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L’eusses-tu cru ?

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Faute d’être sollicité, Mgr Gaillot, l’ancien « patron » du diocèse d’Évreux,  évêque aujourd’hui  in partibus infidelium,  le rappelle lui-même à notre mémoire : il est pour le mariage gay.

 Portrait-souvenir dans « Le Progrès » :

« Il le reconnaît sans détour : son téléphone portable sonne moins souvent qu’avant. « J’ai quand même eu un appel d’un journaliste de Rouen, avant-hier, parce que j’allais défendre les occupants d’un squat, là-bas » tempère-t-il, de sa voix toujours aussi enjôleuse. Jacques Gaillot – la coqueluche de médias adorant détester l’Église, et ne pouvant donc que vénérer son poil à gratter n° 1 – a presque disparu des écrans télés. Sic transit gloria mundi. « Ainsi passe la gloire du monde », disait-on à une époque aux papes, lors de leur intronisation. Dans les dix années qui avaient suivi son éviction de sa charge d’évêque d’Évreux – et sa nomination sanction comme évêque de Partenia, un diocèse d’Algérie qui n’existe plus – Mgr Gaillot témoignait encore régulièrement de ses combats – pour la défense des mal-logés et des sans-papiers, pour le mariage des prêtres et celui des homosexuels… Puis, les médias sont passés à autre chose – affaire de génération, sans doute. L’ex-enfant terrible de l’épiscopat français n’a même pas été sollicité, ces derniers temps, pour réagir sur le mariage gay, que le pouvoir socialiste veut autoriser, en même temps que l’adoption d’enfants par les couples d’un même sexe.

Dans son logement de la Maison des Spiritains à Paris, Jacques Gaillot ne semble pas s’émouvoir de cette moindre visibilité médiatique.

Le retraité se fait même philosophe : « Il y a un temps pour tout dans la vie. Un peu comme les saisons : elles se succèdent et c’est très bien ainsi. À 76 ans, j’entre dans la vieillesse et je prends un peu de recul. Je ressens plus fortement encore la présence de Dieu en chacun de nous. Je célèbre la messe à la Maison des Spiritains. J’ai plus de temps pour prier et mon activité extérieure ne cesse pas pour autant : je continue d’aller très souvent sur le terrain. À Paris, c’est difficile d’y échapper ! On est sollicité en permanence. »

Un rassemblement de protestation devant l’ambassade d’Irak : il est là. Une manifestation de Syriens contre la répression du régime de Bachar al-Assad : il est encore là. « Ce qui est important, c’est le combat de l’être humain. C’est d’être solidaire avec ceux qui sont en danger et de prendre le parti des pauvres, parce que ce message est celui des Évangiles » dit celui qui est toujours président, avec Albert Jacquard, de l’association « Droits Devant !!».

Au nom de cette conviction, Jacques Gaillot ne regrette « absolument pas » ses prises de position du temps de son ministère d’évêque à Évreux. Ni son omniprésence d’alors dans les médias («J’aime communiquer, oui. Mais je n’aime pas refuser des services et beaucoup de journalistes préféraient m’appeler en m’expliquant : ‘Si on joint tel ou tel évêque, on sait d’avance le discours qu’il va nous tenir’»). Mais tout de même : ne se serait-il pas brûlé les ailes en draguant d’un peu trop près micros et caméras ? « Non. La médiatisation n’est pas la principale raison de ce qui m’est arrivé. Parfois, je me suis même retenu un peu dans mes propos pour ne pas trop faire de vagues. C’est plutôt la nature des combats menés qui agaçait l’Église. On m’a reproché d’avoir présenté le visage d’un évêque qui se démarquait de la tradition. Des évêques me disaient : « Tu ne nous rends pas service, on est obligés de se positionner, dans nos diocèses, par rapport à ce que tu déclares ». J’admets que cela ait pu compliquer leur action. Mais si c’était à refaire, je ne changerais rien car il n’est pas question de déserter ces combats. Il faut être là où les gens sont en difficulté ».

Jacques Gaillot n’a pas encore rangé son bâton de pèlerin militant, même s’il a cessé d’écrire, il y a deux ans, pour le site internet « Partenia », qu’il avait ouvert avec un réseau de contributeurs du monde entier. Le site est en sommeil, pour l’instant. L’une de ses amies doit lui offrir une nouvelle vie, à partir de l’automne. Il est prévu un accès à certaines archives de Mgr Gaillot. Avec, on l’imagine, bon nombre d’articles de presse à l’intérieur…

Mariage civil des homosexuels, et adoption d’enfants par ces couples : Mgr Gaillot n’a pas changé d’avis. « La société civile est en avance sur les institutions religieuses. L’Église devrait accepter le mariage civil des homosexuels, parce que c’est reconnaître le droit au bonheur d’une minorité et parce que c’est faire avancer l’égalité des droits. Nous avons basculé dans un monde nouveau. Le droit doit s’adapter à la vie. Si l’on accepte le mariage civil des homosexuels, il n’y a aucune raison de refuser l’adoption d’enfants par ces mêmes couples. » Bientôt cinquante ans après les débuts du concile Vatican II qui avait en partie réformé l’Église, Mgr Gaillot estime qu’il faut aller « plus loin en matière de réflexion sur la bioéthique et la sexualité ». « J’ai de l’estime pour Benoît XVI mais ce pape ne correspond pas à l’évolution du monde. Il est attaché à la tradition et n’ouvre pas de portes ».

Ici :  Célébrité éphémère  et là : « Le mariage gay : un droit »

Sic transit gloria mundi…

Commentaires

  • Si c'est comme les vieux chanteurs, ses admiratrices doivent être bien âgées, elles aussi...

    Comme vous le dites, sic transit gloria mundi!

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