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Conférence sur le développement à l'ONU : nouvelles manoeuvres totalitaires

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C-Fam.jpg Le document final de la conférence sur le développement ignore les préférences nationales

By C-FAM Staff

Les représentants se pressaient vers la salle de conférence de l’ONU vendredi dernier juste avant trois heures de l’après-midi. Ils avaient passé toutes les nuits de la semaine, jusqu’à quasi deux heures du matin la nuit précédente, à négocier sans réussir à trouver un accord. En ce moment, ils n’avaient que vingt minutes pour décider si ils allaient ou non donner leur accord à la dernière version du document final, qui n’était pas la leur mais une version mise en place par le facilitateur de la session.

Certains représentants, visiblement irrités en feuilletant le texte, ont fait rapidement part de leur désaccord aux autres représentants. De nombreuses parties de la proposition de document final ayant été contestées par les gouvernements n’ont pas été retirées du document. Par exemple, malgré une claire majorité des Etats présents aux négociations opposés aux « droits reproductifs », ceux-ci apparaissaient tout de même dans le texte final du facilitateur.

C’est la troisième année de suite que la Commission de l’ONU sur la population et le développement a eu recours à une telle manœuvre de dernière minute pour éviter de se terminer sans accord sur un document final.

Un des représentants ayant siégé à la table des négociations a déclaré  au Friday Fax que le fait que la commission soit de plus en plus divisée suggère « un affaiblissement du supposé consensus qui a permis de former le Programme d’action approuvé au Caire en 1994 ».

Vingt-deux Etats se sont opposés à l’inclusion de l’« éducation sexuelle » des enfants dès l’âge de dix ans, proposée par les Etats-Unis et qui avait le soutient de seulement deux Etats. Malgré cela, le texte du facilitateur contenait cinq références à l’ « éducation sexuelle ».

Vingt-deux Etats arabes, soutenus par Malte, la Pologne, le Saint Siège et quelques Etats supplémentaires ont exprimé plusieurs fois leur opposition à l’inclusion des « services de santé reproductive », un terme souvent utilisé par le personnel de l’ONU pour inclure l’avortement ; cependant la phrase est restée malgré leur opposition.

La déconnection entre les faits et le compromis ne s’explique pas seulement par le fait que le texte de compromis ne contenait pas le langage convenu, mais plutôt par le fait que le facilitateur était un représentant d’un Etat d’Europe de l’ouest.

Alors qu’ils prenaient connaissance du dernier texte vendredi après-midi, les Etats n’avaient que peu d’options possibles : soit rejeter le texte et retourner chez eux  les mains vides, s’exposant à une humiliation professionnelle, ou bien retourner à la table des négociations, dans une salle plus petite, au premier étage, pour tenter de sauver les apparences, et récupérer autant de langage favorable possible d’ici la fin de journée. Ils ont choisi la dernière option.

Le facilitateur a déclaré aux représentants que seulement deux sujets revenaient sur la table des négociations. Alors qu’on le pressait d’être plus spécifique, il a précisé que la première question avait trait à l’ajout ou non d’une réserve de souveraineté nationale, exigée par le groupe des Etas Arabes, l’Iran et le Pakistan ; la seconde, au retrait d’une référence à « l’occupation étrangère », un terme fortement rejeté par les Etats-Unis et Israël.

Les négociations  se sont déroulées en accord avec ses instructions, malgré les objections du Saint Siège et des autres délégations souhaitant aborder aussi des sujets essentiels tels que la vie humaine et la famille.

Quelques heures plus tard, les délégués sont réapparus et se sont rassemblés dans le hall principal. La clause de souveraineté nationale avait été insérée, aucune des références essentielles pour la majorité des nations et concernant la vie humaine et la famille n’avait été retirée.

Un employé du congrès des Etats-Unis a confié au Friday Fax : « Maintenant, les Etats Unis vont utiliser ce document de « consensus » pour faire pression sur les pays en voie de développement afin qu’ils changent leur législation. Votre Etat a donné son accord à ce document, vont-ils dire, maintenant vous devez conformer votre législation si vous ne voulez pas perdre l’aide financière internationale »

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