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L’Université Catholique de Louvain est ravie : le ministre de l’enseignement supérieur francophone va noyer sa réforme dans un enchevêtrement de structures.

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Un accord a été trouvé au sein de la majorité gouvernementale. Fumée blanche Cette fois, ça y est. Paraît-il. La réforme du paysage de l’enseignement supérieur est bel et bien sur les rails. Lu dans « La Libre » (extraits) :

 ( …) La structure s’organisera finalement en trois niveaux :

1Une structure faîtière unique, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares).

Présentée comme le "noyau dur" de cette réforme, l’Académie unique regroupera l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur "afin de compléter et de coordonner au mieux l’offre d’enseignement supérieur en Communauté française". S’inscrivant dans une logique de "recherche permanente de l’excellence", elle entend ainsi contribuer à l’amélioration de la visibilité de notre enseignement supérieur sur le scène internationale. Aux yeux de ses concepteurs, l’Ares constitue l’organe principal de cette nouvelle structure, un organe de pilotage chapeautant les deux autres (pôles géographiques et zones académiques "interpôles").

2Cinq pôles académiques d’enseignement supérieur (Paes).

Respectivement centrés sur l’UCL, l’ULB/Université Saint-Louis, l’ULg, l’UMons et l’Université de Namur, les cinq pôles regrouperont les établissements d’enseignement supérieur basés dans une même zone géographique. Chacun des pôles sera ainsi organisé autour d’une université. Les hautes écoles, écoles supérieures des arts et établissements de promotion sociale graviteront également autour de ces cinq pôles, soit le Brabant wallon, Bruxelles, Liège-Luxembourg, le Hainaut et Namur. Ces derniers auront pour missions principales d’informer et d’orienter la communauté estudiantine, mais surtout de mettre à disposition des différents personnels et des étudiants des infrastructures et services communs aux établissements établis dans une même zone géographique.

3Trois zones académiques "interpôles".

C’est la grande nouveauté donc, trois zones centrées sur Liège-Namur-Luxembourg, Bruxelles-Brabant wallon, et le Hainaut viendront compléter la nouvelle structure. Elles seront essentiellement focalisées sur l’aide à la réussite et pourront rendre des avis sur les nouvelles habilitations dans l’enseignement supérieur de type court. (…)

D’un recteur à l’autre, les interprétations varient (…).

Le recteur de l’UCL, Bruno Delvaux - principal opposant à l’ancienne mouture du projet ministériel - n’a pas hésité à convier la presse  pour manifester son soulagement (…) : "Cet accord maintient l’autonomie universitaire, la liberté d’enseignement et celle d’association. Il respecte l’intégrité de chaque institution", a ainsi résumé Bruno Delvaux. Et le même de se réjouir de la mise en place de trois zones académiques "interpôles", particulièrement de celle de Bruxelles-Brabant wallon, où les "deux plus grandes universités francophones, l’ULB et l’UCL, travailleront davantage ensemble. Louvain-la-Neuve, dans vingt ans, sera intégrée dans la région métropolitaine du grand Bruxelles ", a-t-il fait observer. Le recteur louvaniste s’est dit également rassuré "par le fait que les cinq pôles soint réservés à des compétences de proximité."

Quant aux nouvelles habilitations pour les universités, " elles devraient être proposées par les zones académiques, puis faire l’objet d’un avis par l’Ares, avant décision au gouvernement". A cet égard, "rien ne change fondamentalement", a terminé M. Delvaux.

Du côté des autres recteurs, on se dit globalement "soulagés" qu’un accord politique ait été trouvé sur la question, même si on se dit "peu enthousiastes" à l’idée de voir se superposer une troisième couche (interpôles) aux deux premières (Ares et pôles). D’un recteur à l’autre, les interprétations varient.

"Evitons de faire croire que l’on va ajouter une troisième couche aux deux premières. Les trois ‘interpôles’ favorisent seulement davantage d’interconnectivité entre certains établissements, dans certaines matières", a insisté Didier Viviers, recteur de l’ULB. Son homologue liégeois, Bernard Rentier, va dans le même sens. "Bon, on a compris, ces zones ‘interpôles’, c’est bien gentil. De toute façon, en ce qui concerne l’ULg, cela ne va pas changer grand-chose. Cela s’inscrit dans le prolongement des relations que nous avons déjà avec Namur et la province du Luxembourg." Le recteur de l’UMons, Calogero Conti, s’est dit pour sa part "dubitatif" face à ce compromis politique. "Je ne comprends vraiment pas pourquoi on vient encore alourdir la structure. Pourquoi les pôles ne pourraient-ils pas émettre des avis relatifs aux habilitations ? Ce ne sont, pas définition, que de avis !" A l’UNamur, Yves Poullet s’est dit soulagé qu’un accord ait été trouvé, tout en réinsistant sur le fait que les pôles et interpôles ne pouvaient être en aucun cas des lieux de pouvoirs. Quant à Jean-Paul Lambert de l’Université Saint-Louis, il s’est dit rassuré devant la conclusion d’un tel accord, tout en s’interrogant sur la lourdeur d’une telle structure. Les représentants des hautes écoles de l’enseignement libre se sont dits globalement satisfaits de l’accord, tandis que ceux de l’officiel ont émis quelques réserves, notamment sur la question des habilitations dans l’enseignement de type court, désormais dans le giron des interpôles.

Références: Les trois "interpôles"qui sauvent le projet Marcourt . Réforme Marcourt: un accord accueilli sans grand enthousiasme...

 A présent, le ministre Marcourt entend entamer une concertation formelle avec les acteurs de terrain. Il espère revenir à la mi-mars avec leurs avis au gouvernement, pour un vote au Parlement à la rentrée académique prochaine. Si tout va bien...

Comme disait le prince Salina : il faut tout changer pour que rien ne change. C’est le propre des célèbres compromis à la belge...

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