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Et si "nous marchions vers la guerre comme des somnambules" ?

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De Henri Guaino sur le site du Figaro Vox via artofuss.blog :

«Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

12 mai 2022

TRIBUNE – Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondialeLes Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.

«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait : « J’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement. » Tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»

«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?Cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée

L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.

Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves chacun a fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.

Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?

À LIRE AUSSI «Adhérer à l’Otan: un tournant historique pour la Suède et la Finlande»

Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudrons peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»

Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):

«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» 

Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué? Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)

Commentaires

  • 13 Mai 1917 :Fatima !

  • Excellente analyse de la situation folle dans laquelle nous sommes entraînés de par l'effrayante médiocrité du personnel politique de l'UE et surtout de l'actuel gouvernement américain.
    Où sont les artisans de paix ? Quand vont-ils prendre des initiatives courageuses pour éviter le cataclysme qui menace notre planète ? Il est plus que temps d'agir .

  • Tout à fait d'accord avec votre commentaire et l'excellente analyse de l'article, dans lequel l'auteur fait preuve d'une grande connaissance historique et en tire les conclusions exactes.

  • Bien d'accord avec vous.
    Il manque un saint Louis, un arbitre, un garant, accepté par toutes les parties. Un homme dont la vertu donnerait confiance.
    Jean-Paul II aurait pu être cet homme, à la fois anticommuniste et antidécadent. Il a d'ailleurs sans doute retardé le cataclysme, repoussant les assauts léninistes et plaidant pour la conversion du monde occidental.
    Chaque camp craint l'autre et, tout à la fois, ambitionne de l'anéantir. Pourtant, l'effondrement économique de l'Europe et l'effondrement militaire de la Russie (ce qui n'empêche pas celle-ci de déclencher l'apocalypse) sont là, devant nous, imminents, inéluctables à vue humaine. Subsiste-t-il une volonté suffisante d'éviter le suicide collectif ?

  • Le parallèle avec les Somnambules est certes intéressant mais peu convaincant. Cet article nous ressort le même argument que la "droite française" (oxymore) dont l'antiatlantisme féroce est devenu légendaire. Nous rappellerons gentiment à l'auteur que la Russie a commencé ce conflit qu'elle préparait depuis longtemps, sans parler de ses chantages incessants de longue date sur ce qu'elle appelle avec condescendance son "proche étranger" sans parler des nouveaux états membres de l'UE. Ne pas réagir, ne rien faire, ça c'est le vrai somnambulisme. Il faut dire qu'en la matière, la France en connait un rayon à défaut de connaître aujourd'hui le rayonnement qui fut autrefois le sien. La Russie doit être stoppée et il n'y a rien à négocier. Négocier quoi au juste et pour faire quoi? Négocier ne peut se faire que sur un win-win. Et je ne vois absolument pas pourquoi l'Ukraine devrait être neutre si elle choisit elle-même une autre voie. Si maintenant, l'Ukraine prenait le chemin inverse, c'est encore elle que ça regarde. Et je ne suis pas un fan ni de la Russie, ni de l'Ukraine, mais pour des raisons différentes.

  • Cessez de vous répéter, monsieur Manave.
    On sait que vous êtes inconditionnellement pro-USA et anti-russe, mais votre extrémisme n'est pas une voie qui permette de sortir de cette Guerre.
    Pour sortir de cette guerre personne ne doit être humilié, contrairement à l'Allemagne nazie et au Japon en 1945.
    Il est absurde et irresponsable de faire un pas de plus, et l'attitude du vieillard Biden ne laisse aucune place à la diplomatie. Je le redis, elle est irresponsable et le fruit d'un égo démesuré et du désaveu politique grandissant d'une partie grandissante du peuple américain.

  • Cher Monsieur Levi, Je vous sens bien émotionnel. Posez-vous la question: qui a humilié la Russie? Il n'y a pas eu de Traité de Versailles, ni de traité tout court et encore moins de contrainte imposée par l'Occident ou je ne sais qui. Au contraire, il n'y a pas eu de Nurenberg du communisme sans oublier, vous qui parlez d'argent, le Club de Londres qui a effacé par étape la dette de l'URSS reprise par la Russie en tant qu'obligation contractuelle. Mais la Russie s'est appauvrie elle-même (merci le communisme) et a perdu la face sans combattre ou que nous ayons à le faire. Elle s'est comportée et se comporte toujours comme son pire ennemi. Au moment où le pays commençaient à connaître un peu de stabilité et de prospérité car la Russie revient de très loin, celle-ci se met à nouveau en rogne contre le :monde entier dans une guerre offensive cette fois. Poutine fait chanter tout le monde depuis qu'il en a les moyens. Et vous trouvez que la Russie est humiliée. La guerre en Tchétchénie a-t-elle été générée par une humiliation de la Russie? Laquelle? Il y a dans le psyché russe cette volonté absolue d'hégémonie tout aussi absolue façon 19ème siècle. Je connais très bien la Russie de l'intérieur car je l'ai vécue. Ce pays est par ailleurs très antisémite, ce que vous semblez avoir oublié. Ce sentiment irrationnel est très répandu dans la population. Z’aiment pas les Juifs en Russie, ils les haïssent même mais ils ne savent jamais vous expliquer pourquoi. C'est comme ça. Et vous défendez ce pays tellement humilié (je pleure) et même, je l'ai entendu, encerclé (là je fonds carrément en larmes). Mais bon. Euh au fait, je ne vous dis pas de vous taire contrairement à vous qui voudriez me faire taire. Au contraire, continuez votre pensée. Mais l'Histoire ne vous donnera pas raison.

  • Et si, pour se venger des sanctions occidentales parfois jusqu'à l'absurde qui sont prises contre son pays, V Poutine décidait de fermer soudainement les robinets du pétrole et du gaz? S'il décidait aussi de stopper soudainement la livraison de tous les produits que nous achetons chez lui? Certes, s'il faisait ce genre de choses, la Russie perdrait des dizaines de milliards, mais que feraient nos gouvernements? Inutile de préciser que l'Union européenne serait incapable de trouver des solutions du jour au lendemain. Inutile d'affirmer que notre pouvoir d'achat déjà tellement mis à mal, s'effondrerait comme un château de cartes. Dès lors, que faire? Laisser les soldats russes massacrer l'Ukraine sans broncher? Certes non, mais à force de souffler sur les braises, à force de livrer des canons, des chars et des missiles à monsieur Zelenski, ne risque t-on pas de ranimer ce feu qui nous verrait entrer dans un conflit mondial? Non, il n'y a pas de guerre propre; non, il n'y en a aucune qui ne laisse pas derrière elle la mort honteuse de civils qui ne demandaient que la paix. On le voit aujourde'hui comme hier. Les frappes de l'Otan en Irak, en Libye, en Syrie ou encore en Serbie sont là pour démontrer que la vie humaine ne fait pas le poids face aux pouvoirs financiers. Cherchez la morale... Quand on sait que, contrairement à ses promesses faites lors de la chute du mur de Berlin, ce même Otan n'a cessé de s'élargir jusqu'aux portes de la Russie, quand on sait que l'irrespect des accords de Minsk n'a jamais vu l'occident lever le petit doigt, comment continuer à penser qu'il y a d'un côté un camp blanc comme neige et de l'autre un camp noir comme du charbon? "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre", disait un certain Jésus-Christ. Voilà, semble t-il, une parole qu'on ferait bien, de méditer... ,

  • Vous citez le Christ mais je ne vois pas où vous voulez en venir. Vous parlez des pouvoirs financiers. Lesquels exactement? Les vraies questions sont celles-ci:
    -Que faisions-nous au niveau matières premières avant la chute de l'URSS?
    -Qui a décidé de brancher les pays occidentaux (je ne parle pas de l'ancien bloc de l'Est aujourd'hui membre de l'UE) sur le gaz et le pétrole russes (de mauvaise qualité car contiennent trop de soufre)?
    -Qui a décidé de faire confiance à la Russie en général et à Vladimir Poutine en particulier?
    J'y vois l'ombre d'une naïveté consternante d'une part et de la corruption internationale russe d'autre part. En effet, la Russie a beaucoup d'argent et la chair est faible. Il y a la corruption qui se voit. Comment se fait-il que Schroeder et Fillon travaillent pour des sociétés russes sans que cela ne pose le moindre problème? Et puis, il y a la corruption que l'on ne voit pas. Comment se fait-il qu'un pays comme l'Alemagne ait pu vouloir fermer ses centrales nucléaires pour importer PLUS de gaz russe et ce pour alimenter les nouvelles centrales au gaz? Idem sur notre petite terre bio-vert-de-gris.
    -Nous avons raison de soutenir l'Ukraine, ne fût-ce que par souci strictement humanitaire. Et pour ce faire, le soutien logistique est nécessaire. A la différence des mâles issus de certaines ethnies exotiques cherchant un abri chez nous, les réfugiés ukrainiens, eux, ce sont surtout des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ce sont des vrais réfugiés dont l'immense majorité rentrera en Ukraine après le conflit.
    Alors, si rien n'est tout blanc ou tout noir, il faut se souvenir que l'OTAN a accepté les demandes des anciens du Pacte de Varsovie de la rejoindre mais n'a JAMAIS exigé qu'ils en deviennent membres. Cela s'est fait car c'était avznt tout le choix de nations souveraines. En voyant ce qu'il se passe en Ukraine, je pense qu'ils ont eu mille fois raison !

  • Effectivement les "sanctions" européennes sont aussi absurdes qu'inutles. C'est se tirer une balle dans le pied.

  • Histoire de rééquilibrer le débat. On n’est pas dans le procès des Etats-Unis. J’ai lu des commentaires sur le site genre « Fatima 2017 » comme solution au conflit. Il n’y a pas de solution à ce conflit, Fatima ou pas. On évoque JP-II comme si on savait que celui-ci prendrait position pour l’agresseur. Soir, le parallèle avec les Somnambules est certes intéressant mais peu convaincant en ce qui me concerne. Cet article nous ressort le même argument que la "droite française" (oxymore) dont l'anti-atlantisme féroce est devenu légendaire. Nous rappellerons gentiment à l'auteur que la Russie a commencé ce conflit qu'elle préparait depuis longtemps, sans parler de ses chantages incessants de longue date sur ce qu'elle appelle avec condescendance son "proche étranger" sans parler des nouveaux états membres de l'UE. Ne pas réagir, ne rien faire, ça c'est le vrai somnambulisme. Il faut dire qu'en la matière, la France en connait un rayon à défaut de connaître aujourd'hui le rayonnement qui fut autrefois le sien. La Russie doit être stoppée et il n'y a rien à négocier. Négocier quoi au juste et pour faire quoi? Négocier ne peut se faire que sur un plan win-win. Et je ne vois absolument pas pourquoi l'Ukraine devrait être neutre si elle choisit elle-même une autre voie. Si maintenant, l'Ukraine prenait le chemin inverse, c'est encore elle que ça regarde. Et je ne suis pas un fan ni de la Russie, ni de l'Ukraine, mais pour des raisons différentes. Ceci vaut également pour la Suède et ka Finlande voulant adhérer à l’OTAN. Alors, sur le sujet, un autre dictateur se mêle de l’affaire en déclarant que l’adhésion de ces deux pays à l’OTAN serait selon lui une erreur. Mais de quel droit interdire ça ?

  • Du même droit que les USA ont interdit l'implantation de missiles à Cuba.
    Au nom de la légitime sécurite d'un pays.

  • Croire que l'Ukraine est autonome et indépendante, c’est faire l'autruche et fermer les yeux sur les millions de dollars versé en Ukraine pour soutenir Maidan.
    C'est ne pas vouloir voir la coopération de l'Ukraine aux recherches militaire bactériologique des USA.
    C'est ne pas vouloir voir combien l'Ukraine est une base arrière pour l’expérimentation et la fabrique des médicaments.

  • Tiens, hier, comme il y a rarement grand-chose à se mettre sous la dent en télévision le samedi soir, en zappant, je suis tombé sur le Concours Eurovision de la Chanson. Je suis allé me coucher après la prestation belge qui était plutôt très réussie, rien à redire, même si ma préférence allait vers les Finlandais qui en jetaient. Mais c’est une question de goût. Le kitsch, c’est pas trop mon truc. Et comme je commençais à m’endormir, je suis ensuite allé regarder ARTE dans mon lit. Ce qui m’a particulièrement choqué, c’est la présence de l’Azerbaïdjan au concours sans que personne n’y trouve rien à redire. On me dira qu’il ne s’agit que d’un concours et que l’Eurovision ne fait pas de politique. C’est intéressant, ça, car d’un côté on exclut la Russie d’office pour des raisons objectives, mais pas l’Azerbaïdjan qui méritait amplement de l’être pour les mêmes raisons objectives puisqu’il est impliqué dans un autre conflit, y compris le massacre des Arméniens du Karabakh. J’ai du mal avec ces doubles standards. Que l’on exclut la Russie, c’est bien normal. Mais pourquoi pas l’Azerbaïdjan ? Et puis on fait gagner l’Ukraine mais on ne fait toujours pas de politique. A-t-on envisagé un instant comment les Ukrainiens vont procéder pour organiser ce coûteux concours chez eux sur fond de guerre ou d’après-guerre ? Ou bien alors allons-nous encore devoir pour ça aussi mettre la main à la poche ? Nous voulons un continent en paix dans le respect de nos voisins et ce au nom de Dieu. Oh Dieu, pardonne-nous notre hubris et remets-nous dans le droit chemin.

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