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Fatwas et caricatures; la stratégie de l'islamisme

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Du Père Edouard-Marie Gallez sur le site eecho.fr :

Beaucoup d’études paraissent sur l’islam. Même sans aucune prétention à être exhaustifs, nous sommes bien en retard sur l’actualité de leur parution – mais l’actualité de leur contenu, elle hélas, ne faiblit pas. La première :

  • Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme, Lina Murr Nehmé (septembre 2015) 

51-NUplbAuL._SX349_BO1,204,203,200_.jpg Lina Murr Nehmé n’est pas une inconnue pour les lecteurs d’EEChO. En  2003, elle a publié « 1453. Chute de Constantinople. Mahomet II impose le Schisme Orthodoxe« , qui traite des causes réelles du schisme entre latins et orthodoxes grecs (Francois-Xavier de Guibert, 2e éd., 2009).

Son dernier livre, Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme (Paris, éd. Salvator, septembre 2015), était prémonitoire par rapport aux attentats de Paris, le 13 novembre 2015. À cette date, le Français moyen découvrait le visage véritable de l’islamisme que les Orientaux connaissent bien mais que les médias officiels ne montraient qu’en partie. 

Ce livre de 222 pages, abondamment illustré, est fait d’analyses et d’histoire. Il s’ouvre sur la révolution islamiste iranienne (1979 – chap. 1 et 2), après laquelle la situation des chrétiens d’Orient n’a fait se détériorer d’année en année, mais ce n’en est pas simplement une suite : ont joué un rôle plus déterminant encore la fabrication des armées islamistes par les USA contre l’URSS (p.32-34), l’expansion du mouvement des Frères musulmans, d’origine égyptienne (grâce aux soutiens saoudiens et occidentaux) jusqu’en Europe (chap. 4 à 6) et le « choc pétrolier » de 1973 (chap. 7).

Ensuite, en passant par un chapitre rappelant que le jihâd s’enracine dans le projet d’Etat islamique originel (chap. 3), nous entrons dans la réalité de l’islamisme vue du côté arabe et musulman, ce qui nous change des discours des pseudo-spécialistes médiatiques. L’Arabie Saoudite a joué et joue toujours un rôle majeur dans l’islamisme le plus radical et inhumain – même s’il faut reconnaître que l’islam offre en lui-même de telles potentialités (mais une potentialité ne s’active pas toujours…). 90% des institutions islamiques dans le monde sont financées par le régime totalitaire saoudien (p. 74 – chap. 8 et 9). Il faut découvrir le sectarisme qui est ainsi diffusé par l’argent du pétrole (et c’est vraiment le moins que l’on puisse dire ! – chap. 10).

Un chapitre (11) consacré au voile islamique rectifie des idées confuses en Occident : « Beaucoup de musulmanes sont voilées parce que la famille le veut. Mais les femmes islamistes se voilent volontairement et avec orgueil, car elles savent que le voile islamique distingue la musulmane libre de la non-musulmane esclave, qui est traditionnellement nue » (p.97). Parallèlement, on comprend les discours islamiques qui traitent les européennes de prostituées…

Après un détour par le 11 septembre (chap. 12), l’assassinat de Théo van Gogh aux Pays-Bas (chap. 13) et la non-interdiction de représenter Mahomet (sauf en Europe… – chap. 14), l’auteure analyse longuement le cas de l’islamiste Tariq Ramadan, agent et zélateur des Frères musulmans en Europe, qui est emblématique des manipulations orchestrées par les associations islamiques en lien avec des organisations étatiques ou non agissant dans les pays arabo-musulmans (chap. 15-18) ; de cette manière, les pressions haineuses exercées sur les responsables occidentaux est maximale (à la fois intérieures et extérieures).

Il ne faut pas se faire d’illusion sur les ressorts employés par l’islamisme pour atteindre le pouvoir, le principal étant la haine. Celle-ci s’est manifestée massivement – donc aussi de la part de « bons musulmans » (comme disent les gentils animateurs de nos Eglises) – à Beyrouth en 2006, sous le prétexte des caricatures danoises de Mahomet : l’auteur y était (chap. 19) et cette haine fit de nombreuses victimes chrétiennes jusqu’au Pakistan (chap. 20) – des paroles déformées (par la BBC) de Benoît XVI ont servi aussi de prétexte à d’autres pogroms anti-chrétiens (chap. 21).

Cependant, il serait simpliste de croire que l’islamisme soit indépendant d’intérêts occidentaux. Ici, l’auteure ne fait que soulever le voile – on connaît par ailleurs les liens originels entre les Frères musulmans et le MI6 britannique puis avec la CIA, sans parler des autres groupes armés terroristes (les Frères musulmans sont reconnus comme tels en Egypte et dans d’autres pays, mais pas en Occident). Elle donne des pistes significatives (chap. 22 et 23). Après deux pages sur « Charlie Hebdo, sauvé de la faillite » (chap. 23) et sur Rail Badawi, condamné à mille coup de fouet par le régime saoudien (chap. 24), le livre se termine sur la complicité du pouvoir médiatique occidental avec les islamistes de l’Etat islamique et autres terroristes : l’auteure donne ici seulement des documents, très significatifs (chap. 25).

Un livre à garder sous la main ! Mais aussi à prêter largement autour de soi : il permet d’entrevoir, à travers des récits illustrés et des exemples simples, la réalité globale de l’islamisme que, hélas, la plupart des responsables ne voient pas – ou ne veulent pas voir.

Edouard-M G.

Commentaires

  • Le problème : trop de personnes confondent
    " islamisme" et "religion musulmane" !

    Et ON met tout le monde dans le même sac !

  • Pas du tout.

    Le contenu des textes de l'Islam (Coran, +, +) est tel que la porosité entre l'Islam et l'Islamisme est très spontanée, naturelle.

    Cette porosité est conforme aux enseignements attribués au "prophète".

  • @ Etienne : sans compter que les Hadiths ( l'équivalent musulman de notre Tradition chrétienne ) ne font qu'aggraver les choses dans le plus mauvais sens :

    http://www.laplumeagratter.fr/2015/01/26/anne-marie-delcambre-les-hadiths-les-commandements-de-lislam-soigneusement-caches-par-la-bienpensance-2011/

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