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Une burqa peut en cacher une autre

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D’Eric de Beukelaer , à propos d’un documentaire diffusé sur la première chaîne TV de la RTBF :

« J’ignore si de nombreux lecteurs de cette chronique ont regardé Mirages, le documentaire TV diffusé par la RTBF sur la "Une" les jeudis 14 et 21 juin. La première émission avait surpris et même choqué certains croyants.(…). Je me suis également arrangé pour visionner l’épisode deuxième. En bref, le présentateur est un homme masqué - un peu à la manière du groupe Anonymous, les pirates d’internet. Anonyme - il tient à le rester, car il se fait appeler Lazarus. Son credo est simple : "La croyance enferme, le doute libère". Pour illustrer cela, il s’applique à démonter toutes sortes de phénomènes, dits paranormaux : astrologie, homéopathie, mais aussi miracles de Lourdes, suaire de Turin et statues qui pleurent. Lazarus est un adepte d’une forme radicale de rationalisme, appelée "zététique". En résumé, cette école de pensée stipule que la méthode scientifique peut ou pourra expliquer tous les phénomènes mystérieux. Que leur attribuer une quelconque origine surnaturelle, relève d’un archaïque réflexe infantile, faisant préférer le rêve éveillé à la froide réalité. (…) Ce que j’en pense ?

La croyance en l’autonomie de la raison et en la force critique du raisonnement - tout à fait d’accord. Ce n’est pas pour rien que l’Eglise catholique a engendré une puissante tradition philosophique et que - dans les universités du Moyen Age - les intellectuels s’affrontaient au cours de palpitantes controverses. Ce qui me gène, c’est que l’apôtre du doute qu’est Lazarus ne doute pas. Ainsi, en quelques témoignages et expériences superficielles, il renvoie le Suaire de Turin au rayon des grossières contrefaçons médiévales et conclut péremptoire : "C’est un faux, cela est certain". Sans être nullement expert en la matière, je rappelle que les autorités ecclésiales ont encouragé la datation au carbone 14 du Suaire de Turin - datation concluant il y a une vingtaine d’année à son origine médiévale. Que depuis, de nouvelles études scientifiques ont relancé le débat. Que l’issue de pareil débat n’est pas un enjeu proprement religieux : si le Suaire est un faux, cela ne signifie en aucun cas que Christ n’est pas le Sauveur et s’il s’agit de l’authentique linceul de Jésus de Nazareth - cela ne prouve en rien sa nature divine. Bref, que Lazarus doute de l’authenticité du Suaire de Turin, ne me dérange nullement. Ce qui ne va pas, c’est qu’il part du postulat que la raison DOIT démontrer que cette relique ne peut qu’être fausse puisque la religion qui l’honore l’est tout autant. Avec un tel raisonnement, Lazarus abdique son sens critique. Si la foi ne peut jamais être contraire à la raison (si Dieu a créé l’homme avec une intelligence, ce n’est pas pour nous demander de la sacrifier au nom de la religion), l’objet de la foi dépasse les limites de la raison. Le Mystère ultime de toute réalité est de l’ordre de l’infini. Notre raison finie peut en débattre et prendre parti (croyance ? athéisme ? agnosticisme ?) Notre intelligence peut même saisir certains aspects de cet Infini. Il est vain, cependant, de prétendre l’expliquer exhaustivement. Celui qui croit en Dieu, le fait au nom d’une expérience intérieure, tout autant que sur base de "raisons de croire". Jamais, pourtant, il ne pourra apporter une preuve scientifique de l’existence divine. De même, celui qui ne croit pas en Dieu, le fait suite à un cheminement intérieur et sur base d’un travail intellectuel. Mais jamais, non plus, il ne pourra démontrer scientifiquement l’inexistence de Dieu. En clair, l’authentique sagesse consiste à savoir que l’on croit. (Que Dieu existe, pour le croyant. Qu’il n’existe pas, pour l’athée. Que la question reste ouverte, pour l’agnostique). Toute différente est l’attitude de celui qui croit qu’il "sait" avec une certitude scientifique. Qu’il soit croyant ou athée - celui-là aborde son prochain avec un sentiment de supériorité intellectuelle qui est imperméable à tout authentique dialogue. S’il est croyant, il sera fondamentaliste. S’il est athée, il sera tout aussi fondamentaliste. C’est sans doute pour cette raison, qu’en visionnant l’émission Mirages, le masque noir de Lazarus me fit tellement penser à un autre cache-visage. Celui de la burqa. »

 Ici : Mirages

Commentaires

  • L'athéisme est la croyance qui fait tomber le plus facilement ses adeptes dans le sectarisme et l'intolérance. Pour s'en rendre compte, il suffit de faire le bilan terrible des différents régimes venus au pouvoir sur base d'une idéologie athée, depuis la Terreur de la révolution française jusqu'aux idéologies communistes, anarchistes, fascistes et nazies. Idéologies toujours inspiratrices de régimes ou de mouvances terroristes qui se moquent des droits de l'homme encore aujourd'hui.

    En fait, cette croyance ne tolère pas les non athées, elle souhaite ouvertement les éradiquer, que ce soient les hommes ou leurs lieux de culte. Leur cri de guerre « à bas la calotte » n'est pas folklorique, il est sinistre. C'est ce qu'ils criaient au pied de l'échafaud lorsque roulait dans le panier la tête de leurs ennemis.

    Les prophètes de l'athéisme furent nombreux, du 18è siècle jusque maintenant, et aucun d'eux n'a prôné la non violence comme valeur. Au contraire, la loi du plus fort y remplace la loi du plus faible enseignée par le Christ. Un Nietzsche appelait le christianisme la religion des esclaves, slogan repris par Hitler. Un Marx l'appelait l'opium du peuple, slogan repris par Lénine et Staline.

    On remarque ainsi que, d'une façon ou d'une autre, les athées sont appelés par leurs prophètes à considérer les non athées comme des sous-hommes, des hommes inférieurs, des obscurantistes, des superstitieux. Il suffit de participer à l'un ou l'autre forum Internet pour mesurer ce mépris bien actuel des athées envers les non athées. Ils semblent se croire les seuls élus de leur dieu Raison.

    Or, si l'on creuse un peu la croyance athéiste, on voit qu'elle nie simplement que ce monde ait été créé, qu'elle ait une sens et une finalité, elle affirme qu'il serait mené au gré de la fantaisie d'un dieu Hasard. Bref, une sorte de mythologie païenne. Les athées en déduisent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent de ce monde et de ses habitants, comme ils le jugent bon.

    Rien n'est digne de respect pour eux, et surtout pas la vie. Pourquoi se soucier de quelque chose qui n'a pas de sens ? Et c'est bien le résultat que l'on constate : depuis la montée en puissance de cette croyance et la prise de pouvoir par ses adeptes, jamais le monde et tous ses habitants n'ont été autant surexploités, massacrés, déniés de leurs droits et pollués.

    Bref, face à tous ces faits et méfaits constatés, en seulement deux siècles de temps, l'on se demande bien comment les athées peuvent encore croire à ces fables que leurs différents gourous leur ont raconté. N'ont-ils pas du mal à concilier ce que leur soufflent leur dieu Raison et leur dieu Hasard, divinités mythologiques bien contradictoires ?

    Et finalement, si l'on creuse encore un peu plus cette croyance païenne, on en vient à se demander si leur divinité ou idole principale n'est pas le dieu Argent, pour lequel ils semblent prêts à sacrifier pas mal de victimes. Le matérialisme athée, qu'il se décline en capitalisme bourgeois ou communisme (capitalisme d'État), semble nous ramener au culte du Veau d'Or que déplorait déjà Moïse.

  • Tout à fait d'accord avec le commentaire de "Pauvre Job"

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