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Synode : il faut écouter le pape

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guillaume de tanouarn 3.jpgDe quoi sera fait le synode de l'Eglise catholique sur la famille qui s’ouvre ce dimanche au Vatican ? Lors de la conférence de presse de François dans l’avion qui ramenait celui-ci à Rome après son voyage américain, Jean-Marie Guénois, directeur-adjoint au « Figaro », a posé la question au pasteur suprême. Celui-ci l’a renvoyé à la lecture de l’Instrumentum Laboris (document de travail) préparatoire du 20 juin dernier.

Le problème est que, sur les sujets qui fâchent, ce document de synthèse est aussi peu clair que la réponse  elliptique du pape. C’est ce que fait, à juste titre, remarquer l’abbé Guillaume de Tanoüarn sur son « Metablog » :  

« Beaucoup se demandent de quoi sera fait le prochain Synode sur la famille. Dans l'avion qui le ramenait des Etats-unis, le pape, répondant à Jean-Marie Guénois, journaliste religieux au Figaro, a invité les fidèles à se référer à l'Instrumentum laboris, paru depuis le 20 juin dernier. Cet "instrument de travail" propose en effet comme un sommaire des questions qui seront discutées au Synode et indique déjà de quelle manière elles pourront trouver une solution. La Croix a fait paraître sa propre traduction du n°123 de l'Instrumentum laboris, faisant le point sur l’épineuse question des divorcés remariés. Je la cite.  

On y distingue comme deux camps : « Les uns suggère un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produites, avec repentance, une éventuelle vérification de nullité de mariage, un engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence. D’autres par voie pénitentielle, entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre ainsi délégué. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, sur laquelle le prêtre puisse aussi mûrir son évaluation, afin de faire usage de son pouvoir de lier ou de dissoudre, selon la situation ». 

La première position apparaît déjà comme caricaturale, puisque l’on ne dit rien de l’accélération (nécessaire) des procédures de nullité et que l’on ne précise pas que « la décision de vivre dans la continence » permet aux époux séparés de recevoir la communion sacramentelle.

L’exposé de la deuxième position n’est pas beaucoup plus clair. L'Instrumentum insiste sur « une évaluation du prêtre », qui du coup « pourra faire usage de son pouvoir de lier ou de dissoudre ». Quel pouvoir ? Qu’on dise, comme les orthodoxes,  que l’évêque, successeur des apôtres, a le pouvoir de lier ou de délier (cf. Matth. 18, 18), passe encore ! Mais que l’on confère ce pouvoir au simple prêtre, qui aura pu « évaluer » son client… C’est dérisoire ! 

Evidemment les tenants d'une évolution nette de la pastorale du mariage diront très haut : je ne touche pas à la Loi du mariage, elle reste intangible, elle sera toujours enseignée à ceux qui veulent se marier. Mais en faisant appel au simple prêtre délégué, on donnera un droit à l’exception et, tout en paraissant ne pas y toucher, on videra la règle de sa signification… Là encore, cela se fera au mépris de ces laïcs chrétiens qui se sont efforcés quoi qu’il en coûte de vivre leur foi dans le cadre de la discipline traditionnelle de l’Eglise, issue directement et sans faux col de la Parole du Christ.

On avait beaucoup dit que la réaction forte des cardinaux conservateurs allait épargner à l’Eglise de nouveaux déchirements lors du deuxième synode sur la famille en octobre prochain. La publication précise de l’Instrumentum laboris indique tout le contraire. Ecoutez le pape et lisez-le ! 

(Une première version de cet article est parue dans le numéro d'été de Monde et Vie. Je n'ai malheureusement pas eu besoin de beaucoup le modifier ici) »

Synode : il faut écouter le pape

JPSC

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