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Messes anciennes et nouvelles : le témoignage d'un prêtre belge

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De diakonos.be :

Un prêtre belge témoigne: j’étais traditionaliste

Présentation

Par l’Abbé Pierre N., prêtre belge

Prêtre diocésain depuis presque quinze ans, curé de plusieurs paroisses, j’ai toujours été intéressé par les questions liturgiques.  Très tôt, j’ai découvert ce que l’on appelle de façon abusive “la Tradition” et la “Messe traditionnelle”.  J’ai fréquenté les “fraternités sacerdotales” Saint-Pierre et Saint-Pie X…  A l’heure de l’entrée au séminaire, j’ai décidé de devenir prêtre diocésain.  Après une formation complète et dispensée par des professeurs consciencieux, j’ai été ordonné au début des années 2000.

J’ai appris à célébrer la “forme extraordinaire” du rite romain.  Nommé vicaire de sept paroisses, j’ai évidemment célébré tous les jours la Messe de Paul VI.  Néanmoins, je profitais de diverses occasions pour célébrer la “messe tridentine”.  Mon cœur tendait vers cette liturgie que je souhaitais faire connaître à mon entourage.  Avec le recul, je me rends compte que mes motivations étaient négatives. Je comparais sans cesse “l’ancien” et “le nouveau” rite en approfondissant le premier et en nourrissant une multitude de préjugés sur le second.

"Des pains pitas à la place des hosties"

Les nombreux exemples d’abus liturgiques me poussaient dans ce sens. Dans ce domaine, j’ai plus ou moins tout vu et tout entendu : pains “pitta” à la place des hosties, absence d’ornements, diktats grotesques d’équipes liturgiques, célébrations plus proches du carnaval que du renouvellement du Sacrifice de la Croix… Le tout au nom de la créativité pastorale.  En fait, je regardais la Messe de Paul VI uniquement sous l’angle des abus.  Je dois avouer que je l’ai rarement vu célébrée correctement et jamais dans sa forme normative.   Avec le recul, je me dis que si tel avait été le cas, je n’aurais sans doute pas eu autant de préjugés.

La découverte du monde “tradi”.

Désirant la célébration de la messe dite “traditionnelle”, j’ai fréquenté différentes fraternités : Saint-Pie X et Saint-Pierre. J’y connais beaucoup de fidèles et de prêtres.  Je ne juge donc pas les sentiments de foi et de piété qui les animent.  J’ai connu de saints prêtres et d’autres beaucoup moins…  Comme partout.  J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup questionné.  J’ai rencontré, hélas, beaucoup d’orgueil.  Que de prêtres et de fidèles de ces groupuscules ont la certitude d’être les dépositaires de la bonne manière de faire au milieu d’une Eglise “gangréné” par le “modernisme” et le « progressisme”.

"Le problème c’est plutôt la perte de la foi"

Dans ce milieu aussi, j’ai plus ou moins tout vu et tout entendu, jusqu’à l’écœurement.  Sans juger des bonnes intentions de nombreux fidèles, mais en regardant attentivement la situation, je ne peux m’empêcher de constater que ces groupes constituent une Eglise dans l’Eglise.  Au fond – et cette appréciation n’engage évidement que moi – le discours de base de ces deux fraternités ne varie que très peu, à quelques détails près…  Ce qui se dit à voix haute d’un côté est murmuré à l’oreille de l’autre avec cette même assurance que seule ce qu’ils considèrent comme “la Tradition” est la solution à la crise que traverse l’Eglise.

En y réfléchissant bien, je me dis que si on avait une solution universelle et immédiate, on l’aurait déjà appliquée. Le problème de la perte de la foi est malheureusement plus profond qu’une simple question de rites.

"Un prêtre lui a dit que la nouvelle messe était de la viande avariée"

Je crois que le danger est d’éclater l’Eglise en une multitude de “chapelles” qui deviennent de véritables “ghettos”, seuls bastions de la “vraie foi” et de la “Tradition”.  Les dérives sont nombreuses et effrayantes. Je pourrais citer de nombreux exemples dont j’ai moi-même été le témoin direct. Je me souviens de cette demoiselle, fidèle de la fraternité Saint-Pierre.  Obligée de travailler occasionnellement le dimanche, et ne pouvant assister à la “vraie messe” le matin, elle faisait le soir plus de cent kilomètres pour assister sans scrupule à une messe basse célébrée dans une église de la fraternité Saint-Pie X, de peur de perdre la foi en allant près de chez elle à une “messe… protestante”.  Quand on connaît le statut canonique de ces prêtres de la fraternité Saint-Pie X, on se demande où est le protestantisme…

Je me souviens d’une autre personne qui communiait de ma main quand je célébrais la messe dans la forme extraordinaire et qui refusait cette même communion quand je célébrais dans la forme ordinaire…   Je me souviens d’un jeune dérouté parce qu’un prêtre lui avait dit : “La nouvelle messe est de la viande avariée ou de l’eau croupie. On peut y assister si on n’a rien d’autres, mais si l’eau vive de la Tradition coule à proximité, il n’y a pas d’hésitation possible à avoir afin d’éviter à long terme l’empoisonnement. »  Si on suit logiquement ce raisonnement, c’est toute l’Eglise qui a sombré dans l’apostasie.

"Ouvrir les yeux, c’est risque de perdre la foi et quitter un système sécurisant"

Face à ces aberrations, le dialogue est quasiment impossible.  On est directement accusé d’être un menteur (“On n’a jamais dit ça ”, “Vous exagérez… ”) ou un moderniste.  J’ai personnellement attiré l’attention d’une connaissance sur le danger de l’intégrisme et de la radicalisation dans ces “saintes chapelles” : elle est partie…  refusant le dialogue et m’assurant que ce n’était pas vrai.  Comme si rectifier, aborder certains sujets, ouvrir les yeux, c’est risquer de perdre la foi, c’est quitter un système sécurisant et un certain milieu social.

"Quand on regarde les chiffres des tradis, on est loin du miracle"

La propagande interne de ces groupes assure que c’est au sein de la “Tradition” que se trouve la relève et qu’on y voit beaucoup de familles.  Mais si l’on regarde froidement les chiffres (à l’échelle mondiale et même nationale), on se rend vite compte qu’on est loin du miracle.  Lors de mes nombreux apostolats auprès des enfants et des jeunes gens, j’ai souvent constaté que ceux qui priaient le moins bien venaient précisément “du milieu” et que le vernis, si brillant soit-il, se craquelait assez vite chez ceux qui quittaient leur “milieu”.

De plus, j’ai pu constater que certains fidèles qui optaient pour ce “milieu” ne le faisaient pas uniquement pour une question liturgique, mais également pour “épouser” certaines idéologies qui s’éloignent fortement de la dimension religieuse.  Greffer des idéologies sur la foi est une véritable tragédie car cela compromet fortement la fidélité à l’enseignement du Christ et un apostolat auprès d’un public large et varié.  Ces idéologies sont généralement politiques et frôlent bien souvent l’extrémisme.

Redécouverte de la Tradition de l’Eglise.

Au fil de mes rencontres et de mes lectures, je découvre peu à peu une autre réalité.  J’entends un autre son de cloche…  J’aborde la question de la “Tradition” avec des confrères diocésains, j’accepte de lire autre chose.

"Il n’y a pas de rupture entre l’ancienne et la nouvelle messe"

Un paroissien, qui est devenu un ami, me fait découvrir le site internet “Pro Liturgia” et me donne quelques bonnes lectures, entre autres les écrits de Benoît XVI et de Denis Crouan. C’est tout d’abord l’étonnement, puis l’émerveillement. Je redécouvre certains textes du dernier Concile et la véritable Tradition de l’Eglise.  Je m’aperçois que cette appellation a été indûment employée par des fraternités pour justifier une certaine pastorale et attirer les fidèles lassés par les abus liturgiques. Cette réflexion a pris du temps…  Peu à peu, je tire quelques conclusions de cet approfondissement.

Contrairement à ce que ces groupuscules traditionnalistes font croire, il n’y a pas de rupture entre le passé et le présent, entre le missel de 1962 et celui de 1969.  Les textes officiels (Concile, Présentation générale du Missel romain, les textes de S. Jean-Paul II et de Benoît XVI…) insistent précisément sur la continuité de la Tradition de l’Eglise.

La Messe restaurée.

La Messe restaurée par l’Eglise à la demande du dernier Concile et du Bx Paul VI n’est pas synonyme de pauvreté liturgique, très loin de là. Pour ceux qui le souhaitent, la célébration normative est aussi possible en latin et orientée. Tout prêtre peut célébrer de la sorte  Les derniers propos du Cardinal Sarah, Préfet pour le Culte divin, l’attestent à nouveau.

"Tout prêtre peut célébrer en latin et vers l’Orient dans le nouveau rite"

A l’analyse, on se rend vite compte que la structure entre les deux missels est évidemment identique et que si certaines prières ont été supprimées lors de la réforme conciliaire, c’est pour éviter les “doublets” et les accumulations parfois tardives de l’histoire. Il n’y a pas une “Messe de toujours” mais une “Eucharistie de toujours” célébrée par un rite qui a inévitablement changé au fil du temps. Le souhait du dernier Concile était de rendre à ce rite F le rite romain F sa beauté primitive, en mettant davantage en lumière les deux grandes parties de la Messe : la liturgie de la Parole et la liturgie Eucharistique.

"Si la messe était célébrée correctement, on ne ferait pas des kilomètres pour aller chez les tradis"

Je pense que le mouvement traditionnel s’est développé en réaction aux abus liturgiques. Il est clair qu’il est plus facile de trouver une “messe tridentine” que d’assister à une messe célébrée dans la forme ordinaire en latin sur un autel orienté.  Bien plus, je suis persuadé que si cette dernière solution avait été proposée dès la réforme du Missel, il n’y aurait pas eu cet éclatement liturgique que nous connaissons aujourd’hui.

Lors de mes nombreuses conversations avec des fidèles fréquentant des chapelles ou églises “traditionnelles”, j’ai souvent entendu la même réflexion : “Si la Messe était célébrée correctement dans notre paroisse, on ne ferait pas des kilomètres pour aller à tel endroit…”  Dans beaucoup de cas, le déplacement n’est pas motivé par le désir de la “messe tridentine” mais tout simplement par l’attrait d’une célébration où l’on retrouve un certain sens du sacré, malheureusement souvent confondu avec un décorum pompeux, désuet et généralement de mauvais goût.  Je me suis souvent demandé si la plupart des fidèles seraient d’ailleurs capables de faire la différence entre la “messe tridentine” et une “messe de Paul VI” célébrée dans de bonnes conditions.  La majorité trouverait sans doute une telle célébration selon le Missel actuel très… “traditionnelle”.

Le Lectionnaire

A l’usage, il faut reconnaître que le Lectionnaire de 1962 est étriqué.  En ce qui concerne les messes quotidiennes, c’est quasiment tous les jours les mêmes lectures.  A croire que l’Ecriture Sainte se limite à la “Femme vaillante” du livre de la Sagesse (messe des Saintes Femmes non martyres) ou au “Sel de la terre” de l’Evangile (messe des Confesseurs).  Bien sûr, il est possible d’utiliser les messes votives et les messes pour certaines circonstances…  Mais on ne fait dès lors plus mention du saint du jour.  A l’usage, je comprends pourquoi l’Eglise a élaboré un Lectionnaire plus complet pour la célébration de la messe. Il me semble bon que le fidèle soit confronté à la Parole de Dieu (même les extraits déroutants ) pour ne pas sombrer dans une multitude de dévotions qui éloignent son cœur du sens même de la célébration.

Le danger d’idéaliser un passé qui n’a jamais existé

Quand on étudie l’histoire de la liturgie, on constate que la célébration présentée par certains comme “traditionnelle” n’est devenue la norme universelle qu’au courant du XIXe siècle.  Dans ses nombreux écrits, Denis Crouan, Docteur en théologie, démontre qu’il ne faut pas confondre la grande Tradition de l’Eglise avec des habitudes et un décor hérité du siècle passé.  Il semble acquis que la célébration a varié au cours des âges, étant sauves les parties essentielles de la Messe qui en constituent le fondement.  On ne peut pas mettre sur le même plan les prières au bas de l’autel et les prières de la Consécration…

"La solution n’est pas de mettre la messe en conserve"

Je pense que la forme “extraordinaire” de la Messe que l’on voit aujourd’hui est “exemplaire” (et n’a dès lors pas existée historiquement) dans le sens où elle n’est choisie que par les prêtres qui la célèbrent et les fidèles qui y assistent.  Dès lors, cette forme est conservée dans un bocal hermétique, ce qui est contraire à la vie même de l’Eglise au cours des siècles.

Affirmer que cette Messe est un rempart contre les abus liturgiques, c’est méconnaître l’histoire qui est remplie d’anecdotes savoureuses sur la façon dont certains prêtres la célébraient autrefois.

Vouloir utiliser une recette ancienne pour affronter les problèmes d’aujourd’hui, est-ce souhaitable et judicieux ? Bien sûr, l’Eglise doit puiser dans sa Tradition pour vivre le présent, mais elle n’a jamais absolutisé une situation ou une époque. Son génie a toujours été de s’adapter à chaque situation pour porter l’Evangile au plus grand nombre. La solution n’est donc pas dans la reproduction d’un passé aujourd’hui désuet : elle est dans une saine acceptation de la Tradition vivante de l’Eglise, comme l’a développé le dernier Concile.

Un chemin exigeant

Avec le temps, je pense que la vie de l’Eglise n’est ni dans le progressisme, ni dans le traditionalisme. L’attitude vraiment fidèle n’est-elle pas de vivre aujourd’hui dans l’Eglise en puisant dans la richesse de sa Tradition pour regarder l’avenir avec confiance ?  Dans ce sens, le passé n’est ni à rejeter, ni à absolutiser.  Qu’on le veuille ou non, les situations ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. Le nier et faire “comme si”, c’est faire preuve d’un aveuglement spirituel. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu de Concile, comme s’il n’y avait pas eu de réforme liturgique. 

On ne peut pas figer la vie de l’Eglise dans les usages d’une époque aujourd’hui révolue.  Je connais des prêtres, religieux ou diocésains qui empruntent ce chemin : ils sont fiers de la Tradition de l’Eglise ; ils portent à l’occasion la soutane (qui n’est pas réservée aux prêtres des fraternités) et célèbrent la liturgie selon les véritables règles établies par l’Eglise.  Je pense que les fidèles soucieux de Tradition doivent soutenir ces initiatives afin d’éviter que celle-ci ne soit confisquée par certains groupes qui en travestissent le sens.  C’est un chemin exigeant car il ne satisfait ni les “progressistes” qui y voient une forme de “retour en arrière”, ni les “traditionnalistes” qui y voient du modernisme.  C’est pourtant, selon moi, la seule attitude vraiment ecclésiale.

"La voie facile, c’est de tolérer quelques chapelles tradis dans un diocèse et d’autoriser le bricolage liturgique partout ailleurs"

La voie facile consiste à tolérer quelques “chapelles tradis” dans un diocèse… et de laisser plus ou moins tout faire ailleurs. “Chacun fait ce qu’il lui plaît”, comme le dit la chanson… Mais est-ce souhaitable et catholique à long terme ? Il me semble que l’avenir passe par une saine réappropriation de la Tradition par tout prêtre. Celle-ci n’est pas l’apanage ou “la marque de fabrique” de tel ou tel groupe mais elle est le trésor de toute l’Eglise.

En guise de conclusion, il me semble important que chaque prêtre catholique célèbre la Messe selon les règles actuelles du Missel romain, c’est-à-dire dans la forme ordinaire, en utilisant toutes les possibilités du rite restauré et en refusant le “bricolage liturgique”. C’est, à mon humble avis, la seule solution contre la radicalisation de certains fidèles. Fort heureusement, la réalité et la vitalité de l’Eglise dépassent largement les groupuscules traditionnalistes, même s’ils font beaucoup de bruit en France et même en Belgique par l’importation de prêtres… français.

Il importe donc de considérer l’Eglise dans sa dimension universelle qui, pour être crédible face à nos contemporains, doit affronter les problèmes de ce temps avec audace et fidélité à l’enseignement du Christ.

Chaque prêtre a le devoir d’œuvrer pour l’unité de l’Eglise.  Dans la crise de la foi et de l’autorité que nous vivons, le plus beau témoignage que le prêtre doit donner, c’est de vouloir ce que veut l’Eglise aujourd’hui, dans l’obéissance et la fidélité.

“Respecter la liturgie lorsqu’elle évolue dans le seul but de traduire la foi et la vie intime de l’Eglise, c’est manifester publiquement tant l’amour que nous portons au Christ que notre docilité à l’enseignement de son Eglise.  C’est aussi favoriser, cultiver et approfondir la vertu d’obéissance par laquelle on a toujours su reconnaître les véritables disciples du Christ.”  (Denis Crouan, Tradition et liturgie, Ed. Téqui., 2005)

Abbé Pierre N. , prêtre belge

Commentaires

  • L’esprit de dénigrement n’est peut-être pas la meilleure manière d’aborder cette question sensible de la liturgie. Plusieurs prêtres, dont notre évêque diocésain, m’ont dit la valeur spirituelle propre qu’ils reconnaissent à la forme « extraordinaire « du rite romain. Comme pasteurs de tous les fidèles (et même par dévotion) ces prêtres la pratiquent d’ailleurs volontiers, même si ce n’est pas exclusivement.
    Que l’Eglise latine puisse comporter deux formes du rite disposant chacune de leurs ministres et de leur missel propre ne me gêne pas : les Eglises orientales catholiques en ont bien plus encore et l’Eglise latine elle-même en a comporté d’autres à des époques où le centralisme romain se faisait moins sentir.
    Quel que soit le rite, le piège du sectarisme et de l’idéologie doit évidemment être évité. Je pense que sur ce point les partisans de l’un et l’autre des deux missels romains en usage sont à égalité de travers à combattre: la querelle des deux messes qui a suivi le concile Vatican II a laissé beaucoup de blessures à cicatriser!
    Sur le fond, le doute ne devrait pas être permis : quelle qu’elle soit, une messe respectueuse des normes légitimement édictées pour sa célébration et conforme à l’esprit de toute liturgie porte les mêmes fruits .

  • Bravo à l'Abbé Pierre N. Il me semble que 50 ans après le Concile et alors que la génération de mai 68 s'en va, les vrais fruits du Concile, qui est en continuité totale avec le reste de l'histoire de l'Eglise, vont bientôt apparaître partout au grand jour.

  • Jusqu'à maintenant, je n'ai pas vu beaucoup de fruits. Merci de préciser!

  • Bien vu!!! Les jeunes ordonnés ont l'air moins "sectaires" que la génération précédente et ils célèbrent volontiers dans l'un ou l'autre rite sans en faire tout un fromage!!!comme certains de leurs aînés qui campent sur leurs positions

  • Ce n'est pas une question d'âge. .. allez un jour suivre la messe traditionnelle vous serez surprise. .. les tenants du combat idéologique ne sont pas toujours où on pense. ..

  • Pourquoi l'abbé Pierre N.parle-t-il de "groupuscules traditionalistes" en désignant clairement la Fraternité des Saints Apôtres?
    Cela montre qu'il n'a sûrement jamais été voir in situ les prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres afin de vérifier la vox populi.
    Il aurait vu que les prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres ne sont pas des tradis mais des prêtres à la foi ardente ( se déclarant en accord avec Rome), célébrant la messe dans la forme ordinaire avec un sens du sacré perceptible.

    L'Eglise du Christ n'est-elle pas universelle? composée de fidèles choisissant librement leur appartenance à celle-ci? Alors pourquoi écrire " même s’ils font beaucoup de bruit en France et même en Belgique par l’importation de prêtres… français"comme si les six prêtres , le diacre et les 23 séminaristes pouvaient être "importés"pour ceux qui ne sont pas belges, comme un vulgaire bien matériel?

    Pourquoi ne pas dire que la tentative hâtive de dissolution de la Fraternité , sans doute victime de son succès auprès des simples fidèles,,est pour le moins incompréhensible?
    Anne-Marie B.

  • A Anne -Marie Boden,
    je pense sincèrement que l' abbé Pierre N. parle uniquement des Fraternités SS Pie X et Saint Pierre . D'ailleurs la fraternité des Saints Apôtres n'est ni tradi ,ni moderniste . Qaund on lit sa charte , son " directoire ", elle serait surtout mariale.
    Ceci dit , le mot Fraternité et le timing de l' article peuvent prêter à confusion.

  • Chacun lit à travers ses propres lunettes. Je suis très étonné que, même chez des lecteurs d'habitude avisés, l'esprit de routine de de pensée se manifeste à ce point. Je suis ahuri que le texte de l'abbé N. qui expose des faits, livre la vision de son coeur, préconise des orientations dans la fidélité à l'Eglise, fait preuve de mesure dans les appréciations, provoque des considérations hors sujet, "esprit de dénigrement", rappel des éléments criticables des positions actuelles du Saint Père. Y a-t-il des sous-entendus viv-à-vis de la fraternité des Saints Apôtre? Je trouve qu'on est bien cruel pour la sincérité de ce prêtre.,

  • Vous avez raison ce prêtre même.s'il reste plus que discret sur son nom réel????pour ne pas s'attirer les foudres je suppose a au moins pour lui d être objectif et ouvert

  • Personnellement, j'ai bien l'impression que dans cet article il n'y a aucune allusion à la Fraternité des saints apôtres. Je crois avoir reconnu qui est l'auteur de l'article et si c'est celui auquel je pense, le liturgie célébrée à Sainte Catherine ne pourrait que lui être agréable

  • Je n'ai pas le temps de développer une réponse complète, mais permettez-moi d'en donner quelques éléments:

    1) Sur la forme, le terme "groupuscule" est péjoratif (cf. Larousse). Pas très serein pour entamer un débat!...

    2) J'ai bien compris que l'abbé Pierre N. ne visait pas la Fraternité des SS. Apôtres, mais la Fraternité Saint Pie X (exclue, jusqu'à "nouvel ordre", de la communion ecclésiale) et le Fraternité Saint Pierre, qui est en quelque sorte une branche "romanisée" de la FSSPX, juste au moment des sacres de Monseigneur Lefebvre, en 1988.

    3) Extrait de la lettre du Pape Benoît XVI qui accompagnait le Motu Proprio "Summorum Pontificum" au sujet de la messe tradi:
    "Aussitôt après le Concile Vatican II, on pouvait supposer que la demande de l’usage du Missel de 1962 aurait été limitée à la génération plus âgée, celle qui avait grandi avec lui, mais entretemps il est apparu clairement que des personnes jeunes découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la Très Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement."

    C'est personnellement dans ce dernier cas de figure que je me retrouve (et je n'avais même pas connaissance de la liturgie traditionnelle avant l'âge de...trente ans!!!

    Quelle lucidité du Pape Benoît XVI!

    3) Je laisse le mot de la fin, à la méditation de tous, au Professeur Roberto de Mattei, citant le Père Manelli, dans une conférence du 12/04/2016 donnée à Bruxelles et dont vous pouvez retrouver l'enregistrement ici (piste 7, à partir de 5:00 min.): http://www.fssp.be/blog
    Il évoque les catholiques pratiquants avant le concile, avec un taux de pratique de 80%. Après ce concile, pourtant dit "pastoral", croyez-vous que le taux est passé à 85, 90 ou 100%?

    Que nenni, la pratique s'est effondrée à 10%! Vous avez dit "pastoral"?...

  • Bonjour Monsieur,

    Dans une entreprise qui se respecte, il est d'usage d'utiliser des indicateurs. Au départ, sans plan financier, c'est bien simple: aucune banque ne lui octroiera de crédit.

    Les indicateurs que vous citez, et les faits convergents repris par le professeur de Mattei, ici et ailleurs, devraient conduire à se poser des questions, à se remettre en question. C'était la démarche de Benoît XVI, et vous avez raison de l'avoir rappelée. Je pense que son idée était d'enrichir mutuellement les deux rites.

    Si j'ai heurté certaines personnes par les parallèles que j'ai fait avec certaines attitudes ou positions du pape, j'en suis désolé. Mais j'estime (et je ne suis pas le seul) qu'après plus de 3 ans de pontificat, des constantes se confirment. Il suffit d'ailleurs de lire de Mattei, Magister ou d'autres, dans leur approche factuelle, pour se faire une opinion.

    Mais avant de prendre quelques jours de congés, j'aimerais tout de même faire une réflexion générale.

    L'évolution des choses (appelons ça comme ça) fait en tout cas qu'aujourd'hui, le prêtre, quand il célèbre la messe, n'a plus aucun recul face aux fidèles. Il est tourné dans leur direction en permanence, il est un acteur qui ne dispose pas (plus) d'intimité avec le Seigneur, notamment lors du moment le la consécration. St Ignace pleurait abondamment quand il célébrait la messe. Quel prêtre oserait ainsi, aujourd'hui, s'abandonner au don des larmes ?

    Même idée concernant la confession: le pénitent est souvent face au prêtre, qui doit (c'est ce que plusieurs de mes amis me racontent) faire un effort pour ne manifester aucune expression, alors que le confessionnal permettait justement une certaine distance. On les a bradés et on en retrouve aujourd'hui chez les particuliers, quand on ne les a pas brûlés... ils font office de bar ou d'espace de rangement.

    L'Eglise détient un trésor, accumulé depuis 2000 ans. Si elle est experte en humanité, c'est parce qu'elle sait comment annoncer le Christ aux hommes et aux femmes de tous les temps. Dans son livre "Dieu ou rien", le Cardinal Sarah ne parle pas de "bocal hermétique", de "lutte contre la radicalité des fidèles" ou de "groupuscules traditionalistes". Il a une vision plus "aérienne". Ca fait du bien de l'air frais.

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