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Des précisions concernant le Synode sur l'Amazonie qui s'ouvre aujourd'hui

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D'Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register (traduction par nos soins):

D'après les hauts responsables du Synode amazonien, le document de travail est la base de la discussion, pas du "magistériel"

Au cours d’une conférence de presse tenue au Vatican le 3 octobre, le rapporteur général du synode et le secrétaire général du Synode des évêques ont minimisé les inquiétudes générées par le document.

CITE DU VATICAN - Le synode des évêques de la région pan-amazonienne est le résultat de deux années de préparation après avoir consulté 80 000 personnes. Ce sera donc un événement d ’« écoute sérieuse », a déclaré aujourd’hui (3.10) le responsable général de la réunion qui va durer un mois (du 6 au 27 octobre).

Répondant aux critiques généralisées sur le document de travail de la réunion, ou 'instrumentum laboris', le cardinal Claudio Hummes a déclaré aux journalistes au Vatican que le document "n’a pas été écrit par le synode mais pour le synode », de même qu'il est « vraiment la voix de l'Église locale d'Amazonie ».

"Le pape François a toujours insisté sur le fait que nous devrions vraiment écouter", a déclaré le cardinal brésilien. Il a tenu à rassurer ses détracteurs sur le fait que "finalement, après le synode, tout ira "cum Petro et sub Petro" [avec Pierre et sous Pierre]".

Le document de travail du synode, qui constituera la base des discussions du synode du 6 au 27 octobre sur «Les nouveaux chemins de l’Église et de la théologie intégrale», a été vivement critiqué pour être - entre autres - hérétique et constituer ce que le Cardinal Walter Brandmüller a appelé une «attaque des fondements de la foi».

Le cardinal Raymond Burke et l’évêque auxiliaire Athanasius Schneider ont appelé de leurs vœux une croisade de prière et de jeûne pendant 40 jours pour que les erreurs ne soient pas entérinées, et un certain nombre de prélats, de membres du clergé et de fidèles laïcs ont listé quatre points du document de travail qu'ils jugent «inacceptables» évoquant son incompatibilité avec l'enseignement de l'Église.

Le secrétaire général du Synode des Évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, a déclaré à la presse qu'il avait «lu les critiques» et qu'il espérait que ce n'étaient «pas de fausses nouvelles». Minimisant les réactions négatives, il a cité en exemple les informations exagérées quand Rome toute entière s’immobiliserait en raison d’une «flaque d’eau» dans la ville.

Le cardinal, qui a souligné à plusieurs reprises au cours de la conférence de presse que l'instrumentum laboris n'est «pas un document pontifical», a déclaré que lorsqu'un cardinal ou un évêque «n'est pas d'accord avec le contenu», il est «nécessaire d'écouter et de ne pas juger, car ce n’est pas un document magistériel. "

Au lieu de cela, il a déclaré que le document récapitulait la base et la "synthèse" des réponses aux questions des enquêtes et constituait un moyen de "commencer le travail et de construire le document final à partir de zéro".

Le diplomate italien de la Curie a déclaré que le synode n'avait pas besoin de suivre «précisément» le contenu du document de travail, mais simplement de le considérer comme un guide pour les discussions. Le synode, a-t-il déclaré, est un "organe consultatif" dont le travail est de produire un document final qui "aidera le Saint-Père à formuler" une exhortation apostolique post-synodale.

Questions de célibat

Répondant à des questions sur le célibat religieux et sur la question de savoir si des mesures seront prises pour mettre en œuvre l'ordination de viri probati - d'hommes mariés «de vertu éprouvée» - pour amener l'Eucharistie dans des zones rurales isolées, le cardinal Baldisseri a déclaré que les pères synodaux «sont libres de s'exprimer et de discuter sur ce sujet, et faire des propositions. "

Le cardinal Hummes a déclaré: "70% à 80% des communautés amazoniennes ont une vie sacramentelle limitée. Ils ont la parole de Dieu, mais pas les sacrements qui manquent, un fossé entre charité et miséricorde." Il a ajouté que dans les zones rurales de la région, les gens ont "une vie sacramentelle limitée, à l'exception du baptême et des mariages" et des possibilités de catéchèse.

«Très peu de gens reçoivent l’Eucharistie», a-t-il déclaré, et il a évoqué les commentaires du pape Saint Jean-Paul II selon lesquels l’Église «vit de l’Eucharistie, qui construit l’Église».

La question de l’autorisation éventuelle de l’ordination des hommes mariés au synode a fait l’objet de nombreuses critiques. L'inquiétude est que le fait de permettre l'exception déforcera la règle du célibat sacerdotal obligatoire dans le rite latin, en particulier parce que certains dirigeants de l'Église de l'Ouest, notamment en Allemagne, ont exprimé l'espoir que cela ouvrirait la voie aux prêtres mariés dans d'autres régions où les vocations sont rares. Le cardinal Hummes est également connu comme un défenseur de longue date de l’autorisation du clergé marié.

Quand on lui a demandé si l'Église était prête à discuter d'une plus grande participation des femmes (le document de travail appelle de nouveaux ministères pour les femmes), le cardinal Hummes a déclaré que l'Église n'avait "pas peur" du problème et qu'elle "devait prêter attention à l'Esprit Saint". Il est possible de savoir «ce que le Saint-Esprit nous dit» en «écoutant la voix des gens et de la Terre».

Dans ses remarques préliminaires, le cardinal Baldisseri a souligné que, contrairement aux synodes «ordinaires» et «extraordinaires» (ceux qui se rapportent respectivement à l'Eglise universelle et aux urgences), cette «assemblée spéciale» n'est «pas une représentation partielle» des évêques, mais "tous les prélats de la région sont convoqués", soulignant ainsi la collégialité.

Mais il a également souligné la dimension universelle de ce synode régional, notant que la participation de prélats d'autres Eglises, des chefs de dicastères curiaux et des 33 membres nommés à titre personnel par le pape "met en évidence le lien" entre cette assemblée spéciale "et l'universalité de l'Église."

Le cardinal a annoncé la participation de 184 pères synodaux, dont 113 de la région (Guyane française, République coopérative de Guyane, Surinam, Venezuela, Colombie, Équateur, Brésil, Bolivie et Pérou). Il en va de même pour 17 représentants des «peuples originaires et des groupes ethniques autochtones, y compris neuf femmes» (35 femmes au total).

Double objectif

Le cardinal Baldisseri a déclaré que le synode aurait un double objectif : la «mission évangélisatrice» de l'Église en Amazonie, qui place «le salut de Jésus-Christ en son centre» et «le thème écologique», qui soulignera l'interdépendance de l'homme, de la culture et de son environnement.

Il a ajouté que le secrétariat du synode avait tenté d'aider l'environnement en éliminant le papier dans ses communications, en limitant l'utilisation de plastique (les verres du synode seraient en matériau biodégradable) et en utilisant des sacs en "fibres naturelles" et en papier avec une «origine et une chaîne de transformation» certifiée.

Dans ses remarques préliminaires, le cardinal Hummes a mis l'accent sur la crise socio-environnementale «urgente» qui sera au centre de la réunion. Il a identifié ceci, d’une part, comme la «crise climatique»; deuxièmement, la «crise écologique» liée à la dégradation et à la contamination de la planète; et troisièmement, la «crise sociale de la pauvreté flagrante», qui touche plus particulièrement les communautés autochtones ».

Il a également souligné l'interdépendance des êtres humains, de la vie communautaire et sociale, ainsi que l'importance de «l'écologie intégrale» et la nécessité d'une «conversion écologique inspirée de saint François d'Assise».

Mgr Fabio Fabene, sous-secrétaire du Synode des évêques, a également expliqué la procédure qui sera suivie. Après des mois de préparation, il a déclaré que le synode entrait maintenant dans sa «phase de célébration», le synode proprement dit.

Après un discours d'ouverture du cardinal Baldisseri décrivant le chemin synodal, le cardinal Hummes publiera son propre rapport, attendu lundi, présentant les conclusions de la phase préparatoire et les principaux sujets à débattre en assemblée et dans les circoli minori, ou petits groupes de travail.

Les participants se verront allouer des interventions de quatre minutes (causeries) lors des assemblées générales dans la salle synodale, suivies des «interventions gratuites» des pères synodaux le reste du temps.

Les contributions des petits groupes et les interventions au synode contribueront ensuite à la préparation du document final, qui sera préparé par le cardinal Hummes et deux secrétaires spéciaux - Mgr. David Martinez de Aguirre du Pérou et le nouveau cardinal Michael Czerny - après quoi des amendements pourront être proposés au projet final qui fera l'objet d'un vote.

Mgr Fabene a déclaré que bien que les pères synodaux puissent donner des interviews, comme lors des derniers synodes, leurs interventions "ne seront pas officiellement publiées". Le Bureau de presse du Saint-Siège publiera toutefois des rapports des groupes de travail.

Commentaires

  • À quand un synode sur la déchristianisation quasi générale de l'Euope occidentale, dont la pratique religieuse est minime chez les moins de 65 ans? L'Europe qui devient une terre de mission mais dont les évêques refusent de le reconnaître en toute humilité et n'organisent par conséquent pas la réévangélisation en profondeur.

  • Il est malheureusement de plus en plus manifeste que les synodes contemporains n’ont pas du tout pour objectif réel de traiter de la déchristianisation ni de tenter d’y remédier mais bien au contraire ne font que la générer de plus en plus. C’est peut-être incroyable, c’est pourtant ce que les résultats confirment.
    Le récent livre de Mgr Schneider pourrait bien être tout aussi utile ne fusse que par les titres très évocateurs de ses chapitres :
    https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=876120

    - Chapitre I : La tribulation de ces jours-là
    - Chapitre II : Le soleil s'obscurcira
    - Chapitre III : La lune ne donnera plus sa lumière
    - Chapitre IV : Les étoiles tomberont du ciel

    Est-ce vraiment par hasard qu’ils évoquent la presque entièreté de Mt 24/29 (discours eschatologique) : " Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées »

    Et que le livre reprend aussi la « Déclaration sur les vérités » ?
    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/06/declaration-verites-erreurs-communes-eglise-catholique-burke-schneider.html
    https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/06/note-explicative-propos-de-la_10.html

    C'est sa façon de nous faire comprendre ce qu'il nous faut attendre.

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