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Les discriminations dont sont victimes les chrétiens dans le monde

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Un article paru sur catho.be, sous la plume de Pascal André :

Discriminations antichrétiennes : un bien triste panorama

, qui a publié le 24 avril dernier un document sur la à l’égard des musulmans en Europe, n’a pas encore rédigé de rapport complet sur la situation des minorités chrétiennes. Son antenne française vient toutefois de leur consacrer un dossier complet dans le dernier numéro de son magazine mensuel. Instructif et surtout inquiétant.

C’est à Henri Tincq, ancien journaliste et spécialiste des questions religieuses au « Monde », que les responsables de « La Chronique », le mensuel d’Amnesty France, ont demandé de dresser un état des lieux des discriminations antichrétiennes dans le monde. Se gardant d’abuser du terme de « christianophobie », celui-ci est bien obligé de constater que ces dernières ont tendance à augmenter un peu partout, ces dernières années.

C’est toutefois au Maghreb et au Moyen-Orient que les chrétiens, estimés entre 10 et 15 millions, sont les plus menacés. « La guerre du Liban, la Révolution islamique en Iran, la guerre civile en Algérie, le long chaos irakien, la poussée islamiste en Palestine (avec le Hamas) » représentaient déjà pour eux « des traumatismes synonymes de marginalisation et d’exode« , écrit-il. Mais, « aujourd’hui, à l’heure du Printemps arable, ils semblent à nouveau balayés par le vent de l’Histoire, déchirés entre l’aspiration à la démocratie et la menace des islamistes conquérants dans les urnes. En Égypte, en , ils sont déstabilisés, isolés, et peinent à trouver leur place sur des échiquiers politiques encore instables. »

Un islam souvent importé

Mais la situation des chrétiens dans certains pays d’Afrique noire n’est guère plus brillante, poursuit le journaliste, y compris dans certains régions musulmanes réputées plus tolérantes (Sénégal, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mali), « où la tradition de dialogue entre chrétiens et musulmans se heurte à la conception plus militante de l’islam importée par de jeunes musulmans formés en Arabie Saoudite, en Égypte ou en Iran« .

Dans les pays d’Asie à domination musulmane (Indonésie, Malaisie, Pakistan), la cohabitation avec les chrétiens devient également plus difficile, alors qu’en Inde, c’est l’extrémisme hindou qui constitue la principale menace, et qu’en Corée du Nord et en , ce n’est pas l’intolérance religieuse, mais l’athéisme d’état qui entraîne la persécution des chrétiens. Avant les JO de Pékin et l’Exposition universelle de Shangaï, l’Empire du Milieu avait tenté de redresser son image internationale en assouplissant son contrôle sur les Églises, explique Henri Tincq, mais depuis, « les masques sont tombés« . « Répression physique et viol des consciences demeurent le lot commun de communautés protestantes et catholiques privées de toute activité sociale et éducative. »

Féroce répression

Au aussi, la situation se dégrade. « L’Église catholique est l’une des rares organisations à oser s’élever, jusque dans les rues, contre l’arbitraire policier et la corruption« , mais « la répression est féroce ». « Des terrains qui appartiennent à l’Église sont nationalisés, des paroisses traînées devant la justice. »

Dans un second article, le père Jean-Jacques Pérennès, directeur de l’Institut dominicain d’études orientales au Caire, évoque l’avenir incertain des coptes en Égypte et se demande s’ils tireront bénéfice des bouleversements en cours. Enfin, dans un troisième article consacré à la Syrie, la journaliste Guyonne de Montjou s’inquiète du sort réservé aux chrétiens, dont l’attitude suscite depuis le début commentaires et interrogations. Un certain nombre d’entre eux, fait-elle cependant remarquer, ont rejoint les rangs de l’opposition dans l’espoir que la liberté et la démocratie leur assureront à terme plus de sécurité. L’avenir nous dira s’ils ont fait le bon pari.

Pascal ANDRÉ

Le rapport complet sur www.amnesty.fr.

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