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  • Asia Bibi demande justice pour les victimes innocentes de la loi sur le blasphème

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    Du site AsiaNews.it (2 septembre):

    Asia Bibi, parlant pour la première fois, demande justice pour les victimes innocentes de la loi sur le blasphème

    La chrétienne, qui a été acquittée de l'accusation d'avoir insulté le prophète Mahomet, s'est réfugiée au Canada. Elle se rappelle la douleur d'avoir vu ses filles grandir sans elle, notant qu'elle pensait souvent qu'elle ne sortirait pas de prison vivante. Les prisons pakistanaises détiennent actuellement 77 personnes pour blasphème, principalement musulmanes.

    Islamabad (AsiaNews / Agencies) - Asia Bibi veut que justice soit rendue pour les victimes de la loi sur le blasphème emprisonné sans inculpation ni jugement, selon son premier entretien avec le Sunday Telegraph depuis son exil au Canada.

    Mme Bibi, une chrétienne pakistanaise, est devenue célèbre après avoir été faussement accusée d'avoir insulté le prophète Mahomet. Initialement reconnue coupable et condamnée à mort, elle a ensuite été acquittée par la Cour suprême du Pakistan.

    Malgré des délais légaux et des menaces de mort contre elle et sa famille, elle a passé neuf ans en prison. Désormais libre, mais obligée de fuir son pays, elle rappelle au monde «qu’il existe de nombreux autres cas dans lesquels les accusés restent en prison depuis des années et que la décision [en justice] les concernant reste en attente. Le monde devrait les écouter. "

    Selon le département d'État américain, 77 personnes accusées de blasphème, principalement des musulmans, se trouvent dans des prisons pakistanaises. Leurs avocats et les défenseurs des droits de l'homme affirment que les accusations qui leur sont reprochées sont fausses, souvent portées pour régler des conflits privés et faire taire leurs rivaux.

    Le blasphème est une infraction capitale et le simple soupçon suffit à déclencher des lynchages de la foule. Jusqu'ici, personne n'a été exécuté au Pakistan pour blasphème, mais les procès et les appels peuvent durer des années en raison des menaces qui pèsent sur les juges et les enquêteurs.

    L’affaire Asia Bibi est un exemple classique de justice retardée par des pressions extrémistes. Dénoncée par une collègue et par un imam en 2009, cette chrétienne de 54 ans a été jugée, condamnée et finalement acquittée le 31 octobre 2018.

    Après avoir été déclarée "non coupable" en novembre dernier, le parti extrémiste Tehreek-i-Labbaik Pakistan (TLP) a bloqué les principales villes du Pakistan, menaçant de tuer les juges de la Cour suprême et l'avocat de Bibi, Saiful Malook.

    Pour éviter de nouvelles violences, le gouvernement d’Imran Khan a été contraint de s’entendre avec les manifestants, accordant ainsi une révision du verdict de la Cour suprême. Finalement, Asia Bibi a été libérée mais n'a pas pu quitter le pays à cause de cet accord avec les manifestants. Pendant ce temps, ses filles ont voyagé au Canada.

    L'affaire a pris une tournure différente grâce aux juges de la Cour suprême Saqib Nisar et Asif Saeed Khan Khosa qui ont prouvé que toutes les charges et les preuves retenues contre elle étaient fausses.

    Le 8 mai 2019, après sept mois, elle a quitté le Pakistan pour le Canada. En pensant à ce moment, Bibi est toujours triste de ne pouvoir dire au revoir à son père ou à sa ville natale. «Mon cœur était brisé quand je suis parti de cette façon sans rencontrer ma famille. Le Pakistan est mon pays, j'aime mon pays, j'aime ma terre », a-t-elle expliqué.

    Parlant de son séjour en prison, elle déplore: «Parfois, j'étais tellement déçue et perdais courage que je me demandais si je sortirais de prison ou non, que se passerait-il ensuite, si je resterais ici toute ma vie».

    «Lorsque mes filles me rendaient visite en prison, je n'ai jamais pleuré devant elles, mais après leur départ, je pleurais seule, pleine de douleur et de chagrin. Je pensais à elles tout le temps, à leur mode de vie. ”

    Pour cette raison, personne ne devrait être traité comme elle l'était. «Je demande au monde entier d’être attentif à cette question. La façon dont une personne est accusée de blasphème sans aucune enquête appropriée, sans aucune preuve avérée, devrait être signalée.

    «Cette loi sur le blasphème devrait être réexaminée et des mécanismes d'enquête adéquats devraient être mis en place lors de l'application de cette loi. Nous ne devrions pas considérer quiconque pécheur pour cet acte sans aucune preuve. "

  • Le cdH abandonne la discipline de parti sur les questions éthiques

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    Le cdH voudrait remonter la pente qu'il ne cesse de descendre et se hisser à un taux de 20% (!). Qui y croit vraiment ? Pour notre part, plus rien ne nous pousse à adhérer au programme d'un particule de centre gauche qui abandonne à présent la défense des positions éthiques sur lesquelles il avait maintenu jusqu'ici une discipline de parti. Mais c'est fini et désormais chaque mandataire agira à sa guise dans les votes sur ces questions. L'heure de Judas ou de Ponce Pilate? YW

    Du site bx1.be :

    Rue de la Loi : le CDH s’accorde la liberté de vote sur les débats éthiques

    Amplifier,  ou achever la déconfessionnalisation du CDH ? Alain Raviart l’avait annoncé sur ce blog il y a 3 jours. Ce vendredi, le président du parti Maxime Prévot enfonce le clou (pardon) dans une double interview à la Libre Belgique et à la RTBF. Et d’annoncer la fin de la discipline de parti sur des dossiers comme l’euthanasie ou l’avortement : « sur les questions bioéthiques, nous ne sommes plus dans un schéma où une pensée naît au parti et s’impose à tous les parlementaires. On est dans une démarche qui touche aux valeurs et convictions de chacun, cela devrait être réglé en fonction de sa conscience personnelle. On ne doit pas structurer l’offre politique de demain sur des faits religieux ou philosophiques. On doit pouvoir respecter les opinons différentes ».

    En soi c’est une petite révolution. Il suffit de regarder dans le rétroviseur. Lors du vote de la loi autorisant le mariage homosexuel en 2003, aucun élu CDH n’avait osé voté en faveur du texte. Sur les 10 parlementaires de l’époque, quatre furent considérés comme absents (dont Joëlle Milquet qui était arrivée en retard), deux avaient voté contre et les quatre derniers (dont Jean-Pierre Grafé, homosexuel notoire) s’étaient abstenus. Deux ans plus tard, en 2005, lorsqu’un second texte ouvre le droit à l’adoption, le groupe CDH votera contre comme un seul homme. Les enfants ont le « le droit à la différence, c’est-à-dire avoir un parent de chaque sexe » plaide le chef de groupe d’alors, Melchior Wathelet. A l’époque, l’influence de la doctrine chrétienne sur le CDH et le CD&V est encore forte. Elle n’a cessé de diminuer depuis.

    « L’héritage chrétien ne doit pas être renié. Mais cela ne doit pas être un élément qui structure l’offre politique » plaide désormais le président du CDH. Du coté des mandataires, on accueille cette évolution plutôt positivement. Pourtant la question n’a pas été réellement débattue en bureau de parti. La sortie de Maxime Prévot est vécue comme une bonne surprise, pas un hold-up sur le passé mais une évolution douce, acceptée du plus grand nombre.

    Benoît Cerexhe (qui n’est plus parlementaire mais fut ministre et surtout chef de groupe au Parlement Bruxellois à plusieurs reprises) estime ainsi que la « discipline de parti sur ces sujets-là relevait du passé. Y renoncer c’est respecter les convictions de chacun. Ce qui compte maintenant c’est que le travail de refondation permette de redéfinir une identité ». Traduction libre : l’étiquette d’ancien parti chrétien est dépassée, mais il va bien falloir en trouver une autre pour s’affirmer dans l’offre politique.

    Pour George Dallemagne, député fédéral, « le parti a évolué, aujourd’hui les délibérations sont franches mais tous les sujets ne font pas l’unanimité. Moi-même je ne me suis jamais senti malmené sur ces questions-là, que ce soit le mariage homosexuel ou l’euthanasie. Mais sur la recherche sur les embryons par exemple il est important de pouvoir avoir une liberté d’appréciation. Ce n’est pas là-dessus qu’on doit être unanimes, ce n’est pas cela qui doit faire la différence avec les autres partis. Il y a des balises. Nous partageons tous une vision humaniste, mais cette vision doit pouvoir supporter ce genre de nuances.  »

    Même analyse pour la cheffe de groupe à la Chambre, Catherine Fonck : « Les questions éthiques entrent souvent en résonnance avec le parcours de vie personnel des élus, les sensibilités peuvent donc être diverses, vouloir imposer une position politique unanime est compliqué. A titre personnel je plaide pour que chaque parlementaire puisse user sur ces questions-là de sa liberté de conscience »

    Consensus humaniste sur la question ? Pas de forte opposition à première vue en tout cas. Même si un élu anonyme relève un risque électoral : « Une frange de notre électorat, plus conservateur, qui considérait que c’était des sujets importants et votait pour nous pour cette raison-là pourrait se détourner. S’ils nous quittent, il faut les remplacer. Il ne suffit pas de se dire moins conservateur, il faut l’être vraiment et surtout il faut présenter un projet mobilisateur, et pour l’instant, ce projet on ne le connaît pas ».