Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Fête de l'Aïd chez les bénédictines de Liège; comment prier ensemble si l'on ne prie pas le même Dieu ?

IMPRIMER

Sous la plume de Françoise Mélard, un compte-rendu de la rencontre entre chrétiens et musulmans qui a eu lieu à l'Abbaye Paix Notre-Dame à Liège, le 9 septembre dernier, figure sur le site du diocèse de Liège.

Nos amis et visiteurs connaissent nos réticences à l'égard de ce genre d'évènements et des ambiguïtés qu'ils véhiculent, quelles que soient les cautions épiscopales, cardinalices ou même pontificales dont ils bénéficient. Cela n'empêche pas certains d'entre nous de rencontrer et d'accueillir chaque semaine des musulmans dans le cadre de l'aide qui leur est apportée, en particulier dans le cadre des centres de distribution sous l'égide de saint Vincent de Paul.

Nous pensons que la prière des chrétiens doit s'adresser en Esprit et en vérité au Dieu de Jésus-Christ et que ceux qui n'adhèrent pas à notre foi doivent être au coeur de nos intentions et de nos préoccupations pour qu'ils puissent un jour nous rejoindre dans la pleine communion à la seule foi qui tienne.

Face à un islam conquérant et intolérant tel qu'on le découvre à l'oeuvre dans les pays qui connaissent le pseudo "printemps arabe", tous nos gestes et déclarations d'ouvertures sont interprétés comme autant de brèches et de signes de faiblesse ouvrant le champ libre à son prosélytisme. Imagine-t-on les premiers chrétiens invitant les disciples d'Isis, de Jupiter ou de Mythra à se joindre à eux dans des réunions de prière?

Comment prier ensemble si l'on ne prie pas le même Dieu ?

Rappelons que cette rencontre « interconvictionnelle » avait lieu à l'occasion de la fête de l'Aïd. Cette fête musulmane commémore la soumission d'Ibrahim à Dieu, symbolisée par l'épisode où il acceptait d'égorger son fils Ismaël sur l'ordre d'Allah, celui-ci envoyant au dernier moment un mouton par l'entremise de l'archange Gabriel pour remplacer l'enfant comme offrande sacrificielle. C’est un décalque du sacrifice d’Abraham dans la tradition judéo-chrétienne pour laquelle c'est le second fils d'Abraham, Isaac, son héritier, qui a failli être sacrifié et non Ismaël.

La prieure des Bénédictines, dans son mot d’accueil, a insisté sur la grande valeur de la recherche de la Vérité. Dans le contexte de l’anniversaire d’Assise (1986), elle a noté le désir commun de respecter l’identité de chacun, de vivre l’altérité. Mgr Jousten a souligné la nécessité d’une telle rencontre et son souhait d’y participer. Insistant également sur la prière, l’évêque de Liège a déclaré qu’elle donne le courage d’être soi dans sa propre tradition religieuse. Ismaïl Batakli a parlé du Ramadan de l’an 1432 (ou 2011), comme d’une école de spiritualité : la porte ouverte de ce jour est un grain de fraternité, où chacun des participants, a-t-il ajouté, marque l’importance de cet Aïd. François Delooz, responsable de Sant’Egidio Liège, a, lui aussi, insisté sur la prière et la rencontre dans un monastère, la chance que l’Aïd soit célébrée dans un lieu de prière, un lieu saint de paix. Il nous faut un dialogue pour trouver l’altérité. Un partage autour de sucreries réalisées par des dames musulmanes, reliant cultuel et culturel, a prolongé cette gentille rencontre et a permis des échanges interpersonnels fructueux. L’article  est ici : Liège : la fin du Ramadan célébrée chez les Bénédictines

225px_Giotto_Legend_of_St_Francis_11_St_Francis_before_the_Sultan_Trial_by_Fire_.jpgAutre temps, autre discours : voici comment saint Bonaventure rapporte les propos tenus par François d’Assise (accompagné de Frère Illuminatus) devant le sultan Saladin  en 1219 :

« Le prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir; avec sa belle assurance, François répondit qu'il avait été envoyé d'au delà des mers non par un homme mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l'Évangile qui est la vérité. Puis il prêcha au sultan Dieu Trinité et Jésus sauveur du monde, avec une telle vigueur de pensée, une telle force d'âme et une telle ferveur d'esprit qu'en lui vraiment se réalisait de façon éclatante ce verset de l'Évangile: "Je mettrai dans votre bouche une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront ni résister ni contredire".Témoin en effet de cette ardeur et de ce courage, le sultan l'écoutait avec plaisir et le pressait de prolonger son séjour auprès de lui. Il offrit à François de nombreux et riches cadeaux que l'homme de Dieu méprisa comme de la boue: ce n'était pas des richesses du monde qu'il était avide, mais du salut des âmes. Le sultan n'en conçut que plus de dévotion encore pour lui, à constater chez le saint un si parfait mépris des biens d'ici-bas François quitta le pays du sultan escorté par ses soldats".

http://www.franciscain.org/pages/rencontre_avec_le_sultan.html

 

Les commentaires sont fermés.