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D'après le cardinal Hollerich, "la liberté religieuse sera le "grand problème de l'avenir" de l'Europe"

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De Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

Cardinal Hollerich : La liberté religieuse sera le "grand problème de l'avenir" de l'Europe

16 juin 2021

Un cardinal européen de premier plan a déclaré que le grand problème auquel le continent sera confronté à l'avenir est celui des attaques contre la liberté religieuse.

Dans une interview accordée le 16 juin à ACI Stampa, l'agence partenaire de CNA en langue italienne, le cardinal Jean-Claude Hollerich a déclaré qu'il pensait que "le problème de la liberté religieuse sera le grand problème de l'avenir en Europe."

"Il n'y a pas de persécution de l'Église : ce serait trop dire", a-t-il déclaré. "Mais, dans certains pays, il y a, à différents niveaux, de petites attaques contre la liberté de religion, et nous devons être sur nos gardes."

Hollerich est l'archevêque du Luxembourg et le président de la Commission des épiscopats de l'Union européenne (COMECE). Lui et d'autres membres de la COMECE ont rencontré le pape François et d'autres responsables du Vatican à Rome la semaine du 7 juin.

La COMECE, fondée en 1980, est composée d'évêques délégués par les conférences épiscopales des 27 États membres de l'Union européenne.

L'année dernière, la COMECE s'est prononcée contre la fermeture forcée à long terme des églises pendant la pandémie de coronavirus, à la lumière des droits à la liberté de religion et à la liberté de culte.

"La COMECE saisit cette occasion pour réaffirmer que toute érosion des droits fondamentaux dans le contexte d'urgence actuel, y compris la liberté de religion, ne doit pas devenir la nouvelle norme. Ces droits doivent être pleinement rétablis le plus tôt possible", a-t-elle déclaré.

S'adressant à l'ACI Stampa, M. Hollerich a qualifié de "ridicule" le nombre de catholiques qui ont pu assister à la messe en Belgique pendant la pandémie. Il a également critiqué l'interdiction prolongée des messes publiques en Irlande.

Le cardinal a déclaré que dans ces deux pays, l'Église "a une mauvaise réputation".

"Il faut donner une impression juste de l'Église pour reconstruire la crédibilité", a-t-il dit. "Après les cas d'abus sexuels, c'est urgent pour la société, mais aussi pour les fidèles, car beaucoup ont perdu tout espoir dans l'Église. Cela doit changer, nous devons devenir très humbles et faire de notre mieux avec une grande transparence."

Plus tôt cette année, Hollerich est également intervenu dans une proposition de loi au Danemark exigeant la traduction de toutes les homélies en danois. Il a fait valoir que "de facto, l'impact serait d'imposer une entrave indue au droit fondamental à la liberté de religion."

Hollerich a déclaré que la COMECE suivait actuellement un rapport présenté au Parlement européen, l'organe législatif de l'UE, qui cherche à faire reconnaître un "droit à l'avortement" et à redéfinir l'objection de conscience comme un "refus de soins médicaux". Le rapport est une tentative "d'amener le Parlement européen à voter sur l'avortement comme un droit de l'homme et contre la liberté de conscience dans les institutions", a déclaré Hollerich. "Il est clair que nous ne pouvons pas être d'accord". Le rapport, qui a été présenté au Parlement européen par le politicien croate Predrag Fred Matić, doit être débattu le 23 juin. Un vote aura lieu le jour suivant. "Je pense que nous devons dire clairement que l'approbation d'un tel rapport va à l'encontre de la subsidiarité, car l'avortement est un sujet de législation nationale et non européenne", a déclaré Hollerich. "Ce serait donc un péché grave pour l'Union européenne de ne pas respecter la subsidiarité dont elle parle toujours." Le cardinal a déclaré qu'il pensait que c'était le meilleur argument pour convaincre les politiciens de l'UE de voter contre la proposition du rapport.

Commentaires

  • Sans critiquer tout ce que dit le cardinal luxembourgeois, on peut faire deux remarques.

    « Nous devons devenir très humbles » est une affirmation ambiguë. L’humilité est un trait de caractère individuel, et non la qualité d’une organisation dans son ensemble. Le dénigrement d’une institution, même de celle à laquelle on prétend appartenir, et même si l’on occupe une certaine position hiérarchique dans la structure, n’est pas un acte d’humilité. Au contraire, mettre en cause l’organisation peut être un moyen de se dédouaner de ses propres fautes. Et battre sa coulpe sur la poitrine des autres est une manière de se prétendre, au moins implicitement, supérieur au reste du groupe. L’appel à l’humilité doit donc viser chaque personne, l’Eglise étant, quant à elle, l’objet d’une agressivité permanente.

    Concernant le rapport européen sur le droit à l’avortement, invoquer la subsidiarité et la compétence de chaque Etat peut être vu comme une attitude pragmatique, une tactique utilisée pour faire face à l’urgence. Mais c’est un peu court, c’est un repli sur une ligne de défense bien peu consistante. Considérer ce positivisme juridique comme l’argument le plus convaincant rend terrifiant le niveau du débat. Car ce qui est en réalité un péché grave, ce n’est pas l’entorse à la subsidiarité, mais c’est la promotion du crime, à quelque niveau de pouvoir que ce soit. L’avortement est en fait tout sauf une question subsidiaire. C’est universellement qu’il devrait être … condamné.

  • je suis fatigué que l'on me parle encore et encore de la pédophilie des clercs, qui comprend une bonne part d'homosexualité.
    La grande majorité des prêtres ne sont pas pédophiles ni homosexuels, et la grande majorité des pédophiles, comme des homosexuels ne sont pas prêtres ou clercs.
    C'est vraiment le bâton que les loges ont trouvé pour bastonner l’Église catholique. (alors que l'on sait que pour atteindre certains grades "il faut passer à la casserole".
    C'est leur problème et pas le mien. Mais qu'ils nous lâchent les baskets avec la pédophilie des clercs. Le pape a raison de dire que la responsabilité est individuelle et non "systémique".

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