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Stockel, 7 décembre : Les laïcs, pierres vivantes de l'Eglise; conférence de Claude Callens

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Christine Gosselin, sur le site du diocèse de Namur, présente l'orateur :

Claude Callens, 20 ans de recherches en morale sociale sur la toile

Son amour des mots, prose ou poésie n’a d’égal que son éloquence… Claude Callens a effectué des recherches, choisi ses mots, soigné ses présentations orales et visuelles au service de tous depuis bientôt 60 ans. Pourtant s’il manie si bien l’art de la parole, il reste très discret sur lui-même et son travail. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la mise en ligne de ses cours et conférences : plus de 2200 pages sur l’enseignement social chrétien. Un travail magistral mis à disposition de tous.

C’est comme professeur à l’Athénée de Saint-Servais que Claude Callens commence sa carrière et sa réflexion en 1964. Très vite il sera également appelé à donner des cours et à animer des ateliers d’expression vocale et théâtrale dans le cadre des Cours supérieurs de pédagogie (IETC-Namur) en promotion sociale. Des sujets et publics variés qui l’amènent, dès 1968, à découvrir la philosophie politique. Effectivement, Claude est tenaillé par ce souci de trouver une cohérence « trouver ce qui peut correspondre dans l’organisation du monde avec ces théories » explique-t-il. Mais les solutions proposées par Marx et Engels, puis par le socialisme démocratique qu’il étudie consciencieusement à travers le journal Le Peuple, ou les publications de l’Institut Émile Vandervelde ne le convainquent pas. Elles risquent de mener à une société inhumaine ! Il prendra définitivement distance avec le socialisme démocratique en rédigeant un petit opuscule, Le messianisme socialiste, publié le 1er janvier 1976.

Le déclic

Une lecture fortuite provoquera la révélation qui allait orienter ses futures recherches : « Pour mon anniversaire, mon père m’a offert un livre qu’on lui avait conseillé en librairie. Il s’agissait de l’ouvrage Les nouveaux prêtres de Michel de Saint Pierre, dans lequel l’auteur part en guerre contre les progressistes… C’est avec cet ouvrage publié en plein concile Vatican II, que j’ai commencé à m’intéresser à la morale sociale de l’Église par le biais de notes en bas de page qui renvoyaient vers les grandes encycliques sociales. »

« À dater de ce jour, Claude est mordu et passera de longues heures à découvrir l’enseignement social chrétien » sourit son épouse Jacqueline, venue nous rejoindre dans le salon. Durant 13 ans, il relève systématiquement les thèmes et les prises de position de l’Osservatore romano, toujours taraudé par cette question de cohérence : quelle est la compatibilité de la foi avec l’organisation de la société et ses doctrines ? Dès 1977, il annonce lors d’une conférence à Lausanne que c’est dans la doctrine sociale de l’Église et non dans le socialisme démocratique que se trouvent les réponses. Enfin ces recherches et réflexions, délivrées partiellement dans des conférences pour les Centres étudiants de formation et d’action culturelle et sociale (à Namur, Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Mons et Liège) aboutiront en 1993 à un important ouvrage intitulé Un sens à la société, Essai de synthèse de la doctrine sociale de l’Église sous le pontificat de Jean-Paul II de 1978 à 1991.

« J’avais trouvé ma voie : celle qui va de l’Écriture sainte à Léon XIII et de Léon XIII à François » souffle Claude Callens.

Cette voie n’est pas restée inaperçue. Dès 1993, Claude donnera cours de morale sociale à l’École de la Foi de Namur dont il deviendra le directeur, puis au Séminaire et Studium Notre-Dame ainsi qu’à l’Institut supérieur de théologie du diocèse de Tournai jusqu’en 2019.

Ce sont l’ensemble de ces cours, 2200 pages, plus de vingt ans de recherches, que Claude nous partage aujourd’hui dans un tout nouveau site « Évangélisation et action politique : défense et illustration de quelques thèmes de la doctrine sociale de l’Église ; 2000-2020 » à l’adresse www.moralesociale.net. Sous une forme accessible à tous, avec une structuration de la pensée claire et une grande facilité d’utilisation, le site permet de naviguer d’un chapitre à l’autre, d’effectuer des recherches par thématiques et de trouver des références solides sur la doctrine sociale de l’Église. La possibilité de télécharger ou d’imprimer les références, chapitres ou conférences est également offerte.

« Bien d’autres thèmes pourraient être abordés [..] la doctrine sociale de l’Église est beaucoup moins déterminée et figée que nous ne sommes parfois tentés de le croire […]. Elle consiste en un « projet social » en vue d’éveiller les hommes à une prise de conscience personnelle et réfléchie de la signification de leur foi pour la vie économique et sociale » […] précise Claude en préalable à la lecture de ces notes. Il appelle à améliorer ce travail. Claude lui-même alimente toujours ces pages avec ses recherches actuelles : une publication sur la double mission du laïcat (2018), deux nouvelles publications sur Laudato Si’ et Fratelli Tutti (2021), et sur l’éthique du travail.

Actuellement, outre le soin de sa grande famille, sept enfants et dix-neuf petits enfants, Claude s’intéresse aux rapports entre morale et esthétique dans les arts contemporains ains qu’à l’image du corps et de la sexualité dans les arts… de nouvelles thématiques qui ne manqueront pas d’enrichir cette recherche incontournable mise à notre disposition. En début de cette année 2023, il publiait encore un nouveau livre intitulé Jean Paul II et les laïcs. La double mission du laïcat, aux éditions Mame. Il y pointe l’importance du rôle des laïcs dans la vie du corps de l’Église.

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