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"L'Amazonie brésilienne n'est plus catholique" : un prélat critique l'Instrumentum Laboris du prochain synode

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Un lecteur - que nous remercions - nous fait part des informations suivantes :

"L'AMAZONIE BRESILIENNE N'EST PLUS CATHOLIQUE : UN PRELAT CRITIQUE L’INSTRUMENTUM LABORIS DU SYNODE

Source : https://www.acidigital.com/noticias/a-amazonia-brasileira-nao-e-mais-catolica-emerito-de-marajo-critica-instrumentum-laboris-do-sinodo-22138 

L'archevêque José Luis Azcona, évêque émérite de la prélature de Marajó (N.T. : île côtière située au nord Brésil, état de Pará, entre le fleuve Amazone, le fleuve Tocantins et l'océan Atlantique) dans la région amazonienne, a publié des considérations sur l'Instrumentum Laboris du Synode pour l'Amazone, qui se dérouleront en octobre au Vatican.

Dans son analyse, présentée au groupe ACI, l'archevêque Azcona a mis en cause des points essentiels du document de travail, tels qu'une "vision déformée" concernant le "visage amazonien", "l'interculturalité" et l'ordination d'hommes mariés. Synode: visage amazonien?

Selon le prélat, "l'Amazonie, du moins la partie Brésilien, n'est plus catholique" et "ce point de départ est crucial pour la réalisation du Synode. Si l’Amazonie est majoritairement pentecôtiste, il faut traiter ce phénomène en profondeur. Toute référence à une Amazonie qui n’existe plus est fatale à sa pleine évangélisation. Dans certaines régions d'Amazonie, la majorité pentecôtiste atteint 80% ». D'autre part, il a souligné que «la pénétration du protestantisme pentecôtiste chez divers groupes ethniques autochtones, écrase les cultures, les identités ethniques au nom de l'Évangile. Ceci est un phénomène grave en Amazonie actuellement qui, avec ses connotations fondamentalistes et prosélytes, a un impact profond sur les peuples autochtones. Il n'y a pas un seul mot sur ce point dans l'I.L. (Instrumentum Laboris : instrument de travail). C'est le visage de l'Amazonie aujourd'hui. »

Mgr Azcona a déclaré que «la longue expérience des années confirme que la foi dans de nombreux diocèses amazoniens n’est pas vécue ni en société ni dans l'histoire. L’abîme entre la confession de foi, sa célébration dans de belles liturgies et la réalité sociale, environnementale, culturelle et politique n’a pas encore été comblé ». En outre, il a noté que «malheureusement, l'I.L. ignore ou ne comprend pas ce qui transcende le présent et l'avenir de l'Amazonie : le visage angoissé, le visage de victime et défiguré des enfants par leurs propres parents et familles, soumis à l'esclavage. Ceci constitue une partie essentielle du visage abandonné et détruit de Jésus en Amazonie. " « Tout ce document n’est que de la paille. Il ignore et ne s'engage ni pour l'esprit ni pour la lettre de l'Évangile: ‘Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m’a envoyé.’ (Mc 9,37). » En ce sens, «pour ne parler que du Pará (N.T. : dont la superficie est plus grande que la France et l'Angleterre ensemble, et la population dépasse les 8.5 millions), en un an, 25.000 crimes de pédophilie ont été rapportés. Selon les experts dans ce domaine, pour chaque cas de pédophilie, il y en a quatre autres. Si pendant environ un an il y avait 100.000 enfants maltraités au Pará, ce visage des enfants détruits n'est-il pas un élément essentiel du visage de l'Amazonie? » « Qu'en est-il de la sensibilité pastorale des responsables pour l’I.L., si véhémentement affirmé par le Saint-Père, le pape François?» L’archevêque interpelle et ajoute : «Qu'en est-il de la défense de l'Amazonie, de ses enfants dans l'I.L. et, par conséquent, dans le Synode? Il est temps de quitter les faux projets pour l’Amazonie et de lui rendre possible, une fois pour toutes, des nouveaux chemins. »

«Quel est le visage de l'Amazonie? Peut-on construire un Synode de cette ampleur en octobre prochain avec une présentation aussi irréelle de l'identité, du respect des différences, lorsque des schémas d'interprétation préétablis de la réalité déforment le réel? Synode: Cultures, Interculturalité? L’évêque émérite de Marajó a également évoqué «les thèmes de l’inculturation de l’Évangile en Amazonie», qui, selon lui, «sont présentés dans un contexte d’immanence, de néo-pélagianisme, qui met l’Évangile au même niveau que les cultures (amazoniennes), c'est-à dire, ecclésiologiquement dépourvu de tout fondement théologique et pastoral, en supprimant l'Évangile du salut ». Le décret Ad Gentes dit que «en manifestant le Christ, l’Église révèle aux hommes par le fait même la vérité authentique de leur condition et de leur vocation intégrale, le Christ étant le principe et le modèle de cette humanité rénovée, pénétrée d’amour fraternel, de sincérité, d’esprit pacifique, à laquelle tous aspirent. Le Christ, et l’Église qui rend témoignage à son sujet par la prédication évangélique, transcendent tout particularisme de race ou de nation, et par conséquent ils ne peuvent jamais être considérés, ni lui ni elle, comme étrangers nulle part ni à l’égard de qui que ce soit» (AG 8). «Nulle part dans l’I.L. on ne retrouve cette affirmation de façon explicite. Au contraire, la tendance au nivellement entre les cultures (indigène) et évangélique est accablante. C’est un point de départ incontournable dans un Synode. » Ainsi, l’archevêque a rappelé que « ce que le pape François proclame vigoureusement » dans le message de la prochaine Journée mondiale des missions, au 9 juin 2019: ‘L’ouverture de la culture et de la communauté à la nouveauté salvifique de Jésus Christ demande que soit surmontée toute intrusion ethnique et ecclésiale indue’. « L’oubli de ce principe fondamental rend le Synode inutile (...). Et par le fait même, tout dynamisme missionnaire en Amazonie et à partir de l'Amazonie inutile.» En outre, l'archevêque Azcona a souligné qu' « il n’est nulle part dans l’I.L. question de la présence de démons ou de leur influence, leur insidieuse influence sur les personnes, les peuples et les cultures, ainsi que de la victoire du Christ, la délivrance et destruction du pouvoir du malin. » L’ I.L. oublie les pages lumineuses et directrices qui parlent du Malin et de sa présence dans l'histoire, que le pape François a dédié à ce sujet dans l'Exhortation apostolique Gaudete et exultate, nrs. 158 - 164 ». Ainsi, a-t-il souligné, «ce pélagianisme diffus, par lequel on attribue à l’homme amazonien, ses ethnies et ses cultures plus qu’il ne lui appartient, parce qu’elles sont des réalités créées et marquées par le péché, dépasse la robuste doctrine conciliaire sur l’Évangile et la mission de Eglise dans le pouvoir du Ressuscité telle qu'elle apparaît à nouveau dans Lumen Gentium 16. » « Enfin, l'utopie de donner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès mais une régression », a-t-il déclaré, citant le discours inaugural du pape Benoît XVI à la Conférence d'Aparecida, en 2007, quand il a déclaré que « ce serait en fait une involution pour un moment historique ancré dans le passé. »

Synode: Conversion écologique ? En abordant la question de la conversion écologique, l’évêque émérite de Marajó a affirmé que «le besoin de repentance pour le pardon des péchés est le défi fondamental de l’Église amazonienne. Sans cette priorité absolue d'être et de faire de l'Église, il n'y a pas d'avenir pour l'Amazonie, car nous oublions ainsi la présence du Royaume de Dieu (Mc 1,15) dans le monde (Lc 24, 44-48). » « Du moment que l’I.L. évite de parler du repentir, qui est la ‘cause ce qui n'existe pas’ pour la génération du nouvel homme amazonien (cf. Actes 2, 38), I.L. ne ressent pas la faim, la soif du Saint-Esprit. » Selon le prélat, «le I.L., en oubliant la nouvelle Pentecôte déjà défendue par le pape saint Jean XXIII dans la prière préparatoire du Conseil, met de côté le noyau de la mission en Amazonie. Est-ce que cette mission en Amazonie ressemble à une mission des terres et des eaux? Ou en est-t-il question de la dimension missionnaire qui, en tant qu’Église en Amazonie, est appelée et envoyée au monde? Il faut qu’on se laisse guidés par l'enseignement inspiré du pape François dans EG » (Evangelii Gaudium). « Pourquoi la vérité n'est-elle pas criée en I.L., le seul qui puisse sauver l'Amazonie?... Ce que le Saint-Père propose c’est l'évangélisation et, par conséquent, une Amazonie très différente d'un ensemble de projets pastoraux, et d’inculturation, et d’écologie ». Ainsi, il a souligné que "l’ordination des Viri probati ne servira à rien. Car « il s'agit de poser un morceau de tissu neuf sur un tissu ancien. La déchirure est plus grande! Exactement! ». D'autre part, il a observé que «le clergé amazonien a besoin, comme toute l'Église, de repentance, de conversion, d'une foi qui sauve au sens strict. L'expérience en offre des évidences. Le sens du ministère sacerdotal, et plus particulièrement en Amazonie, a été perdu ou demeure inefficace dans la vie ou dans la conversion pastorale authentique des prêtres. Pourquoi ordonner de Viri probati quand la prêtrise même est en crise? » « La continence parfaite et perpétuelle en vue du Royaume des cieux est et continuera à être, ainsi en Amazonie, un signe et un encouragement à la charité pastorale, et au même temps une source de fécondité spirituelle pour le monde et également pour Amazonie. » « On peut se demander: est-ce que l’église en Amazonie prie pour le don du célibat sacerdotale? Est-ce que toute l'Église prie pour que ce don sublime soit répandu dans tout le corps du Christ? Les faits répondent: "Non!" «D'un autre côté, vouloir trancher cette question, dans l’actuelle contexte ecclésiale, est totalement inopportun. Des tendances actuelles de grands groupes de catholiques, soi-disant conservateurs, interpellent le magistère de l'Église, en particulier le grand pontife. Certains lui ont même publiquement déclaré hérétique, exigeant son renvoi immédiat. D'autres exigent sa démission à cause du manque de cohérence dans les affaires de pédophilie dans l'Église! N'entrons pas dans le débat sur la légitimité de ces questions. Ce qui est certain, c’est qu’une réponse affirmative créerait un risque mortel de division, le risque d’un véritable schisme dans l’Église». « Il ne s’agit pas de donner victoire aux soi-disant ‘conservateurs’ ou ‘progressistes’. C'est du plus important dans l'Eglise: la Charité. Face à la Charité, toute notion ou dénomination de nature sociologique devrait pâlir ». Synode: Ordination sacerdotale des personnes âgées Enfin, Mgr José Luis Azcona a parlé spécifiquement de l'ordination sacerdotale des personnes âgées. Le prélat a déclaré que « reconnaissant que la vénérable institution du célibat sacerdotal appartient au domaine disciplinaire de l'Église et est donc susceptible de changer, je trouve qu'il est gênant, voire dangereux en ce moment pour l'unité ecclésiale, d'ouvrir la possibilité que le I.L. suggère." «Ce n’est pas un problème exclusivement lié à la pastorale autochtone. C'est une situation généralisée de pénurie, de manque de prêtres dans l'Église. Les raisons nommés par I.L. pour justifier l’ordination sacerdotale des personnes âgées, s’applique à l’ensemble de l’Église, ou à une grande partie de celle-ci. » Selon l'évêque, «le problème n'est pas seulement le manque de prêtres en nombre suffisant, mais l'examen, le discernement de ce grave manque en vue d’une solution réaliste. La racine fondamentale de cette pénurie de vocations dans l'Église et aussi en Amazonie, y compris chez les peuples autochtones évangélisés, est un manque alarmant de foi ou le manque de foi qui œuvre l'amour. Ainsi, «bien que ce soit une question de discipline, cela devient un impératif éthique de l'indicatif absolu: le Christ est mort pour le frère non éclairé; votre liberté n'est pas absolue; c'est contre le Christ que vous péchez en blessant la conscience de votre frère; le seul absolu c’est l'amour; cet amour est celui de Dieu répandu dans les cœurs par le Saint-Esprit (Rm 5,5). » Puis il a demandé: «Est-ce que l'amour de l'Église en Amazonie est celui de Dieu répandu dans les cœurs par le Saint-Esprit? S'agit-il de l'amour de Dieu qui imprègne suffisamment les critères de pastorale, ecclésiale, praxis en tant que réalité suprême, ou est-ce la gnose ou Pélage qui gouverne le bateau de l'Église en Amazonie? (Cf. Gaudete Exsultate, Francisco 2018) . »

Commentaires

  • Sous le Pontificat actuel, les fidèles subissent coup sur coup des attaques sur tous les fronts. Le complot des cardinaux allemands progressistes , la destruction de l'oeuvre de Jean-Paul II,
    celle des nouvelles communautés traditionnelles ( les Franciscains de l'Immaculée en Italie, la Fraternité des Saints Apôtres à Bruxelles, l'Institut des Soeurs de la Miséricorde à Laval -France et la liste est loin d'être close....,Veut-on vraiment détruire l'Eglise catholique ? On y voit non sans raison la main des comploteurs de St. Gallen, soucieux d'imposer un nouveau visage humaniste et laïciste à notre Eglise, une nouvelle religion centrée sur
    l'homme et non sur Dieu ?...
    Kyrie eleison !

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