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Mariage gay en France: la « Manif pour tous » et après?

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Lu sur le site de “La Vie” (extrait) :

Après le refus de l'Elysée de recevoir les manifestants contre le « mariage pour tous », les avis sont partagés.

Pour certains, comme Jean-Pierre Denis (directeur de la rédaction de La Vie), les jeux sont faits et le projet de loi passera, quelle que soit la force de l'opposition : « La manifestation du 13 janvier ne changera rien. Les protestataires avaient obtenu le maximum avant même de descendre dans la rue. Patiemment, ils ont imposé le débat d’idées. Indirectement, ils ont pesé sur le texte. (...) La loi sera votée. Au train où vont les choses, elle entrera vite dans les mœurs, ce qui ne veut pas dire que les problèmes qu’elle pose disparaîtront. »

C'est aussi l'avis de Jérôme Anciberro dans Témoignage chrétien, qui fait le parallèle avec la fermeté de Nicolas Sarkozy face aux manifestations contre la réforme des retraites en 2010 : « Les camps changent, les sujets varient, les manifs continuent… et la caravane législative passe. Un signe des temps, peut-être. »

Quant à l'obtention d'un référendum sur le sujet – réclamé avec force par beaucoup de manifestants – Nicolas Mathey, professeur de droit privé, avoue sur son blog Thomas More  être « très dubitatif », que ce soit sur la possibilité ou l'opportunité de soumettre une loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe au vote des Français. Il conclut même que, selon lui, « le recours au référendum ne semble pas le meilleur moyen d’obtenir le débat rationnel et raisonnable que l’on espère sur un tel sujet ».

Faut-il pour autant que les chrétiens opposés au projet renoncent désormais à toute opposition ? Les évêques, dont l'implication dans ce débat a été saluée à Rome, restent sur leur ligne et rappellent dans un communiqué publié mercredi 16 janvier : « Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes le projet d’une telle 'réforme de civilisation'. La mission du politique est d’offrir le cadre d’une authentique réflexion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains. C’est pourquoi nous souhaitons qu’à l’occasion du débat parlementaire, les élus et les politiques proposent des solutions et des formulations qui soient respectueuses du caractère hétérosexuel du mariage, de la filiation et des personnes homosexuelles. »

De débat, il est par ailleurs toujours question au sein des Eglises. Plusieurs associations et mouvements (parmi lesquels David & Jonathan, le mouvement du Christianisme social ou encore l'Action catholique ouvrière) s'étaient ainsi réunis dès le 13 janvier au matin, avant la manifestation des opposants, pour appeler à « ouvrir le débat » et faire entendre « la diversité d'opinion des fidèles ». « Les autorités religieuses catholiques, protestantes, juives, musulmanes ont pris des positions publiques contre le projet de loi ouvrant le mariage à tou-te-s. Depuis des mois, elles disent vouloir un débat sur ce sujet pour faire entendre l'opinion publique française, tout en omettant par ailleurs de prendre en compte la diversité d'opinions des croyant-e-s. »

C'est dans le même esprit que notre collègue Laurent Grzybowski signe sur son blog La Vie un billet intitulé « Ce qui me peine et qui m'inquiète ».

Dans cette optique de discussion interne, plusieurs paroisses réformées parisiennes organisent le 26 janvier prochain un café-débat au temple du Luxemboug sur le thème : « Marier et bénir les couples homos ? »

Enfin, d'autres chrétiens, comme le président du Secours catholique François Soulage, s'interrogent, eux, sur le caractère réellement prioritaire aujourd'hui du « mariage pour tous ».

Ici:"Manif pour tous" ou manif pour rien ?

Comme nous l’avons souvent fait remarquer dans cette affaire, la société “civile” c’est très joli, ça fait même parfois un peu désordre, mais le retrait d’une loi ou d'un projet de loi est une question de pouvoir politique: ou bien on dispose de vrais relais, ou bien on fait la révolution. Toujours une question de pouvoir…

A noter que la proposition de loi autorisant la recherche sur l'embryon pourrait être examinée à l'Assemblée le 28 mars prochain (comme les Français sont "en retard": en Belgique tout cela est passé mieux qu'une lettre à la poste: la recherche sur les embryons humains en 2003 et la PMA pour les couples homosexuels en 2006). En France le sujet sera donc abordé en même temps que la loi sur la famille prévue par le gouvernement pour autoriser notamment la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de même sexe. L'amendement sur la PMA a en effet été retiré du projet de loi sur le mariage gay, puisqu'il faisait l'objet de vives critiques. L'État n'a fait que reculer pour mieux sauter, il a soigneusement prévu son agenda, espérant sans doute que le débat sur la famille éclipserait la question de l'embryon. Hypocrite... mais efficace. ». Voir ici l'article d'Adélaïde Pouchol sur le blog du bimensuel "L'homme nouveau":  Chroniques de la culture de mort 

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