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Marier les prêtres ?

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Du Père Alain Bandelier sur le site de Famille Chrétienne :

Faut-il marier les prêtres ?

MAGAZINE – La voilà de retour, la question sans cesse débattue et rebattue du « mariage des prêtres ». La dénonciation des abus et des scandales, douloureuse mais ô combien nécessaire, sert parfois d’argument pour réclamer l’abolition de la règle du célibat. Cette logique apparente est en fait odieuse et deux fois trompeuse. Odieuse, car elle considère le mariage comme un remède, or ce grand sacrement est une vocation et non une thérapie ! Trompeuse car, hélas, la majorité des agressions pédophiles sont le fait non pas de célibataires névrosés, mais de pères de famille très ordinaires. En plus, vérité à ne pas dire, 80 % des agressions commises par des clercs sont de nature homosexuelle...

L’ordination est une consécration

Cela dit, quand on voit qu’il y a si peu d’ordinations dans tant de diocèses (et pas seulement en France), il y a une interrogation légitime. La compassion de Jésus devant la foule est toujours d’actualité : « Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 34). Faut-il marier les prêtres ? Non ! Répétons-le encore une fois, quoique sans illusion : aucune Église (d’Orient ou d’Occident) ne marie (ni n’a marié, ni ne mariera) des prêtres (ni des diacres) ; l’ordination est une consécration qui saisit la personne telle qu’elle est.

Dans le rituel des ordinations, la grande prostration du futur diacre, prêtre ou évêque pendant la litanie des saints en est le signe impressionnant. S’il a été ordonné dans le célibat et se marie un jour, il reprend ce qu’il a donné. Ce n’est ni incompréhensible ni impardonnable. Mais c’est une blessure. Pas seulement pour lui.

« Nous avons tout quitté »

La vraie question n’est donc pas celle du mariage des prêtres, mais celle de l’ordination d’hommes mariés. En ce qui concerne les évêques, la réponse est unanime (y compris dans les Églises orthodoxes) : ne sont appelés à la plénitude du sacerdoce que des solitaires (en grec monoï, d’où vient le mot « moine »). C’est la logique de l’Évangile : « Laissant tout, ils Le suivirent » (Lc 5, 11). Pierre le rappelle : « Nous avons tout quitté » (Mc 10, 28). Luc précise : entre autres, « une femme » (Lc 18, 29). L’Église latine fait le même choix pour ses prêtres, avec quelques exceptions. Le cardinal Lustiger y voyait un choix missionnaire. « Celui qui n’est pas marié a le souci des affaires du Seigneur » (1 Co 7, 32). Du matin au soir ! Et c’est ma joie.

Si j’avais femme et enfants, j’aurais bien d’autres choses à faire. Des choses belles et bonnes. Mais ce serait autre chose. Prêtre à temps partiel ? Le risque serait plus grand de devenir « fonctionnaire de Dieu ». Par l’imposition des mains, je n’ai pas reçu une fonction, mais une onction : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis »(Jn 15, 15). Compagnon de l’Époux virginal (Mc 2, 19), je veux le suivre, le servir, l’annoncer. De tout mon cœur !

Père Alain Bandelier

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