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Belgique : le culte catholique est-il "surfinancé" ?

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De Catherine Tonero sur le site de la RTBF :

CQFD : Le culte catholique est-il surfinancé au vu de la pratique?

L'Eglise catholique capte environ 83% des moyens alloués aux différents cultes reconnus en Belgique, alors que moins de 10% des Belges se disent catholiques pratiquants (selon le dernier rapport annuel de l'Eglise catholique). Faut-il dès lors revoir le financement public des cultes en Belgique? C'est la question qui fait débat dans CQFD ce mercredi. Pour en parler : Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique et Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI, réclamant un financement plus équitable des cultes.

Une matière jamais réformée

Le financement des cultes en Belgique trouve son origine dans la Constitution de 1831. Fruit d'un compromis entre catholiques et libéraux, elle prévoit l'indépendance de l'Eglise et de l'Etat, mais aussi le financement public des cultes, pour l'utilité sociale qui leur est reconnue. "Quand la Belgique a été créée en 1831, elle a conservé les instruments de financement public des cultes qui avaient été mis en place sous le régime français, explique Caroline Sägesser, chargéz d'étude au CRISP, et donc nous vivons encore aujourd'hui avec des principes très largement hérités de cette époque".

Depuis lors, plusieurs lois ont élargi la reconnaissance (et donc le financement) à d'autres cultes. Six cultes sont ainsi financés aujourd'hui chez nous: catholique, protestant, israélite, anglican, orthodoxe et islamique. Il faut ajouter à la liste des bénéficiaires la laïcité organisée, depuis 1993. Tommy Scholtès, le porte-parole des évêques de Belgique, précise à cet égard: "nous sommes le seul pays au monde où la laïcité organisée fait partie de l'organisation des cultes".

Pourquoi nous réduire à la pratique à l'église?

Sur un montant global de 330 à 350 millions d'euros annuels alloués au financement des cultes (CRISP), environ 83% va au culte catholique, le plus largement implanté en Belgique. Suit la laïcité organisée avec environ 10% du montant total et l'islam (6%). Une répartition que beaucoup jugent inégale, au vu du nombre de catholiques pratiquants déclarés (10%).

DéFI, qui revendique l'inscription de la laïcité dans la Constitution, souhaite réformer le système: "accorder la majorité du financement à un culte qui n'est pas pratiqué à la même hauteur, c'est faire fi de la réalité et de l'évolution de notre société, multiculturelle et pluraliste", explique Sophie Rohonyi. "Je ne sais pas pourquoi on veut absolument nous réduire à la pratique à l'église", rétorque Tommy Scholtès.

"Impôt philosophiquement dédicacé"

Parmi les modèles alternatifs, celui d'un impôt dédicacé: le contribuable décide de payer une part de l'impôt à l'organisme religieux ou laïque de son choix. Deux modèles du genre sont déjà à l'oeuvre, en Allemagne et en Italie.

On en est pas là chez nous, mais c'est une piste clairement envisagée chez DéFI, ainsi qu'un étude scientifique rigoureuse qui déterminerait qui est croyant ou pratiquant (il n'existe pas de critères de reconnaissance formalisés dans la loi actuellement).

CQFD, Ce Qui Fait Débat, un face à face sur une question d'actualité chaque jour à 18h20 sur La Première et à 20h en télé sur La Trois.

CQFD : Le culte catholique est-il surfinancé au vu de la pratique? (avec Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique et Sophie Rohonyi, députée fédérale DéFI, réclamant un financement plus équitable des cultes. / Partie 1 / Partie 2 / Partie 3)

Commentaires

  • Rendez nous nos biens et bous pourrez garder votre argent...
    En partageant l'intérêt de nos biens avec tous nos concurrents et en gavant particulièrement nos ennemis, les laïcards, on s'étonne de telles propositions... Il est temps d'en revenir au Concordat ou au remboursement !

  • Encore une fois, certains voudraient économiser sur le culte catholique pour reverser l'argent aux autres cultes! On arguera de la crise, de la dette et de tout ce qu'on veut pour écarter l'idée d' augmenter ceux-ci sans réduire celui-là...

    Dans une étude réalisée par Jan Hertogen, (sociologue, K.U.L., 2016), l'auteur, faisant remarquer le poids très relatif de l’Islam dans les finances de l’Etat par rapport à la religion catholique, "invitait" à réduire le financement du catholicisme au profit de l'Islam.

    « Si l’on compare les religions catholiques et musulmanes, et la manière dont elles sont subsidiées par l’État, on remarque qu’il y a une grande différence en faveur de la religion catholique Or, constitutionnellement, les religions doivent être financées de manières égales. »

    Pour appuyer sa proposition, il pratiquait une manipulation des chiffres consistant à comparer le nombre des musulmans de Belgique (781.887) à celui des catholiques pratiquants (315.063). Beaucoup d'auteurs considèrent pourtant que 10% seulement des musulmans sont pratiquants.

    https://www.sudinfo.be/art/1580627/article/2016-05-24/781887-musulmans-vivent-en-belgique-decouvrez-la-carte-commune-par-commune

    Dans la énième relance de ce vieux débat, DéFI semble plutôt se faire le héraut de la laïcité.

    Personnellement, je ne suis pas prêt à prendre l'argent dans la poche des cathos pour le glisser dans celle des laïques.

    Et d'abord, qui sont-ils ces laïques ? Le C.A.L. a-t-il le droit de compter comme pratiquants du "culte" laïque ceux qui se déclarent "indifférents", "incroyants", "agnostiques", ou "athées" (25 % de la population belge en 2018) ? Rien n'est moins sur... Et si même c'était le cas, quelle est la pratique qui justifierait ces dépenses ? Les loges sont-elles prêtes à soustraire leur comptabilité au secret :-)

    Les laïques pompent 10 % des financements contre 6% pour les musulmans et ... 1% pour les protestants, les orthodoxes, les anglicans et les juifs réunis! C'est équitable ça?

    Il y mille raisons de continuer à financer le culte catholique à sa hauteur actuelle, Il serait même raisonnable de l'augmenter.

    Pour n'en prendre qu'une: entretenir des églises qui appartiennent au patrimoine architectural et artistique belge, ce n'est pas du favoritisme à l'égard des catholiques, c'est du bon sens.

    Allez une deuxième: en 2016, 121 161 enfants sont nés sur le territoire belge. 42% ont été baptisés. A l'avenir devra-t-on le faire dans les loges? Ou les mosquées?

    Plus d'un contribuable sur deux est catholique (puisque 52,76 % des belges se disent catholiques, en 2018). On devrait peut-être demander l' avis de ces 5 988 260 millions de belges... Non?

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