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  • Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden (Interview du cardinal Müller, III)

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    EXCLUSIF : Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden

    Le cardinal Müller a condamné le meurtre des enfants à naître en le qualifiant d'"infanticide" et l'a comparé à l'"époque nazie", soulignant que les papes et les évêques précédents "n'avaient pas peur d'excommunier" pour des crimes graves.

    28 mars 2024

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) -- L'ancien préfet du plus haut bureau de doctrine du Vatican, le cardinal Gerhard Müller, a condamné le soutien du président américain Joe Biden à l'avortement, affirmant qu'il s'agit d'un "infanticide" et que ceux qui promeuvent "l'infanticide" devraient être "excommuniés".

    Le mot "avortement" est trop doux. La réalité, c'est le meurtre, le meurtre d'une personne vivante", a déclaré le cardinal Gerhard Müller. "Il n'y a aucun droit à tuer une autre personne. C'est absolument contraire au cinquième commandement".

    Le cardinal a fait ces commentaires en condamnant le président Joe Biden lors d'une longue interview avec LifeSiteNews à Rome. {Les parties I et II se trouvent ici et ici.} Sa critique directe de la position très publique et constante de Joe Biden en faveur de l'avortement est intervenue peu après que le président a utilisé son discours sur l'état de l'Union de 2024 pour promettre de "rétablir Roe v. Wade en tant que loi du pays".

    Le cardinal Müller a comparé le meurtre des enfants à naître et des personnes âgées à l'époque "nazie", déclarant qu'"il est absolument inacceptable que l'on puisse se dire catholique et promouvoir et justifier le meurtre de personnes humaines, d'êtres humains [du] début dans le ventre de la mère, jusqu'à la dernière respiration [avec] l'euthanasie... Tuer des personnes malades, comme à l'époque nazie, c'est de l'euthanasie".

    Le cardinal Müller a toutefois laissé entendre que si M. Biden est "nominalement catholique, il est en réalité un nihiliste. C'est du cynisme et du cynisme absolu". 

    Le prélat a opposé M. Biden aux catholiques et aux autres chrétiens d'Amérique qui "savent et acceptent, comme tout le monde d'ailleurs, que les non-croyants, avec leur simple raison, peuvent comprendre qu'il n'est pas possible qu'un être humain ait le droit d'en tuer un autre".

    S'appuyant sur l'exemple de saint Ambroise de Milan et de son excommunication de l'empereur Théodose, le cardinal Müller a expliqué qu'"en d'autres temps, des gens comme lui auraient été excommuniés. Autrefois, les papes et les évêques ne craignaient pas d'excommunier, comme saint Ambroise de Milan".

    Il s'est levé et nous devrions également nous lever et, sans regarder les conséquences pour nous, nous devons nous lever et ouvrir la bouche pour les personnes innocentes et pour protéger leur vie. Saint Jean-Baptiste a dit à Hérode : "Il ne t'est pas permis de prendre la femme de ton frère pour en faire ta propre femme". Il ne t'est pas permis de tuer des personnes ou de justifier [cela], d'ouvrir la législation comme si elle était légale ou légitime. Tuer les gens n'est pas une forme de régulation des naissances, mais il est absolument immoral de tuer d'autres personnes.

    Aujourd'hui, l'ensemble du monde occidental, les dirigeants occidentaux, la grande majorité des dirigeants occidentaux, y compris en Allemagne et en France, ont perdu leur crédibilité en accordant le droit de tuer leur peuple. Ils ne peuvent pas, d'une part, protester contre le meurtre d'innocents en Ukraine et, d'autre part, autoriser le meurtre de leurs propres enfants.

    Réitérant la vérité selon laquelle Dieu est "le créateur de chaque corps et nous, les humains, ne sommes que les administrateurs de la bonne volonté de Dieu", le cardinal Müller a fait remarquer que l'humanité était appelée à prendre soin de ses semblables, car "nous ne pouvons pas distinguer ou séparer l'amour de Dieu pour nous et notre amour pour Dieu, de notre amour pour notre prochain et de l'amour de notre prochain pour nous".

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  • Mardi de Pâques : Rabbouni!

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    Evangile du jour selon saint Jean, chapitre 20, vv. 11-18

    Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes, et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis. »
    Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le gardien, elle lui répond : « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre. »
    Jésus lui dit alors : « Marie ! » Elle se tourne vers lui et lui dit : « Rabbouni ! » ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs. Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
    Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »

    Homélie (homelies.fr - Archive 2007)

    Marie est revenue au tombeau, elle pleure. Quel bel enseignement pour nous en cette octave pascale. La joie de la résurrection est si proche d’elle, et elle ne voit rien. La rencontre du ressuscité est à sa portée, mais elle reste aveuglée et accablée par ses soucis.

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  • L'homélie du pape lors de la veillée pascale

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    VEILLÉE PASCALE EN LA NUIT SAINTE

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Samedi Saint, 30 mars 2024

    _______________________________________

    Les femmes se rendent au tombeau aux premières lueurs du jour, mais elles gardent en elles les ténèbres de la nuit. Bien qu’elles soient en chemin, elles sont encore immobiles : leur cœur est resté au pied de la croix. Encore étourdies par les larmes du Vendredi saint, elles sont paralysées par la douleur, elles sont enfermées dans le sentiment que tout est maintenant fini, qu’une pierre a été posée sur l’histoire de Jésus. C’est justement la pierre qui est au centre de leurs pensées. Elles se demandent : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » (Mc 16, 3). Mais lorsqu’elles arrivent sur place, la force surprenante de Pâques les bouleverse : «  Levant les yeux - dit le texte - elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande » (Mc 16, 4).

    Arrêtons-nous, chers frères et sœurs, sur ces deux moments qui nous conduisent à la joie inouïe de Pâques : dans un premier temps, les femmes se demandent avec angoisse qui roulera la pierre ; dans un deuxième temps, levant les yeux, elles voient que la pierre a déjà été roulée.

    Tout d’abord – premier temps – il y a la question qui hante leurs cœurs brisés par la douleur : qui roulera la pierre du tombeau pour nous ? Cette pierre représentait la fin de l’histoire de Jésus, enseveli dans la nuit de la mort. Lui, la vie venue dans le monde, il a été tué ; Lui qui a manifesté l’amour miséricordieux du Père, on ne lui a pas fait pitié ; Lui qui a libéré les pécheurs du poids de la condamnation, il a été condamné à la croix. Le Prince de la paix qui avait délivré une femme adultère de la fureur violente des pierres, git enseveli derrière une grosse pierre. Cette pierre, obstacle insurmontable, était le symbole de ce que les femmes portaient dans leur cœur, le point final de leur espérance : tout s’était brisé contre elle, avec le sombre mystère d’une douleur tragique qui avait empêché la réalisation de leurs rêves.

    Frères et sœurs, cela peut nous arriver aussi. Nous sentons parfois qu’une pierre tombale a été lourdement placée à l’entrée de notre cœur, étouffant la vie, éteignant la confiance, nous emprisonnant dans le tombeau des peurs et de l’amertume, bloquant le chemin vers la joie et l’espérance. Ce sont des “pierres de la mort”  et nous les rencontrons le long du chemin, dans toutes ces expériences et ces situations qui nous volent l’enthousiasme et la force d’avancer : dans les souffrances qui nous touchent et dans la mort d’êtres chers qui laissent en nous des vides insurmontables ; nous les rencontrons dans les échecs et les peurs qui nous empêchent d’accomplir le bien qui nous tient à cœur ; nous les rencontrons dans toutes les fermetures qui freinent nos élans de générosité et ne nous permettent pas de nous ouvrir à l’amour ; nous les rencontrons dans les murs de caoutchouc de l’égoïsme – ce sont de véritables murs de caoutchouc – égoïsme et indifférence qui repoussent l’engagement à construire des villes et des sociétés plus justes et à taille humaine ; nous les rencontrons dans toutes les aspirations à la paix brisées par la cruauté de la haine et la férocité de la guerre. Lorsque nous vivons ces déceptions, nous avons le sentiment que nombre de rêves sont destinés à être brisés, et nous nous demandons, nous aussi, avec angoisse : qui nous roulera la pierre du tombeau ?

    Pourtant, ces mêmes femmes qui avaient les ténèbres dans le cœur témoignent d’une chose extraordinaire : en levant les yeux, elles ont vu que la pierre avait déjà été roulée, alors qu’elle était très grande. Voilà la Pâque du Christ, voici la force de Dieu : la victoire de la vie sur la mort, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, la renaissance de l’espérance dans les décombres de l’échec. C’est le Seigneur, le Dieu de l’impossible, qui a roulé pour toujours la pierre et commencé à ouvrir nos cœurs, pour que l’espérance n’ait pas de fin. C’est donc vers Lui que nous devons, nous aussi, lever les yeux.

    Et alors – deuxième temps – : levons nos yeux vers Jésus. Après avoir assumé notre humanité, il est descendu dans les abîmes de la mort et les a traversés par la puissance de sa vie divine, ouvrant une brèche de lumière infinie pour chacun. Ressuscité par le Père dans sa chair, dans notre chair, par la force de l’Esprit Saint, il a ouvert une page nouvelle pour le genre humain. Dès lors, si nous laissons Jésus nous prendre par la main, aucune expérience d’échec et de douleur, aussi douloureuse soit-elle, ne peut avoir le dernier mot sur le sens et le destin de notre vie. Désormais, si nous nous laissons saisir par le Ressuscité, aucune défaite, aucune souffrance, aucune mort ne pourra arrêter notre marche vers la plénitude de la vie. Dorénavant, « nous, chrétiens, nous disons que cette histoire ... a un sens, un sens qui embrasse toute chose, un sens qui n’est plus corrompu par des absurdités et des obscurités ... un sens que nous appelons Dieu ... C’est vers Lui que confluent toutes les eaux de notre transformation ; elles ne s’enfoncent pas dans les abîmes du néant et de l’absurde ... parce que son tombeau est vide et que Lui, qui était mort, s’est montré comme le vivant » (K. RAHNER, Qu'est-ce que la Résurrection ? Méditations sur le Vendredi saint et Pâques, Brescia 2005, 33-35).

    Frères et sœurs, Jésus est notre Pâque, Il est Celui qui nous fait passer des ténèbres à la lumière, qui s’est lié à nous pour toujours et nous sauve des abîmes du péché et de la mort, nous entraînant dans la ruée lumineuse du pardon et de la vie éternelle. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui, accueillons Jésus, le Dieu de la vie, dans nos vies, renouvelons-Lui notre “oui” aujourd'hui, et aucune pierre ne pourra étouffer nos cœurs, aucune tombe ne pourra enfermer la joie de vivre, aucun échec ne pourra nous condamner au désespoir. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui et demandons-Lui que la puissance de sa résurrection fasse rouler les pierres qui oppressent nos âmes. Levons les yeux vers Lui, le Ressuscité, et marchons avec la certitude que, sur le fond obscur de nos attentes et de nos morts, se trouve déjà la vie éternelle qu’Il est venu apporter.

    Sœur, frère, que ton cœur explose de joie en cette nuit sainte, en cette nuit sainte! chantons ensemble la résurrection de Jésus : « Chantez, chantez-le tous, fleuves et plaines, déserts et montagnes... chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils. Peuples brisés par le mal et meurtris par l'injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L'homme des douleurs n'est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s'élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité ! Et vous, frères et sœurs, petits et grands ... vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter ... une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur – frères et sœurs – c’est la fête des vivants » (J-Y. QUELLEC, Dieu face nord, Ottignies 1998, 85-86).

  • Lundi de Pâques dans la lumière du Ressuscité

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    Lundi de Pâques : Homélie (homelies.fr - archive 2010)

    Les femmes viennent de recevoir la première annonce de la Résurrection. « Tremblantes et toutes joyeuses », elles courent porter la nouvelle aux disciples, comme l’Ange le leur a ordonné. C’est sur ce chemin de l’humble obéissance et de la foi partagée que Jésus vient à leur rencontre et se fait reconnaître. Le Seigneur ressuscité confirme les paroles de l’Ange ainsi que la mission que celui-ci avait confiée aux femmes : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ». L’annonce de la Résurrection est toujours conjointement un appel à rejoindre le Seigneur afin de le contempler là où il se donne à « voir » : dans nos Galilées quotidiennes. L’Emmanuel accomplit le programme que signifie son nom : Dieu est « avec nous » (Mt 1,23) « pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

    Tandis que les femmes se mettent en chemin, en hâte et toutes joyeuses comme Marie se rendant chez sa cousine Elisabeth après l’Annonciation, voilà qu’elles croisent un cortège d’hommes portant la même information, mais qui sont loin de partager leur joie, car pour eux, cette « nouvelle » n’est point « bonne ». Tout oppose ces deux groupes : alors que les femmes quittent la ville - symbole du monde ancien et de la première Alliance désormais dépassée - pour se rendre au lieu où le Seigneur ressuscité leur a donné rendez-vous, les hommes, eux, retournent dans la cité, et leur témoignage rassemble dans la fébrilité et le trouble, ceux-là même qui ont condamné à mort le Vivant. Pour sauver la face, ils vont s’enfoncer dans le mensonge en soudoyant les témoins, leur ordonnant de répandre la fausse rumeur du vol du cadavre.

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  • L’image de l’Eglise semble atteinte et pourtant un printemps de la foi se dessine

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    De Jean-Pierre Denis sur le site du journal La Croix :

    Un printemps catholique

     

    7 000 adultes ont été baptisés dans la nuit de Pâques. Depuis 10 ans, le nombre de personnes demandant à devenir chrétiennes a fortement augmenté. Le journaliste et écrivain Jean-Pierre Denis, s’interroge sur ce paradoxe : l’image de l’Eglise semble atteinte et, pourtant, un printemps de la foi se dessine.

    31/03/2024

    Qu’est-ce qu’un catholique, pardon, « un catho » ? Une sorte de benêt réactionnaire, un peu méchant, un peu sénile, qui marmonne des textes abscons, préfère la messe à la grasse matinée et s’obstine à obéir à une secte rétrograde dont la principale activité est de couvrir des abus sexuels. Ce dévot-là n’a que trois obsessions : interdire aux femmes de faire ce qu’elles veulent de leurs corps, empêcher les personnes LGBT de mener leur vie et obliger les malades à souffrir le plus longtemps possible. Ce catho-là est, logiquement, le dernier des Mohicans, un démodé, un poussiéreux. Pour ne rien arranger, cet ahuri n’a pas compris que Jésus n’a jamais existé, puisque ainsi Michel Onfray l’affirme. Cela vous fait envie ? Comment ça, non ? À moi non plus, cela dit, maintenant que j’y songe.

    Et voilà que le nombre d’adultes qui ont été baptisés au cours de la vigile pascale fait un bond sans doute jamais vu, comme La Croix l’a relevé. Depuis plusieurs mois d’ailleurs, les capteurs catholiques sentent d’ailleurs qu’il se passe quelque chose, qui échappe au discours officiel sur la société française. Dans certains diocèses, comme à Montpellier, les catéchumènes ont été cette année deux fois plus nombreux que l’an dernier. C’est choquant ! On aurait pu prévenir ! Comment ces gens peuvent-ils vouloir tomber dans le bénitier quand tout est fait pour les en dissuader, et quand ils ne savent même plus ce qu’est un bénitier ? Ces nouveaux catholiques surgis de nulle part ignorent-ils l’image que les médias et les réseaux sociaux véhiculent ? Ont-ils demandé l’autorisation à l’administration de la société sécularisée ? Sont-ils mal informés ? Manipulés ? Après tous les efforts déployés pour les dégoûter, ils y mettent sans doute de la mauvaise volonté. Que fait la police ?

    Nul ne sait si le printemps de la foi durera. Il y a parfois de ces gelées tardives qui vous mettent à bas une jolie floraison et hop ! finie la récolte que l’on fantasmait. En attendant, Dieu se rit. C’est écrit dans les psaumes, d’ailleurs : « Les rois de la terre se dressent, les grands se liguent entre eux contre le Seigneur et son messie : faisons sauter nos chaînes, rejetons ces entraves ! Celui qui règne dans les Cieux s’en amuse. »

    Le facétieux Créateur se moque tout autant de nos plans pastoraux, probablement, si j’en juge par nos résultats. Dieu va chercher les « cathos » où ça lui chante, et même là où nous ne chantons pas. Ne lis-je pas dans Le Pèlerin l’humble témoignage d’un jeune assistant parlementaire que le Messie est venu chercher quand il avait douze ans ? Le jeune homme s’est acheté clandestinement un évangile avec ses petites économies, et le mal était fait : le voici chrétien. Il n’est pas le seul à qui semblable mésaventure soit arrivée, même en politique, de la France insoumise à Reconquête en passant par toutes les couleurs, j’en connais.

    L’Évangile nous le dit pourtant : les disciples s’éparpillent quand le temps se fait noir. Dans la Passion selon saint Marc, seuls deux marginaux confessent en geste ou en mot la messianité du Christ. Une femme brise un vase de parfum précieux sur la tête de Jésus, et quand tout est achevé dans le plus effarant des échecs le flic de garde — un centurion romain, même pas catholique de toujours — proclame le crucifié « Fils de Dieu ». Et si, au fond, ils étaient les plus grands théologiens, ces nouveaux chrétiens qui ne connaissent rien à rien, mais rien, vraiment rien ? C’est au plus bas que le très-haut se laisse toucher. Quand l’Église est par terre et que nous, les disciples canal historique, nous errons hébétés au milieu des dernières pierres qui tombent, c’est le bon moment pour entrer dans le club des loosers. Tout cela sent les commencements.

  • Le cardinal Fridolin Ambongo s'est livré à un nouveau réquisitoire contre Kinshasa

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    De Serge Ouitona sur Afrik.com :

    RDC : nouveau réquisitoire du cardinal Fridolin Ambongo contre Kinshasa

    Le Cardinal Fridolin Ambongo
    Le Cardinal Fridolin Ambongo

    Comme à son habitude, l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fridolin Ambongo, a profité de son homélie très attendue de la veille de la fête de Pâques pour mettre le doigt sur les maux qui continuent de miner son pays. Un grand pays qui, dit-il, se montre incapable de défendre son intégrité territoriale.

    L’instant est solennel à la cathédrale de Kinshasa. Comme aux grands moments, c’est le cardinal Fridolin Ambongo en personne qui officie cette messe de la veillée pascale. En de pareilles occurrences, le prélat ne porte pas de gants pour dénoncer ce qui, à son sens, va de travers dans le pays. Et la situation à l’Est du pays a occupé une bonne part de son prêche.

    Fridolin Ambongo dénonce l’incurie des autorités politiques et l’extrême faiblesse de l’armée congolaise. « Au-delà de discours complètement inutiles, la réalité est que les autres continuent à avancer et à occuper l’Est de notre pays. C’est une évidence, pour la simple raison, que le Congo n’a aucune force pour défendre l’intégrité de son pays », a-t-il lancé. Non sans ajouter que la RDC est « un éléphant aux pieds d’argile ». Explication : « Nous tenons des discours ici comme si nous étions forts. La vérité est que le Congo n’a pas d’armée. C’est très grave pour une nation comme la nôtre », tranche le cardinal.

    Un pays « en agonie »

    Le réquisitoire de l’archevêque de Kinshasa ne s’est pas arrêté à ces mots. « Une partie du pays est attaquée de l’extérieur, mais nous, au niveau de Kinshasa, siège des institutions, nous continuons à poser des actes qui ne vont pas dans le sens de la consolidation de l’unité, de la cohésion ». Pour justifier ces propos, il invoque la question du récent ralliement de certains cadres du PPRD, parti de l’ex-Président Joseph Kabila, au M23. Là-dessus, Fridolin Ambongo a été, comme d’habitude, incisif, en soulevant une grosse interrogation : « Nous pouvons les traiter (ces cadres du PPRD, ndlr) de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi, mais la question de fond, c’est : pourquoi ces gens ont-ils agi de cette manière-là ? »

    La réponse est toute faite : « C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale, qui excluent les autres ». Dans ce flot de dénonciations, la justice congolaise n’est pas épargnée. « Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux. La justice est la première instance à bafouer les droits de simples citoyens », fait observer le prélat. Il dépeint un pays martyr, victime non seulement de ses dirigeants, des pays voisins, mais également des compagnies minières à l’appétit très vorace.