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  • Le Saint-Siège souligne les conséquences graves des mesures sanitaires pour la liberté religieuse

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    De Vatican News :

    Crise sanitaire : le Saint-Siège appelle au respect de la liberté religieuse

    Lors d’une intervention, le représentant du Saint-Siège auprès de l’OSCE a exhorté au respect de la liberté religieuse, soulignant les «graves conséquences» que pouvaient engendrer, pour les communautés religieuses, les mesures anti-Covid prises par les pouvoirs publics.

    S'adressant aux participants de la 3e Réunion supplémentaire de la dimension humaine (SHDM) sur le thème "Liberté de religion ou de conviction : le rôle des technologies numériques et des acteurs de la société civile dans la promotion de ce droit humain pour tous", Mgr Janusz S. Urbańczyk a souligné l'importance de l'exercice de la liberté religieuse qui, selon lui, «constitue à la fois un élément d'épanouissement personnel et une contribution au bien de la société».

    Une approche réductrice des religions

    «La foi contribue, tant pour les individus que pour les communautés, au respect de la liberté de pensée, à la recherche de la vérité, à la justice personnelle et sociale et à l'État de droit, qui sont tous nécessaires à une relation juste entre les citoyens, les institutions et les États», a-t-il affirmé. Et d’observer cependant que «dans certaines sociétés, les religions continuent à être perçues comme une source d'intolérance plutôt que d'harmonie sociale». «Cette situation peut contribuer à la création dangereuse d'une attitude négative envers les religions et les croyants» pouvant nuire au «bien-être de ces personnes et communautés, et même de la société dans son ensemble».

    Pour le représentant du Saint-Siège, les États membres de l'OSCE devraient rejeter l'approche dite «réductionniste de la liberté de religion ou de conviction» qui «cherche à privatiser les religions». Mgr Urbańczyk a souligné qu'un telle vision «révèle une incapacité non seulement à apprécier le véritable sens de la liberté religieuse, mais aussi le rôle légitime de la religion dans l'espace public».

    Les "graves conséquences" des mesures anti-Covid

    Se référant à cette dimension publique de la religion, le diplomate a souligné la nécessité pour les États de l'OSCE «d'être vigilants», pour que les mécanismes d'enregistrement des communautés religieuses ne deviennent pas «une violation de la liberté de religion ou de conviction en tant que telle», et de respecter leur autonomie «en leur garantissant de choisir, nommer et remplacer librement leurs dirigeants ou de décider de leurs règles internes, du contenu de leurs convictions, de leur structure ou de leur nom».

    Enfin, Mgr Urbańczyk a appelé à une plus grande attention sur les implications des mesures imposées par les États dans la crise sanitaire en cours : «les législateurs devraient toujours être conscients des graves conséquences que ces réglementations créent pour les communautés religieuses qui jouent un rôle important dans la lutte contre la crise non seulement par leur soutien actif dans le domaine des soins de santé, mais aussi par leur soutien moral et leurs messages de solidarité et d'espérance», a-t-il conclu.

  • Biden et Bergoglio : des "frères idéologiques" ?

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    De Jean-Pierre Denis (sur facebook) :

    Pour un passionné de politique, la journée du samedi 7 novembre était particulièrement excitante. Après plus de 72 heures d’attente et de suspense, fini de se ronger les ongles ! Soudain, alors que Donald Trump jouait ostensiblement au golf, les principaux médias américains estimaient la victoire de Joe Biden clairement établie. Le vote de quelques dizaines de milliers d’électeurs de Pennsylvanie faisait la différence. J’avoue avoir éprouvé un profond soulagement. Car, pour moi, Donald Trump a entraîné les États-Unis au bord de la guerre civile et précipité les démocraties dans les eaux troubles de la « post vérité », où l’on peut affirmer n’importe quoi et croire n’importe qui. Quant à sa politique étrangère erratique, elle a rendu le monde plus instable. La victoire du vieux Biden ne me semblait peut-être pas enthousiasmante, mais au moins me paraissait-elle rassurante.

    Un détail, en outre, attirait mon attention. Biden n’est pas seulement catholique. Il est catholique pratiquant. Il souvent insisté sur l’importance de la foi dans une vie personnelle marquée par des deuils très violents, d’abord la mort accidentelle de sa femme et de leur bébé, puis, alors qu’il était vice-président, la tumeur au cerveau qui emporta son fils Beau. Le 8 novembre, les médias américains et étrangers publiaient d’ailleurs une photo ou une vidéo du « president-elect » parmi les tombes. Sous un joli soleil d’automne, il se rendait à la messe dans sa paroisse, à l’église St Joseph, près de son domicile de Wilmington (Delaware). Une image assez surprenante en France, et peut-être même inenvisageable. Nous n’avons guère connu de chef de l’Etat pratiquant depuis De Gaulle, et dans notre vie publique les « cathos de gauche » sont devenu très minoritaires, en dehors des modestes Poissons roses ou de députés personnalistes comme Dominique Potier, fondateur d’Esprit civique.

    Pour la première fois depuis Kennedy, il y a soixante ans (à l’époque de De Gaulle, justmenent), les États-Unis vont donc avoir un président catholique. Et comme avec JFK, il s’agira d’un démocrate. Mais les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À la Cour Suprême, où les cathos ont un poids très supérieur à celui qu’ils ont dans le pays (6 juges sur 9 sont catholiques ou d’origine catholique), ils sont en général conservateurs ou très conservateurs. La plupart ont été nommés par des présidents républicains, notamment la dernière, Amy Coney Barret, propulsée par Trump à la fin de son mandat. Sur les réseaux sociaux, je publiais donc ce post qui me semblait factuel.

    J’aurais pu ajouter ces données livrées par des sondages réalisés à la sortie des urnes : le vote des catholiques s’est partagé en deux moitiés, deux parts égales ou quasi-égales, l’une pour Trump, l’autre pour Biden. Mais ce n’était pas l’objet d’un si bref post.

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  • Ex-cardinal McCarrick : trois leçons tirées du Rapport publié par le Secrétariat d'Etat du Vatican

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo); traduction française de Diakonos.be :

    Les trois leçons du rapport McCarrick

    On peut tirer au moins trois leçons des 447 pages du « Rapport » sur l’affaire de l’ex-cardinal Theodore McCarrick qui a été publié le 10 novembre par le Secrétariat d’État du Vatican :

    > Rapport (en italien)

    > Report (en anglais)

    La première leçon, c’est l’inadéquation de la réponse des autorités de l’Église – les trois derniers papes compris – face à l’accumulation des accusations contre McCarrick.

    Il s’agit d’accusations qui s’étendent sur plusieurs décennies.  Mais c’est seulement en juin 2017, quand la première plainte publique d’avoir également abusé d’un mineur d’âge a été déposée contre lui, qu’un procès canonique a été ouvert, avec une condamnation à la clé.

    Toutes les accusations précédentes concernaient des actes sexuels perpétrés avec des jeunes et des adultes, tous exclusivement de sexe masculin.  Des actes que McCarrick, dans les années où il était évêque de Metuchen et ensuite de Newart, présentait à ses proies – peut-on lire dans le « Rapport » – comme étant « quelque chose de normal et d’accepté aux États-Unis », surtout « entre prêtres ».

    De toute évidence, même pour les autorités ecclésiastiques, la gravité de ces actes n’a pas été jugée suffisante pour justifier une vérification immédiate et rigoureuse de la véracité de ces accusations.

    Le cardinal John J. O’Connor (1920-2000) constitue une exception.  Archevêque de New-York, il est l’auteur en 1999 d’une lettre aux autorités du Vatican qui sonne l’alerte maximale sur la gravité réelle des accusations portées contre McCarrick.

    La lettre du cardinal O’Connor est parvenue au Pape Jean-Paul II et eut pour effet de bloquer la promotion de McCarrick au poste d’archevêque de Washington, comme cela avait déjà été le cas, pour les mêmes raisons et toujours à cause de l’opposition du cardinal O’Connor, pour les sièges de Chicago et de New-York.

    Mais subitement, à l’été de l’an 2000, Jean-Paul II a changé d’avis et a nommé McCarrick a Washington.  La raison de cette volte-face est probablement à chercher du côté d’une lettre de McCarrick au secrétaire du Pape, Stanislao Dziwisz, dans laquelle il assurait qu’il n’avait « jamais eu de rapports sexuels avec qui que ce soit, homme ou femme, jeune ou vieux, clerc ou laïc ».  Mais dans le « Rapport », il est également écrit qu’on « semble pouvoir présumer que l’expérience passée de Jean-Paul II en Pologne, où l’on lançait de de fausses accusations contre les évêques pour s’en prendre à l’Église, l’ait incité à donner crédit aux dénégations de McCarrick ».

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