peine de devenir totalitaire et arbitraire et détruire les fondements de la liberté.
    La complaisance extrême est la négation de la vérité du Christ. Ou plutôt, la négation a priori de Dieu, manifesté en son Fils, entraîne l'asservissement de l'homme par l'homme, et l'asservissement de l'homme à ses propres passions.

  • Saint Jean‑Paul  II : Veritatis splendor § 103 :
    « Les possibilités « concrètes » de l'homme ne se trouvent que dans le mystère de la Rédemption du Christ. « Ce serait une très grave erreur que d'en conclure que la règle enseignée par l'Eglise est en elle même seulement un " idéal " qui doit ensuite être adapté, proportionné, gradué, en fonction, dit-on, des possibilités concrètes de l'homme, selon un " équilibrage des divers biens en question ". Mais quelles sont les " possibilités concrètes de l'homme " ? Et de quel homme parle-t-on ? De l'homme dominé par la concupiscence ou bien de l'homme racheté par le Christ ? Car c'est de cela qu'il s'agit : de la réalité de la Rédemption par le Christ. Le Christ nous a rachetés ! Cela signifie : il nous a donné la possibilité de réaliser l'entière vérité de notre être ; il a libéré notre liberté de la domination de la concupiscence. [...] Le commandement de Dieu est certainement proportionné aux capacités de l'homme, mais aux capacités de l'homme auquel est donné l'Esprit Saint, de l'homme qui, s'il est tombé dans le péché, peut toujours obtenir le pardon et jouir de la présence de l'Esprit »

  • Saint Jean‑Paul  II : Veritatis splendor § 104
    104. Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur.

  • Saint Jean‑Paul  II : Veritatis splendor § 105 (partim)
    105. Une grande vigilance est demandée à tous, afin de ne pas se laisser gagner par l'attitude pharisaïque qui prétend éliminer le sentiment de ses limites et de son péché, qui s'exprime aujourd'hui particulièrement par la tentative d'adapter la norme morale à ses capacités, à ses intérêts propres et qui va jusqu'au refus du concept même de norme. Au contraire, accepter la « disproportion » entre la loi et les capacités humaines, c'est-à-dire les capacités des seules forces morales de l'homme laissé à lui-même, éveille le désir de la grâce et prédispose à la recevoir. « Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? » se demande l'Apôtre Paul. Il répond par une confession joyeuse et reconnaissante : « Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! » (Rm 7, 24-25).

  • Saint Jean‑Paul  II : Veritatis splendor § 106 (partim)
    La déchristianisation qui affecte des communautés et des peuples entiers autrefois riches de foi et de vie chrétienne implique non seulement la perte de la foi ou, en tout cas, son insignifiance dans la vie, mais aussi, et forcément, le déclin et l'obscurcissement du sens moral : […] Les courants subjectivistes, utilitaristes et relativistes, aujourd'hui amplement diffusés, ne se présentent pas comme de simples positions pragmatiques, comme des traits de mœurs, mais comme des conceptions fermes du point de vue théorique, qui revendiquent leur pleine légitimité culturelle et sociale.
    Pour lire l'encyclique : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_06081993_veritatis-splendor.html

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