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Pakistan : 95 % des accusations de blasphème sont fausses »

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par Aide à l'Église en Détresse - Canada, jeudi 1 décembre 2011, 18:26

Au Pakistan, 95 % des accusations de blasphème contre le prophète Mahomet ou le Coran sont fausses, selon ce qu’a déclaré un avocat musulman à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique « Aide à l’Église en Détresse ».

Par Eva-Maria Kolmann (AED International)

Adaptation Marie-Claude Lalonde (AED) Canada

Cet avocat musulman est obligé de demeurer dans l’anonymat pour des raisons de sécurité.  Dans la plupart des cas, la loi contre le blasphème est utilisée abusivement pour se venger de quelqu’un ou pour lui nuire.  Presque toutes les accusations seraient portées contre des personnes pauvres, qui ne bénéficient « d’aucun statut social » et ne peuvent donc pas se défendre.

L’accusé est généralement confronté seul et sans défense à l’accusation parce que personne n’ose témoigner en sa faveur, car chaque témoin a des raisons de craindre pour sa vie.  « L’accusé entre au tribunal seul, les menottes aux poignets, tandis que l’accusateur arrive avec quarante ou soixante hommes barbus qui le soutiennent », explique l’avocat.  En règle générale, toutes les preuves à décharge sont réservées pour la comparution en appel de dernière instance.  « Personne n’a jamais encore été déclaré coupable » en dernière instance.  Mais, entre-temps l’accusé a déjà passé beaucoup de temps en prison.

En raison d’une surcharge globale de travail, la police n’enquête pas correctement dans ce genre d’affaires, déplore l’avocat.  Il est prescrit que la preuve doit être administrée en l’espace de deux semaines.  Si les preuves confirment sa culpabilité, l’accusé est incarcéré.  Toutefois, l’administration de la preuve dure souvent 14 mois, au cours desquels l’accusé reste emprisonné.  Lorsque l’enquête est menée « avec précipitation », il arrive même que des preuves importantes soient oubliées.

L’avocat, qui a déjà défendu plusieurs personnes accusées de blasphème, déclare qu’il considère comme son « devoir de protéger du tort des gens innocents et démunis ».  Dans ces cas, il ne perçoit pas d’honoraires.  Lui-même a déjà été victime de menaces.  Sa famille est également en danger.  Cependant, il explique que c’est sa profession et qu’il remplit « sa promesse faite aux personnes sans défense ».

La loi dite contre le blasphème a été introduite au Pakistan en 1986.  Elle stipule la réclusion à perpétuité pour une personne ayant profané le Coran, et la peine de mort pour ceux qui blasphèment contre Mahomet.  Chaque année, la Commission Justice et Paix de l’Église au Pakistan documente ces cas dans son rapport annuel sur les droits de l’homme.  Selon ces affirmations, 38 personnes, dont 14 chrétiens, ont été accusées de blasphème l’an dernier.  Aide à l’Église en Détresse  soutient les activités de la Commission Justice et Paix qui aide également les accusés démunis à trouver une assistance juridique.

Aide à l’Église en Détresse, dont le financement repose uniquement sur des dons privés, soutient les hommes qui s’engagent pour les autres, au service de l’Église.  Chaque année, l’organisation finance au moins 5 000 projets à vocation principalement pastorale.  L’un des désirs les plus profonds d’Aide à l’Église en Détresse est de s’engager en faveur de la liberté religieuse.  Depuis sa fondation en 1947, Aide à l’Église en Détresse est la voix des chrétiens opprimés et persécutés.  L’œuvre de bienfaisance publie tous les deux ans un « Rapport sur la liberté religieuse dans le monde », ainsi que l’ouvrage « Persécutés et oubliés ? Un rapport sur les chrétiens opprimés pour leur foi ».

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