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France : face aux transgressions éthiques, les évêques ne sont pas tous des chiens muets

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De Mélinée Le Priol sur le site du journal La Croix :

Contre la loi de bioéthique, l’appel de plusieurs évêques

Alors que le projet de révision des lois de bioéthique est examiné à l’Assemblée nationale à partir du mardi 24 septembre, plusieurs évêques de France ont écrit aux fidèles de leur diocèse pour exprimer leurs inquiétudes quant à ce texte, dont ils dénoncent les « transgressions éthiques ».

25/09/2019

« Le calendrier parlementaire fait qu’il y a urgence à inviter les catholiques à prier pour leurs législateurs », affirme Hedwige Nicolas. Cette urgence, cette mère de famille du Var a décidé d’en faire un événement diocésain : une veillée de prière à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon. Elle se tiendra le jeudi 26 septembre, deux jours après l’arrivée dans l’hémicycle du projet de loi de bioéthique, qui prévoit notamment l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.

Cette veillée aura pour but de « prier pour la France », comme l’annonce l’affiche de l’événement, avec le sous-titre : « Pour que notre pays protège les plus fragiles ». Sur fond bleu, un dessin stylisé mêle la silhouette de la Vierge Marie aux contours de l’Hexagone.

Si cette initiative du diocèse de Toulon provient d’une laïque, la majorité des prises de position exprimées ces derniers jours dans l’Église de France sont le fait d’évêques : ceux de Bayonne, Pamiers, Versailles, Beauvais ou encore Cambrai ont publié sur le site de leurs diocèses des communiqués alertant sur les « transgressions éthiques » que comporte ce projet de loi, « gravement défaillant » selon Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.

Un « devoir » d’évêque

Ces déclarations font suite à la soirée organisée au Collège des Bernardins, le 16 septembre, par la Conférence des évêques de France (CEF), au cours de laquelle trois poids lourds de l’épiscopat avaient déjà émis leurs réserves et inquiétudes face au projet de loi.

Quelques mouvements d’Église ont aussi pris publiquement la parole sur ces questions, à l’instar du Mouvement chrétien des retraités (MCR), qui invite ses membres à « savoir à quels risques nous exposent les choix dénués de toute reconnaissance de la dignité de la personne ».

« Il n’est sans doute pas très utile d’ajouter une nouvelle prise de parole à celles, nombreuses, pertinentes, élaborées, que l’on peut aisément trouver dans la presse et sur les réseaux sociaux », estime pour sa part Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers. Se demandant même s’il n’y a pas « une sorte de narcissisme à vouloir coûte que coûte apporter son grain de sel », il dit tout de même vouloir attirer l’attention des fidèles sur quatre points, qu’il détaille en quelques paragraphes.

Mgr Marc Aillet, lui, « (croit) de (son) devoir d’évêque » d’adresser un message – long de six pages – aux prêtres, consacrés et laïcs de son diocèse de Bayonne, tandis que Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles, considère aussi qu’« en tant qu’évêques, nous devons éclairer les consciences »« Nous ne cherchons pas une victoire politique, assure-t-il, nous parlons et agissons pour les générations qui viennent ».

Rappeler la position de l’Église

Dans leurs différents communiqués, ces évêques s’opposent avant tout à l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, rappelant la position de l’Église selon laquelle l’absence de père ne saurait être « institutionnalisée ». Mais d’autres mesures du projet de loi, moins médiatisées, sont aussi évoquées : notamment la recherche sur l’embryon ou le diagnostic prénatal, « également gravement contraires au principe de dignité », selon Mgr Matthieu Rougé.

Comme d’autres, l’évêque de Nanterre tient à préciser que « la position de l’Église est toujours et fondamentalement un grand « oui » à la vie et parfois, quand il le faut, un « non » à ce qui la défigure ». Il rappelle par ailleurs que l’Église catholique n’est pas la seule à s’être prononcée contre ce projet de loi : « l’ensemble des confessions religieuses » a exprimé des réticences, ainsi que l’Académie de médecine, et même une philosophe du féminisme – Sylviane Agacinski – ou encore un sociologue de mai 68 – Jean-Pierre Le Goff.

Manifester, oui ou non ?

Alors que la Conférence des évêques de France n’a pas officiellement appelé à manifester le 6 octobre, plusieurs des communiqués d’évêques publiés ces derniers jours semblent éviter le sujet. « Il revient à chacun, selon ses possibilités, sa sensibilité, son intuition, de choisir les actions qui lui semblent utiles », écrit ainsi Mgr Eychenne. « Il est important de se manifester d’une manière ou d’une autre (manifestation publique, lettres aux élus, prise de parole autour de soi) », énumère pour sa part Mgr Rougé.

L’archevêque de Cambrai Mgr Vincent Dollmann, quant à lui, mentionne explicitement la manifestation du 6 octobre, intitulant même son communiqué : « Manifestation « Marchons enfants » ». « Je salue la mobilisation des personnes qui (y) participeront », déclare-t-il, regrettant que cette démarche soit « parfois stigmatisée comme réactionnaire ». Même son de cloche chez Mgr Aillet : « J’ai bien conscience qu’un encouragement épiscopal à manifester pourra être taxé hâtivement de « clivant », selon l’expression consacrée. J’en prends le risque, car ce n’est pas la posture, mais c’est la Vérité qui a un effet clivant ! »

D’autres types d’actions sont également recommandées, comme l’organisation de veillées dans les paroisses ou la lecture des documents épiscopaux déjà publiés sur les questions de bioéthique. La prière « personnelle et communautaire », enfin, est encouragée par l’ensemble des évêques : « pour que les digues qui demeurent tiennent encore », s’émeut Mgr Aumonier.

et aussi (source : Riposte catholique) :

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