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Concubinage et remariage

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téléchargement (7).jpgDe Monseigneur Léonard, cet extrait de la conférence qu’il a prononcée à l’Université de Liège le 28 janvier 2015 :

«  Je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité. 

Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement. 

Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Eh bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela. 

Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé. 

Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement. »

C’est tout de même plus clair que le filandreux paragraphe 85 consacré aux divorcés-remariés par le Rapport du Synode 2015, paragraphe dont voici la conclusion non moins brumeuse : «Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience correctement formée des personnes, doit assumer la responsabilité de ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas ».

JPSC

Commentaires

  • Oui JPSC c'est plus clair, et merci pour vos articles toujours lumineux.
    La difficulté pour un certain nombre de personnes dans la société « occidentale » actuelle est l'individualisme subjectiviste et relativiste qui au nom de la Liberté rejette toute norme morale « objective », qui n'est pas subjective, qui ne vient pas du for intérieur. C'est l'idéologie du « relèvement du Maître Intérieur » élevé au rang de principe méthodologique. Tout ce qui peut sembler « soumission » à une « loi naturelle » est immédiatement suspect.
    Mais ceux-là même qui nient l'existence d'une « loi naturelle » qui « s'impose » à tous et ne se rendent pas compte de l'absurdité de leurs choix doivent être accueillis en frères

  • On retiendra avec reconnaissance les expressions :
    " ne se rendent pas compte de l'absurdité de leurs choix ...." ( Hiram) et le psaume cité par Pierre Libert :
    Quand " Amour et Vérité se rencontrent ....."

  • La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich était remplie du Saint-Esprit, stigmatisée et douée par Dieu d'une exceptionnelle lucidité sur l'avenir de l'Eglise ; en fait, incluse dans le Corps Mystique, elle participait concrètement à la vie divine qui ne connaît ni temps ni espace.
    Ses témoignages sur l'évolution de l'Eglise sont extraordinairement précieux. Elle a anticipé de près de deux siècles ce que nous connaissons aujourd'hui : une lente protestantisation du catholicisme, càd primauté du jugement personnel en matière de foi et de moeurs, éclatement de l'Eglise en cellules locales, négation des vérités de foi, etc. Sachons lire les signes de temps : "là où sera le cadavre, là se rassembleront les vautours..." (Luc 17, 37)

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